Une BD qui pourrait s'intituler : « La révolution culturelle pour les nuls », tout y est expliqué et décrit de façon simple et ludique : l'endoctrinement, l'adhésion au parti communisme, la glorification de Mao, la famine, les luttes du quotidien pour le chauffage ou l'eau, les humiliations publiques, l'envoi des jeunes à la campagne…le tout à travers les yeux d'un enfant.
Un récit qui nous en apprend plus qu'un long documentaire sur le quotidien de la Chine des années 50 à la mort de Mao en 1976.
Li Kunwu a été publié dans les magazines de BD chinois les plus emblématiques.
D'abord spécialisé dans la BD de propagande, il s'est ensuite orienté vers l'étude des minorités culturelles chinoises dont sa province, le Yunnan, est si riche.
J'ai trouvé cette BD aussi enrichissante que passionnante.
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Dans ce troisième et dernier tome, c'est la stupéfiante ascension de la Chine au rang des grandes nations que nous décrit l'auteur, un retournement fascinant et émouvant pour le dessinateur qui se rappelle d'où il vient... La Chine d'aujourd'hui s'ouvre au monde et met les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu : jeux olympiques à la gloire de la Chine, premiers pas dans l'espace, expédition chinoise au sommet de l'Everest.. et alors même que la vie semble plus ou moins immuable dans les petits villages reculés, les cybercafés se multiplient au milieu des marchés ancestraux !
Passionnante découverte que cette trilogie qui permet d'appréhender l'incroyable évolution de la Chine entre la fin des années Mao et aujourd'hui.
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Une vie chinoise est une BD qui se déroule sur une période allant du grand bond en avant (vers le milieu des années 55 ) à la mort de Mao en 76. Elle raconte la vie d'un petit garçon à Kunming dans le Yunnan , province du Sud Ouest de la Chine.
Il n'y a rien à reprocher à l'histoire qui montre la misère et les difficultés de la paysannerie chinoise, qui traduit parfaitement la propagande , mais aussi la "crétinerie" des mesures appliquées qui engendreront des centaines de milliers de morts.
il n'y a rien à dire non plus sur les allusions au mythe du communisme de Mao et la soumission du peuple attenante ( Mao avait décrété les mouches nuisibles , alors tous les villageois passent leur temps à chasser les mouches ) ou encore la mise en exergue de Lei Feng , qui est à l'empire du milieu ce que Stakhanov était à l'URSS.
Par contre, et c'est un peu embêtant en lisant une BD, je ne me suis pas adapté aux dessins, noir et blanc, que j'ai trouvé très agressifs. Cela a rendu ma lecture pénible longue , espacée dans le temps et finalement un goût d'inachevé et de déception me restera.
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Bien que je ne sois pas fanatique des dessins, j’ai bien aimé cette Vie Chinoise qui décrit parfaitement l’état d’esprit des chinois pendant la période Mao, l’incroyable efficacité de la propagande communiste et le désastre des grandes campagnes de Mao.
Pas étonnant qu’on ait parfois du mal à comprendre les chinois quand on voit par quoi ils sont passés ! Cet opus m’a rappelé l’excellent livre autobiographique de Jung Chang, Les Cygnes Sauvages, dans lequel elle raconte son enfance pendant la révolution culturelle.
Je continue avec les tomes suivants !
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Une BD qui pourrait s’intituler : « La révolution culturelle pour les nuls », tout y est expliqué et décrit de façon simple et ludique : l’endoctrinement, l’adhésion au parti communisme, la glorification de Mao, la famine, les luttes du quotidien pour le chauffage ou l’eau, les humiliations publiques, l’envoi des jeunes à la campagne…le tout à travers les yeux d’un enfant.
Un récit qui nous en apprend plus qu’un long documentaire sur le quotidien de la Chine des années 50 à la mort de Mao en 1976.
Li Kunwu a été publié dans les magazines de BD chinois les plus emblématiques.
D'abord spécialisé dans la BD de propagande, il s'est ensuite orienté vers l'étude des minorités culturelles chinoises dont sa province, le Yunnan, est si riche.
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" Harmonieux" ? "Gracieux" ?!
Mais, enfin... La Révolution c'est....souvenez-vous :
"""La révolution n'est pas un dîner de gala ! """
Cette citation de Xiao Li résume une ambivalence de la Chine moderne : comment est-il possible d'oublier les enseignements de la révolution alors que le parti communiste est toujours au pouvoir comme le portait de Mao qui est solidement installé sur la place Tian'anmen ?
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Une BD qui pourrait s’intituler : « La révolution culturelle pour les nuls », tout y est expliqué et décrit de façon simple et ludique : l’endoctrinement, l’adhésion au parti communisme, la glorification de Mao, la famine, les luttes du quotidien pour le chauffage ou l’eau, les humiliations publiques, l’envoi des jeunes à la campagne…le tout à travers les yeux d’un enfant.
Un récit qui nous en apprend plus qu’un long documentaire sur le quotidien de la Chine des années 50 à la mort de Mao en 1976.
Li Kunwu a été publié dans les magazines de BD chinois les plus emblématiques.
D'abord spécialisé dans la BD de propagande, il s'est ensuite orienté vers l'étude des minorités culturelles chinoises dont sa province, le Yunnan, est si riche.
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En 1950, alors que Mao Zedong est au pouvoir depuis un an, le secrétaire Li charme, avec son discours révolutionnaire, la foule de la province du Yunnan. La camarade Tao aussi est charmée, il l‘emmène en ville « faire la révolution ». En 1955, de leur union, naît Xiao Li, « petit Li ».
Ce premier tome raconte le temps du père, le temps de Mao Zedong, grande figure paternelle pour tout le peuple chinoise à travers les souvenirs de Li Kunwu. L’histoire se découpe en 3 chapitres rouges comme le règne qu’imposa Mao Zedong : l’enfance de Xiao Li pendant le grand bond en avant suivi de la grande famine, son adolescence avec le Petit Livre Rouge et enfin son entrée dans l’armée.
J’ai été partagée par la particularité des dessins, tantôt faisant superbement passer les émotions comme l’autorité du père ou la douceur de sa mère. Tantôt avec des traits épais et très grossiers qui manquent de détails et empêchent la compréhension de l’image. On remarque que le président Mao est le seul personnage dessiné avec beaucoup de précisions.
J’ai vraiment été touchée par l’histoire de Li Kunwu (aidé dans le scénario par P. Otié) parce qu’il la raconte sincèrement, avec beaucoup de justesse et un regard critique sur les événements passées. On découvre à travers la vie de Xiao Li, la fascination de tout un peuple pour le Grand Timonier, les applications draconiennes par une bande d’adolescents des citations du Petit Livre Rouge, les Gardes Rouges…
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Comment le peuple chinois a pu s'infliger autant de souffrances ? Avec l'histoire auto-biographique de Xiao li et de ses amis d'enfance, on est au coeur du problème. La nouvelle idéologie égalitaire communiste fascine les jeunes adultes, et le grand timonier va utiliser la fougue de la jeunesse, endoctriner les enfants puis les associer à des actions toujours plus brutales, aveugles et sans lien avec les objectifs : "Le grand bond en avant" au nom de l'économie forte puis la révolution culturelle au nom de l'abolition des privilèges. Il n'y a que le mouvement "Lei Feng", un jeune héros de la révolution, qui insuffle un élan de fraternité à travers le pays.
Xiao Li se dit un moment qu'il a grandi "sans avoir rien appris de très utile". Pourtant tout au long de son histoire personnelle, les dessins de Xiao Li expliquent mieux que les longs discours, et c'est encore le cas aujourd'hui, avec cet album qu'il nous laisse sur cette période terrible de l'histoire de la Chine jusqu'à la mort de Mao.
(suite dans les 2 autres tomes)
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Je quitte un livre sur le génocide en Europe, pour lire qu'Une vie Chinoise, est le même genre.
J'avais déjà aperçu ce qu'avait vécue la Chine via des reportages et films sur Arte sans y prêter trop d'attention. Peut-être que je n'avais pas autant percuté par l'âge que j'avais, au fait que c'était trop loin d'ici, la différence de culture, d'idéologies. Même si je me souviens avoir été choqué par les idées stupides de Mao que la population suivait et faisait bêtement. Et récemment via Tracks, j'y ai découvert Li Kunwu. « Il dessine la Chine qui n’existe plus, celle de son enfance et des gardes rouges de la Révolution Culturelle... Il réalise que le récit de son existence, banal pour un Chinois, est un trésor pour les Occidentaux. Il réalise 3 tomes traduits en 15 langues ». Cela m'a titillé ma curiosité.
De 1958 à 1960 Mao Zedong, alias le « grand timonier », lance le « Grand Bond en avant », qui au lieu de faire avancer fera reculer dans la pauvreté sa population jusqu'à les adosser à la misère et que mort de famine s'ensuive.
Mais le Parti communiste jamais n'avouera son échec cuisant. Non le Parti n'a jamais tort, et reporte la faute sur autri : la nature. Et ça s'est choquant. Car ce fut un décapage de la terre et du peuple :
Tout le métal qu'avaient les citoyens, ils devaient les amener dans des fours spécialement créer pour les fondre pour en faire de l'acier, pour concurrencer l'Europe, les USA. Un gâchis total, car pour faire chauffer ces fours, ils ont déforesté les arbres pour en faire du charbon. Les arbres servaient aussi à faire barrage au vent, garder de la fraicheur dans leurs ombres, nourrir la terre... et sans cela les champs se sont dénudés, à cela se sont rajouté des récoltes mauvaises. Dans cette propagande ce n'était pas la faute aux Chinois, ni à leurs directives, mais aux nuisibles : les mouches, les moustiques, les rongeurs, et les moineaux. Les enfants avaient comme instruction par leurs professeurs de les éliminer. À coup de tapettes à mouches, puis via du DTT un puissant insecticide pour tuer les mouches. Les meilleurs élèves n'étaient plus ceux qui avaient de bonnes notes, mais ceux qui ramenaient le plus de queue de rat. Pendant ce temps-là des dizaines de millions d'élèves de cours moyens empêchaient les oiseaux de se poser au sol pour les tuer par épuisement.
Et par la suite, parce que le père de son père était propriétaire terrien, l'héritage de son père est considéré comme suspect, et il sera déporté à la campagne pour y travailler jour et nuits... Tandis que pour le jeune Li cet héritage comme pour de nombreux enfants, lui pèsera aussi car même lorsqu'il souhaite à 17 ans s'enrôler dans l'armée, on lui demande la profession de son père et de son grand-père.
Il y a des estimations, du nombre de morts durant cette période. Le livre estime entre 5 à 10 millions.
Wikipédia dit : 15 à 36 millions de morts dûe à la grande famine en Chine durant 1958-1961. Voire un chiffre entre 20 et 43 millions si on prend entre 1949-1975, les réformes agraires, les déportations à la campagne , la guerre de Corée, le Grand bond en avant, la révolution culturelle.
Mais j'espère y découvrir par la suite comment toutes ses actions tirant la Chine vers le bas, à pus l'amener aujourd'hui à ce qu'elle est aujourd'hui.
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Une autobiographie qui met en évidence les énormes changements politiques, culturels, et de niveau de vie qu'ont vécu nos contemporains chinois de 1950 à nos jours.
Le graphisme me paraît "abrupt", mais ne gâche en rien le fond. J'apprécie d'autant plus ce roman graphique où aucun regard n'est "occidentalise" puisqu'il s'agit bien de l'observation du dessinateur qui y est retranscrit et non ce qui est attendu de la part des occidentaux, soit quelque chose de plus "commercial".
3 tomes sont réellement nécessaires tant leur environnement a évolué.
Je conseille vivement de lire l'ensemble de suite pour réussir à suivre également la progression des "personnages secondaires".
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Maintenant que le grand Timonier est mort, c’est une autre époque qui commence, un autre temps : celui du Parti. Xiao Li essaye d’y rentrer mais ce n’est pas facile…
Tout aussi intéressant à suivre que le premier, on suit toujours Xiao Li mais on apprend moins du contexte de l’époque sauf quelques points qui touchent la vie de Li. Ses talents de dessinateur sont remarqués encore une fois, mais son style semble différent par moments. On finit ce second tome sur une nouvelle grande perte pour Xiao. Un troisième et dernier tome est prévu pour finir cette vie chinoise.
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Appartenant à la même génération que l'auteur, bien sûr, je croyais savoir un certain nombre d'événements qui ont bouleversé ce grand pays. Je ne comprenais ni le pourquoi, ni le comment ils avaient eux-même piétiné une culture si ancienne et si riche.
Dans ce premier tome d'"Une vie chinoise", les auteurs décrivent en un prologue et trois chapitres la vie et l'éducation d'un enfant de cette course folle.
Si le dessin est quelque peu frustre à mon goût, je me suis laissée captivée par ce récit, qui parle aussi un peu de ma vie, du monde dans lequel j'ai vécu et dont je ne captais que quelques bribes venant de ce lointain orient.
Ce récit s'enracine dans la réalite aussi par la première page de chacun des trois chapitres :
Chapitre 1 : Rouge. Pur. Illustré par une photo familiale, une photo d'idendité de l'auteur à 7 ans (?) et le texte d'une chanson de son école primaire.
Chapitre 2 : Le Petit Livre Rouge. Illustré par une photo en pied de l'auteur en costume de Garde Rouge et le texte d'une chanson de Gardes Rouges.
Chapitre 3 : Armée Rouge. Deux photos...en soldat et le texte d'une chanson militaire.
Chacun d'eux sont d'excellents raccourcis.
Ce premier tome est sous-titré "le temps du père" , et bien sûr, le terme "père" comprend aussi Mao Zédong dont l'influence sur l'esprit de ce gamin dépasse de loin l'influence du père réel. Le père réel devenant de plus en plus fantomatique, passant d'un rôle de contre-poids à celui qu'exerce Mao, jusqu'à disparaître dans une lointaine campagne.
Auusi important que "Maus". A lire absolument.
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Ah ce troisième et dernier tome, il m'a fait tourner la tête, et ...avec grand plaisir.
Mélangeant les conversations entre le scénariste et le dessinateur dont c'est l'autobiographie, les rencontres de hasard avec d'autres personnages auxquels nous nous attachons, les scènes de la vie chinoise de tous les jours et cette vie chinoise de tous les jours est une véritable tornade qui les emporte tous, avec plus ou moins de consentement. Mais que cela va vite. Les tours s'élèvent de plus en plus haut, les petits paysans construisent des empires économiques, d'autres font leurs premiers pas dans l'espace.
Un tourbillon ce troisième opus, mais un tourbillon plein de senteurs et de saveurs.
Et pourtant, plus de recul dans le récit que les deux précédents. Et un dessin plus apaisé, plus serein. Et ce n'est certainement pas un hasard.
Pour moi, cette BD est aussi importante que MAUS;
Et je m'étonne qu'en cette époque où la Chine nous étonne, elle ne soit pas plus mise en avant, proposée à la lecture.
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2e tome d'Une vie chinoise, Le temps du Parti évoque la période qui a suivi la mort de Mao, l'ascension de Deng Xiao Ping et la toute puissance du Parti Communiste Chinois. A la mort de Mao, le peuple chinois se retrouve totalement désemparé, n'ayant que le parti comme repère : un tome intéressant sur un épisode méconnu de l'histoire de la Chine.
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Sur une seule page : la foule venant rendre hommage à Mao sur son catafalque, ouvre ce deuxième "opus" d'"Une vie chinoise" . Contrebalancé, à la fin, par les images intimistes de la mort du père.
Entre, ce sont les longues et difficiles années que le héros vit dans le seul but de devenir membre DU parti malgré tous les obstacles. Une vie d'abnégation quasiment religieuse, par son respect d'une seule Règle : celle du Parti.
Et quand enfin, il sera devenu membre du Parti, la donne change !
Nous sommes en 1980, c'est le temps de la "liberalisation de la pensée", c'est le moment de rattraper, d'apprendre de nouveau. Comme de découvrir, avec 10 ans de retard, que l'homme a marché sur la lune. 10 ans d'isolation !
Et enfin les premiers touristes ! Ces premiers touristes seront une sorte de "déclencheur" pour se découvrir, s'intéresser à la rue, à ce qui s'y passe tous les jours. Le regard n'est plus rivé sur le parti, il faut que chacun de ses compatriotes voit la Chine telle qu'elle est : "les traditions anciennes, les nouvelles évolutions de la Société.
Encore une fois, c'est cette BD qui me fait comprendre tout le désarroi de ce peuple, toute sa formidable énergie et ...solidarité. Quelle que soit la tourmente.
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