La réalité n’est pas blanche ou noire, de grandes zones grises la traversent. Je ne cherche pas, ici, à embellir la perception du monde des policiers et des policières, à chanter leurs louanges, mais je ne tente pas, à l’inverse, de les salir. Je m’efforce de nuancer l’image du chevalier servant en abordant des sujets qui choquent et que certains considèrent comme tabous.
À ceux qui se demandent comment je vais maintenant orienter ma vie, je réponds que je demeurerai fidèle à mes convictions, que je continuerai à respecter les valeurs qui m’ont été inculquées et que je vais accomplir ce qui me paraît honnête et juste. J’ajoute que je n’ai jamais perdu de vue, n’en déplaise à certains, l’engagement que j’ai pris en prononçant mon serment d’allégeance. Oui, je le jure, je suis coupable d’être policier !
J’ai connu des hauts et des bas dans mon métier, j’ai survécu à un accident d’avion ainsi qu’à diverses tentatives pour m’éliminer. Au fil des années, mon travail a été scruté à la loupe par certains qui ne cherchaient qu’à y trouver des failles pour me mettre au rancart. À la longue, ça use et ça fatigue. Mettre un terme à cette carrière exigeante me procure donc un certain apaisement.
Il est quand même hilarant de voir un criminel endurci, qui n’a jamais occupé d’emploi de sa vie, s’improviser vendeur d’auto ou encore agent immobilier. Ils devraient pourtant savoir que le simple fait d’utiliser cette façon de parler éveille, à elle seule, plusieurs soupçons.
Choisir ses mots et donner dans la nuance demeurent les fondements d’un art qui sollicite non seulement la confiance, mais la collaboration des personnes avec lesquelles on a réussi à entrer en contact
Les partis politiques au pouvoir dans nos sociétés développées, obsédés par leur réélection, ne jouissent généralement que d’appuis très précaires qui peuvent fondre à tout moment. Pour ne pas indisposer le moindre segment de leur électorat, ils s’obstinent souvent à ne pas modifier des lois désuètes, inapplicables ou carrément mauvaises et ils refusent de voter des lois nouvelles qu’une majorité souhaiterait. Ils ferment les yeux, détournent la tête et chargent les policiers de maintenir l’ordre social à tout prix
Que penser de la race humaine ? Meurtres en série, folie momentanée, fanatisme de tout ordre, guerres tribales, toutes les raisons semblent bonnes pour tuer l’être humain…
L’héroïne, cette drogue réputée la plus dévastatrice de toutes, deviendra, au fil des années, mon principal cheval de bataille. Il y a certes d’autres substances illicites extrêmement nocives, mais pour avoir constaté les ravages et la détérioration rapide de la santé de ceux qui s’adonnent à sa consommation, j’ai tenté d’en faire une de mes cibles privilégiées au cours de plusieurs opérations menées durant ma carrière.
J’apprends que la kétamine est généralement employée comme une drogue anesthésique à action rapide par les vétérinaires. Utilisée de façon illicite, elle peut produire des rêves d’apparence réelle ou même des hallucinations qui risquent d’être intenses et terrifiantes. Il est également possible qu’elle conduise à une sensation de séparation entre l’esprit et le corps, ce qu’on appelle une dissociation.
Un des grands avantages d’être cinéaste, c’est de pouvoir pénétrer dans toutes les couches de la société, même les plus obscures, les plus secrètes.