AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Philippe Picaret (11)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Polonius

Ancien vagabond du désert condamné au bagne, Polonius est affranchi par l’un des généraux les plus influents de Ru, une ville corrompue. Peu de temps après, grisé par cette protection, Polonius décide de se lancer dans une expédition pour récupérer un trésor sensé le couvrir de gloire et le faire accepter par les gens de Ru comme l’un des leurs. Mais ce qui attend Polonius n’est que désillusion...



Sorte de péplum futuriste plutôt sombre, cette œuvre de jeunesse de Tardi parue en feuilletons dans Métal Hurlant s’apparente à une fable morale. Jeune, beau et ambitieux Polonius pense à tort qu’il peut changer une ville pourrie, même s’il faut pour cela accepter de se laisser corrompre, et y perd son âme. Dans l’introduction, Tardi compare Polonius à ces jeunes carriéristes qui « emploient des moyens pas piqués des taons pour se maintenir... » et conseille « ce petit livre à tous les rascleux qui briguent un poste... Tous les politicards délirants qui nous pèsent tant sur l’estomac tant ils sont épais... »
Commenter  J’apprécie          690
Épopées fantastiques - Intégrale

Je n'ai découvert Jean-Claude Gal que récemment avec ma lecture de "Diosamante", lecture dans laquelle je m'étais lancée avant tout pour le scénariste, Jodorowxy. Le dessin m'avait plu mais sans m'emballer plus que ça, je l'avais trouvé un peu impersonnel et pas tout à fait à la hauteur de ses influences (Druillet notamment). Ceci dit, j'avais eu envie de me pencher d'avantage sur son travail, d'autant plus que "Diosamante" n'est pas le plus réputé de ses ouvrages. En voyant que ma bibliothèque avait en rayon "épopées fantastiques", j'ai sauté sur l'occasion, et avec encore plus d'enthousiasme en voyant que le scénariste n'est autre que Jean-Pierre Dionnet. De Dionnet, je connais principalement la facette du cinéphile enthousiaste et érudit (que j'apprécie énormément) et ça faisait bien longtemps que je voulais découvrir son travail en tant que scénariste de B.D. Une autre raison de lire ces "épopées fantastiques" donc... J'ai passé un excellent moment de lecture.



J'ai été ici complètement séduite par le trait de Gal, à qui le noir et blanc sied à merveille. Le trait est fin et les cases fourmillent de détails tout en étant totalement lisibles. La mise en page et le découpage sont dynamiques. Les décors sont simplement magnifiques, que ce soient les grandes étendues sauvages ou les cités.



Cette intégrale commence avec l'histoire courte "la cathédrale" qui est assez différente des autres histoires du recueil (et plus tardive). D'ailleurs, ce n'est pas Dionnet mais Bill Mantlo qui signe le scénario. Cette histoire permet d'admirer des planches magnifiques représentant une magistrale cathédrale gothique flottante. Certaines cases sont vertigineuses. L'intrigue est efficace et bien menée.



"Les armées du conquérant" regroupe plusieurs histoires courtes indépendantes mais qui évoquent toutes une invasion initiée par le conquérant du titre mais qu'on ne verra jamais. L'ambiance fantasy antique de ces récits est très réussie.



Puis vient le diptyque constitué par "la vengeance d'Arn" et "le triomphe d'Arn" qui est selon moi ce qui peut se faire de mieux en matière d'heroïc-fantasy. Il y a du Conan là-dedans, et pour moi c'est un énorme compliment. Quel dommage que Gal n'ait pas eu l'occasion de prendre la suite de Buscema sur le comics Conan comme cela lui a été un moment proposé... Je pense que ça aurait été énorme. Dans Arn sont regroupés plein d'ingrédients qu'on trouve dans le Conan de Howard : un héros violent mais un brin mélancolique, un tyran cruel, une ambiance fantasy orientalisante, des combats épiques, des décors variés, des peuples et cultures qu'on rencontre au gré du récit...



Les esprits chagrins se plaindront du classicisme de l’œuvre de Gal et Dionnet, arguant qu'une histoire d'orphelin vengeur c'est du déjà vu. Et bien moi, c'est aussi ce classicisme qui me plait, qui fait que "Arn" n'a pas pris une ride.

Tout simplement un sommet de la fantasy dessinée !

Commenter  J’apprécie          306
Le triomphe d'Arn, tome 2

Six ans. C'est le temps qu'il aura fallu à Dionnet et Gal pour publier la fin de l'histoire d'Arn. Et on a l'impression qu'il ne s'est pas passé plus de cinq minutes.



On assiste au périple empli de dangers des armées barbares réunies autour d'Arn pour anéantir la ville d'Atalis. Puis c'est la bataille finale, dominée par une tactique inusitée et cruelle. A la fin les gentils gagnent ? Oui et non.



Tout comme dans « La Vengeance d'Arn », l'histoire, bien qu'épique et palpitante, est totalement dépassée par la qualité des dessins de Gal. Je me suis à nouveau retrouvé à contempler des planches pendant plusieurs minutes, abasourdi.



Je ne vois pas trop quoi dire de plus hormis : les trois volumes de Dionnet et Gal « Les armées du Conquérant », « La Vengeance d'Arn » et « le triomphe d'Arn » sont réunis dans une superbe intégrale. N'hésitez pas à vous faire plaisir. Il n'y en aura jamais d'autres, à cause du décès malheureux de Gal en 1994.



Avant de quitter cette merveille, une petite adresse qui vous montre le dessin des armées surprises par le froid. Elle est en noir et blanc mais l'intégrale a été splendidement colorisée.

http://www.gwthomas.org/Arn-02-0029.jpg

Commenter  J’apprécie          242
Polonius

Un album de Tardi, en demi-teinte. L'histoire est poisseuse et décadente à souhait, correspondant à une certaine période de la BD adulte française.

Une sorte de péplum glauque et complaisant, sur un scénario assez pauvre.

heureusement, c'est le dessin de Tardi...
Commenter  J’apprécie          150
Polonius

Quelle étrange lecture...

J'aime beaucoup Tardi, et c'est cet attachement qui m'a conduite à cette lecture, mais aussi soutenue pour aller au bout de cet ouvrage déroutant.

Conçue à l'origine comme une série, publiée dans le magazine Métal Hurlant en 1976, le scénario de Picaret nous offre une fable sombre et torturée. Ce péplum futuriste nous conte le destin tragique de Polonius, un homme désirant sortir de sa condition sociale misérable en rejoignant la ville de Ru. Tour à tour bagnard, esclave affranchi et explorateur, sa naïveté et sa fraicheur, ses espoirs et ses ambitions, s'éteignent petit à petit et laissent place à l'indifférence et à la soumission à un destin implacable.

On pourrait croire l’œuvre un peu datée, plus de quarante ans tout de même, mais elle est incroyablement contemporaine, et c'est assez effrayant. Le dessin de Tardi est troublant, son style est reconnaissable mais pourtant il n'est pas ordinaire. Il se transcende en quelque sorte pour se mettre au service d'un scénario lourd et dense, laissant son lecteur étourdi et ébranlé.



L’inexorable histoire humaine.

Commenter  J’apprécie          120
Épopées fantastiques - Intégrale

J'ai lu la version colorisée de 2013. Si j'avais su que l'oeuvre datait de 1977, je ne l'aurais sans doute pas choisie tant je suis allergique à une certaine forme de bd. En l'espèce, on est à mi-chemin entre Thorgal ou plutôt Conan le Barbare et certaines oeuvres contemplatives de Moebius à ses débuts.



Je dois bien avouer que le dessin est magnifique car les détails des décors peuvent surprendre par leur richesse. C'est franchement beau. La colorisation n'a rien gâché à l'ensemble bien au contraire.



Après, on aura droit à un scénario assez naïf assez caractéristique de cette époque. Il faut accepter la faiblesse du scénario pour pleinement apprécier l'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          50
Polonius

Ce n'est pas le Tardi que je préfère, assez délirant, étrange. D'ailleurs l'auteur n'a plus travaillé avec PICARET après ce travail.
Commenter  J’apprécie          50
Épopées fantastiques - Intégrale

Entre Alexandre le Grand, Conan le Barbare, cette bande dessinée nous embarque dans un monde ancien, magique, de guerres, de vengeances, de violence, de massacres, présenté par un graphisme baroque, grandiose et kitsch. Je trouve cette bande dessinée très réussie dans son genre, le graphisme est en parfaite adéquation avec l’histoire, mais je dois avouer que c’est un genre que je n’affectionne pas spécialement, c’est juste un récit de guerre avec en arrière plan des histoires de vengeance et de destin, les caractères des personnages sont plutôt stéréotypés et l’histoire se lit comme un simple récit historique ne s’attardant que sur des faits qui se succèdent. Je l’ai lu quand même avec un réel plaisir, mais plus comme un livre d’images, plus attiré par les détails des armures, des architectures que par le récit lui-même.
Commenter  J’apprécie          50
Épopées fantastiques - Intégrale

Les Humanos ont l'excellente idée de ré éditer la mythique série de Dionnet et Gal, qui, plus de 35 ans après, à su conserver toute sa puissance narrative et surtout visuelle. L'épopée de ce héros au bras métallique qui, des mines de cuivre aux marches du palais impérial va conduire une révolte épique est un véritable précurseur de la Fantasy, au même titre que les œuvres de De La Fuente ou Corben, avec qui, outre une époque, il partage beaucoup. Influence majeure de pas mal d'artistes des décennies suivantes, la saga d'Arn devrait être étudiée par tout bon artiste qui veut faire de la Fantasy aujourd'hui tant ces deux albums sont loin au dessus de la majeure partie de ce qui sort actuellement. Particularité de cette ré édition, les planches de Gal ont été colonisées, dans l'absolu je crierais au crime de lèse majesté, mais il faut reconnaître que, sur la majeure partie de la série, c'est du travail qui fait honneur au travail d'orfèvre du dessinateur. Un classique. Et en musique je vous dis même pas!...Allez, si , je vous dit: http://bobd.over-blog.com/
Lien : http://bobd.over-blog.com/
Commenter  J’apprécie          50
Polonius

Un enfant de la steppe !





En 1977, entre deux ‘Adèle Blanc-Sec’ chez Casterman, le libertaire Tardi fait paraitre aux Humanoïdes Associés (l’album est depuis régulièrement réédité par Futuropolis-Gallimard) un récit de science-fiction en 42 pages en noir et blanc qui louche un peu du côté de ‘La planète des singes’ : dans un futur imprécis sur notre planète probablement ravagée par quelconque cataclysme, la vie a repris et l’être humain vit dans un monde qui tient de celui de l’antique Babylone (non, je ne déconne pas !).





Le héros de cette histoire, Polonius, un jeune paysan, décide de quitter sa steppe natale pour monter à la ville. Mal lui en prend : il se retrouve au bagne vite fait, mais y sauve un général qui devient son mentor et l’installe dans la capitale où il prend femme (belle et grasse) et s’ennuie, jusqu’à ce que le savant de la ville le convainque de partir avec lui en expédition dans le désert à la recherche de vestiges des temps anciens…





Particulièrement noire, cette bédé scénarisée par Picaret a quelque chose de la série télévisée actuelle ‘Spartacus’ : du sexe et du sang dans un monde à la croisée des chemins, mais plus proche de l’enfer que du paradis ; des esclaves qui tentent de survivre, soumis aux caprices de leurs très exigeants propriétaires ; de l’espoir qui fait vivre, mais fond comme neige au soleil face aux turpitudes de ceux qui mènent la barque qui est en train de couler.





Très bien dessinée (rien à voir avec ‘Rumeurs sur le Rouergue’ aux mêmes éditions Futuropolis), plus classique toutefois que ‘Le démon des glaces’ (l’œuvre la plus ambitieuse, sur le plan graphique en tout cas, du rebelle Tardi à ce moment-là de sa carrière), ‘Polonius’ est une BD atypique de son auteur dont l’intérêt est surtout ‘documentaire’ : Tardi était alors un touche à tout, capable du pire comme du meilleur, toujours à la recherche de nouvelles inspirations, mais qui allait quand même rapidement en revenir à ses fondamentaux : Paris et ses rues, la banlieue et ses pavillons, les pavés et les réverbères ; la guerre et ses laissés-pour-compte ; le roman-feuilleton, ses savants fous et ses monstres. Ainsi soit-il !

Commenter  J’apprécie          40
Le triomphe d'Arn, tome 2

Tout ce qui faisait le sel du premier tome se retrouve dans ce tome. Tous ses défauts aussi. Et ce n'est pas l'arrivée de Picaret qui apporte plus de lisibilité à l'ensemble. Arn reste marquée par un dessin impressionnant mais un peu raide et un scénario peu engageant.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Picaret (75)Voir plus

Quiz Voir plus

Jours sans faim, de Delphine de Vigan

Que se dit Laure quand elle pense au Dr Brunel ?

il m’a pourri la vie
il m’a sauvé la vie
il m’a aidé à vivre

10 questions
108 lecteurs ont répondu
Thème : Jours sans faim de Delphine de ViganCréer un quiz sur cet auteur

{* *}