ET Dieu dans tout ca ? 3 juin 2013 - 2e partie .
Des personnalités croyantes et non croyantes, d?horizons et milieux différents, se retrouvent pour aborder des questions essentielles. Évoquant leur rapport au monde, à l?homme, à la spiritualité et à Dieu, ils échangent ensemble sur le sens de la vie. Avec Frédérique Bedos, animatrice télévision, Fondatrice du projet Imagine ; Anne-Dauphine Julliand, Journaliste, Auteur du livre "Deux petits pas sur le sable mouillé" ; Philippe Pozzo di Borgo, auteur de Second souffle livre qui a inspiré le film Intouchable. Débat animé par James Combépine.
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Les six commandements du tétra :
-Le handicap, c'est l'absence non du corps mais de l'autre. Découvre-le.
-Le silence libère. Tais-toi.
-Hors de la douleur, reste juste le temps pour l'essentiel. Ne te disperse pas dans le futile.
-Tu n'es pas seul. Découvre la Consolation.
-La paralysie suscite la patience. Attends !
-Quen nous sommes fragiles ! Sois fraternel, solidaire et simple.
Contrairement à ce que nous promettent les réseaux sociaux, vous ne pouvez avoir des centaines d'amis. Choisissez-vous, nouez de vraies relations, prenez du temps, et ne vous diluez pas. Toi et Moi ne se conjugue pas à l'infini.
Le 3 mai 1996, jour de la Saint Philippe, Béatrice est morte.
Je n'ai plus de passé, je n'ai pas d'avenir, je suis une douleur présente. Béatrice n'a plus ni passé ni avenir, elle est un chagrin présent.
Notre père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la Terre
Qui est quelque fois si jolie
Jacques Prévert
Les remords existent. Ils sont inutiles et vous rongent à jamais.
Je suis allongé contre la montagne, juste un peu engourdi. J'ai dû perdre connaissance. Max et Yves, mes compagnons de parapente, ont posé leur voile à côté de la mienne. Le docteur Max prend les choses en mains : il creuse un trou devant mon visage pour me permettre de respirer et alerte la station par radio. Je ne comprends pas pourquoi ils ne me touchent pas. Je leur parle, ma respiration est calme, alors pourquoi me demandent-ils sans arrêt si je peux respirer ? Un brin d'herbe me chatouille la narine, j'éternue, je ris. Yves me parle comme à un enfant ; il a l'air de trembler. Il me semble que je ne peux plus bouger !
J'adore écouter les gens ! Nous contribuons à plus d'humanité en laissant l'autre se révéler plutôt qu'en essayant de nous imposer. Ecoutez les autres : il y a une richesse inouïe dans le monde !
Je n'ai plus de passé, je n'ai pas d'avenir,
je suis une douleur présente.

Je garde le silence. Un jour, elle l’a dit à sa mère, elle était gaie. Que quelqu’un puisse l’aimer l’a surprise. Peut être reste-t-il quelque chose de ce petit aveu d’un jour ? Saadia relate les traditions de son pays qui veulent que la mère suive la fille dans son nouveau foyer. Sabrya l’interrompt avec son espièglerie habituelle : « Maman ça suffit ! ». Son cou doré se penche devant moi. La soirée est enjouée. Après le dîner, je propose une balade à Sabrya . Dans l’anonymat de la nuit parisienne, je l’emmène dans mon fauteuil électrique le long des rues presque désertes. Elle s’assied en travers, sur mes genoux ; la douceur de son bras gauche contre mon cou, la caresse de ses cheveux sur mon visage. Du menton, je conduis mon destrier à toute allure, tous feux allumés, au milieu de la chaussée. Elle rit et chante pour moi. Pas un mot sur mon rêve. Je lui chuchote des tendresses : « J’aime tant tes boucles naturelles après la piscine, celles que tu détestes parce que tu te sens trop ethnique. Te rends tu compte que tu passes une heure par jour à te tirer les cheveux en arrière ? Bien sûr cela te dégage le visage, mais laisse donc ces boucles tomber. Oui, je vois bien que tu as une poitrine ridicule, et une culotte de cheval ; cela te va si bien. Ton pantalon te moule. Je vois tes genoux arrondis, ton bras autour de ma tête et je sens la douceur… » Elle m’interrompt d’un grand éclat de rire lorsqu’une voiture nous double.
On n'additionne pas les viandes et les "légumes" quarante-deux ans de valide et dix-huit de handicap, dont chaque année en vaut sept, comme pour les chiens, faites vos comptes!