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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
La politique, c'est comme la prison. On doit savoir s'afficher pour marquer les clans et les alliances.
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
La politique, c'est comme la prison. On doit savoir s'afficher pour marquer les clans et les alliances.
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
A bientôt 14 ans, Kevin est un BAC + 7, et il n’en est pas peu fier. Sept interpellations par des brigades anti-criminalité, des BAC, suivies de sept gardes à vue, ont fait de lui un « mec » respecté dans la cité. P.31 |
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Mon cousin le fasciste de Philippe Pujol
Il restait une bonne demi-heure au téléphone à gesticuler, à vider puis remplir à nouveau sa valise dans un ordre différent. En raccrochant, il branchait l'appareil déchargé et sur le table de nuit tombait sur mon premier livre French Deconnection. C'est ton livre ? - Oui. - Le titre est pas mal. (...) Par contre la couverture est nulle. Je sais pas qui t'a fait ça... Encore un éditeur du Système. J'en avais moi-même conçu cette couverture. J'en étais assez fier. P.9 |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Tandis qu’en 2007, Villiers-le-Bel puis tout le Val d’Oise se révoltaient par l’émeute, Marseille le faisait par le braquage. Un esprit plus pragmatique mais des causes identiques. P.77 |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
L’un de mes meilleurs indics dans le secteur s’appelle Octave. Enfin, je l’appelle Octave à cause de son sourire dévoilant des dents en touches de piano – une blanche, une noire, une blanche, une noire, deux blanches. P.99 |
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Marseille 2040 de Philippe Pujol
La chaleur arriva avec l'aube: 40°C, dès les premiers rayons du soleil toujours plus écrasant à mesure que le matin avançait dans l'engourdissement de Marseille, embouteillée jusque sur les trottoirs où les oberboards se pressaient, le long des langues d'ombres offertes par les auvents automatiques des grandes avenues. Le printemps 2040 fit ainsi son arrivée, plus irrespirable encore que les précédents ; chaque année battait un nouveau record de température depuis le Flash de 2028. P.11 |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Oh ! Putain ! Tu viens nous regarder même ici, le journaliste ? P.8 |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
À bientôt 14 ans, Kevin est un BAC+7, et il n'en est pas peu fier. Sept interpellations par des brigades anticriminalité, des BAC, suivies de sept gardes à vue, ont fait de lui un《mec respecté dans la cité》.
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Tant qu’ils se tuent entre eux, ce n’est pas grave, a plusieurs fois glissé Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille. P.47 |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Dans la région parisienne, le chef, s’est le plus costaud, le plus violent. ……………………………………………………………………….. Alors qu’à Marseille, le chef, c’est celui qui a le baratin, l’emboucaneur, le tchatcheur. Dans le rap, c’est pareil : eux, ils ont Booba, nous, on a Soprano. P.83 |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
À Marseille, pour expliquer ou clore bien des choses, on utilise deux ou trois phrases cultes. D'abord :《Ah... Mais c'est compliqué...》et《M'en bats les couilles...》, deux bons moyens de supporter les incohérences du quotidien. La dernière expression -《Y a pas d'arrangement!》- est une antiphrase d'une virilité naïve. Car à Marseille, il n'y a que des arrangements. À Marseille, tout se décide dans la fumée et autour de la table dun de ces innombrables cercles d'affaires, sportif, festif ou spirituel, cercles fermés où l'on se coopte à coups de droits d'entrée, d'hérédité et de consanguinité. Cercles où l'on se parle franchement, où l'on picole, baise, joue aux boules, mange des aïolis, des bouillabaisses et où l'on se rend des services en toute sincérité, son propre intérêt en ligne de mire. On y cultive aussi le respect des incapables, le triomphe des médiocres et de tous les serviles qui ne gêneront jamais ceux qui ont façonné leur carrière. Ces réseaux, entremêlés ou juxtaposés, nourrissent le cynisme du politique.
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
L'exploitation de la misère par la misère, si elle n'est pas morale, est bien réelle (...). J'ai pu le constater un jour en suivant une patrouille de police. Pour se protéger du vent pendant les jours les plus froids de février, trois sans-papier louaient à un homme une voiture épave stationnée dans un coin sombre de la rue d'Amiens, au cœur du quartier Saint-Lazare. Et pour se rembourser, voire gagner un peu d'argent, les trois SDF, originaires de pays du Maghreb, négociait la vente de l'épave avec une famille de Roumains - le père, la mère, leur fils de bientôt 10 ans - eux qui n'en pouvaient plus de passer leurs nuits sous les ponts. |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
"On est dans une société ou tout passe par le classement. Or, ces jeunes-là sont derniers partout. Quand ils passent à l'acte, ils ont l'impression d'être dans une trajectoire de réussite" observe Sofiane Majeri, animateur emploi (...) le plus grand handicap vient du ghetto scolaire. Dans un même établissement s'accumulent les élèves concentrant les plus grandes difficultés scolaires et familiales. Tout simplement parce que les parents qui ont l'espoir en l'école et qui en ont les moyens financiers placent leurs enfants dans d'autres écoles, en contournant la carte scolaire, ou en les inscrivant dans l'enseignement privé qui bénéficie à Marseille, des largesses du Maire, Jean-Claude Gaudin. Celui-là on ne l'aperçoit dans les quartiers nord que lorsqu'il s'agit de couper de rares rubans.
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Un vacarme ! Les flics se ruent, montent les marches quatre à quatre jusqu’au neuvième étage où le probable guetteur vient de s’engouffrer dans un appartement. La mère ouvre, l’ado s’est planqué dans la cuisine. Un peu de shit, des sachets d’herbe et il se retrouve avec les menottes. « Il est connu de la police, votre fils ? » demande un agent. « Je sais pas, il va à l’école ». Apparemment il dépasse rarement le deuxième étage et son poste de vigie. P.29 |
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French deconnection : Au coeur des trafics de Philippe Pujol
On dit qu'on ne peut pas entrer dans nos quartiers, moi je dis qu'on ne peut pas en sortir.
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Youssef et Moussa ont vu mourir un à un les vieux pieds-noirs du quartier dont les enfants se sont émancipés ailleurs. Je suis peut-être pauvre, mais je suis pas con, s’égosille Youssef. Après les pieds-noirs sont arrivés des encore plus miséreux, et encore plus enuite… P.19 |
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La chute du Monstre : Marseille année zéro de Philippe Pujol
Nos élus sont des idiots, c'est notoire, suffit de les entendre. Rauscher sait leur parler et politiquement tu n'as pas un maître qui est bâtisseur. On n'a aucune vision politique pour porter la ville Ce sont les promoteurs qui décident. L'autre s'énerve d'un coup. L'autre là, l'architecte chouchou de Gaudin, celui qui a fait les horreurs autour du Vélodrome ou le Rouet, il fait tellement des trucs de merde qu'il fallait parfois que les services de l'urbanisme retravaillent pour lui certains dossiers pour arriver à les faire passer en commission bidon. P.148 |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Clientelisme, corruption... délinquance ! ça se passe à Marseille mais sans aucun doute partout ailleurs... les mécanismes politiques sont démontés, décortiqués dans ce livre. L'élection d'un maire doit être assurée par un petit nombre d'électeurs relativement faciles à convaincre. L'abstention du plus grand nombre découragés par le système fait le reste. Dégâts collatéraux : les bandes s'etrippent autant pour des rivalités politiques que pour des histoires de trafics en tout genre. Merci monsieur Pujol de ce livre clair, agréable à lire et pleins d'anecdotes. |
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
Si l'on n'a rien à défendre, si l'on n'est le client de rien, ni recommandation, ni patronage, ni soutien, ni cooptation, ni faveur, ni intervention, ni protection, ni combine, ni piston, ni aide, ni appui, rien, aucune accointance avec personne, pas le moindre début de relation pour espérer simplement travailler et se loger, si l'on n'a aucun privilège à défendre, même minable, on se sent insignifiant. On s'indigne de ne pas bénéficier des avantages octroyés aux autres. Pourquoi pas moi? On ne veut pas vraiment l'égalité, on veut sa part. On en souffre parfois à en faire des incantations, à offrir son désespoir au Front national qui trouve là son propre intérêt. À Marseille, le FN se constitue à partir de fragments de cadavres : celui, encore chaud, de la guerre d'Algérie lui tiendra lieu de coeur, le fantôme antisémite et des lambeaux d'islamophobie feront office de système nerveux.
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La fabrique du monstre de Philippe Pujol
La rumeur reste la chose la plus sûre qui puisse nous venir aux oreilles. Même inexacte elle est toujours révélatrice, la rumeur. Au moins d'une ambiance, d'une peur.
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Combien reste-t-il de jour avant la fin de l'année quand on est le 11 novembre?