Tata Lucie est une emmerdeuse. De son vivant ce nétait pas une sainte mais, une fois morte, elle se surpasse pour pourrir la vie de sa famille. Le testament est clair : pour toucher l'héritage, ses neveux doivent sinstaller avec toute leur famille dans la maison de la défunte. Et ce nest pas un palais ! Tata Lucie leur a réservé une autre surprise, une sorte de chasse au trésor rocambolesque, les pieds dans la boue. Bienvenue à la campagne ! C'est certain, les chers neveux ne vont pas s'ennuyer et, au cur du Béarn, ils sont entraînés dans une aventure qu'ils ne risquent pas doublier... Mais que ne ferait-on pas pour toucher le pactole ? Comique de situation, dialogues savoureux et coups de théâtre senchaînent jusqu'au final orchestré par la chère tata Lucie. Un dénouement forcément étonnant.
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Ah ! la salope ! Ah ! la vieille salope ! Me faire ça, à moi… moi qui l’ai accompagnée dans sa vieillesse ! (En pensée, peut-être, et de loin, sûrement.) Moi ! son neveu préféré, elle le disait toujours !… J’avais même pissé sur sa robe quand j’étais tout gamin et elle en rigolait, et elle en rigolait ! Vous savez ce qu’elle disait à mon sujet : “Regardez ce grand dadais, quand on pense que je l’ai tenu dans mes bras et qu’il m’a pissé dessus !” C’est pas une preuve d’affection, ça ? Hein ?… Et voilà tout le remerciement !
[...] Moi, Lucie Castet, laisse à Mademoiselle Maïté Passy-Coucet la somme de quatre millions de nouveaux francs. (Nous n’étions pas encore passés aux “joies” de la conversion en euros.) Cela devrait lui permettre de trouver un organisme d’accueil haut de gamme : son argent, évidemment, devra être géré par un tuteur. Je lui demande simplement en souvenir de notre amitié de prendre soin de mon chat Joyeux. Je l’ai recueilli il y a bien longtemps alors qu’il venait d’être abandonné par des salauds et je ne voudrais pas que d’autres salauds l’abandonnent à nouveau à la SPA ou ailleurs. Il n’est pas bien intelligent, mais il ne mérite pas de finir avec une piqûre au cul.
Même le pire des tocards peut, une fois dans sa vie, se dépasser et réaliser un exploit.
Michou avait entamé une dépression. Une méchante dépression. Il avait même dû faire une retraite dans un centre de soins psychiatriques. L'un des plus renommés de la région béarnaise. Il y était rentré malade, il en était ressorti pas guéri, je peux vous le dire. Alors, je ne sais pas s'il s'agissait d'un traitement mal adapté ou bien de malencontreuses rencontres avec d'autres patients mais le Michou avait un kangourou qui faisait des galipettes dans sa tête.
La nostalgie est le plus subtil des sentiments, il vacille sans cesse entre le rire et les larmes, entre le chaud et le froid.
Il me fallait maintenant agencer les mots, trouver les plus justes, les corriger, les ciseler pour leur donner plus de chair. Pour que ces quelques lettres éparpillées parviennent à tisser l'écheveau des sentiments qui bouleversaient ma vie.
Qu'on ne vienne surtout pas me parler de ces mannequins d'un mètre quatre-vingts pour cinquante kilos ! Ces défilés de cintres vivants sur lesquels on pend de luxueux bouts d'étoffe m'ont toujours agacé au plus haut point. Comment ose-t-on ériger ces créatures diaphanes en modèles de beauté ?... Révoltez-vous, femmes du commun ! Sonnez rondeurs, résonnez cellulite ! Mais je m'égare...
Je ne voulais pas finir comme Michou mais quand on a tout perdu et rien à quoi se raccrocher, eh bien, on finit tous par sombrer.
La vieillesse est une toile d’araignée dans laquelle on s’englue. Certains des moucherons humains gardent la volonté et la possibilité de se débattre, de faire aller leurs ailes. Tandis que d’autre se résignent, trop fatigués ou trop malheureux et s’abandonnent aux filets de soie de la Grande Toile. Beaucoup de moucherons se demandent : « À quoi bon se débattre ? À quoi bon perdre toute cette énergie en des gestes aussi vains ? » Car nul être à ce jour n’a pu échapper à la Grande Toile. L’araignée est la seule gagnante. Mais bon, est-ce une raison pour lui faciliter la tâche ?... Il n’en reste pas moins que l’amour peut aider à vaincre les affres de la vieillesse. Il reste le meilleur des antalgiques et aussi des stimulants. Mais ma trousse à médicaments était vide. Depuis bien longtemps.
Un auteur est une éponge qui absorbe tout ce qui passe à proximité. Malheureusement, ces dernières années, j'avais un peu trop essoré la mienne et n'arrivais plus à en tirer la moindre goutte de créativité.