- Tu sais que tu deviens fatiguant, avec l’âge ?
- Moi, c’est la vie qui me fatigue. Elle me crève, ma vie. Au sens littéral du terme. Ma vie me tue ! Je suis assassiné à petit feu par ma vie.
- Tu sais que tu devrais écrire ? Tu as le sens de la formule. Et comme en plus tu adores t’écouter parler…
- C’est ça, fous-toi de ma gueule, en plus.
Quand on est mort comme un con, on ferme sa grande gueule de con.

Pas de panique, le rassura Servais. Il en a pour une minute grand maximum... Et effectivement, trente secondes plus tard, l’occupant des lieux s’affaissa comme un tas de chiffons dans le vestibule, les jambes secouées de soubresauts. Charley fixait le corps, puis M. Marcuse, puis encore le corps... Il n’avait plus une goutte de salive dans la bouche, ses mains s’étaient glacées à lui faire mal, son cœur lui était remonté contre le palais. Qu’est-ce que vous avez fait, Chef ? Ça paraît pourtant clair, Charley... Qu’est-ce que tu n’as pas compris ?
Une magnifique découverte que ce court roman, premier d’une trilogie. L’écriture de Philippe Setbon est agréable, légèrement cynique, et surtout, il y a comme un faux air du cinéma des années cinquante. Ces films de Lautner, Audiard, non pas forcément pas les dialogues, nous ne sommes pas dans le verbiage argotique, bien que, de temps à autre, il arrive qu’un échange entre les personnages soit dans le style.
Mais je n’ai pu m’empêcher de voir Gabin dans le rôle de Servais Marcuse, et encore, parce que malheureusement nous n’avons pas pu le voir vieillir, mais je pense que le rôle aurait été encore mieux à Lino Ventura. Car, lorsqu’un scénariste prend la plume en main pour un roman, c’est presque un film, les images viennent d’elles-mêmes, s’impriment dans votre encéphale, et le film se déroule naturellement.
Qui est vraiment monsieur Marcuse ? On le découvre au fil des pages, on le prend en affection, mais le mérite-t-il ? Est-ce que nous ne sommes pas un peu pervers d’aimer ce genre de personnage, ou plutôt n’est-il pas le côté sombre de notre âme bien pensante, celui qui apporterait la vengeance ?
Des personnages hauts en couleurs, sympathiques ou répulsifs, ils laissent rarement indifférent, et c’est tant mieux. Un roman à découvrir aux éditions du Caïman, éditions dans la tourmente à cause d’un diffuseur distributeur, le meilleur moyen d’aider cette maison, c’est bien sûr d’acheter les livres qu’elle publie, mais en plus directement par son site Internet.
C’est le premier mot qu’elle entendit de la bouche du gros bonhomme, et elle en conclut qu’il était soit étranger, soit gâteux, soit ivre mort. En réalité, il s’avéra n’être rien de tout cela et Cécile s’habitua vite à sa diction pâteuse et précipitée. Ce mot, il l’utilisait souvent, ce qui dénotait un enthousiasme intact et une attitude positive face à l’existence. Car Cécile finit par comprendre d’elle-même que "Shrorninère" était une version très personnelle de l’adjectif "extraordinaire". Une fois qu’on avait pris le pli, on n’y faisait même plus attention. Comme disait Servais Marcuse : "C’est "Shrorninère" à quelle vitesse on s’habitue à tout." Même au pire. Surtout au pire.
Sur la chaîne LCI, la planète Terre continuait de péter de tous les côtés, les gens crevaient de faim, les SDF tombaient comme des mouches dans les parcs et les jardins des grandes villes, les pères violaient leurs filles, les mères abandonnaient leur bébé dans les poubelles, les fanatiques faisaient tout sauter, les sportifs se dopaient avec zèle, les stars de la chanson se faisaient gonfler les lèvres, la faune disparaissait, une espèce après l'autre, la haine et la duperie suintaient par tous les pores de la croûte terrestre.En somme, rien n'avait changé en son absence.
- Pas de panique, le rassura Servais. Il en a pour une minute grand maximum...
Et effectivement, trente secondes plus tard, l'occupant des lieux s'affaissa comme un tas de chiffons dans le vestibule, les jambes secouées de soubresauts.
Charley fixait le corps, puis M. Marcuse, puis encore le corps... Il n'avait plus une goutte de salive dans la bouche, ses mains s'étaient glacées à lui faire mal, son coeur lui était remonté contre le palais.
- Qu'est-ce que vous avez fait, chef ?
- Ça paraît pourtant clair, Charley... Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?
Fred dormit le restant de la journée.Il ne garda,comme souvenir de sa sortie au bar du coin, qu'une migraine à décorner un yak et une haleine de poubelle napolitaine par temps de canicule.
Il pris le bras de Daniel qu'il sentit frissonner et l’entraîna à poursuivre leur balade. Costa avait délibérément embrouillé les choses : un "ami" lui avait parlé de "quelqu'un" qui pouvait "éventuellement" contacter un homme habitué à exécuter certains "contrats" pour le compte de particuliers. Des intimidations, des rappels à l'ordre, des recouvrements de dettes. Et...... bien davantage, si le besoin s'en faisait ressentir.
Avis:
Après que sa femme l'ait quitté pour son meilleur ami et qu'il ait perdu son boulot, Wilfried est au fond du trou.
Il décide alors de se jeter dans la Seine, mais est "sauvé" par un élégant sexagénaire, Mr Faux.
Après de nombreux rebondissements, le pauvre Wilfried aurait sûrement souhaité être englouti par le fleuve.....
De nouveau, je suis plus que séduite par le style de Philippe Setbon.
Avec son écriture fluide teintée d'ironie, il a créé un personnage gentleman et assassin qui m'a un peu fait penser à ce cher Hannibal (même si celui-ci ne mord pas! )
Pas besoin de chichi ni de torrent d'hémoglobine pour être addictif, une fois commencé, vous aurez du mal à le lâcher, tant Mr Faux est manipulateur et réserve des surprises (mauvaises, en général).
Si ne vous connaissez pas encore cet auteur, je n'ai qu'un conseil, réparez votre erreur!
Le Faucheur s’allume une , aspire une bouffée et appuie l’extrémité incandescente sur une des croix, jusqu’à percer le papier. Il éteint la flamme en l’écrasant du pouce. C’est le troisième trou identique qu’il fait sur la carte.