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Critiques de Philippe Ward (234)
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Manhattan Marilyn

L'auteur a eu l'idée farfelue (ou non) de laisser la vie à Marilyn Monroe. Mais pourquoi, comment , et que se cache t'il là derrière?



C'est piégée et sa vie en danger que la jeune Kristin va plonger la tête la première pour résoudre ce mystère. Elle sera pour cela aidée par pas mal de valeureux chevaliers servants.



J'ai beaucoup apprécié les personnages. Tout d'abord l'héroine principale , qui malgré un fort caractère est emprunte de nombreux doutes, ce qui la rend parfois agaçante ( au début du roman) mais surtout c'est ce qui l'a rend très humaine à mon sens.

Les personnages masculins et amis de Kristin sont aussi très travaillés et on leur donne assez facilement notre amitié.



Le scénario se tient, même si il y a quelques petits détails qui rendent parfois les choses peu crédible. Il faut reconnaître que le suspens se tient et est assez prenant. La curiosité du lecteur est bien titillée et c'est ce qui compte dans ce type de roman.



Le seul bémol que j'émettrais réellement c'est un manque d'homogénéité du récit. Je m'explique : j'ai souvent surfé sur des vagues ascendantes et descendantes en lisant ce roman.. c'est a dire que sur certains passages j'étais comme dans un page turner, a lire avec frénésie et l'envie de savoir et d'avancer dans l'histoire. Et puis a d'autres.. j'étais dans l'attente que cette vague revienne...pour enfin reprendre un certain intérêt au roman. Pour conclure j'ai donc eu un petit soucis de rythme, mais rien qui a dérangé en soi réellement ma lecture.



Je recommande donc avec plaisir ce roman qui se lit bien et qui nous ressuscite une icone.





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Le maître du Nil

ROMAN UCHRONIE / FANTASTIQUE.

Dans le Proche-Orient du XIe siècle, Philippe Ward met en scène un Néron musulman confronté à une guerre froide entre la dynastie chiite des Fatimides et la dynastie sunnite des Abassides, mais aussi à une guerre de l'ombre entre dieux et démons. Pas mal du tout dans la catégorie sérieux et stylé, mais ça manque quand même un peu de cool et de fun au vu des choix effectués... Et puis malheureusement, que de coquilles !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Lasser, détective des dieux, tome 1 : Un priv..

Polar mythologique



Les auteurs de ce livre ont créé un univers de fantasy particulièrement original et réjouissant : sur cette Terre uchronique des années 1930, les hommes continuent d'honorer les dieux païens, ceux-ci se manifestent régulièrement dans leur vie quotidienne et nous, lecteurs, nous avons l'immense plaisir de faire connaissance dans ce premier opus avec les dieux, ô combien fascinants, de l'Egypte ancienne !

Le héros du livre est un détective privé nommé Jean-Philippe Lasser (hommage des auteurs à l'égyptologue français Jean-Philippe Lauer), un personnage qui présente de nombreux points communs avec les détectives « hard-boiled » (« durs à cuire ») des polars américains des années 30, notamment Sam Spade de Dashiell Hammett et Philip Marlowe de Raymond Chandler, « ces enquêteurs privés cyniques, alcooliques, ne roulant pas sur l'or et ne sachant pas résister à une jolie femme » (préface de l'Intégrale Lasser rédigée par Jean-Luc Rivera).

Lasser a quitté la Gaule (!) et s'est établi en Egypte ; après une première enquête réussie où, à la demande de la déesse Isis, il a retrouvé le manuscrit de Thot qui avait disparu, différents dieux font appel à ses services : la déesse lionne Sekhmet le sollicite pour retrouver un chat de concours, Isis le sollicite à nouveau pour retrouver le sexe de son mari Osiris (!) et le dieu Knoum pour découvrir qui a essayé d'empoisonner le pharaon Ramsès XXVII...

Notre détective reçoit l'aide de personnages pittoresques : Fazimel, son assistante dévouée et pleine de ressources, Ouabou, un chat "bavard et impertinent" et Hâpi, un homme-taureau qui dirige un night-club branché (!) ; mais ses enquêtes sont souvent contrariées par un chef de la police incompétent et par le dieu Seth en personne, un dieu particulièrement brutal et malveillant.

Les enquêtes s'enchaînent, les rebondissements également, et les auteurs de ce roman bien documenté ne manquent pas d'humour !

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Lasser, détective des dieux, tome 2 : Mariage..

Nouvelle enquête dans l'Egypte des merveilles



Décidément, les dieux ne peuvent plus se passer du détective Jean-Philippe Lasser !

Horus, le fils d'Isis et Osiris, et la belle Aglaé, l'une des trois Grâces filles de Zeus, sont tombés amoureux l'un de l'autre et s'apprêtent à convoler lors d'une fastueuse cérémonie à Alexandrie, où tous les dieux des deux rives de la Méditerranée sont invités.

Mais voilà que la future mariée a disparu ! L'aurait-on enlevée ?

Une fois de plus, Isis fait appel aux services de Lasser : il doit la retrouver et faire fissa, car la cérémonie doit avoir lieu dans quelques jours !

Dans ce deuxième opus, les auteurs enrichissent leur univers de manière sensible : d' une part, pour mener son enquête, Lasser se rend dans de nombreux lieux qu'il n'avait jamais visités jusque-là (Babylone, Sumer...), et certains de ces lieux sont vraiment inattendus (le Pays des morts gouverné par Anubis !) ; d'autre part, nous faisons connaissance avec une nouvelle série de personnages fabuleux (dans tous les sens du terme !) : une Médée hyper sexy, auquel le narrateur est incapable de résister et qui pourtant le trahit régulièrement, un Zeus inquiet, qui doute sérieusement des capacités de notre détective à retrouver sa fille chérie, un Vulcain reconverti en mécanicien pour voitures de luxe (car les dieux sont amateurs de belles cylindrées !), une déesse babylonienne irascible et jalouse, un djinn, un taureau ailé (!) …

Un second opus trépidant et facétieux tout à fait réussi !

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Lasser - Intégrale 01

Les enquêtes de Lasser, le détective des dieux, se situent au carrefour de différents genres littéraires, elles relèvent à la fois du roman policier, de la fantasy mythologique (les dieux des différents peuples se manifestent régulièrement) et de l’uchronie (sur cette Terre des années 1830, les différents peuples sont polythéistes, notre pays s’appelle la Gaule et non la France…).



Ce beau volume relié est une première intégrale qui comporte une intéressante préface de Jean-Luc Rivera, une trilogie romanesque, une nouvelle et des bonus.



1) La préface

Jean-Luc Rivera rapproche Lasser de ses illustres prédécesseurs, détectives « hard-boiled » (durs à cuir) ou détectives de l’étrange (Jules de Grandin, Carnacki, John Silence...).



2) La trilogie romanesque (voir les critiques de chacun des trois romans pour plus de détails)



- « Un privé sur le Nil » : Lasser quitte la Gaule et se rend en Egypte ; il est chargé de différentes enquêtes par plusieurs divinités, notamment Isis.



- « Mariage à l’égyptienne » : Isis demande à Lasser de retrouver une fille de Zeus, qui vient d’être enlevée alors qu’elle était sur le point de se marier avec Horus (!).



- »Mystère en Atlantide » : Zeus charge Lasser de retrouver l‘Atlantide (!).



3) La nouvelle : « Le sage qui entre dans la paix »



Lasser mène une enquête pour savoir qui a dérobé à un grand savant, nommé Imhotep, des documents concernant ses recherches en génétique ; Lasser découvre une redoutable conspiration visant à affaiblir le pouvoir des dieux… Habitué aux nombreuses tribulations de notre détective dans les trois romans précédents, j’ai trouvé que cette enquête avait été trop rapidement menée à son terme !



4) Le coin des bonus (rédigés par les auteurs, 45 pages)



- La genèse de la série



- La bande à Lasser : les personnages qui l’ont aidé à mener ses investigations.



- Les divinités

Leur présentation est assez savoureuse : voir par exemple Isis (« une beauté enjôleuse au caractère de mégère ») , Sobek (« le dieu de l’eau et de la fertilité, une espèce de charogne à l’allure répugnante, avec une tête de vieux crocodile, ridée, cloquée et de tout petits yeux rouges à l’éclat cruel »), Ishtar (« une pie-grièche bouffie de méchanceté et imbue d’elle-même »)…



- Les créatures mythologiques : le Kraken, le Minotaure…



- Les véhicules, car les dieux sont amateurs de belles cylindrées !



- les spécialités locales

« Au fil des ses enquêtes, notre détective se promène un peu partout et il est amené à déguster différentes spécialités locales » : si donc vous voulez préparer un baba ghanoug égyptien (purée d’aubergines) ou des kalitsounia crétoises (tartelettes au fromage), les auteurs vous donnent toutes les indications nécessaires !



A la fin du volume, on trouve également des cartes et de belles illustrations de Ronan Toulhouat et Xavier Collette.
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Lasser, détective des dieux, tome 3 : Mystère e..

L’odyssée d’un détective



Ce troisième opus des enquêtes de Lasser est tout autant un roman d’aventures maritimes qu’un polar mythologique.

C’est Zeus en personne qui vient solliciter Lasser pour une enquête absolument hors normes : il lui demande en effet de retrouver l’Atlantide ! Car Zeus est persuadé que l’Atlantide n’a été détruite que partiellement et qu’il en subsiste une grande partie, que les Atlantes ont dissimulée grâce à leur magie.

L’objectif de Zeus est de la retrouver pour y développer son culte : plus un dieu est honoré, plus ses pouvoirs sont importants !

Lasser ne peut refuser la demande impérative du roi des dieux grecs et recourt à l’assistance de ses amis habituels, le chat divin Ouabou le djinn Amr et quelques autres…

Pour mener son enquête, il parcourt la Méditerranée et fait de nombreuses rencontres : Monsieur Minotaure et sa femme (il semble donc que les Minotaures constituent une famille dont Thésée n’a occis que le membre le plus détestable...), Thésée lui-même, que le passage des siècles a transformé en « bellâtre décati » (!), plusieurs dieux phéniciens…

Et ces rencontres permettent souvent aux auteurs d’exprimer leur vision ô combien facétieuse de la mythologie pour le plus grand plaisir du lecteur.

Mais malheureusement Lasser s’attire l’hostilité du dieu des mers, le puissant Poséidon : ses trajets maritimes sont particulièrement mouvementés, d’autant plus que les pérégrinations de notre détective le conduisent au-delà des colonnes d’Hercule (le détroit de Gibraltar)…

Le rythme s’accélère d’ailleurs dans la deuxième moitié du roman qui voit se succéder rebondissements spectaculaires, trahisons inattendues et prodigieuses révélations...

Un troisième opus aussi réussi que les précédents !
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Le sage qui entre dans la paix

Le Club de la Nouvelle d’ActuSF m’offre la possibilité de flairer un peu l’univers de Lasser, détective des dieux, développé par Sylvie Miller et Philippe Ward au travers de plusieurs romans. Je ne me suis pas fait prier (ref. les dieux, tadablim !) longtemps.



Ça donne un sacré (ref. les dieux, tadabing !) mélange des genres. Un drôle d’enfant hybride entre un roman noir de Raymond Chandler et un roman historique de Christian Jacq ; Philip Marlowe égaré chez Ramsès II.

Ou plutôt, c’est un détective en imper, pistole et whisky qui vit dans des années trente d’un univers uchronique où les dieux existent bel et bien, se manifestent en public et maintiennent l’humanité sous leur dépendance. Il y a quelque chose de P. Djèlí Clark en un peu plus déluré.

Bousculer cette dépendance, c’est bien le thème de cette nouvelle. Car les dieux freinent des quatre fers le développement scientifique qui remet toujours en question les dogmes et histoires officielles.

Voire, les dieux ont quand même permis à l’humanité de progresser jusqu’à un niveau peu ou prou équivalent à celui de nos années trente. Les véhicules à moteur existent, par exemple. Je me suis demandé pourquoi ils ont laissé faire s’ils sont aussi castrateurs.



Le héros sort d’un roman noir mais l’ambiance est plutôt désinvolte, limite rigolote. Lasser n’a pas l’air bien vif. Son enquête se limite à quelques questions et une filature. Côté, déduction, pas de miracle (ref. les dieux, tadazoun !).



Au final j’ai passé un bon moment. Suffisamment pour être curieux de lire au moins le premier roman. Mais ce n’est pas une priorité.

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Lasser, détective des dieux, tome 1 : Un priv..

Rien ne va plus au pays des dieux.



Malgré leur potentiel destructeur et la crainte qu'ils inspirent aux humains. Il arrive qu'ils appellent à l'aide.

Dans ces cas là, Philippe Lasser venu se mettre au vert et au verre en Égypte se voit gentiment contraint de résoudre leurs problèmes.

Thot a perdu son manuscrit, Isis a égaré le quatorzième morceau d'Osiris, Ouabou, fils de Sekmet se prend pour "Le chat botté" et de plus Pharaon a des soucis.

Philippe Lasser dont j'aime le côté détective privé de série B se démène, esquive les coups car même si il se fait beaucoup d'amis, il a un ennemi qui n'est pas des moindres en la personne de Seth.

Sylvie Miller et Philippe Ward ne manquent pas d'imagination. Leur humour, leurs calembour et les enquêtes proposées assez fantaisistes et surprenantes permettent de passer un excellent moment dans un autre univers avec l'Égypte pour toile de fond. le petit bémol est qu'il va me falloir lire la suite car l'histoire s'arrête en plein suspense. Il s'agit d'une série en 3 volumes.

Merci aux auteurs pour ce SP via SimPLement.pro
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Lasser, détective des dieux, tome 1 : Un priv..

Après une première apparition du personnage de Jean-Philippe Lasser dans la nouvelle « Voir Pompéi et mourir » parue dans l'anthologie « Fragments d'une fantasy antique », voilà que le détective se voit consacrer plusieurs romans. Avec « Un privé sur le Nil », premier tome de la série, Sylvie Miller et Philippe Ward se lancent donc dans une nouvelle collaboration, et celle-ci fonctionne à merveille. Nous voilà donc embarqués dans les aventures de ce héros attachant dont on suit les déboires avec les divinités qui constituent le panthéon égyptien. Le roman est organisé en plusieurs petites parties d'une cinquantaine de pages chacune et consacrées aux différentes enquêtes menées par Lasser : retrouver le manuscrit de Thot, mettre la main sur la chatte favorite de Sekhmet, et même éclaircir la disparition du sexe d'Osiris ! Le détective se révèle être au fil des pages un protagoniste fort sympathique aux malheurs duquel on ne peut que compatir (et oui, être le détective privé des dieux est loin d'être une sinécure !). Les personnages secondaires ne sont pas en reste, à commencer par les deux « associés » de choc de Lasser : Fazimel, jeune femme pleine de ressources et qu'on regretterait presque de ne pas voir davantage, et surtout Ouabou, félidé à la langue bien pendue.



L'univers élaboré par les auteurs a également de quoi séduire : il s'agit bien de notre monde au début XXe, à la seule différence que les croyances païennes ont perduré et que les divinités de l'Antiquité arpentent le plus naturellement du monde le pays où elles sont vénérées. Croiser le redoutable dieu Seth en costume trois pièces et se déplaçant en voiture de luxe, assister à l'arrivée d'Isis ou Sekhmet dans un night-club, voir les batifolages d'Horus et la fille de Zeus faire la une de la presse à scandale..., il faut avouer que cela ne manque pas de piquant ! Sylvie Miller et Philippe Ward se font un malin plaisir de faire descendre de leur piédestal ces divinités ancestrales pour le plus grand bonheur des lecteurs, et le plus grand malheur de notre héros qui ne manque pas de faire les frais de leurs caprices et de leur caractère ombrageux. Ce roman est également l'occasion pour nous de nous (re)familiariser avec la mythologie égyptienne et son panthéon ainsi qu'avec la géographie du pays : du Caire aux pyramides de Guizèh, en passant par Assouan, Philae, la Nubie..., c'est qu'on en voit du paysage !



Un roman qui se lit avec une déconcertante rapidité et qui offre un très bon moment de divertissement. C'est avec plaisir que je me plongerais dans le deuxième volume des aventures de Lasser, « Mariage à l'égyptienne », d'ores et déjà prévu pour mars 2013.
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Manhattan Marilyn

Et si Elle n’était pas morte le 5 août 1962 ……

2014 . Kristin Arroyo a quitté les Marines depuis peu . Elle y est restée 10 ans , a réussi à se faire apprécier et respecter , son grade de Lieutenant en poche elle n’a pas voulu renouveler son contrat . La voici revenue à New-York , sa ville , elle est fière d’en être native , elle a du se battre pour s’imposer malgré ses origines à moitié hispaniques et les modestes revenus de ses parentsI Elle s’est installée à Chelsea , dans l’appartement hérité de son grand-père un célèbre photographe .

Au cours d’une manifestation du mouvement des Occupons Wall Street , elle fait la connaissance de Nathan Stewart, photographe, qui lui propose d’ organiser une exposition consacrée à ce mouvement . Très vite une relation de confiance s’instaure , Kristin lui confie des photos et des négatifs retrouvés dans les affaires de son grand-père . Il y a entre autre des clichés inédits de Marilyn Monroe . L’exposition va les mettre an avant ….. Et là tout bascule pour Kristin , son ami photographe , cette exposition dérange à priori beaucoup de monde . Quel secret est à l’origine de ce mouvement de panique . Police, FBI et Plus haut encore , tous sont à la poursuite de Kristin…

Un thriller original, des personnages représentatifs d’une Amérique qui se cherche sans vraiment se trouver. Obama est aux commandes mais la pauvreté est là . Les souterrains de la Pomme grouillent de pauvres; y trouvent refuge beaucoup de Marines rentrés au pays complètement abandonnés par l’armée sans aucun moyen de ressource ; corruption , intimidation ,lobbies ….

Une histoire , une vraie, un thriller, un vrai, et en arrière plan un pays, une ville . Philippe Laguerre, aussi connu sous le nom de Philippe Ward, nous offre un superbe roman où affleure son amour de NY et son admiration pour Marilyn .. Que du plaisir merci à lui pour cette très belle découverte .
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Dimension de Capes et d'Esprits, tome 1

Avec « Dimension de capes et d'esprits », les éditions Rivières Blanches nous proposent une sympathique anthologie de fantasy historique comprenant douze nouvelles d'auteurs plus ou moins réputés et habitués à ce genre de littérature. Tous rendent ici un vibrant hommage aux plus grands récits de cape et d'épée et aux auteurs qui leur ont donné le jour, que ce soit par le biais du thème choisi, des personnages ou bien du style. La totalité des textes se déroulent par conséquent entre le XVIe et le début du XIXe siècle et on peut d'ores et déjà saluer la variété des décors, loin de se limiter à la cour et ses intrigues, qui nous entraînent tour à tour à Versailles, en Angleterre, sur mer, dans le calme relatif d'un monastère, sur le champ de bataille... Le choix de l'époque à cependant fait l'objet de moins d'originalité, la majorité des auteurs ayant opté pour les règnes de Louis XIII et de Louis XIV ainsi que de leurs habiles ministres, les cardinaux Richelieu et Mazarin. Certaines nouvelles se démarquent malgré tout de leurs petits camarades et nous offrent des récits un peu plus innovants sur fond de guerres de religion, campagne d'Italie ou encore Révolution française.



Si l'initiative est louable et ne manquera pas de faire passer un agréable moment aux amateurs de capes et d'épées, il faut toutefois avouer que très peu de textes sortent du lot et que beaucoup laissent un arrière goût d'inachevé ou de déjà-vu. Heureusement, certains auteurs parviennent malgré tout à tirer leur épingle du jeu, en particulier ceux qui bénéficient aujourd'hui d'une certaine réputation. Nicolas Cluzeau signe ainsi avec « Dragons des mers » une excellente nouvelle (de loin la meilleure) nous plongeant habilement dans un duel maritime entre deux capitaines de navires pour la possession d'un aquadrac (ou dragon de mer), le tout sur fond d'Europe uchronique. Un vrai régal ! Lucie Chenu réussit également son coup avec « Ayeannah » dans laquelle elle nous relate l'histoire d'une dryade à la cour du roi Soleil, de même que David S. Khara qui se penche avec « La botte du Diable » sur le destin d'une confrérie des Maîtres d'Armes. Certains textes d'auteurs qui m'étaient jusqu'alors inconnus valent également le détour comme « La main du Diable » de Sergei Dounovetz, nouvelle très brève mais marquante, ou encore « Les hommes de l'ombre » de Pierre-Luc Lafrance qui nous entraîne pour une fois Outre-Manche.



Une anthologie très inégale, le très bon côtoyant le très moyen, mais qui rend malgré tout un bel hommage à ces histoires de capes et d'épées qui nous ont tous un jour fascinés. Difficile de résister à l'envie de découvrir le second volume, réunissant cette fois davantage d'auteurs confirmés qui, espérons-le, montreront autant d'enthousiasme que ceux qui les ont précédés. Car comme nous l'affirme Philippe Ward en conclusion de sa préface : « Si tu ne viens pas à la Rivière Blanche, c'est la Rivière Blanche qui viendra à toi ! »
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Lasser, détective des dieux, tome 2 : Mariage..

A peine deux mois après la sortie du premier opus, voilà qu'il est déjà possible de découvrir la suite des aventures du détective privé Jean-Philippe Lasser, toujours aux prises avec les divinités égyptiennes qui n'ont apparemment pas fini de lui en faire voir de toutes les couleurs. Et encore une fois, quel régal ! Sylvie Miller et Philippe Ward forment décidément une équipe du tonnerre et nous offrent avec « Mariage à l'égyptienne » un second tome peut-être même plus réussi que le précédent. Finis les petites enquêtes successives rondement menées par notre héros, de même que le format nouvelle privilégié dans le premier volume. Cette fois, nous avons affaire à un véritable roman se concentrant sur une seule et même affaire qui va donner bien du fil à retordre à ce cher Lasser. Après avoir éclairci le mystère de la disparition du manuscrit de Thot ou encore du phallus d'Osiris, le voilà en effet sollicité par la déesse Isis afin de retrouver Aglae, la fiancée grecque du dieu Horus, enlevée quelques jours seulement avant le déroulement de la cérémonie. Le problème est évidement de taille, d'autant plus que dès qu'il s'agit des dieux et de leurs histoires, on a vite fait de plonger dans un véritable panier de crabes.



Les ingrédients qui avaient rendu le premier tome si savoureux font à nouveau merveille. Difficile de ne pas se laisser charmer par l'univers créé par les deux auteurs : un XXe siècle similaire au notre à l'exception près que les dieux antiques y sont toujours vénérés et interviennent même très concrètement dans la vie des mortels. Après avoir bien exploré le panthéon égyptien, ce sont les dieux grecs que Miller et Ward ont décidé de mettre ici à l'honneur avec l'humour et l'irrévérence dont ils sont coutumiers. Ne vous étonnez donc pas de croiser au cours de votre lecture le dieu forgeron Vulcain reconverti en mécanicien de luxe, le dieu des Enfers Hadès présidant l'association de l'ODSS (l'Ordre des Dieux du Sous-Sol)... Lasser quant à lui est un protagoniste toujours aussi attachant malgré tous ses défauts, et il en va de même pour les personnages secondaires gravitant autour du détective, à commencer par ceux déjà présents dans le premier tome : Fazimel, toujours aussi pleine de ressource bien qu'un peu plus effacée ici, et bien sûr Ouabou, félidé parlant hilarant. Les nouveaux arrivants ne manquent également pas de piquant, qu'il s'agisse de la séduisante et dangereuse Médée, du djinn Amr...



Avec « Mariage à l'égyptienne » Sylvie Miller et Philippe Ward nous offrent une suite largement à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre et qui se dévore avec grand plaisir. J'attends avec beaucoup d'impatience les volumes trois et quatre des aventures de notre détective préféré qui devraient, si tout va bien, voir le jour début 2014. Un vrai régal !
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Lasser, détective des dieux, tome 3 : Mystère e..

Après avoir retrouvé le manuscrit perdu de Thot, déjoué les manigances du redoutable dieu Seth ou encore résolu le mystère de la disparition de la belle divinité grecque Aglaé, le moins que l'on puisse dire c'est que notre détective privé aurait bien mérité de savourer un peu de repos à siroter tranquillement son whisky au bar du Sheramon. Seulement quand on est le détective préféré des dieux, les vacances sont hélas souvent de courte durée... Voilà donc Jean-Philippe Lasser repartit pour de nouvelles aventures, cette fois pour le compte du dieu grec Zeus qui lui confit une mission de la plus haute importance : retrouver la légendaire Atlantide engloutie ! Et comme d'habitude dès qu'il est question des affaires des dieux, les choses ne tardent pas à se corser méchamment.. Sans surprise, on retrouve dans ce troisième volume tout ce qui avait fait le charme des précédents tomes : un univers uchronique original où les dieux antiques continuent d'être vénérés dans les années 1930 et se mêlent couramment des histoires des simples mortels, des personnages hauts-en-couleur et tous plus sympathiques les uns que les autres, un style dynamique, des dialogues percutant, de l'humour..., bref un véritable bonheur de lecture qui ravira sans aucun doute les amateurs d'histoire et de fantasy.



Si dans les précédents tomes, l'action se cantonnait essentiellement au territoire égyptien, Sylvie Miller et Philippe Ward nous font cette fois quitter le pays du Nil pour nous offrir une petite balade touristique le long de la « Mare Nostrum », autrement dit le bassin méditerranéen. De la Crète à la fameuse Atlantide en passant par quantité de petites îles grecques ou comptoirs phéniciens, c'est qu'on en voit du paysage en l'espace de ces quelques trois-cent pages ! Un dépaysement agréable qui maintient tout au long de la lecture l’intérêt du lecteur en éveil, d'autant plus que l'action est cette fois encore au rendez-vous. Au programme : tempêtes divines, passage à tabac en règle, amour, trahison... Bref, la routine pour ce cher Lasser qui demeure un protagoniste toujours aussi sympathique. En ce qui concerne ses acolytes, on pourrait quelque peu regretter la quasi absence de sa pétillante assistante, Fazimel, même si ce manque est atténué par le retour de certains des précédents partenaires de notre héros, qu'il s'agisse du djinn Amr, du capitaine Gabian, et surtout du félin divin Ouabou. Rien à dire non plus du côté de l'intrigue, le lecteur se laissant rapidement prendre au jeu : les rebondissements s'enchaînent efficacement et on sent bien le minutieux travail de recherche effectué par les deux auteurs dans un fort louable soucis de cohérence et de vraisemblance.



« Mystères en Atlantide » se révèle donc à nouveau être un excellent cru. Sylvie Miller et Philippe Ward forment décidément une équipe efficace et nous offrent une nouvelle aventure pleine de surprises qui vous fera passer un excellent moment. Et ce n'est pas fini, car un quatrième tome est d'ores et déjà en route, et devrait cette fois nous entraîner à nouveau hors du territoire égyptien pour nous dévoiler ce qu'il se passe du côté des divinités romaines. Inutile de vous dire que j'attends la suite avec impatience !
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Manhattan Marilyn

Supposons un instant, que vous soyez Marilyn Monroe… C’est peut-être difficile pour vous de vous imaginer en Marilyn, mais faites un effort pour vous plonger dans un rêve où vous seriez Marilyn… Voilà ! Vous y êtes ? Supposons qu’après vous avoir larguée pour d’autres conquêtes (et pour calmer Jackye) supposons qu’après avoir chanté le célébrissime Happy Birthday, Mister President, celui-ci vous fixe rendez-vous dans son hôtel, et qu’après que vous l’ayez épuisé par des séances d’amour torride, complètement lessivé, avant de s’endormir, il vous confie sur l’oreiller un secret d’état… Un truc tellement énorme que vous comprenez que quand le Président émergera de ses rêves érotiques, il faudra qu’il vous fasse disparaître… Même s’il aime faire des cabrioles avec vous, vous représentez désormais un danger inacceptable pour lui… Et, plutôt que d’attendre qu’il vous fasse disparaître, vous qui n’êtes pas seulement belle mais aussi très intelligente, vous décidez d’organiser votre disparition… Oh, pas seulement une disparition comme ça du jour au lendemain… Pfff ! Plus de traces ! Non ! Vous êtes bien plus maline que ça…



Kristyn Aroyo, c’est vous ? Vous voilà à New York après avoir servi 10 ans dans les Marines. Vous les avez quittés avec le grade de lieutenant… Et vous n’êtes pas contente ! Pas contente du sort réservé aux vétérans par ceux qui les ont envoyés dans les merdiers d’Irak, d’Afghanistan et d’ailleurs… Pas contente du tout des conditions de vie des invalides de guerre ! Pas contente de l’individualisme de vos concitoyens ! Pas contente de voir que le parti républicain a accouché d’un Tea Party affligeant, composé d’hommes et de femmes intransigeants qui ne pensent qu’à eux-mêmes, se repliant sur leur petite vie, sur leur petite ville et rejetant tout ce qui est pauvre ou étranger, défendant des valeurs à l’opposé de celles dans lesquelles vous croyez ! Ces conservateurs ultra-religieux et racistes qui défendent la suprématie de la race blanche ont rapidement gagné du pouvoir pendant que vous, au loin, risquiez votre peau et votre âme. Décidément, vous n’aimez pas cette Amérique du fric qui multiplie les laissés-pour-compte.

Voilà donc pourquoi vous avez rejoint spontanément le mouvement Occupons Wall Street ! Là, vous êtes repérée par un photographe, Nathan, qui a une galerie et qui vous propose de poser pour lui. Il a une idée géniale, afficher vos photos de manifestante à côté de celles de Marilyn, LA Marilyn Monroe ! Deux époques, deux femmes rebelles ! Or, il se fait que votre grand-père, photographe professionnel éminent vous a légué des photos, dont une série inédite sur Marilyn. Ces photos valent une fortune, mais elles vont aussi vous mettre en danger de mort…





Critique :



Manhattan Marilyn est un roman haletant, où les événements s’enchaînent sans perte de temps. On s’y prend de sympathie pour Kristyn Aroyo, mais aussi pour Marilyn qui fut un jouet entre les mains des hommes, un jouet que d’aucuns n’auraient pas hésité à casser si elle devait compromettre leurs intérêts. Plus étrange, le lecteur va sympathiser avec Michael Pear, un jeune et beau millionnaire qui a tout pour lui… Tout ? Non ! Il a couché avec les plus belles femmes mais ses idylles n’ont jamais dépassé une semaine. Il cherche LE grand amour ! Vous voyez où je veux en venir…

On s’intéresse également au sort de ces soldats revenus des combats meurtris dans leur chair et dans leur esprit et que l’Amérique abandonne dès la cérémonie d’accueil terminée et ses flonflons enterrés. Le parcours de Ian Fountain, ancien marine sous les ordres de Kristin Arroyo, jambe arrachée par une mine et qui fait la manche à New York, tout en gardant sa fierté, en est un exemple.



A la fin du récit, deux « incongruités » m’empêchent de décerner 5 étoiles à ce thriller fort bien mené, qui, comme la plupart, offre une fin, certes inattendue, mais pas facilement acceptable pour un esprit analytique ne croyant pas aux miracles. Seul bémol à propos d’un livre qui plaira aux personnes qui aiment l’action.



PS : A la fin du récit, l’auteur laisse entendre qu’il y aura une suite… Je l’attends avec gourmandise.



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Fragments d'une Fantasy antique

Anthologie élaborée à l'occasion du colloque « Antiquité gréco-romaine, source de l'imaginaire contemporain », « Fragments d'une fantasy antique » regroupe les nouvelles de huit grands auteurs de fantasy français. Le sujet ne pourra évidemment que ravir les amateurs du genre et les amoureux d'Histoire et de Lettres classiques qui prendront beaucoup de plaisir à la lecture de cette anthologie. Il faut dire que la période antique, de part la richesse de ses civilisations (grecques, romaines, égyptiennes...) et la multitude de mythes auxquels elles ont donné le jour, à de quoi faire naître l'inspiration. Certains optent ainsi pour la réécriture de mythes anciens comme J-A. Debats et son « Miroir d'Electre » qui adapte dans un milieu contemporain la tragique histoire des Atrides ; d'autres se consacrent pour leur part aux créatures mythologiques qui peuplent les récits de la Grèce antique comme le Minotaure ou le Sphinx ; d'autres encore s'inspirent des écrits d'auteurs anciens comme Pétrone et son Satyricon, ici revisité par F. Clavel...



Comme dans toute anthologie certains textes sortent évidemment du lot. L. Davoust nous offre ainsi une nouvelle très courte mais au combien jouissive, tant par l'originalité de son sujet que l'ironie de son ton (« Faisabilité et intérêts zootechniques de la métamorphose de masse », rien que le titre en dit long). N. Dau réussit également son coup avec « A couteau », un texte tout aussi bref mais très intense mettant en scène le dieu (pas si solaire que ça) Apollon et l'un de ses nombreux amants. Saluons également N. Aspe qui reprend avec talent dans « Le Labyrinthe » l'histoire du célèbre duo Dédale et Icare ou encore S. Miller et P. Ward qui signent avec « Voir Pompéï et mourir » une nouvelle inventive impliquant le détective privé du XXe siècle favori des dieux. De l'Histoire, du fantastique, du mystère, de l'humour, du tragique... il y en a donc pour tout les goûts dans cette très bonne anthologie. A découvrir.
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Lasser, détective des dieux, Tome 4 : Dans le..

Après sa dernière enquête mouvementée pour le compte des divinités grecques, le célèbre détective Jean-Philippe Lasser espérait pouvoir profiter d'un répit bien mérité à siroter tranquillement son whisky au bar de l'hôtel Sheramon. Seulement cette fois c'est par sa patronne en personne, la déesse Isis, qu'il est sollicité pour régler une sombre affaire de disparition de statue. Et quand les dieux ordonnent... Après l'Égypte et la Grèce place aux villes de Rome et Pompéi dont Sylvie Miller et Philippe Ward nous offrent ici une brillante reconstitution. Aménagement des rues, architecture, vestiges antiques, spécialités culinaires, traditions locales... : le décor est solidement planté et on se laisse vite séduire par ce cadre méditerranéen. Quelques petites innovations au niveau du scénario nous permettent également d'avoir un aperçu des deux villes à l'époque antique et là encore la qualité du travail de documentation effectué par les auteurs permet une totale immersion. Jeux du cirque, orgies romaines empereurs fous, éruption du Vésuve... : autant vous dire qu'on ne s'ennuie pas une seconde ! Ce quatrième tome fournit également l'occasion de faire connaissance avec de nouveaux dieux, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'entre l'orgueilleuse Junon, la fourbe Vénus ou encore le colérique Jupiter, le Panthéon romain est loin d'être particulièrement sympathique.



Les lecteurs qui avaient été déçus de voir Fazimel aussi rapidement écartée de l'intrigue du précédent volume seront ravis de savoir qu'elle occupe cette fois un rôle central puisque, pour la première fois depuis le début de la série, Lasser n'est plus le seul narrateur ni le seul détective. C'est désormais davantage en qualité de collègue et non plus d'assistante que la pétillante réceptionniste accompagne notre bougon détective. On en apprend ainsi beaucoup plus sur son passé et sur ses nombreux talents qui n'ont pas fini de nous étonner et qui donnent lieu à quantité de révélations plus surprenantes les unes que les autres. On découvre notamment l'existence d'une « Patrouille du temps » constituée d'agents formés pour veiller à ce qu'aucune anomalie en provenance du futur ne vienne perturber le passé. Des agents avec lesquels nos deux héros vont évidemment avoir maille à partir : ce n'est pas pour rien que ce quatrième volume s'intitule « Dans les arènes du temps » ! L'hommage aux écrits de Poul Anderson est évident mais on retrouve aussi le même principe chez Kris qui l'utilise dans ses bandes dessinées « Les Brigades du temps », que je ne peux que vous conseiller. Pour ce qui est de l'intrigue, tout n'est évidemment pas parfait mais on sent bien que les auteurs ont à nouveau pris beaucoup de plaisir à l'écriture de cet opus, aussi est-il difficile de ne pas se laisser contaminer par leur enthousiaste communicatif.



Un quatrième tome aussi réussi que les précédents et qui nous permet de découvrir de nouvelles facettes de la personnalité de Fazimel. On retrouve également avec beaucoup de plaisir cet univers uchronique foisonnant mêlant habilement mythologie antique et mode de vie propre au début du XXe siècle, ainsi évidemment que le personnage de Lasser au charme duquel il est impossible de résister. Vivement le cinquième volume !

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Lasser, détective des dieux, tome 5 : Trahiso..

Une page se tourne pour Sylvie Miller et Philippe Ward qui mettent fin avec ce cinquième tome aux aventures du détective Jean-Philippe Lasser, commencées il y a maintenant sept ans. Et il en a fait du chemin, notre privé ! Ce qui n’étaient au début que de « simples » nouvelles indépendantes se sont ainsi étoffées au fil des ans jusqu’à former des romans à pat entière, chacun mettant en scène une enquête, et surtout un lieu et un panthéon, différents : celui de l’Égypte, d’abord, puis de la Grèce, de l’Italie, de la Mésopotamie, et enfin désormais de la Gaule. Adieu la Méditerranée, le soleil, les djinns et les pyramides, bonjour la pluie, les korrigans et les menhirs ! Après des années passées à éviter par tous les moyens de se confronter à son passé, notre détective n’a plus le choix et se voit contraint de revenir sur les terres de ses ancêtres. Seulement entre les dieux du panthéon gaulois et les magnats de la mafia locale qu’il a offensé lors de son départ précipité il y a des années et qui cherchent toujours à lui faire la peau, le voyage ne s’annonce pas comme une partie de plaisir. La réussite de son enquête est pourtant primordiale puisqu’il s’agit rien de moins que de sauver la Terre de la destruction après qu’un druide mal intentionné ait trafiqué un rituel lié au retour du printemps. Heureusement, notre détective peut toujours compter sur l’indéfectible soutien de ses compagnons rencontrés au fil de ses enquêtes, qu’il s’agisse de Fazimel, son ingénieuse assistante, d’Amr, djinn facétieux aux pouvoirs redoutablement efficaces, sans oublier le minotaure patron de bar Hapi. Ce cinquième tome a incontestablement des allures de final : les différentes sous-intrigues entamées lors des précédents tomes trouvent ici leur résolution et surtout notre héros fait preuve d’une mélancolie inhabituelle qui ne tarde pas à contaminer le lecteur. Pas de doute, il faut bel et bien se résoudre à dire au revoir à Jean-Philippe Lasser !



En dépit de l’ambiance nostalgique qui imprègne le roman, l’humour est heureusement toujours très présent, Il faut dire que c’est un peu la marque de fabrique de cet univers qui joue depuis le tout premier tome avec le contraste entre des références tirées de l’Antiquité et des clins d’œil à notre monde contemporain. En effet, outre le fait que les dieux des différents panthéons antiques aient réussi à maintenir leur culte vivace jusque dans les années 1930, ce qui provoque avant tout l’amusement du lecteur tient à la manière dont ces divinités se sont adaptées au passage du temps et à la modernité. Ne vous étonnez pas de voir Héphaïstos reconverti comme garagiste, ni de découvrir que le roi Arthur officie désormais en tant que directeur d’un hôtel celtique de luxe : dans le monde de Lasser, ce genre de bizarreries semble parfaitement naturel. La légèreté de ton choisie par les deux auteurs se manifeste également par le biais de situations particulièrement cocasses, ainsi que par la mise en scène d’un certain nombre de nouveaux personnages secondaires qui font des apparitions souvent brèves mais néanmoins mémorables. Facétieux, les deux auteurs ne se sont d’ailleurs pas privés de s’inspirer pour certains d’entre eux de personnalités bien connues dans le monde des littératures de l’imaginaire, qu’il s’agisse de Mélanie Fazi, d’Ugo Bellagamba, de Jean-Luc Rivera ou encore de l’équipe de chez Critic qui ont le droit ici à une scène de beuverie et de baston d’anthologie. Il est toujours un peu périlleux de multiplier les clins d’œil de ce style (le risque est grand de perdre les lecteurs qui seraient conscients d’être confrontés à une référence sans être en mesure de la comprendre), fort heureusement les auteurs usent de ce ressort avec parcimonie et subtilité : certains n’y verront que du feu et n’en seront pas frustrés, tandis que d’autres sauront repérer les allusions sans pour autant les laisser parasiter le récit.



Pour ce qui est de l’intrigue, les ressorts restent globalement les mêmes que dans les précédents tomes : Lasser marche essentiellement à l’instinct, se prend raclée sur raclée, et surtout doit s’estimer heureux de bénéficier d’autant de chance et d’amis plus stratèges ou plus prudents que lui pour le sortir de la panade. L’originalité de ce cinquième tome tient plutôt au changement de décor qu’il propose puisqu’il nous permet pour la première fois d’explorer ce monde uchronique des années 1930 du côté de la Gaule. Si les dieux gaulois sont malheureusement assez peu mis en scène, les deux auteurs ne se privent en revanche pas d’exploiter toute une partie du folklore de la mythologie celtique. Attendez-vous ainsi à croiser des korrigans (à l’humour très potache !), des fées (pas tout à fait comme on se les imagine...), et bien sûr certaines des figures les plus emblématiques des légendes arthuriennes (Arthur, Merlin, Morgane…). Comme d’habitude, on sent que les auteurs ont fait un certain nombre de recherches concernant les spécificités culturelles et cultuelles de la civilisation qu’ils ont choisi de mettre à l’honneur. L’occasion pour le lecteur de découvrir de manière ludique quelques unes des particularités de la civilisation celtique, que ce soit en terme de culte, de cuisine ou encore de sport. Ce cinquième tome séduit aussi par le parallèle appuyé qu’il met en lumière avec notre propre actualité puisqu’il s’agit ni plus ni moins pour Lasser de résoudre le problème du dérèglement climatique qui menace la survie aussi bien des humains que des dieux. C’est parfois maladroitement exploité, de même que certaines scènes ou pans de l’intrigue auraient mérité d’être davantage étoffés pour paraître plus cohérents ou moins mièvres, mais dans l’ensemble on passe un bon moment aux côté de personnages qu’on a appris au fil des ans à aimer, et qu’on est un peu déçu de quitter.



Ce cinquième et dernier tome des aventures de Lasser, détective des dieux, se situe dans la droite lignée des précédents volumes. En dépit de quelques maladresses, on y retrouve avec plaisir tous les ingrédients qui font le charme de la série depuis ses débuts : de l’humour, des personnages hauts-en-couleur, des enquêtes rocambolesques et surtout un mélange des genres savamment mis en scène. Pour les nostalgiques, sachez qu’une intégrale réunissant les trois premiers tomes (superbement illustrée par Xavier Colette) est désormais disponible chez Critic, et que l’on apprend à la fin de l’ouvrage que les auteurs n’excluent pas de revenir d’ici quelques années à cet univers et ce personnage. Pas d’adieu, donc, mais plutôt « à bientôt » !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Danse avec le taureau : Serial killer aux f..

« Entrez ! … Ah ! Vincent Jauréguy, mon meilleur flic… Asseyez-vous !

Où en sommes-nous dans cette histoire qui bouleverse Bayonne alors que les fêtes se tiendront à la fin du mois ?

Et la collaboration avec Amaia Aguerre, la « profiler », se passe bien ?

Comme vous le savez, elle est officier de police à Lille, mais elle est de la région. Elle était en vacances auprès de sa famille. J’ai demandé à Lille qu’ils nous la « prêtent ». Toute aide est la bienvenue. Nous allons enfin savoir si une profileuse sert à quelque chose…

Déjà trois morts tués de semblable façon… Une piste ?... Non ? Je ne tiens pas à vous mettre la pression, mais là-haut ils s’impatientent ! Les fêtes, vous comprenez ? Un million de personnes dans la ville ! Un serial killer en liberté… Imaginez les dégâts qu’il pourrait faire…



Mais ces excités qui sont contre la tauromachie, cela ne donne rien ? Pour autant qu’on sache, les trois victimes sont des aficionados, non ? Et les deux premiers ne sont pas n’importe qui ! Le journaliste qui est le plus grand spécialiste en tauromachie vivant… Heu ! … Enfin, il l’était encore il y a peu… Le deuxième, un agent de toreros réputé…



Bordel, Vincent ! Stéphane, Aguerre et vous, vous devez absolument mettre le grappin sur ce tueur au plus vite ! Je ne vous retiens pas davantage…





Critique :



J’avais eu la chance de découvrir et d’apprécier le thriller « Manhattan Marilyn » de Philippe Laguerre, alias Philippe Ward. « Danse avec le taureau » est un roman policier régionaliste, il se passe dans le Pays basque. J’ai été ébloui ! A peine l’action entamée, je suis resté scotché au livre pour le lire d’une seule traite… Que j’ai dû interrompre suite à l’arrivée impromptue d’amis… Mais que j’ai repris aussitôt qu’ils sont partis ! Impossible d’aller me coucher sans en avoir terminé avec cet excellent polar de 166 pages à peine.

Il y a des morts violentes dans cet ouvrage, mais rien à voir avec les descriptions détaillées des souffrances et du sadisme déployés par les criminels dans certains romans policiers et dans des thrillers, chose qui semble très tendance et qui m’écœure !

Le livre donne envie d’aller découvrir le Pays basque bien que celui-ci ne soit pas détaillé.

Ce roman se lit vite et on en redemande ! Philippe Ward dispose d’un personnage intéressant en la personne de sa profiler, Amaia Aguerre, que je serais content de retrouver dans d’autres enquêtes.

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Lasser, détective des dieux, Tome 4 : Dans le..

En Résumé : J’ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec ce quatrième tome des aventures de Lasser qui propose quelque chose de différent des tomes précédents, mettant aussi en avant le personnage de Fazimel. J’avais un peu peur de tomber dans une routine, mais finalement les auteurs ont réussi à offrir quelque chose de complètement différent, plus dense, plus complexe et plus sombre tout en gardant cette légèreté et en offrant un récit efficace et sans temps mort. L’univers est l’un des gros points forts, mélangeant Fantasy et Science-Fiction habilement, offrant de nombreux hommages et nous faisant découvrir l’Italie. Un univers qui donne envie d’en apprendre plus. Concernant les personnages on en apprend enfin plus sur la mystérieuse Fazimel, pour le plus grand plaisir du lecteur, tandis que Lasser évolue, change face à certaines révélations et conséquences. Je pourrai reprocher une première enquête un peu simple, et une certaine redondance dans les voyages de Lasser dans la seconde partie, mais franchement rien de dérangeant tant j’ai été happé. La plume des auteurs est toujours aussi fluide, entrainante et efficace et je lirai sans soucis et avec grand plaisir la suite.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Fragments d'une Fantasy antique

Fragments d’une Fantasy antique, c’est l’assemblage anthologique de huit nouvelles d’inégale importance écrites dans le cadre du colloque « L’Antiquité gréco-latine aux sources de l’imaginaire contemporain » du 7 au 9 juin 2012, afin de démontrer la « vivacité de l’héritage gréco-latin dans les fictions contemporaines de Fantastique, Fantasy et Science-fiction » (sic).



Et en effet, il est évident que notre imaginaire est grandement emprunté à celui gréco-latin. Ces huit nouvelles, œuvres de neuf auteurs contemporains, en sont la preuve. Faisons un détail rapide de celles-ci.

Avec "Sur un fragment perdu du Satyricon", Fabien Clavel met en profit son immense connaissance de la langue et de la civilisation latine (professeur de lettres classiques oblige !) pour nous procurer un texte véritablement innovant tout en conservant les caractéristiques relevant de l’œuvre originale. Avec "Le Miroir d'Electre", Jeanne-A Debats emploie son humour et son franc parler habituel pour peindre une héroïne et une situation plus que cocasses. Romain Aspe émerveille son monde avec "Le Labyrinthe", quand Rachel Tanner ne se foule pas trop, mais livre malgré tout un texte percutant avec "Le Sphinx". Lionel Davoust prend des risques, mais signe un des textes les plus réussis : "Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse" fourmille de références antiques, mais démontre surtout de l'immense érudition de son auteur et de son incroyable sens de l’humour. Nicolas Delong, un des rares à le faire, nous renvoie directement au temps de l'Antiquité avec "Les Dieux veulent, les dieux prennent" quand Sylvie Miller et Philippe Ward font l'inverse : avec "Voir Pompéi et mourir", ils amènent les complexités antiques directement dans le quotidien d'une enquête saugrenue. Enfin, Nathalie Dau conclut cette anthologie par "À couteau", un court récit aussi sanglant que dérangeant.



Finalement, chaque contributeur a bien suivi la trame voulue par David Nouvel : réutiliser un ou plusieurs mythes gréco-latins pour imprégner notre imaginaire contemporain en constant renouvellement. Je retiens surtout en tant que simple lecteur qui découvre tous ces fameux auteurs : l’ingéniosité de Lionel Davoust, qui m’apparaît comme un auteur très particulier et enrichissant à découvrir, la précision de Jeanne-A Debats, Rachel Tanner et Romain Aspe pour retranscrire fidèlement (quoique pour certains trop rapidement) les mythes antiques dans toute leur complexité, et enfin la vision de Fabien Clavel qui me semble être un auteur qui me correspond tout à fait tant dans son intérêt pour l’Histoire et les Lettres classiques que dans son style et son humour.

Une très belle anthologie en somme avec les défauts de sa nature (une grande variété de textes, mais aussi des hauts et des bas), mais qui symbolisent parfaitement, je crois, le colloque duquel il est issu. Une réussite à mon goût !

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