Sur le chemin du retour qui se fit au pas et peut avoir pris deux ou trois quarts-d’heure, je n’ai pas vu le duc parler à un membre de sa suite. Il était visiblement sombre et abattu et il pouvait bien l’être , même après un tel triomphe, car la mort avait frappé ce jour-là nombre de ses vieux compagnons, vétérans de tant de batailles. Nous pouvons donc croire qu’il n’écoutait que son cœur quand il écrivit le lendemain : “Les pertes que j’ai éprouvées , m’ont absolument brisé et je n’éprouve aucune satisfaction des succès que nous avons emportés”
Les généraux Cambronne et Mouton, comte de Lobau, qui ont été faits prisonniers, s’attendent à être admis à la table du vainqueur, comme c’est l’usage entre généraux, mais cela leur est refusé. Wellington l’expliquera plus tard alors qu’on évoquait à sa table la fameuse phrase ‘La garde meurt et ne se rend pas’ : “Il n’y a sûrement jamais eu quelque chose d’aussi absurde que d’attribuer cette phrase à Cambronne. Voilà pourquoi. Je l’ai trouvé ce soir-là dans ma chambre à Waterloo, lui et le général Mouton, et je les ai fait sortir ! Je leur ai dit ‘Messieurs, j’en suis bien fâché, mais je ne puis pas avoir l’honneur de vous recevoir jusqu’à ce que vous ayez fait votre paix avec Sa Majesté Très-Chrétienne’. Ils s’inclinèrent. J’ajoutai ‘C’est n’est pas possible’ et je passai outre. Je ne voulais pas les avoir à souper cette nuit-là. Je pensais qu’ils s’étaient vraiment très mal conduits envers le roi de France”.