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Critiques de Philippe de Pierpont (34)
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Paysage après la bataille

Gros pavé, mais assez vite lu, il n’y a jamais plus de quatre image par page, quelques illustrations pleine page, les couleurs sont rares, presque toute l’histoire semble être en noir et blanc et quelques rares couleurs viennent parfois nous surprendre au coin d’une page, elles apportent un changement de rythme, d’interprétation, appuyant certains aspects pour troubler le lecteur, les niches à oiseaux jaune, un pantalon rouge…

Fany visite un musée, on la découvre en train de regarder une reconstitution de scène de guerre. Puis elle prend la route et se réfugie dans un camping, hors saison, il n’y a que le gardien, un vieux couple et un bûcheron. Fany semble en fuite, dans sa vie d’avant quelque chose semble s’être cassé, éclaté, déchiqueté, démembré, comme cette scène de paysage après la bataille.

il y a beaucoup de silences dans cette histoire, de choses qui ne peuvent pas sortir, les surfaces de lavis gris semblent absorber tous les bruits, comme la neige, le vent, seul le chant des merles vient troubler cette torpeur glaciale.

C’est un récit très austère, à la limite du rebutant. Évidemment, on va finir par découvrir pourquoi Fany se trouve là, et les autres êtres perdus du camping aussi. C’est un récit dur, toujours sur le fil du rasoir, sensible et fragile, à chaque instant, tout peut s’écrouler, on sent que quelque chose va lâcher. Ce style si froid, les traits épurés, les regards vides, les blancs et les gris austères, tout cela nous fait entrer dans une ambiance d’une grande intensité dramatique, presque rien pour nous tenir en haleine, nous faire trembler, nous attacher à ces personnages qui eux, ne peuvent plus s’attacher à rien.

L’austérité du style, la froideur du récit nous offrent une lecture très marquante.
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Paysage après la bataille

BD vantée par ma bibliothécaire et se trouvant hors de ma zone de confort.

Sujet délicat : la gestion du deuil. La BD s'ouvre sur un tableau représentant une scène de fin de combat, d'où le titre, avec une femme de dos tenant une valise.

Le style épuré, très épuré, le dessin simple minimaliste, peu de détails, essentiellement en noir et blanc, de grandes cases et surtout très peu de textes. Déroutant au départ, j'ai bien compris que c'est un choix des auteurs, du coup le peu de texte et les quelques touches de couleurs prennent une tout autre dimension.

L'histoire de Fanny, cette femme brisée, en fuite d'elle même, de sa douleur. Elle se cache dans un camping en plein hiver sous la neige, une autre petite couche d'epuré. Elle côtoie un vieux couple, un bûcheron renfrogné et le gérant du camping. Chacun cache sa misère sociale, affective ou pécuniaire, sa solitude, ses projets avortés.

Une histoire difficile de part son sujet et intéressant grâce à son traitement si particulier.
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Paysage après la bataille

De l'étonnement, devant cette si belle étrangeté.

Très peu de mots, on s'en accommode vite.

Du gris, du gris et paf! Un peu de couleur !

Je suis surprise, décontenancée,

pas sûre de saisir cette histoire.

Ce n'est plus un problème, j'avance dans

ce parcours graphique très particulier.

Vous avez dit bizarre? Ça se pourrait..

Un ou deux dessins par page ,

sur lesquels l'œil ne peut que s'arrêter.

Prendre le temps de goûter ces traits.



Fany, est immobile devant un champ de bataille,

une tuerie où ça dégomme à coups de sabre.

Elle est là ,au musée, fascinée par ce tableau.

Puis elle prend le taxi pour "le camping du ruisseau "

où elle loue une caravane.



Elle pénétre alors un univers où vivent

quatre autres laissés-pour-compte.

Chacun sa merde, sa solitude, ses secrets et ses peines.

Chacun ses fantômes, ses cauchemars et ses lubies.

La précarité a fait choisir ce mode de vie à certains.

Un peu de curiosité des uns

pour les autres, mais peu d'échange .

Une cohabitation silencieuse et tranquille.



C'est rectiligne, très gris ou alors blanc de neige.

C'est ailleurs, loin de tout.

Des pans du passé sont dévoilés timidement.

La neige tombe et les éfface.



Un très bon moment de lecture.













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Paysage après la bataille

Complètement déroutée par le peu de texte dans cette BD mais émerveillée par cette histoire.

Cela se lit comme une promenade. On y voit de jolies choses, de moins belles, amusantes, frappantes.



Et on peut la relire et y voir d'autres choses qu'on n'avait pas vues les fois précédentes.



Quel talent, une histoire avec peu de mots et tellement d'émotions.

Je comprends pourquoi ce prix.







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Paysage après la bataille

Une lecture que je ne risque pas d'oublier : un roman graphique très sombre, dans des tons noirs/gris/blancs essentiellement ... afin de coller à l'état d'esprit du personnage principal, Fany Ducat. Elle fuit, sa vie, sa réalité, son mari et surtout le deuil qu'elle a du mal à faire.

Ses petits pas de progrès sont marqués par quelques touches de couleur.

Un roman touchant et plein de poésie.
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Paysage après la bataille

Sujet plus que délicat. Gros pavé. C'est chargé niveau atmosphère tant par la neige que par les émotions des personnages. Scarnario atypique. Dessin magnifique purs. Faut être en forme pour le lire sinon vous risqué de les rejoindre au camping à faire un puzzle et manger du lapin.
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La pluie

Au début, on est heureux de découvrir un couple qui s'aime éperdument. On croit en l'amour entre ces deux êtres qui se complètent. Puis, la pluie va commencer à tomber pour ne plus s'arrêter comme un espèce de signe du destin ou de symbolique psychologique. Est-ce que tout coule de source ?



On découvre alors dans l'intimité de ce couple des divergences et des regrets cachés comme celui d'avoir ou pas un enfant. C'est bel et bien une histoire d'amour qui va se diluer sous la pluie. C'est beau et c'est intense mais la fin ne m'a pas littéralement convaincu.



Bien sûr, le déluge n'est qu'une image qu'il faut savoir interpréter. Un album intime et mélancolique auquel il manque ce petit quelque chose pour en faire une oeuvre franchement bien.
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Alberto G.

Ce roman graphique est très singulier, de par son sujet et son traitement. Il met en avant un artiste, Alberto G., dont on imagine qu'il pourrait s'agir du célèbre Giacometti. On le suit de manière chronologique, dans sa quête de perfection. Son ambition est de tenter de reproduire le vivant dans ses sculptures. Plusieurs années durant, il emporte partout où il va la sculpture inachevée d'une tête qu'il trouve tantôt mauvaise, tantôt indépassable. Son frère a été son premier modèle. Puis, des mannequins. Mais, c'est finalement la vision de la mort qui finira par lui donner la clé.



Ce qui frappe dans la proposition des deux auteurs, ce sont les partis-pris graphiques et stylistiques. Le dessin est aussi épuré que les esquisses de l'artiste sont détaillées. Les mots sont aussi peu présents, les phrases sont courtes. Et pourtant, on lit à travers les lignes l'obsession de l'artiste et sa quête de perfection.



Ce livre interroge le processus de création et son (in)achèvement. Il interroge aussi le rapport entre la vie, la mort et l'art, et la quête du vivant dans l'art.



Un livre court, mais intense et aussi riche qu'épuré.
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La pluie

La Pluie

(avec Philippe de Pierpont)

Quatrième de couverture

« C’était vraiment bien. J’étais avec Maya et tout coulait de source. Notre histoire d’amour était comme une évidence, faite d’une succession de moments que je goûtais intensément sans me poser de questions. »

Il est maitre-nageur de jour, Maya est sage-femme de nuit. Leur amour si évident semble se distendre et se diluer à mesure que la pluie tombe à l’extérieur. Cette pluie incessante va rythmer cette histoire qui semble aller doucement vers la fin, une disparition ou une noyade des sentiments.

Sur ce scénario tout en finesse et en retenue, Eric Lambé apporte son dessin si particulier, tout en flou et atténue : un dessin aux couleurs comme diluées par la pluie.

Coup de cœur pour ce ton indéfinissable et très épuré. De presque rien, on a l’impression de toucher à un absolu.

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Un voyage

Un jeune homme vient d'apprendre que le temps de rémission de sa leucémie s'achève, et qu'il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Angoisse, peur, incertitude... Ne parvenant pas à annoncer la funeste nouvelle à la fille avec qui il vit, il décide de prendre sa voiture et traverser la Belgique pour un dernier voyage. Il sera accompagné par un chien errant qui ne le quittera plus, et par l'envie de vivre qui le quittera difficilement...

Un récit grave, solennel, le parcours d'un jeune homme condamné. On ne voit quasiment pas son visage, mais on connaît ses pensées, on est invité à le suivre pour ce dernier voyage, à comprendre et connaître ses angoisses.[....]
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Paysage après la bataille

L'histoire tient en peu de mots. Une femme a perdu sa fille, victime d'un accident de la route, alors qu'elle se promenait en vélo avec son père. La femme quitte le foyer familial pour se retirer - après avoir passé de longues heures dans un musée devant un tableau de bataille aux corps déchiquetés - dans un camping-caravaning isolé. Y vivent un gardien, un couple de retraités, un bucheron. Pour la femme la douleur est lourde, le temps du deuil long. Peut-être y a-t-il là un parallèle à faire avec le format épais et lourd de ce roman graphique (plus de 200 feuilles non paginées). Eric Lambé et Philippe de Pierpont ne dessinent que deux ou trois vignettes par page, souvent silencieuses. Un geste est appuyé, ou une attitude, un regard. Le dessin est très économe en traits, noir et blanc et lavis gris, quelques touches de couleurs de ci de là pour illustrer un paysage ou un élément de nature, et probablement aussi indiquer que petit à petit la femme reviendra à la vie et au choix à faire.
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Paysage après la bataille

Très beau roman graphique.
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Paysage après la bataille

L'enfer, c[e n]'est [pas toujours] les autres

Étonnant objet que ce Paysage après la bataille… Le synopsis est simplissime : une femme (Fany) visiblement très secrète vient louer une caravane dans un camping isolé. Elle y reste pendant quelque temps (quelques semaines, mois ?), entourée d'une toute petite poignée d'autres personnages avec qui elle ne parvient que difficilement à établir un contact : quel est donc le secret qui semble la ronger, que fait-elle ici, comment sortira-t-elle de cet enfermement intérieur ? Autant de questions qui trouveront peu à peu des réponses au fil des (nombreuses) pages de cet album.



Les dialogues sont quasi inexistants, d'une part parce que Fany n'est pas en mesure de communiquer, d'autre part parce que les auteurs font la part belle aux impressions, aux vues d'esprit : il y a sans doute bien des cases, voire des pages entières, que je n'ai pas comprises car elles enchaînent des images venues de l'imagination de Fany, de ses souvenirs, etc., mais l'important n'est pas de tout comprendre ; Paysage après la bataille exige du lecteur un certain lâcher-prise et, dans le même temps, une véritable disponibilité, un état d'éveil et d'ouverture.



Il est agréable de voir qu'une maison d'édition comme Actes Sud laisse encore autant de liberté à certains auteurs, car cet album est tout sauf économe : d'une à quatre cases par planche maximum, sur plus de quatre cents pages, cela peut paraître beaucoup si l'on s'en tient au synopsis... mais il faut sans doute bien tout cet espace, tout ce temps laissé à chaque dessin pour créer l'atmosphère voulue. Paysage après la bataille risque d'ailleurs de décevoir celles et ceux qui, pour quelque raison que ce soit, ne parviendraient pas à entrer dans son rythme lent, dans cette ambiance à la fois éthérée et étouffante dans laquelle Fany évolue. Encore une fois, l'histoire n'est pas importante, en tout cas pas primordiale : tout se joue dans les silences et dans les images qui parfois se répètent tel un disque rayé, parfois s'entrechoquent, se mangent les unes les autres (et tout ça sans jamais qu'un dessin n'empiète physiquement sur une autre case, c'est assez fort).



Par ailleurs, Actes Sud a choisi de faire ici un bel objet, avec des pages couleur (même si on a principalement affaire à des beiges, des sépias et des gris), un papier de qualité, une belle reliure et une couverture cartonnée bien épaisse : le tout est très réussi.
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Paysage après la bataille

Pour ceux qui hésiteraient encore à comprendre que la bande dessinée est une forme d’expression à part entière, qui ne peut être remplacée ni par le cinéma ni le roman, en voici la preuve. Ici, c’est par l’évocation visuelle si intense, que l’on ressent les ambiances et la vacuité du récit. Le texte n’omet pas l’image, l’image ne se substitue pas aux textes… Cette histoire forte, émouvante, nous est racontée dans une tonalité graphique très particulière, un peu comme si l’économie du détail renforçait le sentiment de dénuement et de solitude intime que rencontre le personnage principal.

Je vous invite à ne pas chercher à connaître le sujet de ce livre, mais plutôt à le découvrir à travers sa mise en image si maîtrisée, magnifique. C’est beau. Ici nous atteignons les hauts degrés de la perfection…

Prix : Fauve d’Or d’Angoulême 2017
Lien : https://www.mediatheque.mc/h..
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Paysage après la bataille

Une femme s'abîme dans la contemplation d'un tableau.

Un champ de bataille, lorsque les combats ont cessé. lorsque'il ne reste plus que morts et blessés. Enchevêtrement de corps et de carcasses anonymes.

Que cherche-t-elle dans ce paysage ?

Il faudra que le gardien lui signale la fermeture du musée pour qu'elle se détache de la contemplation de cette toile pour partir.

Elle se rend dans un camping perdu, à peine occupé par une poignée de résidents permanents. Elle veut être seule.

Il ne se passe pas grand chose. Le temps s'écoule lentement, comme engourdi. les rencontres n'en sont pas vraiment. Les dialogues sonnent comme des solitudes qui se percutent sans vraiment se rencontrer.

Et puis ?

Ne cherchez pas de grandes révélations. De Pierpont et Lambé sont dans le registre de l'intime. La tragédie est terible, mais pudique. Les personnages semblent écrasés par le poids de leur propre douleur, de leur insignifiance.

Une lecture superficielle ne permet pas de prendre conscience du travail des auteurs pour faire naître l'émotion. L'ensemble paraît austère comme une journée de pluie. La mise en page faussement simpliste révèle beaucoup dedialogues entre les cases, des constructions en miroir et en opposition qui renforce le tourment des personnages. Tout ce qu'ils ne savent exprimer par des mots l'est dans des compositions/décompositions d'images. Et l'ensemble reste d'une fluidité remarquable.

Payasage après la bataille est un livre intense. Dès les premières pages, il prend aux tripes. Il évoque cette torpeur morbide qui suit la tragédie. Des personnages terrassés, perdus qui n'arrivent plus à avancer.

Une bande dessinée d'une grande qualité, de celles qui peuvent séduire ceux qui n'aiment pas la bande dessinée en général parce qu'elle parvient à traduire avec des images à l'apparence simple la complexité des sentiments humains. Le dessin à cette force.

UIn Fauve d'Or mérité à Angoulême.
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Paysage après la bataille

Un style graphique assez déroutant, à la limite du schématique, qui ambitionne sans doute d’ouvrir en grand les portes de l’inconscient. J’ai eu néanmoins beaucoup de mal à entrer dans le récit, qui vient se résoudre de façon assez banale. Décevant.

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La pluie

Il est maître-nageur et nage dans le bonheur avec Maya, une sage-femme qu’il aime. Leur couple rayonne, ils se complètent, se croisent le matin car elle travaille la nuit et lui le jour. Puis arrive la pluie, d’abord quelques gouttes, puis un vrai déluge. Au milieu de se déluge, leur couple part à la dérive car lentement cette pluie va les mettre à nu, lavant petit à petit toute trace d’amour.



Cette histoire est loin d’être passionnante ou captivante, c’est très contemplatif, très intime comme récit. On le referme avec une sensation étrange, comme si on venait de remonter à la surface après avoir passé un moment intime sous l’eau, un moment flou sans trop de paroles.



Les couleurs renforcent cette sensation d’intimité, les cadrages sont très rapprochés, parfois trop et l’on a alors du mal à déchiffrer ces gros-plans. D’un autre côté ces gros-plans légèrement vagues s’accordent parfaitement au récit lent et rêveur.
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Paysage après la bataille

Une vraie expérience graphique.

Un voyage déroutant et captivant

c'est excellent à lire voire à relire
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Paysage après la bataille

Un peu déçue par cet album qui a remporté le fauve d'or d'Angoulême.



D'une part le dessin est assez quelconque, les détails minimalistes, le trait épuré, mais parfois maladroit pour les visages par exemple. Les couleurs très pales ou sombres rendent l'ensemble assez austère, ce qui j'imagine est voulu. Mais c'est surtout le découpage très saccadé, bardé de gros plans qui m'a gêné car à force ne signifiant plus grand chose pour le lecteur. A moins d'y voir une métaphore de l'état de décomposition mentale de cette mère.



Du point de vu scénaristique on devine assez rapidement le pourquoi de cette femme recluse dans un coin paumé. Et il est vrai que j'ai fini par être touchée. Mais, mais... Petite émotion.



Comme l'a dit l'un des lecteurs, cette bd fait peut-être trop "exercice de style".
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Paysage après la bataille

Impressionant autant par son thème (la perte et le deuil) que par la qualité graphique qu'il dégage.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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