Philippe de Timary

Les intestins
Au niveau de l'intestin grêle et du gros intestin, l'alcool vient perturber la contractilité, modifier l'équilibre microbien et entraîner des altérations de la paroi intestinale. Ceci va accélérer le transit intestinal. Les conséquences sont des diarrhées, des difficultés d'absorption des nutriments qui pourront donner lieu à des troubles de l'équilibre nutritionnel et un risque accru d'infection. Ces effets digestifs disparaissent rapidement, en quelques semaines à quelques mois, après l'arrêt de la boisson.

Il existerait donc dans le déni à la fois une dimension subjective qui vise à préserver l'image qu'il renvoie de lui-même à l'extérieur et une dimension déficitaire qui témoigne des effets sur l'alcool sur son cerveau.

L'abus et la dépendance à l'alcool présentent la plus grande lacune de prise en charge parmi tous les troubles mentaux. Moins de 10% des patients alcooliques sont traités.

Bon pour la santé ?
Il est maintenant bien démontré qu'une consommation légère et régulière de boissons alcooliques exerce un effet favorable sur le plan cardiovasculaire. Cependant, ces effets bénéfiques ne se présentent que pour de faibles quantités. Par ailleurs, comme nous le développerons plus tard, les facteurs génétiques influencent de manière importante la sensibilité des différents organes aux effets de l'alcool.

Alcool : l'alcool éthylique ou éthanol est un produit d'origine organique présent dans les boissons alcoolisées. Il est obtenu par la fermentation ou la distillation de fruits ou de céréales. L'alcool n'est pas digéré : une fois absorbé, il passe directement dans le sang et perturbe le fonctionnement du système nerveux.

Il est très important de comprendre que le facteur génétique ne permet jamais d'expliquer complètement la tendance )à consommer et qu'il persiste malgré tout chez l'individu, même s'il est génétiquement plus prédisposé à devenir alcoolique, une possibilité de choisir un destin de vie différent.

Qu'est-ce que l'alcoolisme ?
Les scientifiques et les professionnels qui travaillent avec les patients alcooliques n'utilisent généralement pas le terme "alcoolisme" : ce terme est à la fois trop vague et trop associé çà un jugement moral pour désigner avec pertinence la problématique alcoolique.

L'acamprosate (Campral)
L'acamprosate agit sur les voies d'excitation du cerveau. Les études ont montré qu'il diminuait l'envie de boire et protégeait le cerveau contre les effets du sevrage. Il a montré une efficacité modérée dans un usage prolongé pour le soutien de l'abstinence.

La quantité consommée ne permet donc pas en elle-même de déterminer s'il existe une réelle problématique alcoolique. Cependant, on admet généralement qu'au-delà de 6 à 7 verres d'alcool par jour, une personne a de grandes chances de développer une dépendance à l'alcool.

On peut donc affirmer que la plupart du temps, c'est l'alcool qui provoque la dépression et non le contraire et que la meilleure façon pour un alcoolique de traiter sa dépression est l'arrêt de la boisson.