Phoenix B. Asher

Nyx, ta famille ne fait pas de toi celle que tu es. Je ne crois pas que les liens du sang soient les plus forts. Les personnes qui comptent le plus sont celles que nous choisissons, je suis bien placé pour le savoir.

Je voudrais que le monde entier sache qu’elle passe la majorité de ses nuits dans mon lit, qu’elle me fait rire, qu’elle me fait du bien, qu’elle m’apaise et qu’elle me rend heureux. Je voudrais qu’elle accepte d’être vue avec moi parce qu’elle serait fière, comme je le suis chaque jour que Dieu fait, d’avoir attiré l’attention d’une fille comme elle.

-Je suis désolée, Leander, souffle-t-elle d’une voix brisée qui me file la chair de poule.
-De quoi?
-De pas savoir comment gérer. De me sentir submergée par tout ça…

- Tu sais très bien que je ne peux pas répondre à cette question. Et( je sais que tu flippes. Moi aussi, je flippe. Mais parfois, ça vaut le coup de prendre des risques. Et j'ai envie de croire que c'est notre cas. J'ai envie de croire que j'en vaux la peine. Parce que toi, tu en vaux la peine, Nyx. Et je suis prêt à me retrouver le coeur en miettes, parce qu'au moins, moi, j'aurais eu le courage de t'aimer.

Elle a vu le pire de moi et elle est toujours là. Je n'ai absolument pas l'intention de la laisser partir.

-… Toute ma vie, je suis resté au bord du précipice sans oser sauter parce que j’avais peur de ce que je trouverais en bas.
-Et qu’est-ce que tu as trouvé?
-J’ai trouvé quelqu’un qui a adouci ma chute. Et qui m’a montré que j’ai été ridicule d’avoir autant la trouille.

Je suis sociable quand il s’agit de parler cinq minutes à des personnes que je ne reverrai jamais; pour nouer de vrais liens, c’est une toute autre histoire.

Les marques d'affection en public, nous les évitons, pour éviter les allusions, pour éviter les illusions. Celles d'être d'avantage que ce que nous sommes. Le pire, dans tout ça, c'est que j'ai le sentiment que ces illusionsne ne viennent que de moi. Que Nyx reste un électron libre alors que je voudrais qu'elle ne gravite qu'autour de moi.
-Leander-

"- Je sais que je pourrais avoir n'importe qui. Et justement, c'est ça, le truc. Je ne veux pas n'importe qui. Je ne veux que toi."

Je ne veux pas le perdre, mais je le sens déjà me glisser entre les doigts comme le sable fin de Virginia Beach. Je n'ai pas les armes pour le retenir. J'ai toujours été consciente que ça s'arrêterait un jour ; je pensais simplement que tout se passerait plus en douceur. Je me leurrais. Mes sentiments pour Shad sont beaucoup trop intenses pour que la fin ne soit pas explosive.

C'est ce que Shad a apporté à ma vie : des touches de couleur dans un monde gris.

J’ai su qu’il allait retourner mon monde. J’ai su à l’instant où ma bouche s’est posée sur la sienne que ce ne serait pas notre dernier baiser. Que ce ne serait pas non plus le premier. Le vrai premier. Celui qui nous file des frissons et fait battre notre cœur à un rythme saccadé.

Et si nos sentiments n’avaient éclos que dans la fièvre de l’instant ? De cette rencontre imprévue, de ce désir physique presque instantané, de cette connexion rendue possible par notre cohabitation forcée ? Si tout ça n’était finalement qu’un chimère ?

Ma main se pose sur son ventre, remonte doucement jusqu’à son cœur. J’ai besoin de le sentir battre contre ma paume, sans trop comprendre mon envie de me raccrocher à ça. À la certitude qu’il est bien vivant, là, devant moi.

Elle m'a montré que le plus dur n'était pas toujours la chute, mais que c'était de se relever.

– Cool ! Avec un peu de chance, je vomirai peut-être sur l’amour de ma vie ce soir.

Nyx - Tu m'as dis que tu m'aimais, et pour seule réponse, je t'ai regardé comme si tu avais assassiné mon chat
Leander - T'as pas de chat
Nyx - Tu chipotes !

Je voudrais rester là, dans notre petite bulle, pour l'éternité. Ne plus affronter le monde extérieur. Ne jamais perdre ce que nous partageons.

Et puis Dante est arrivé, et il s'est imposé comme tel presque sans que je m'en rende compte.Comme une évidence. Mon évidence. Putain.

-Il y aura toujours des connards sur ton chemin.
Jer. Des types qui n'accepteront pas que tu sois gay, noi, hispanique, croyant. Mais leur accorder du crédit, c'est les laisser gagner.