– Le roi n’est pas seulement celui qui, dans la bataille, commande les soldats. Il est plus que cela. Il est l’idéal pour lequel tous les autres se battent. C’est le Saint Graal, le but ultime, la vraie raison de toutes les guerres. Ce n’est ni une personne ni une simple pièce, mais un élément beaucoup plus important que tout cela. Il est la raison même pour laquelle nous combattons. (p.109)
- Mais alors, pourquoi es-tu entré dans l'armée ?
- Dis-moi, Otto, tu ne t'es jamais rendu compte d'une chose ? Nous en arrivons à détester nos parents, nous les maudissons et nous nous jurons de ne jamais devenir comme eux... Et puis nous finissons par commettre les mêmes erreurs.
- C'est ainsi que tu es entré dans la SS.
- Mon père appartenait à la Wehrmacht. Ils haïssent les SS. Ils nous considèrent comme des indisciplinés indignes de confiance, sans traditions militaires, corrompus politiquement. Pour être honnête, Otto, je crois que je suisi entré dans la SS pour contrarier mon père.
Les enfants ne sont pas les objets qui nous appartiennent. Ce sont de petits étrangers... oui, de petits étrangers... venus dans notre vie pour nous offrir le plaisir et... et le devoir de veiller sur eux.
Poussière d'étable
Concentré de haine
Maman, pourquoi m'as-tu
abandonné ?
Derrière la fenêtre
Nouvel enfant
À présent je suis l'œuf
d'une autre humanité
C'est le secret pour pouvoir voler
Ce n'est pas l'amour qui me pousse
Comme une fusée dans le ciel
Inutile de faire semblant
Ce que Dieu m'a donné
N'est que haine, haine, haine
– La proximité de la mort provoque toujours des effets curieux. Certains deviennent des lâches, d’autres des héros. (p.181)
Que je meurs avec les Philistins, dis Samson dans le temple du dragon. Est-ce ce que vous souhaitez, vous aussi ? Vous voulez que la chute de l'un entraîne tous les autres ? Nous devons rester des frères les uns pour les autres,. Ce n'est qu'en unissant nos forces que nous vaincrons l'ennemi.
Elias, tu n'es pas à la synagogue. Personne n'a envie d'écouter tes sermons, dit Alexey avec mépris.
(En parlant des bombardiers qui sont passé non loin du camp d'Auschwitz)
- Ils sont allé ailleurs, constata Paul. Ce sont eux qui n'ont rien à faire de vous. Je suis militaire et je sais comment raisonnent les militaires, de ce côté comme de l'autre, aussi bien les communistes que les nazis ou les capitalistes. Leur mission est de frapper les objectifs industriels. Sans armes, on ne fait pas la guerre. Sans armes, les ennemis ne peuvent nous tuer. Pour arriver jusqu'ici, les bombardiers doivent couvrir deux mille milles en territoire ennemi. Croyez-vous qu'ils vont risquer leurs équipages pour sauver une poignée de civils ?
- Des dizaines de milliers de civils, rectifia Moshe.
- Pour les militaires, le civil n'est qu'une entrave au bon déroulement des opérations. Il y a les soldats de leur camp et les soldats ennemis.
- Les hommes, en fuyant la mort, la suivent, cita Jiri. Et le plus beau, c'est que nous sommes déjà morts.
Sur le seuil, comme chaque jour au cours des cinquantes dernières années, ils se donnèrent une caresse réciproque sur la joue. L'homme sortit sans dire un mot.
- Vous avez quatorze heures pour désigner lequel de vous sera tué. Peu m'importent les critères selon lesquels vous le désignerez : le plus jeune, le plus vieux, le plus inutile, le plus antipathique ... Faites comme vous voulez. En cela, je vous laisse libres.
Il sourit. L'ironie de la phrase ne lui avait pas échappé.
- Au fait, j'allais oublier. Si vous ne me donnez pas un nom demain matin, vous serez tous fusillés. Bonne chance !