La vraie cause de mon arrestation fut que j'admirais profondément Maurras mais aussi que je faisais partie de ce qu'on appelle les "bourgeois".
Dans ces conditions, c'était sur mes ennemis qu'il me fallait compter pour me tirer d'affaire, tandis que les bien-pensants de droite "chiaient dans leur culotte", tant les communistes leur inspiraient une peur bleue.
Quelle ne fut pas ma stupéfaction quand je découvris à cette époque que presque tous mes très chers et honorés collègues de l'Académie avaient fait partie de la Résistance, chose dont je n'avais jamais remarqué le moindre indice tant que dura l'Occupation !
Il faut croire que les Allemands étaient alors doués d'une capacité phénoménale de sottise pour n'avoir pas soupçonné non plus que cette résistance existât, puisque aucun des académiciens n'a connu, en ce temps-là, les plaisirs d'une prison allemande !