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Citation de fanfanouche24


Céline

Les chiens aboyèrent et se jetèrent sur la grille lorsque nous arrivâmes à Meudon, rue des Gardes, pour rencontrer Louis-Ferdinand Céline. La lecture du –Voyage- m’avait terrassé lorsqu’à quinze ans j’ai découvert ce qu’était l’écriture, comment on pouvait tordre les mots, faire jaillir des images, des épithètes et cracher à la face du monde. A cette époque je ne savais rien de Céline, de sa vie , de son comportement pendant la guerre. L’antisémitisme m’était inconnu. Aussi lorsque Daragnès, trois années plus tard, m’apprit qu’il récoltait un peu d’argent pour l’envoyer à Céline , au Danemark, je mis la main à la poche, même si elle était presque vide.
Lorsque Céline revint en France, j’avais, bien sûr, tout appris, mais mon admiration pour l’écrivain était restée la même. Alors, lorsqu ‘on m’offrit de le rencontrer, je ne pouvais qu’accepter avec joie. Que dis-je ? Avec fébrilité ! Pensez : c’était comme rencontrer Proust, Genet, Claudel, Valéry. Ce que j’avais déjà fait avec Giono. Je dois avouer que je n’éprouvais aucun dégoût, aucun rejet. Flaubert s’était dressé contre la commune, d’autres contre Dreyfus et Péguy aimait les « justes guerres ». Ce qu’a fait Céline est impardonnable, mais qui parle de pardonner ? Donnons plutôt la parole à D.H Lawrence : « Ne faites aucune confiance à l’artiste. Faites confiance à son œuvre. La vraie fonction d’un critique est de sauver l ’ « œuvre des mains de son créateur » (p. 114)
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