Pierre Berthier

Quant au contingent italien sous les ordres de Thomas Stukely, toutes les relations s'accordent pour estimer à 600 hommes l'importance de cette troupe. Thomas Stukely était secondé dans son commandement par Hercule de Pise qui s'était fait accompagner à cette occasion de son épouse légitime, Virginia, femme d'une grande beauté qui, prisonnière au soir de la bataille, devait trouver la mort en captivité.
Au total, les forces étrangères venues apporter leur concours à l'entreprise africaine de Dom Sébastien ne dépassaient guère entre Allemands, Castillans et italiens réunis, les 5500 hommes. Quant aux forces proprement portugaises, on peut évaluer leur nombre à un total d'environs 11 500 soldats, se répartissant ainsi : 9 000 fantassins des Terças sur les 12 000 initialement prévus, les malversations du recrutement n'ayant pas permis d'atteindre le chiffre fixé au début des préparatifs et 1000 cavaliers dont la presque totalité était issues de la meilleure noblesse du pays. Ces cavaliers étaient d'ailleurs des encubertados, qui chevauchaient de lourdes montures bardées de cuir et de fer et qui étaient peut accoutumés à la façon de combattre de la cavalerie marocaine.

Le butin réalisé sur les portugais échappa entièrement à Ahmed el-Mansour qui l'abandonna aux troupes et aux chefs religieux pour s'assurer leur concours et leur docilité.
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"le butin... ne fut par réparti selon le mode légal, car chacun garda ce qu'il avait pris; pour quelques uns ce fut l'enrichissement, mais la plupart des combattants et des gens de piété ne reçurent ni peu ni prou, car le buté fut mué en fey, et accrut le nombre de choses illicites existant au Maghreb.
CE n'est donc point le butin de la bataille qui opéra un transfert de richesse dans les caisses du Makhzen, mais bien plutôt les rançons demandées pour le rachat des prisonniers portugais, qui, comme le souligne F. Conestaggo, "furent en grand nombre et de grande importance, pour y avoir de riches et assez nobles".