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Critiques de Pierre Boisserie (528)
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Marseille : Une ville sous influences

De touts les (grandes ) villes françaises, Marseille se singularise vis-à-vis de ses homologues à bien des égards : qu'il s'agisse de la richesse de son passé, de la douceur de son climat, son accent chantant, son mythique port, ou encore son incontournable club de football, Marseille est unique.



Néanmoins, elle se singularise également par des aspects beaucoup moins glorieux : trafic de drogue et guerre des territoires, règlements de compte entre bandes rivales, fort taux de délinquance et criminalité ; corruption.



C'est sur ces derniers aspects que les auteurs de la BD, « Marseille – Une ville sous influences » nous entraînent avec l'histoire d'un petit caïd des quartiers Nord de la ville, Miloud, un vrai « cacou » à ses heures dans toutes sa splendeur qui part à la rencontre de son oncle, un ancien parrain du milieu marseillais qui s'est « retiré des affaires » selon l'expression consacrée. C'est alors l'occasion pour les deux protagonistes de déambuler dans la cité phocéenne et ses quartiers les plus emblématiques et de retracer l'histoire de la municipalité et de la vie sociale depuis plus de cinquante ans.



Cette BD n'échappe pas aux clichés sur la jeunesse qui deale et sur ses rapports avec la police et le restitue avec humour ; elle retrace la vie de cette ville « pas comme les autres », ses malfaiteurs (truands), ses conflits et ses combines et reste un bon moment de lecture.
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Roma, tome 1 : La malédiction

Un début intéressant !



Gilles Chaillet a imaginé une série au long cours retraçant l’histoire de la ville de Rome à travers les âges, en l’appuyant sur une malédiction qui pèse sur elle. Ce premier tome du premier cycle dit « antique » s’enfonce dans la légende. Il nous conte l’origine de cette malédiction, proférée longtemps avant la naissance de la ville, alors que Troie défendait âprement sa peau de pierre et de chair contre les Achéens. La malédiction apparaît liée à la statue sacrée de Pallas Athénée dite Palladion, qui selon la tradition romaine fut emportée par Énée lors de la chute des troyens et placée plus tard à Rome dans le temple de Vesta.



Les auteurs réécrivent l’histoire de la guerre de Troie dans laquelle les Dieux de l’Olympe sont effacés et les héros Achéens et Troyens (exception faite de Cassandre et d’Énée) maintenus au second plan. Au niveau divin, c’est Nyx, la Nuit, qui gère. Vue son origine qui confine à la Création, pas étonnant que les autres dieux la laisse faire ce qu’elle veut. Et elle ne rigole pas. Ce récit est sombre et aucun des trois grands tragédiens grecs ne l’aurait renié. Les éléments légendaires de la construction de Rome lus chez Tite-Live ou Virgile sont là, réinterprétés. La revisite de la guerre de Troie interfère cependant avec la « légende officielle » contée par ce porte-drapeau littéraire qu’est l’Iliade. J’ai eu un peu de mal à l’avaler, et puis j’ai haussé les épaules et je me suis laissé porter.



Le dessin de Régis Penet m’a bien plu, même s’il se révèle trop statique dans les scènes d’action. J’ai cependant été surpris par le design des guerriers achéens. Bon, probablement qu’à tort je m’attends à voir des phalanges d’hoplites se rentrer dans le lard (choix de Nicolas Jarry dans sa BD Troie ou des films hollywoodiens), mais de là à imaginer des casques munis de cornes « à la viking »…



Quelle que soit la force de cette malédiction qui va peser sur Rome, elle ne s’oppose pas à l’impact que cette ville aura sur les hommes de tout horizon à travers les âges. Peut-être même va-t-elle la favoriser. De même que dans la Genèse, une malédiction est force de création.



Une nouvelle fois, je remercie tchouk-tchouk-nougat et Alfaric pour cette découverte.

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Roma, tome 5 : La peur ou l'illusion

A l'heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n'avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s'était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l'oeuvre de Denys d'Halicarnasse, réaliser l'histoire totale de la ville éternelle d'Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l'Histoire, de l'Antiquité et de Rome en particulier, nous a malheureusement quitté trop tôt pour l'accomplir… Et c'est les éditions Glénat, décidément portées sur l'Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l'expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l'entreprise…





Dans ce tome 5, intitulé "La Peur ou l’illusion", je suis un peu déçu que la figure de Constantin le premier auteur chrétien soit plus une guest star qu’un personnage à part entière de l’histoire qui nous est ici contée…

A Rome et dans tout l’empire romain, le christianisme est désormais toléré et cela ne plaît pas à moult néocons à la con. Plusieurs romains de souche sont brûlés vifs par un mystérieux assassin, et le chrétien Furius Léo comme le païen Marcus Aquilia qui a détruit sa vie pensent qu’ils peuvent tirer les marrons du feu pour faire triompher leur cause. Pour arbitrer leur différent l’honorable adjudicateur Nautius Aquilia, protecteur repentant du premier et fils prodigue du second, est choisi par Constantin pour apaiser les tensions entre les communautés religieuses désormais presque irréconciliables (les païens craignent d’êtres victimes de persécutions comme naguère l’on été les chrétiens, mais cela arrivera plus tard sous le règne de Théodose à la fin du IVe siècle : décidemment pouvoir et religion entretiennent des rapports tout aussi dangereux qu’incestueux, du coup personnellement je suis bien content d’être athée !!!). Au final les uns et les autres sont tous les pions de Ker qui de sa prison d’orichalque prépare sa vengeance : enterrer le souvenir des Olympiens tout en préparant son passage dans le monde chrétien, le tout avec la bénédiction de l’évêque Sylvestre persuadé d’y trouver son compte car Dieu a besoin du Diable…

Personnellement j’ai trouvé la partie policière bien plus réussie que la partie fantastique qui lorgne du côté du giallo… Un peu plus de pages n’aurait pas été de refus pour passer plus sereinement du peplum policier au remake de "La Malédiction" avec un épilogue noir c’est noir il n’y a plus d’espoir…



Chaque tome de cycle antique de cette série aura don été un éternel recommencement : à chaque génération les familles Léo et Aquilia s’opposent avant de se réunir, et quand ce n’est pas les parents qui trahissent leurs enfants c’est les enfants qui trahissent leurs parents… Nous sommes donc bien dans la tragédie antique !



Je suis bien content de retrouver les graphismes soignés de Régis Penet, même si je suis un peu gêné par la froideur qui se dégage de ses planches… Les appendices historiques de Bertrand Lançon sont ici plus courts qu’à l’accoutumée car le personnage de Constantin est moins controversé et moins fascinant que César ou Caligula (encore qu’il y aurait à dire), et on nous précise bien que cette phase du récit a été un crève cœur pour Gilles Chaillet créateur du projet mort avant son heure car il était attaché à Rome que Constantin a voulu quitter à tout prix pour fonder sa propre cité de Constantinople à l’emplacement de la Byzance grecque… Que nous réserve la suite de la série en sachant que l’Histoire de la ville de Rome est loin de s’arrêter à celle l’Antiquité ?
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Le concile des arbres

Une histoire sur des phénomènes et disparitions inexpliqués près d'une institution pour des enfants en pleine période victorienne, mêlant aventures, tentatives de meurtres et maléfices impliquant des arbres démesurés. Les dessins spontanés et énergiques expriment un bon dose d'humour et des personnages caricaturés ne manquent pas. Un bon petit plaisir, ce 'one-shot' !
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Le concile des arbres

Une ambiance à la Sleepy Hollow qu'on nous promettait, m'ouais.

Légèrement surfait pour le coup.



Chouette graphisme, intrigue molle du genou.



Où il est question de sept gamins régulièrement possédés par le vilain passé minuit.

Casimir Dupré et Artémis d'Harcourt, dûment convoqués par le ministère un brin amer, vont devoir travailler de concert sur cette bien étrange affaire alors qu'ils semblent se vouer une hostilité certaine. Hostilité de façade pour mieux masquer une attirance réciproque. Vils petits canaillous à la timidité presque touchante que vous êtes, va.

De brainstorming en claquage de neurones, nos deux futurs tourtereaux allaient logiquement déterrer une antique légende, celle des biiiiiiiip. Censure anti-spoil oblige.



Frustré au sortir de cet album tant le dessin vous pétait à la tronche alors que le scénar' apathique, prévisible et par trop fantasque, même pour un conte, peinait à titiller ma réserve à endorphine.

C'est l'encéphalogramme presque plat que j'ai machinalement déroulé le script.

Je me suis gavé niveau visuel mais puissamment ennuyé sur le fond.



Vraie déception.
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La banque, tome 1 : 1815-1848

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine !

Si Waterloo fut une mémorable et cuisante défaite pour le petit caporal et un douloureux souvenir pour les Français, elle ne le fut pas pour tout le monde. A l'heure où la France boude les commémorations de la bataille de Waterloo, de nombreux pays européens, eux, s'en réjouissent.

La France serait-elle mauvaise perdante ?

Je laisse cette question à votre appréciation pour en venir au sujet qui nous intéresse ici : « La Banque », bande dessinée de Boiserie, Guillaume et Maffre.

Le scénario débute à Londres, à la veille de cette fameuse bataille de Waterloo. Nathan de Rothshild prépare un fameux coup de Bourse qui lui permettra de multiplier sa fortune par vingt. Dans l'ombre, agissent Charlotte et Christian de Saint-Hubert. Aristocrates français, ruinés par la Révolution, ils sont venus se réfugier à Londres. Ils ont une revanche à prendre...



La préface de Jean Dufaux introduit admirablement cette bande dessinée.

«  L'intime et le spectaculaire se côtoient avec beaucoup d'intelligence et une certaine perversité dans La Banque. Ce balancement narratif entre le boudoir et le salon,la banque et le pigeonnier, les ronflements du possesseur et le chant des libertés, donne ses couleurs, ses forces et ses pistes de réflexion à l'ouvrage que vous allez lire. »



En temps ordinaire, j'aurais plutôt tendance à fuir ce genre de « saga financière » mais je me suis laissée tenter par une première page de couverture intrigante. Et bien m'en a pris ! Sur une toile de fond historique fort réaliste, les personnages mis à l'honneur ne nous laissent pas indifférents. Rapaces, manipulateurs, voraces, pernicieux, du richissime porc Milligan à la jeune et belle Charlotte, aristocrate désargentée qui ne recule devant rien, en passant par les Rothshild, rois de la spéculation, aucun n'échappe à la damnation de l'argent.

Une intéressante réflexion en effet sur les dessous peu glorieux du monde de la Bourse et les affres causés par le pouvoir et l'argent.

Une belle réussite pour ce premier tome !
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La trilogie berlinoise, tome 1 : L'été de cri..

J'adore les romans de Philip Kerr, donc j'ai évidemment sauté sur cette BD dès que je l'ai vue dans ma librairie préférée!

Je ne voyais pourtant pas trop comment la trilogie berlinoise pouvait être adaptée dans une BD, même très longue, mais je dois bien avouer que le challenge est réussi, et que l'adaptation est très bonne.

Il y a beaucoup de texte et on retrouve bien l'humour et le cynisme de Bernie Gunther.

Les dessins relèvent de l'école de la ligne claire (on se croirait parfois dans Blake et Mortimer) et sont parfaitement dans l'esprit des romans, ils contribuent grandement à mon sens à recréer l'atmosphère de l'Allemagne d'avant guerre.

Il y a juste peut-être quelques raccourcis dans l'intrigue qui pourraient perdre ceux qui n'auraient pas lu les livres (et encore, n'étant pas dans ce cas, il m'est difficile de juger).

Mais dans l'ensemble, c'est une belle réussite, et également un bel objet avec sa reliure toilée rouge!
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Saint-Barthélemy - Intégrale

Magistrale ! Cette BD est tout simplement magistrale. Tant par le scénario que par le graphisme.

À l'heure où Catholiques et Huguenots se font la guerre, à l'heure d'une possible réconciliation avec le mariage d'Henri et de Margot, à la veille du plus terrible des massacres...

Élie de Sauveterre, fidèle du roi de Navarre, accompagne celui-ci à Paris où sont prévues les noces. Dans l'ombre, les Guise et le Duc d'Anjou complotent...Convient- il de se méfier également de Scipio, conseiller de la reine mère Catherine ?



Le décor historique est bluffant, les personnages qu'ils soient fictifs ou réels plus vrais que nature, les évènements tragiques authentiques et l'histoire de famille d'Elie Sauveterre passionnante !
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Mafias & co, tome 1 : Ils se sont évadés

BD inégale en termes d'intérêt.

Chaque évasion est plus ou moins bien détaillée, plus ou moins bien dessinée puisque les "metteurs en images" changent.

Cette revue des évasions célèbres par exemple grâce à une attaque en règle de prison, ou d'un faux document administratif, bien sûr aussi en hélicoptère, est assez sympathique dans le fond car les fuyards y sont à leur avantage (je suppose que c'est un parti pris volontaire) dans la description qu'en fait le scénariste, le grand reporter Frédéric Ploquin qui semble bien connaître le sujet.

A réserver aux amateurs de faits d'actualité liés au banditisme.
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Cigarettes : Le dossier sans filtre

« Cigarettes, le dossier sans filtre » est un roman graphique minutieusement documenté qui nous explique de façon cynique et distrayante comment l’industrie de tabac manipule l’opinion publique depuis son apparition pour nous faire consommer toujours plus de leur produit et ainsi augmenter exponentiellement leurs bénéfices.



En effet, comment expliquer qu’une pandémie mondiale de tabagisme se soit abattue sur la planète toute entière en à peine plus d’un siècle ? Comment comprendre que les proportions de populations fumeuses soient encore aujourd’hui toujours aussi importantes alors que nous savons pertinemment que cette addiction est terriblement meurtrière ? Comment expliquer cette image de liberté et d’indépendance lié à un produit qui vous enchaine à lui bien plus surement que certaines drogues dures ?



C’est à toutes ces questions, et bien bien d’autres encore, que vient répondre « Cigarettes, le dossier sans filtre ». La lecture des 136 pages de cette bande dessinée est assez longue, mais on ne s’ennuie jamais. Bien entendu, on apprend beaucoup de choses qui nous étaient jusqu’alors inconnues. On découvre même des choses qui paraitraient presque grotesques si les auteurs n’avaient pas de solides sources à nous soumettre pour étayer leurs propos.



Mais on s’amuse aussi. On souri beaucoup à la lecture des pages de cet ouvrage, mais il s’agit surtout d’un rire jaune. Il est affolant de voir tout le génie des lobbyistes de la cigarette et la facilité avec laquelle l’humanité s’est fait (mais s’est parfois aussi volontairement) laissé manipulé.



Qu’on soit fumeur, non-fumeur, ex-fumeur ou même peut-être futur fumeur, il est bon de découvrir ce genre de roman graphique qui, sous couvert de divertissement, nous donne toutes les informations dont nous avons besoin pour faire un choix éclairé et réellement libre.



J’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture de « Cigarettes, le dossier sans filtre » qui est une oeuvre instructive, intéressante, drôle et pas du tout moralisatrice comme c’est malheureusement souvent le cas sur des sujets de ce genre. Je recommande vraiment cette lecture à tous ceux qui voudraient obtenir une meilleure connaissance d’un sujet qui nous touche tous de très près. Plutôt que de se fier aux « on dit » ou à toutes ces informations habilement manipulées par une industrie tentaculaire, richissime et terriblement puissante, pourquoi ne pas aller chercher ses informations auprès d’une source beaucoup moins partie prenante puisqu’elle ne possède pas d’intérêt financier à dispenser tel ou tel message ?
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Roma, tome 2 : Vaincre ou mourir

Ce deuxième tome de la légende de Rome s’offre une réécriture de la campagne du carthaginois Hannibal en Italie, lors de la deuxième guerre punique.

La malédiction du Palladium mène toujours le bal, et les familles Aquilia et Léo qui lui sont attachées par des chaînes incassables n’en finissent pas de souffrir, siècle après siècle.

Mais aujourd’hui, Furius Léo décide que ça suffit. Il va profiter de la « visite de courtoisie » d’Hannibal en Italie pour débarrasser Rome de sa statue démoniaque. Cependant son plan implique qu’Hannibal gagne toutes les batailles, hormis la toute dernière, et que de nombreux romains y laissent la vie. Pour tout citoyen qui découvre le plan, c’est plutôt le mot « traître » qui lui vient à la bouche.



L’histoire a des qualités. On se laisse porter par le récit qui prétend que les héros, comme Hannibal ou les consuls qui l’affrontaient, n’étaient que des manipulés. Le plan de Furius épouse correctement la succession des revers romains.

Réduire Hannibal à un simple général guidé par plus malin que lui a cependant du mal à passer. J’aurais également apprécié que la nature républicaine de Carthage ressorte mieux, ne serait-ce que par une phrase qui trahirait qu’Hannibal devait rendre des comptes et n’était pas un dictateur absolu. Il en va de même pour la composition essentiellement mercenaire de son armée.

Il faudra aussi qu’on m’explique pourquoi Furius a laissé son fils et le fils Aquilia dans l’ignorance de la malédiction jusqu’à ce jour. L’auraient-ils su que peut-être les évènements auraient tourné en sa faveur.



Le dossier historique qui termine l’album est vraiment bienvenu pour définir ce qui est de l’Histoire, et comment cette BD propose des explications pour ce qui reste encore des zones d’ombre.



Une BD agréable donc, sans être incontournable.

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Roma, tome 2 : Vaincre ou mourir

A l’heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n’avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s’était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l’œuvre de Denys d’Halicarnasse, réaliser l’histoire totale de la ville éternelle d’Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l’Histoire, de l’Antiquité et de Rome en particulier nous a malheureusement quittés trop tôt pour l’accomplir… Et c’est les éditions Glénat, décidément portées sur l’Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l’expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l’entreprise…





Ce tome 2 de la saga "Roma" est consacré aux guerres puniques, mais c’est à travers les yeux du grand Pontife Furius Leo que nous suivons le second conflit entre Rome et Carthage des provocations romaines au fameux « Annibal ad portas ». Il est considéré comme un héros et comme un patriote, mais du début à la fin il œuvre à la victoire du camp ennemi en participant à tous les événements de la légende du génial stratège Carthaginois… Et c’est en œuvrant comme un scélérat qu’il est plus héroïque et plus patriote que ne l’a jamais été un Romain, car il est prêt à tout sacrifier, à commencer par son honneur, pour mettre fin au drame que vit son peuple en transmettant de Rome à Carthage la malédiction du Palladium et de la Déesse Nyx ! Mais c’est en refusant de sacrifier les siens qu’il scelle sa perte, car c’est ses enfants Aulus et Héléna ainsi que Marcus celui de son meilleur ami, qu’il avait juré de venger coûte que coûte, qui font le faire échouer si près du but qu’il s’était fixé…



Une belle histoire, une fois encore on sent que les auteurs maîtrisent la culture antique tant le pathos est bien dosé. Quiconque a déjà lu quelques tragédies antiques se remémora de bons souvenirs ! Sauf que c’est raconté un peu trop à l’ancienne… Difficile de savoir qui a fait quoi, mais entre la froideur d’Eric Adam (qui pour le coup peut bien coller au sujet), l’académisme de bon aloi mais parfois un peu désuet de Didier Convard et Pierre Boisserie qui lui aussi fait dans l’oldschool ça sent un peu trop la bande dessinée d’antan, et ce peut souffrir de la concurrence avec des manières plus modernes de raconter une histoire.



Le dessinateur italien Luca Erbetta, qui prouve avec tant d’autres la vitalité de bande dessinée transalpine, nous offre des visuels très satisfaisants mais dans mon opinion trop légers par rapport à la gravité du sujet… (D’ailleurs je n’ai pas compris pourquoi les artworks présentés en bonus étaient pour moi bien plus réussis que le résultat final). On est loin du perfectionniste de l’extrême Gilles Chaillet et de ses travaux de moine cistercien, alors même que son ombre tutélaire plane sur chaque planche. Il nous aurait régalés de dessins fourmillant de détails sur l’architecture, l’armement et l’habillement du IIIe siècle avant J.C., ce qui n’est pas le cas ici alors même qu’ils nous auraient fait oublier le classicisme de la narration…

Mais il y a cette superbe scène de la Bataille de Cannes où Aulus Leo, perdu dans les brumes terrestres, entend ses camarades mourir par milliers et où le fantôme de Marcus Aquilia, perdu dans les brumes infernales, les voit arriver par milliers… Ce passage appartiendrait presque à l’imaginaire de Mario Bava, le génial réalisateur italien qui a su marier peplum et fantastique avant l’initier le genre giallo ! Gilles Chaillet l’admirait vraiment, et cela ce sent…





Quelles seront les autres figures centrales du cycle antique de la série ? César, Caligula et Constantin…



(il n’y pas de demi-point sur babelio, c’est parfois vraiment chiant : ne soyez pas surpris de voir le titre passer de 3 étoiles à 4 étoiles ou inversement)
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La banque, tome 2 : 1815-1857

Un deuxième tome au scénario moins surprenant que le premier.



On retrouve Charlotte de Saint Hubert, installée en France, toujours en quête de richesses et de pouvoir. Cela tombe bien, Charles X, nouveau souverain en place, annonce qu'il souhaite indemniser les émigrés spoliés de leurs biens lors de la Révolution. Charlotte compte bien sur cette loi pour récupérer biens et statut. Mais, surprise ! Son frère, après quelques années de bagne, est de retour en France et s'est empressé de réclamer pour son compte cette indemnisation.

La guerre est bel et bien déclarée entre Charlotte et son frère, qui chacun de son côté, marié avec enfants, n'aspire qu'à se venger de l'autre, tout en cherchant le profit à tout prix.



Si le graphisme réaliste aux douces couleurs limpides est toujours fort agréable, l'histoire racontée m'a beaucoup moins emballée. Un peu lassée par la conduite vile des Saint Hubert, peu encline aux histoires de placement et d'investissement, je me suis un peu ennuyée.

Le troisième tome sera celui de la deuxième génération. Peut-être qu'une nouvelle jeunesse redonnera un peu de dynamisme à l'ensemble.
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La trilogie berlinoise, tome 1 : L'été de cri..

Les amateurs de Philip Kerr et de Bernie, dont je suis, ne vont pas manquer de se replonger dans les aventures de leur héros préféré.

Nous retrouvons donc l'Allemagne en 1936, la montée du nazisme et le début des jeux olympiques.

Bernie doit enquêter sur la mort du gendre (nazi) et de la fille d'un riche industriel.

Que cache cette disparition et à qui profite-t-elle ?



Nous découvrons avec cette intrigue le personnage de Bernie, privé sarcastique, dragueur, antinazi et cynique.

Le choix du style de dessin, la ligne claire, donne un côté rétro à la narration avec l'alternance des bruns et beiges avec de rares taches de couleurs, et cela colle bien avec l'époque.

En revanche j'ai regretté le dessin des visages qui sont à peine esquissés, se ressemblent tous, avec un Gunther qui ressemble davantage à un Tintin de 40 ans qu'au Bogart que j'imaginais plutôt !

De même, l'arrière-plan est trop peu traité à mon goût.

Donc bien que j'ai lu sans déplaisir cette BD, j'ai trouvé que le traitement hyper classique du dessin n'apportait pas de réel plus au roman, mais il peut permettre à un nouveau public de découvrir Philip Kerr...

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Le concile des arbres

Le concile des arbres, constitue un très agréable moment de lecture.

Le scénario tient la route, les dessins sont réussis, de même que le découpage des planches.

Le duo d'enquêteurs du paranormal, Casimir Dupré et Artémis d'Harcourt, est chargé par le ministère public des affaires privées (!) de faire la lumière sur d'étranges événements qui troublent la quiétude d'un hôpital pour enfants, où des petits patients semblent possédés par d'antiques esprits.

le dynamique tandem parviendra t'il à résoudre l'affaire, et à sauver les enfants ?

Comme il s'agit, pour une fois, d'un récit complet, il ne faudra pas attendre des années pour connaitre le dénouement de cette affaire..!

Je vous recommande cet album, si vous aimez, La bd Aspic (pour le contexte "d'époque"), Chapeau melon & bottes de cuir (les rapports entre les deux héros évoquent un peu ceux de Steed et d'Emma Peel), et les feuilletons fantastiques rétros...
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La trilogie berlinoise, tome 1 : L'été de cri..

Généralement j’aime bien les adaptations en BD de romans que je n’ai pas lu. Un bon moyen d’avoir une idée du contenu sans y passer des heures…

Le problème avec la Trilogie berlinoise, c’est que les auteurs s’attaquent à Philip Kerr et à son personnage fétiche Bernie Günther. Autant dire à une référence absolue en matière de policier historique… et à un personnage « intouchable » dans mon Panthéon personnel.



Premier abord : le dessin. Simple voire simplet pour ce qui est des personnages. Bernie y perd toute expression, alors qu’il est un être complexe, porté sur les bons mots (il y a en repris dans la BD) et l’acidité du discours. Mais il est aussi parfois ambigu, et fatalement contaminé par les caciques nazis qu’il va fréquenter quasiment toute sa vie. Quant à la ville où se déroule l’intrigue, le Berlin de 1936, nettoyé des excès du nazisme pour mieux valoriser le régime au moment des Jeux Olympiques, il perd beaucoup à cette présentation très approximative. L’exemple type en est une vue du pont de l’Oberbaumbrücke que l’on a connu plus stylisé dans d’autres BD. Bon, je n’insisterais pas plus : la forme graphique est bien loin de la noirceur des romans de Kerr, et s’avère aussi bien moins réaliste. J’aurai presque attendu un style à la Blake et Mortimer.

L’histoire colle a peu prés à L’été de cristal, quoique je mette au défi quelqu’un finissant cette BD, sans en connaître par avance le contenu, de résumer l’intrigue. Ce qui semble fluide dans le roman, devient hâtif et confus dans la BD.



Voilà l’exemple d’une BD qui ne correspond pas à l’idée d’adaptation fidèle. On peut accepter qu’un récit soit simplifié, ou modifié, tant que l’essentiel est respecté. Mais là les auteurs essayent de suivre l’histoire sans en respecter les codes.

Cette version est à mon sens ratée dans l’esprit et dans la forme.
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Le banquier du Reich, tome 1

1951. Tel-Aviv



L’avion de transport de passagers fait escale pour se ravitailler. Parmi les passagers, un couple n’a pas l’air franchement heureux d’apprendre cette nouvelle. Hjalmar Schacht, ancien banquier du Reich descend dans l’aérogare pour prendre un café. Il est aussitôt reconnu. Lorsqu’il remonte dans l’avion, il est surpris de voir un individu venir se présenter à lui en tant qu’agent du Mossad. Il a quelques petites questions à lui poser…



Critique :



Cette BD permet de découvrir un personnage qui a joué un grand rôle dans l’entre-deux-guerres. Un banquier ! Pas n’importe quel banquier ! L’homme qui a permis de juguler l’hyperinflation qui rongeait l’Allemagne. L’individu a une très haute opinion de lui-même. Il faut dire qu’il a rencontré de très beaux succès en sa qualité de banquier du Reich. Lorsque les nazis arrivent au pouvoir, il se joint à eux et s’imagine pouvoir les manipuler en tenant les cordons de la bourse…

Voilà un scénario de Pierre Boisserie et de Philippe Guillaume en or qui arrive à accrocher le lecteur alors que celui-ci sait comment tout cela va se terminer. On m’aurait dit qu’une histoire de banquier serait aussi passionnante, je n’en aurais pas cru un mot ! La couverture, très sobre, attire le regard avec une puissance peu commune. Je n’ai pas manqué de penser à certaines affiches du IIIe Reich. Cyrille Ternon a accompli un travail phénoménal avec un graphisme très ligne claire. La mise en couleur de Céline Labriet, dans des tonalités essentiellement sépias, donne une impression de vieil album photo accroissant ainsi le côté authentique du récit.

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La banque, tome 3 : Les comptes d'Haussmann..

Plongée au cœur du Paris d'Haussmann.

On détruit pour mieux reconstruire. Et peu importe si des pauvres gens se retrouvent à la rue du jour au lendemain. La pitié n'existe toujours pas au sein de cette saga où se côtoient entrepreneurs, banquiers, politiciens... L'argent continue de régner en maître, la spéculation immobilière s'enfièvre et au milieu de tout cela, la famille de Saint-Hubert, comme à son habitude, compte bien tirer partie de la situation.

D'un côté Christian, de l'autre Charlotte ...ces deux-là continuent à se vouer une haine terrible entraînant autant qu'ils peuvent leurs enfants dans la danse. Mais certains se montreront rétifs ; ce qui bien sûr ne manquera pas d'ajouter un peu de piment au scénario.





Je suis toujours avec intérêt cette saga familiale, même si la toile de fond - les questions financières et transactions douteuses - ne me passionne pas vraiment. Contrairement aux deux précédents opus, celui-ci révèle (enfin!) des personnages qui attirent un peu plus la sympathie du lecteur, notamment Eugène, le fils de Christian de Saint-Hubert, devenu prêtre et qui ose faire un sermon devant son père sur la perversion de l'appât du gain.





Le graphisme est toujours aussi agréable mais j'aurais aimé encore plus de plans paysages pour profiter du décor et des monuments parisiens.





A suivre !

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Les années rouge et noir, tome 2 : Alain

Scénario : Pierre Boisserie & Didier Convard

Dessin : Stéphanie Douay

Couleur : Marie Galopin



Le premier tome concernait Agnès Laborde, résistante, mais pas que...

Le deuxième tome concerne la période 1946-1951 et se consacre à Alain Véron, OS chez Renault-Billancourt la semaine et taxi-boy le week-end pour arrondir ses fins de mois. Celui-ci cherche à comprendre pourquoi son frère, Jean, a été exécuté le 20 août 1944.

Il est difficile de reconnaître les personnages, comme dans le premier tome. Mais l'Histoire, machiavélique, est très intéressante.

Direction tome 3.
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La trilogie berlinoise, tome 1 : L'été de cri..

Berlin, 1936. Bernie Gunther a quitté la police pour s'installer à son compte comme détective privé.



Spécialisé dans la recherche de personnes disparues, il s'en sort plutôt bien, les juifs ayant tendance à beaucoup disparaître dans l'Allemagne nazie et Bernie ne refuse jamais un client payant, juif ou autre.

Louvoyant entre voyous, SS et Gestapo, Bernie se lance à la recherche des tueurs.



L’Été de cristal, premier volet de La Trilogie berlinoise, dresse un tableau réaliste et terrifiant du quotidien des Allemands sous le IIIe Reich au quotidien de l'ère nazie.



Pierre Boisserie et François Warzala se lancent dans un défi de taille : pet jusqu'à présent toujours inédit : adapter en BD le chef-d’œuvre de Philip Kerr dans une trilogie dont le premier volet vient de sortir, édité aux Arènes BD .



Philip Kerr avait créée en 14 volumes un héros hyper attachant digne des grands classiques du polar. Des Jeux Olympiques de Berlin en 1936, à l'après-guerre en Autriche en passant par l'annexion des Sudètes en 1938, le lecteur était embarqué dans trois enquêtes passionnantes.



L' adaptation de Pierre Boisserie et François Warzala dans ce tome 1 « L’été de cristal » s’avère très payante avec une intrigue précise charriant son lot de rebondissements et de faux-semblants, le tout porté par des dessins, très ligne claire de François Warzala qui rentre parfaitement dans le cadre de cette adaptation littéraire de haute tenue! Si vous n'avezjamais lu les romans que Kerr a consacré à son héros, cette BD en est la parfaite porte d'entrée.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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