Abbadon se tourna vers son confrère et l’observa un instant avant de déclarer :
« L’orgueil est le plus grand des obstacles guettant ceux qui parcourent le chemin de la connaissance. J’ai constaté que plus les ciodras montent dans la hiérarchie, plus ils sont secs et cassants, comme du bois mort. Je ne fais pas exception à la règle. L’accession au niveau deux a fait de moi un être prétentieux et stupide. Je suis désolé si je t’ai blessé. Lire ces fables me redonnera sans doute la fraîcheur et l’humilité de mes premières années. Tu as raison : les simples d’esprit n’existent pas, il y a seulement ceux qui se croient supérieurs aux autres et qui diffusent le poison du mépris et de la division.
— Ça ne nous a pas empêchés de devenir amis en tout cas. »