Au cœur du vide interstellaire, là où les pieds reposaient sur un misérable plancher métallique, là où on ne pouvait lever les yeux sur aucun nuage, aucun soleil, aucune clarté, là où les grondements sourds des moteurs étaient les seuls chants d'oiseaux, là où l'air puait le carburant et le liquide de refroidissement, là où on se cognait sans arrêt aux cloisons, aux portes, aux canalisations, aux hommes, les moindres états d'âme prenaient des proportions effrayantes, les doutes devenaient des failles insondables, les souvenirs s'effilochaient comme des bancs de brume écharpés par le vent.