AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pierre Bourgeade (33)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La rondelle

Frank Brazier, agent secret est devenu détective privé. Son patron a fermé boutique, il a pris sa retraite avec ses chèvres.

Un ancien général à la tête de l'agence spécialisée dans les affaires de cœur confie à Frankie sa première filature : suivre à la demande d'un vieil aristocrate, sa jeune compagne qui a belle l'allure.

Frankie bondit sur sa Honda rouge , un coup de Kick et c'est parti à 100 à l'heure dans les rue de Paname sur les traces de l'ancien mannequin qui danse... à la Coupole avec un beau Libanais.

Mais juste le temps d'un flag', un baiser sur la bouche et le libanais tombe sur le sol comme une mouche.

Comme dirait Hervé Proudon, Vinyle rondelle ne fait pas le printemps !

Autant dire qu' on ne s'enquiquine pas dans le roman d'espionnage de Pierre Bourgeade. Il ne lésine pas dans les scènes d'actions et d'hémoglobines et ne torture pas que ses méninges...

Son Pitbull m'avait déja bien mordu. Là, c'est moi qui aie dévoré ce pilon de bibliothèque trouvé par hasard dans une boite à livre.
Commenter  J’apprécie          490
Les âmes juives

un petit livre qui se lit assez vite, c'est presque trop court. Une histoire sur trois générations, les vivants, les morts, le pardon ou la vengeance. L'importance des racines et surtout où vont mener toutes ces interrogations? Très bien écrit, une belle réussite en si peu de pages.
Commenter  J’apprécie          491
La rondelle

Ça déboulonne sec dans ce roman d'espionnage signé Pierre Bourgeade, où Brazier, un agent secret dont l'Agence a été dissoute, se retrouve à filocher les femmes infidèles pour une agence de détectives privés.

Les histoires d'amour finissent mal en général, et celle de Warluis, aristo septuagénaire marié à une jeune mannequin, va tourner au vinaigre. Un supposé amant libanais, un coup de Trafalgar dans cette vénérable institution qu'est la Coupole, des Pakistanais, Paris à feu et à sang… et si l'explication se trouvait dans une mystérieuse et convoitée rondelle?

Si ce polar se lit vite -il est bourré d'action- il a vieilli. 1986, c'était au siècle dernier, les scènes de torture et de tentative de viol presque consenti (!) ont du plomb dans l'aile. Mais il y a de bons mots, et du rythme.

Commenter  J’apprécie          484
Pitbull

Frank Keller, 27 ans, physique de rêve, cœur à prendre,

flaire un bon coup dans Libé.

Il répond à une annonce

un contrat à remplir suivant conditions...

Une star à kidnapper moyennant rançon

Le commanditaire est un ex jaloux.

Rien de plus facile pour Frank qui aime les défis et les belles filles

sauf qu'un Pitbull qui ne dort que d'un œil ronge son os dans le coin

et veille au grain...de beauté.

Le roman noir de Pierre Bourgeade ne fait pas dans la fine bouche

mais se dévore de bout en bout.

On suit à la trace le héros aux prises avec Mam', d'autres zigues

et avec un Pitbull qui n'est pas prêt de lâcher sa prise.

Avec Pitbull, sûr que vous allez être mordus !
Commenter  J’apprécie          340
Les âmes juives

Une enfant juive, Rachel, ayant échappé à la rafle du Vel' d'hiv', devient femme, épouse et mère. Rachel et son fils Adam s'interrogent sur leur origine : qu'est-ce, être juif ? et d'autre part, le pardon est-il possible ?

Un ouvrage concis d'une centaine de pages, doté d'une écriture sobre et efficace, nous transporte au plus profond de l'âme humaine et de ses tourments.

A découvrir.
Commenter  J’apprécie          210
Le Camp

Même si dans le roman de Dino Buzzati l'ennemi n'est jamais nommé, "Le Camp" de Pierre Bourgeade a des airs de "Désert des Tartares".

"Le Camp" est un endroit mystérieux, dont on prononce le nom qu'en baissant la voix. Il se cache au fond de la forêt à l'abri des regards, les villageois y partant travailler chaque matin, comme le faisaient déjà leurs ancêtres, mais nul n'évoque ce qu'il s'y passe.

W, un jeune villageois ne suivra pas cette voie. Il veut entreprendre la libération des prisonniers qui sont à n'en pas douter dans ce camp.

Sinon à quoi pourrait-il servir ?

Obtenir l'aide de la police du district va être difficile. Il faudra la convaincre en lui apportant des éléments matériels : un os, un doigt de femme, une mâchoire négroïde, des lambeaux de peau. Mais où trouver toutes ces preuves sinon en créant un second camp à l'identique ? W deviendra bourreau à son tour avec l'excuse d'entreprendre une bonne action.

Pierre Bourgeade nous entraine dans un monde Kafkaïen - W le nom du villageois n'est pas un hasard - qui nous renvoie en écho l'histoire contemporaine jalonnée de camps de la mort édifiés au nom de grandes valeurs comme la liberté, le bonheur, la démocratie, Dieu.

Souvenons-nous de ces mots au fronton de l'entrée du camp d'Auschwitz : Arbeit macht frei

Ce superbe roman fut publié en 1979 et reste, hélas, toujours d'actualité.
Commenter  J’apprécie          190
Marie Morel : Peintures - Exposition 09/200..

Fouilles d'hier, trouvailles du jour, errance des corps, sombres embrasements

de la nuit.

Marie, dans sa franchise, est pudique, insolente, fière, magnifique.

Marie aime le partage et le dit - forte de ses voeux, fière de ses aveux.

Une rare leçon de vie !



Daniel Marchesseau
Commenter  J’apprécie          120
Warum

J'ai découvert ce titre au Masque et la Plume, l'émission radio de France inter, un chroniqueur disant tout le bien qu'il pensait de cette réédition faisant suite à celle de 1999. Comme j'aime beaucoup plusieurs livres de Pierre Bourgeade, j'ai eu envie de lire ce « Warum » au titre intriguant. Façon de rendre hommage à un écrivain singulier, amoureux de la liberté et des mots, en passe de tomber dans un certain oubli...



Warum est un remontage, comme il est dit dans la préface rédigée par les éditeurs, de « La nature du roman » paru en 1993. le montage définitif a eu lieu avec les éditeurs, deux stagiaires « intimidés » et l'auteur ! « Nous l'avons relu, en jouant à intercaler ici où là les séquences inédites, comme il nous avait conseillé ». Ceci explique peut-être le côté « nouvelles assemblées » et non récit avec une cohérence du début à la fin. C'est aussi le style de l'auteur d'explorer, à travers l'écriture, l'art de la digression sous toute ses formes, comme une expression totalement libre, une exploration de l'époque à travers les relations entre soi, les autres et le collectif, comme une ligne de résistance aux barbaries de toutes sortes.



Difficile de résumer ce livre singulier... Répondant à l'invitation d'une femme qu'il a connue bien des années auparavant, Pierre part en voiture vers l'Allemagne et la Suède. C'est à lire l'été, en laissant son esprit parcourir les pays, les rencontres, les retrouvailles et disparitions... Comme dans la vie certains personnages sont marquants, d'autres moins. L'écriture précise et parfaite se contente de décrire, de raconter sans jugement, ni morale, ce qui a pu choquer certains lecteurs.



Cette Warum du titre est le surnom d'une étudiante allemande qui prépare une thèse sur le roman :



« Elle s'appelait Karin Wartz, mais je l'appelais Warum car, à la manière des enfants dont elle avait les yeux interrogateurs et le front têtu, elle ne cessait de répéter « Warum ? » sitôt qu'on parlait de littérature. Warum ?... Pourquoi ?... Pourquoi le roman change-t-il ? Et en quoi change-t-il ? Et pourquoi ne sait-on jamais en quoi il va changer ?... Ni pour quelles raisons... ni dans quel sens... Excellentes questions, qui rongent le sommeil de l'écrivain, de leurs dents petites et brillantes. »



Puis l'auteur fantasque nous promène – peut-être dans ses souvenirs – de Paris à Buenos Aires, à New York, Nairobi, Rome, de Harriet la femme de l'Afrique à Paolo le pizzaïolo, de Lucienne la libertine à Eva, de Rima à Héloïse et au père Olivier Deschamps : tous ces personnages vont circuler dans ce roman composite, le romancier jouant avec son lecteur à travers ces récits épars, explorant les ressorts des vies dont il nous raconte des moments.



« Si on écrit sur soi-dans-sa-solitude, on est dans ses fantasmes. Si on écrit sur soi-parmi-les-autres, on est dans l'Histoire, fantasme collectif. Les années passant, j'ai l'impression que le soi, les fantasmes et l'Histoire n'ont fait qu'un. »



Il va droit au but tout en ayant sa musique très personnelle des mots :



« Pas une ombre de vie sur les collines chauves et brûlantes, plantées en leur sommet de trois cyprès. Ils longèrent des lacs envasés d'une boue par endroit séchée et fendue, où les joncs poussaient en désordre, et que survolaient les corbeaux. »



Pierre Bourgeade a raté le Goncourt à une voix près en 1983 pour son livre « Les serpents », sur la guerre d'Algérie. Je ne savais pas qu'il avait passé la fin de sa vie à Loches, près de Tours... Il y est mort en 2009 à 82 ans. Il fut l'auteur prolifique d'une quarantaine de pièces de théâtre, de nombreux romans et polars, de textes érotiques... Engagé à gauche, il a écrit pour « L'Humanité », « Combat », « le Monde » ou « le Nouvel observateur ». Ami de Man Ray, il fut également photographe. Né en 1927 dans un petit village situé dans les Pyrénées-Atlantiques, il affirmait avoir été « poussé à la littérature par les coups de canons qu'il entendit, enfant, dans les années 1936, de l'autre côté de la montagne ».



C'est un livre atypique, rappelant combien Pierre Bourgeade a pu être un écrivain talentueux, dans la lignée de créateurs tels qu'André Breton ou Pier Paolo Pasolini. Il est intéressant de l'avoir republié même si ces écrits, relativement sulfureux, ne doivent pas masquer une oeuvre multiple et les livres plus importants à mon sens que sont « Les serpents » ou bien « La fin du monde ».



J'ai été surpris de ne trouver aucune trace de mémoire de cet auteur dans une ville comme Loches, riche en patrimoine et lieu de passage de nombreux touristes, où il a terminé une vie exceptionnellement riche en créations. Il semble inconnu des services du patrimoine de la ville. Il est vrai qu'il n'est pas facile à caser à côté d'Alfred de Vigny, l'enfant sage du pays, dont la statue réalisée par François Sicard s'élève majestueuse en plein centre-ville !

Il y a peu de documents sur internet, s'en est étonnant !

Un fonds Pierre Bourgeade existe et est conservé – c'est cocasse au vu de la réputation iconoclaste de l'écrivain – dans l'ancienne abbaye Notre-Dame d'Ardenne, à Saint-Germain la Blanche-Herbe (c'est beau ce nom de village) dans le Calvados. Dans ce patrimoine historique prestigieux, mais en ruine depuis les bombardements de 1944, a été transférée en 2004 l'intégralité des archives de L'Institut Mémoires de l'Edition Contemporaine (IMEC). Il y a là une bibliothèque de 80 000 ouvrages, des salles d'archivage en sous-sol représentant plus de 15 km de linéaire, tandis que la grande nef reconstituée abrite la salle de consultation ouverte aux chercheurs. Voici un lieu exceptionnel, pont entre le patrimoine religieux et laïc, où je veux bien aller en pèlerinage, pour ce grand écrivain, pour ce qu'il dit de son époque, de notre époque.

Avez-vous lu cet auteur ou vu ses pièces de théâtre?



Notes avis Bibliofeel juillet 2020, Pierre Bourgeade, Warum



Il est intéressant de visiter le site de la commune de Saint-Germain la Blanche-Herbe.

https://www.mairie-stgermainblancheherbe.fr/abbaye-d-ardenne/l-abbaye-aujourd-hui

On y lit notamment :

« Marguerite Duras, Adonis, Jacques Derrida, Éric Rohmer, Alain Robbe-Grillet, Edgar Morin, ou encore Patrice Chéreau ont choisi, parmi d'autres, de confier leurs archives à l'Institut de leur vivant. Cette démarche est partagée par de nombreux ayants droit et détenteurs d'archives, attentifs à la notion d'intérêt général et soucieux de transmission. C'est grâce à leur confiance que l'IMEC a pu réunir, entre autres, les archives de Louis Althusser, Jacques Audiberti, Gisèle Freund, Jean Genet, Emmanuel Levinas, Irène Némirovksy, Jean Paulhan, Alain Resnais, Erik Satie, Pierre Schaeffer, Philippe Soupault, Antoine Vitez... Au coeur des collections de l'IMEC, l'ensemble, unique au monde, des fonds historiques des maisons d'édition françaises (Hachette, Seuil, Albin Michel, Christian Bourgois, Denoël...) vient confirmer la mission patrimoniale de l'Institut. »


Lien : https://clesbibliofeel.blog
Commenter  J’apprécie          111
Venezia





En ce qui me concerne, ce court roman de Pierre Bourgeade (1927 - 2009) a été lu en diagonale.



D'après ce que j'ai compris, Pierre Bourgeade possède une réputation sulfureuse sur l'ensemble de son œuvre. En effet, l'érotisme ressort régulièrement dans ses écrits. Venezia, le présent roman, ne fait pas exception à la règle, si l'on apprécie ce genre littéraire.



Par contre, le dénouement final est vraiment glauque, malsain. Un certain malaise s'en dégage, une fois lu. Du moins, est ce mon sentiment.



Pour moi, une lecture sans plus, sans grand intérêt, qui n'apporte rien.

Commenter  J’apprécie          60
Les âmes juives

Le jour de la rafle du Vel d’Hiv Rachel a trois ans, elle est hospitalisée dans un dispensaire parisien lorsque ses parents sont embarqués. Elle est recueillie par des soeurs catholiques qui la cachent dans leur couvent de Nangis et changent son prénom en « Marie ».



Ses parents ne reviendront pas et à la libération elle retrouve des cousins alsaciens réfugiés en zone libre qui vont se charger de son éducation. En 1958, son bac en poche, elle remonte vers Paris et vit chez Abraham et Hanna une autre branche de sa famille, des religieux très pratiquants. A force de questionner Abraham elle va enfin découvrir qui sont ses parents, ce qui leur est arrivé et ses origines.



Dés lors, Rachel est hantée par ce passé si lourd à porter. Doit-elle oublier ? Doit elle continuer et transmettre sa judéité, doit-elle pardonner comme lui ont appris les soeurs du couvent. Rachel est perdue et ne sait plus qui elle est réellement.



Elle va se marier et avoir un fils. Que va t’elle lui transmettre, ressentira t’il lui aussi le poids de ce passé, comment peut-on avancer si on ne sait pas qui l’on est réellement.



Adam, comme Rachel auparavant, a ce ressenti, cette sensation du passé qui est là, son âme juive.



Pierre Bourgeade nous décrit une belle histoire en trois partie, On découvre d’abord Rachel adolescente, puis Rachel adulte qui se marie et la dernière partie du roman concerne Adam son fils.



Il y a de l’amour, de la souffrance aussi, tout se mélange et c’est un dilemme de taille pour ces descendants de parents assassinés dans les camps. Il faut avancer et continuer de vivre mais faire comme si rien ne s’était passé semble impossible, certains arrivent à pardonner, d’autres vivent avec l’esprit de vengeance et sont tourmentés, c’est ce que l’auteur tente de nous faire toucher du doigt, c’est parfois beau, et ça fait mal parfois.



Le livre se lit très rapidement puisqu’il ne possède qu’une centaine de pages, l’écriture est concise, l’auteur ne s’embarrasse pas de mots superflus, il va droit au but pour mieux nous faire saisir la gravité du présent mais aussi du passé.



Ce livre a été finaliste du prix Renaudot en 1998.
Lien : https://jaimelivresblog.word..
Commenter  J’apprécie          50
L'empire des livres

Je trouve que Bourgeade a souligné un element très réelle, ce qui la complexité de la sexualité de la femme, et la sexualité en général. Pendant le roman, on suit Mlle d'Urruty et on symphatise avec et après ce sentiment s'en va avec certaines, disons, folies qu'elle fait. Le sentiment où on fait des choses que nos corps choisissent et nos cerveaux reste comme observateurs et non participants (expliqué par le métaphore du train); cela rend Mme d'Urruty une mise en garde pour nous et une incitation à refléchir sur notre comportement et surtout nos vices.

Le théme de l'amour des livres est une relation pittoresque et thérapeutique pour Mlle d'Urruty et aussi dévorante et nuisif pour les deux M Dufourcq. Avec ces descriptions contradictoires, il me semble que l'écrivain nous laisse le choix de décider nous-mêmes l'effet des livres sur nous. Ou peut-être le but c'est de ne pas décider, mais d'accepter sa complexité et les possibilités.
Commenter  J’apprécie          50
Venezia

Quintessence de l'œuvre érotique de l'écrivain, Venezia transporte son lecteur dans une suite du palazzo Gubbio, où l'on attend la richissime Contessa.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
Commenter  J’apprécie          50
Les âmes juives

Toute une réflexion autour de l'oubli, du pardon, de la réconciliation et de la vengeance à travers la vie de 3 générations de juifs français.

La première génération, c'est celle des parents de Sarah et de son oncle Abraham, qui ont vécu la Seconde Guerre Mondiale, le nazisme et la Shoah. On y trouve déjà 2 attitudes différentes, décrites par Abraham. Il y a ceux qui, comme lui, avaient compris que la guerre serait quelque chose de terrible pour les Juifs et qui avaient décidé de fuir ou de se cacher. Puis il y a ceux qui n’ont pas vu ou pas voulu voir que le nazisme voulait les exterminer et que leur patience ou leur inconscience a conduits à la mort, comme les parents et le frère de Sarah, victimes de la rafle du Vel’ d’Hiv’.

La deuxième génération, c'est celle de Sarah et de son mari. D’abord, Sarah apprend l’allemand, peut être inconsciemment. Puis elle cherche à comprendre la Shoah : elle veut voir les lieux comme le Vel’d’Hiv’ et le camp de Royallieu à Compiègne. Marcel, son mari, est juif aussi, mais sa famille a décidé de cacher cette origine en prenant un nom français. Sarah et lui sont attachés au judaïsme, mais ce n'est même pas un rite, puisqu'ils ne se marient pas religieusement et ne font pas circoncire leur fils.

La troisième, c'est celle d'Adam qui apprendra qu'il est juif à la mort de son père. Parlant l'allemand, il trouve un travail en Allemagne. Dans une conversation, il n'ose avouer qu'il est juif et il en ressent une telle honte qu'il se circoncit lui-même avec le couteau de sacrificateur qui appartenait à son grand-père. S'étant retrouvé comme juif, il semble prêt à se réconcilier avec les Allemands. Mais il découvre que son amie est la fille de l'officier SS qui a assisté à l'arrestation de ses grands-parents. Après une dispute, il la tue avec le même couteau et se réfugie en Israël où il prend le prénom d'Abel et reprend son nom juif.





Au cours de ce processus de retour vers la judéité, on "croise" Paul Touvier comme exemple d'une attitude que Sarah a de la peine à comprendre : celle du pardon que les catholiques semblent prêts à accorder à tout le monde.
Commenter  J’apprécie          50
La rondelle

Un agent secret français est engagé par une agence de détectives privés spécialisée dans les affaires sentimentales. Mais au cours d’une filature banale, il tombe sur ce qui semble être un complot. Et il se retrouve mêlé à une série de meurtres touchant des asiatiques. Et boum…ça explose à la gare d’Austerlitz. Voilà Frank Brasiez lancé sur la piste de dangereux terroristes.

Attention roman hybride, polar, aventure, espionnage, tout y passe. C’est très violent, parfois même sadique. L’histoire et ses rebondissements sont même parfois invraisemblables mais c’est bien écrit. Malheureusement même si Basiez a un petit quelques chose de Mike Hammer, le premier degré de cette fiction gâche le plaisir de la lecture. Un brin d’humour dans cette hyper-réalisme augmenté aurait peut-être était salutaire.


Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          40
Eros mécanique

Une fois de plus j'ai été déçue par ces nouvelles érotico-mécaniques.

Je ne sais pas si mes attentes pour ce genre de littérature sont trop grandes mais ces nouvelles m'ont laissée sur ma faim. Faim d'émotions, de vibrations, de tentations, de relations...

L'écriture est certes intéressante et bien construite mais elle ne fait pas le poids face à l'absence de "pétillement", de magie, de papillons volants au bas du ventre.

Je suis passée une fois de plus à côté. Dommage.
Commenter  J’apprécie          40
Warum

Invité chez une femme qu’il n’a pas revu depuis des années, Pierre traverse l’Europe en voiture vers l’Allemagne et la Suède. Warum est un voyage, un foisonnement de rencontres et de souvenirs, de personnages qui apparaissent et réapparaissent et le flux du roman, totalement fluide, ressemble à celui d’une conscience libre de toute domestication, avide d’explorer les limites de l’existence.



Eva, l’ancienne amante suédoise, Karin Wartz, étudiante allemande surnommée « Warum » par Pierre, le narrateur, car elle ne cesse de poser des questions dès qu’ils parlent de littérature, Harriet Hemery, de manières réservées avec les hommes mais qui couche avec mille noirs à chacun de ses voyages en Afrique, Rima Menatti, son amie new-yorkaise aux prises avec la vénéneuse Mrs Hoolingwer, Héloïse, une religieuse qui s’enfuit de son couvent avec un prêtre, Paolo Frolani, journaliste vieillissant, Lucienne, parisienne libertine, les dizaines de personnages de Warum frappent par leur véracité impressionnante et par l’affleurement de leurs failles et de la dimension sauvage de chacun d’entre eux.



« Autoroute. Ciel gris bleu. Nuages rapides, d’un gris soutenu, aux bords effrangés, d’un gris plus pâle. Souvenirs fugaces, s’effilochant. Deux cents ? Trois cents femmes ? … Les femmes elles-mêmes ne peuvent-elles posséder des milliers d’hommes ? … Une amie américaine, d’origine française, m’a raconté qu’elle allait passer chaque année quinze ou vingt jours en Afrique. Elle débarquait avec son sac de voyage dans l’un des grands aéroports, elle prenait « l’autobus des Noirs » et elle disparaissait. Au retour, elle avait été prise mille fois. Elle rapportait des outils… des masques… elle m’a donné un de ces reliquaires bakota de cuivre martelé qui valent aujourd’hui une fortune. C’était une grande fille blonde platinée, aux yeux liquides. Par nature, elle était d’un blond roux puissant, presque sombre, mais elle s’était fait décolorer, les Noirs préférant les femmes aux cheveux très clairs. Sa peau était bronzée, tannée par le soleil, et dans ses yeux marrons et mobiles il y avait quelque chose d’africain. »



« L’écrivain érotise le monde », affirmait Pierre Bourgeade. La plongée dans le puits à fantasmes, son exploration des limites semblent être une cure de jouvence dans notre époque de morcellement de la liberté. Même l’obscénité des scènes les plus crues de Warum, comme la scène « de l’anguille » à laquelle les éditeurs de Tristram font référence dans leur préface, ne crée aucune répulsion mais simplement l’admiration pour le génie de l’auteur, nous rappelant que la littérature devrait toujours être une forme extrême de liberté et porter en elle la nécessité impérieuse de la transgression.



« La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient faits par ordinateur. Je pose les deux mains sur les épaules hautes et dures de Warum : « Au revoir, je ferai tout pour revenir ici. » Dans ses yeux graves et gris, il n’y avait pas de regrets. J’étais triste. La nature du moment que j’étais en train de vivre m’échappait et, déjà, la nature du récit que, le jour venu, je ne manquerais pas d’en faire. La nature du roman, c’est la séparation. La nature du roman, c’est l’absence. La nature du roman fuit sous l’esprit de celui qui écrit le roman comme la femme sous ses doigts, comme le mot qu’on ne peut réussir à trouver. Le roman n’est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu’il se déroule, il ignore ce qu’il doit devenir. La nature du roman est l’infini. Le roman est l’autobiographie en acte. Le romancier est sa propre créature. Il dit « Je » pour mentir. Le moi n’existe plus. Il s’affirme homme et femme, tête et ventre, enfant et vieillard. Il meurt autant de fois qu’il faut. Il aime sans jamais connaître la fatigue. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une jeune femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un jeune comédien. « Tout à l’heure chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s’enfonce les ongles dans les paumes. »



De Pierre Bourgeade, je n’avais lu que Les âmes juives, au moment de sa publication en 1998 chez Tristram, un roman bref, marquant par sa simplicité puissante, qui, en évoquant le destin d’une famille juive, s’approche en creux de l’indicible absence laissée chez les descendants de ceux qui ont été assassinés dans les camps nazis.

L’auteur nous offre avec ce roman publié en 1999 et réédité en 2020 chez Tristram la même simplicité dans un récit foisonnant d’une vitesse narrative impressionnante qui se déploie dans les frontières mystérieuses du sexe, du pouvoir et de la mort et forme une leçon irrésistible et mélancolique sur la puissance du roman.



Retrouvez cette note de lecture et beaucoup d'autres sur le blog de la librairie Charybde :

https://charybde2.wordpress.com/2020/03/30/note-de-lecture-warum-pierre-bourgeade/
Commenter  J’apprécie          30
L'Autre Face : Portrait de la face cachée de ..

20 arrondissements, 2 bois, 1 ville, tant de petites histoires croustillantes!
Commenter  J’apprécie          30
L'empire des livres

Après avoir été intrigué par le titre de cet ouvrage, je me suis dit : tentons le coup ! Eh bien ce ne fut pas très heureux...



L'histoire s'articule autour des aventures sentimentales d'une jeune étudiante vivant entre Paris et Bayonne et qui va finalement se marier avec un libraire.

Bien que l'histoire baigne dans cet univers de livres, ce sont les aventures de la demoiselle qui tiennent le plus à coeur de l'auteur et c'est ce qui m'a le plus déplu.

Dommage, le titre était alléchant !

Commenter  J’apprécie          30
L'empire des livres

Monsieur Dufourcq est libraire au Pays Basque et à la veille de sa retraite, il espère que son fils reprendra son commerce qui est toute sa vie. Mais, ce dernier a décidé d'un destin autre et s'exile brutalement en Amérique du Sud.

C'est sa rencontre avec Maïtena qui va redonner espoir à Monsieur Dufourcq. Il finira par épouser cette jeune femme qui a connu une vie parisienne pleine de débauches et souhaite désormais retrouver une existence retirée et calme. Trop calme peut-être...

Première lecture de cet auteur et plutôt une déception.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages que j'ai trouvés peu crédibles. le roman m'a paru déséquilibré dans sa structure avec une partie bien trop longue, à mon goût, sur le "libertinage" de l'héroïne.
Commenter  J’apprécie          20
Pitbull

Je poursuis ma découverte des auteurs de la mythique « Série Noire » des éditions Gallimard avec le titre « Pitbull » de Pierre Bourgeade.



Pierre Bourgeade, qui m’était inconnu jusque-là, était un touche-à-tout : scénariste télévisuel et de théâtre, photographe, essayiste, romancier, poète, journaliste... né en 1927 et mort en 2009.



Ce qui m’a attiré vers cet ouvrage est l’encart qui spécifie qu’il a reçu le Grand Prix Paul Féval en 1998.



Je pensais que le prix Paul Féval récompensait des œuvres d’aventures ou des œuvres jeunesse, il n’en est rien, comme quoi, les préjugés...



Mais il n’y a pas que les préjugés qui sont tenaces, les trous de mémoire également puisqu’en me penchant un peu sur la bibliographie de l’auteur, je me rends compte que j’avais déjà lu un de ses ouvrages, également paru au sein de la « Série Noire » : « Téléphone Rose » dont je n’ai pas gardé grands souvenirs...



Un jeune homme à la recherche de boulot lit une drôle d’annonce dans le journal Libération :



Pour travail hors normes, on recherche homme imaginatif et résolu. Forte rémunération si conforme. Écrire avec CV et photo au journal qui transmettra.



Il décide d’y répondre.



Après quelques jours, il est contacté par un homme qui lui propose, contre forte somme, d’abattre sa maîtresse, une actrice vedette qui l’avait déjà mis un peu au rencard pour épouser un riche mécène et qui s’apprête, cette fois-ci, à totalement l’éjecter pour partir vivre aux É.-U. avec un célèbre acteur et producteur.



Le jeune homme accepte la mission...



Ce court roman (très court) est narré à la première personne, comme le laisse imaginer la 4e de couverture et nous raconte l’histoire de Frank Keller, 27 ans, qui accepte d’assassiner une actrice vedette pour le compte de son amant.



Mais rien ne va se passer comme l’amant ne l’avait prévu ni comme Keller l’avait imaginé.



Si le roman démarre sur un parti pris peu crédible, passer une petite annonce dans le journal pour recruter un tueur à gages, il se termine de la même façon, que je ne déflorerais pas.



Entre deux, le récit et l’intrigue sont quelque peu abracadabrants, assez violents, et, au final, pas super intéressants.



Car le roman a pour narrateur un personnage auquel il est assez difficile de s’attacher du fait de sa piètre mentalité, de son manque de scrupules et d’un cruel manque de rythme ou de rebondissements.



Le lecteur se contente alors de suivre l’histoire du point de vue du principal intéressé, mais sans jamais ressentir quelconque sentiment (frisson, peur, exaltation, rire, crainte...) et surtout sans trembler pour ce personnage peu sympathique au demeurant.



Et, si Frank Keller n’emporte pas l’adhésion, ce ne sera pas plus le cas des personnages secondaires. Que ce soit l’amant qui cherche à assassiner une femme qui veut le quitter après l’avoir eu à sa charge pendant longtemps, le mari, riche mécène impuissant qui accepte de divorcer pour que la jeune femme épouse un riche acteur américain dans le but de faire de l’argent, l’acteur américain qui va se marier avec la jeune femme uniquement pour la médiatisation du projet cinématographique à venir, la mère maquerelle qui apporte son soutien à Frank Keller, le fils dégénéré de celle-ci, la prostituée qui a un faible pour le tueur...



Du coup, sans réel point d’attache dans l’histoire, sans avoir la possibilité de ressentir quoi que ce soit, il est alors difficile de réellement apprécier une œuvre.



D’autant que la plume de l’auteur, sans être indigeste, n’est pas d’une qualité exceptionnelle qui rehausserait l’ensemble et offrirait une plus-value.



Au final, avec un style correct, mais sans plus, mais desservi par une intrigue peu exaltante et parfois incohérente et des personnages antipathiques, ce roman de Pierre Bourgeade se lit pourtant sans réel déplaisir grâce à son grand point fort : sa courte taille.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Pierre Bourgeade (240)Voir plus

Quiz Voir plus

Ya du Noël dans l'air 🎄🎅🎁🎵

"Pas de Noël cette année" ? C'est décidé : Luther et Nora Krank ne fêteront pas Noël cette année. Finies la cohue et les course effrénées la veille du réveillon. Terminés la dinde et le sapin. Sans oublier les sempiternelles guirlandes et l'odieux bonhomme de neige synthétique ! ......... L'auteur de ce roman est ...

Michael Connelly
John Grisham
Jack Higgins

16 questions
102 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , noëlCréer un quiz sur cet auteur

{* *}