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Critiques de Pierre Christin (664)
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Valérian et Laureline, tome 1 : La cité des eau..

Il y a quelques années, la sortie du film "Valérian" avait réveillé quelques souvenirs de jeunesse, quelques bandes dessinées qui avaient été à la source de ma passion d'ado pour les "comics" et plus tard pour la science fiction.

L'avantage de fréquenter une médiathèque, et j'ai le temps depuis que je suis à la retraite, c'est que le rayon bandes dessinées y est particulièrement fourni, et au prix des BD actuelles c'est assez avantageux, surtout quand on en lit peu comme c'est mon cas.

C'est à cette occasion que j'ai pu redécouvrir Valérian, une pointe de nostalgie faisant le reste, je me suis donc replongé dans la série.

Il faut dire que je me remet doucement aux bulles depuis six mois avec une petite dizaine au compteur, une redécouverte en somme.

Pour Valérian, on est assez loin des standards actuels côté dessins et bulles, les bulles notamment occupent souvent une bonne moitié des cases qui sont elles mêmes plutôt petites par rapport à ce que l'on peut voir aujourd'hui, le dessin s'adaptant souvent au texte.

Il faut dire justement qu'en cinquante ans la BD a évolué, j'ai trouvé ici que le scénario était de qualité, et que l'abondance du texte servait remarquablement l'intrigue. Côté dessin, nous sommes dans des graphismes vintages mais pourtant bien sympathique, bien adaptés au ton léger des aventures de nos deux héros.

Valérian et Laureline sont des agents spatio-temporels, ils sont envoyés dans le passé pour arrêter Xombul, un savant fou qui s'est échappé du futur, ils doivent le retrouver avant que celui-ci ne puisse agir et modifier l'avenir.

Une lecture sympathique qui n'a pas tant vieilli que ça, à mon grand étonnement, mes souvenirs étaient quasiment intacts, une belle récréation en somme.

Cette série compte 23 volumes, je pense revenir assez vite dans cet univers rafraichissant.
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Pigalle, 1950

De très planches en noir et blanc pour restituer avec une très belle précision le Paris des années 50, particulièrement le quartier de Montmartre, mais aussi les grands boulevards, les cabarets , les entrepôts, les voitures de l'époque.



L'histoire est celle d'un jeune, Antoine, qui va quitter le plateau d'Aubrac pour découvrir une autre vie dans la capitale, avec d'abord les livraisons de charbon et d'alcools divers, puis la vie des cabarets, les voyous, le trafic de drogue. Il connaîtra la prison pour s'en retourner bien plus tard vers les immensités de l'Aubrac.



Les dessins sont d'une qualité remarquable avec des jeux d'ombre et de brillance qui offrent un rendu parfait des sites, des personnages, de la beauté des filles.



Le destin du jeune Antoine n'est quand même pas très approfondi par le scénario, j'aurais souhaité plus de détails sur sa vie personnelle, ses rencontres, ses amours ce qui aurait pu compenser quelque peu les scènes d'échanges de coups de feu qui m'ont paru assez peu réalistes.



L'intérêt de cette lecture réside surtout dans les dessins de Paris et, de ce point de vue, le titre correspond parfaitement à sa transcription dans les images.
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Valérian et Laureline, tome 2 : L'Empire des ..

L'empire des mille planètes est le deuxième opus des aventures de Valérian et Laureline, et c'est aussi celui dont je me souvenais le mieux près de cinquante ans après l'avoir lu, jusqu'à certaines "bulles" et dessins qui me semblaient dater d'hier.

Avec cette relecture, je me demande si Georges Lucas ne s'est pas inspiré de cette BD pour ses deux trilogies des Stars wars tant l'univers et même le scénario en partie semblent proches. Il y a pour commencer cet univers cosmopolite où différentes races extra-terrestres cohabitent naturellement, il y a ensuite les "connaisseurs" et leurs costumes et attitudes qui préfigurent assez bien Dark Vador, il y a aussi et peut-être même surtout l'astronef de nos deux agents spatio-temporel qui est presque la copie conforme du faucon millénium de Han Solo.

Il y a enfin ce scénario qui, de loin certes, mais quand même, évoque un peu celui de l'étoile noire, bref, je me demande.

Comme pour le premier épisode, on retrouve des "cases" de petites tailles le plus souvent et des "bulles" qui mangent parfois jusqu'à la moitié des cases, les dessins sont toujours aussi colorés et délicieusement vintage, ça n'a pourtant pas vieilli, j'adore !

Pour ce qui me concerne j'admire l'équilibre du scénario, qui fait selon moi défaut par exemple à la série Blacksad que j'ai pourtant bien aimée.

Il n'est pas exclu que je lise ou relise l'intégralité de la saga en prenant mon temps.
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Valérian et Laureline, tome 5 : Les Oiseaux d..

Un cinquième volume bien sympathique ma foi, mais pas mon préféré à ce jour, le scénario se révélant minimaliste et le traitement plutôt léger, j'ai trouvé les auteurs mieux inspirés sur des opus précédents.

Cela dit, la légèreté est un peu la marque de cette série qui voit nos héros systématiquement en difficulté, mais jamais dépassé. Les péripéties sont nombreuses et l'humour toujours présent, mais surtout, Laureline et Valérian gagnent toujours à la fin !

Lors de l'exploration d'une planète, le vaisseau spatial de nos agents spatio-temporel est attiré et immobilisé au sol, très vite capturés, ils sont réduits à l'esclavage au bénéfice d'un maître énigmatique dont la garde rapprochée est constituée d'oiseaux terrifiants.

J'ai de plus adoré l'ultime dessin, un effet utilisé depuis dans de nombreux récits où films.

Les dessins sont toujours aussi délicieusement vintages, et même moyen, cet album m'a fait passer un bon moment, je n'en demande pas plus.
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Valérian et Laureline, tome 4 : Bienvenue sur..

"Bienvenue sur Alflolol" est le quatrième volume des aventures de Valérian et Laureline, si le troisième volume ne m'avait pas passionné plus que ça, j'ai trouvé cet opus plus que sympathique.

Nous avons là une BD engagée, hé oui, nos agents spatio-temporel vont se retrouver dans une situation très délicate, à savoir, devoir gérer une affaire de spoliation à l'échelle d'une planète, le tout en étant juge et partie.

L'introduction serait assez fastidieuse à résumer, disons pour faire simple que les terriens ayant trouvé une planète inhabitée au riche potentiel y investissent d'énormes moyens pour exploiter les ressources de la planète Alflolol, créant un immense et coûteux complexe industriel ayant pour but de nourrir et approvisionner d'autres planètes en différentes ressources, le tout en générant de fabuleux profits.

Le problème c'est que les habitants originels de cette planète bien que peu nombreux rentrent alors de "vacances" sur leurs vaisseaux spatiaux, ce qui pose tout de suite quelques menus problèmes, car du point de vue des lois de l'espace, les autochtones ont des droits sur leur planète, des droits que les industriels entendent bien ignorer, cela ne vous rappelle rien ?

Quarante ans avant "Avatar" et autres récit dans la même veine, les auteurs vont dénoncer à leur façon cette forme d'injustice, le tout sur un ton léger qui est la marque de cette série, c'est à dire avec beaucoup d'humour, une belle réussite !
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Est-Ouest

1965, quelque part sous le soleil torride du Mid West... C'est à bord d'un bus que Pierre Christin se rend à Salt Lake City. Après une chaleur écrasante que la clim' à bord apaise, une brusque tempête de neige surprend les voyageurs dans les montagnes. Bienvenue dans les Rockies ! Après un voyage éprouvant, Pierre arrive enfin à bon port. Découverte du disquaire où très peu de disques de jazz ornent les rayonnages puis l'université où il va enseigner. Bien qu'il n'ait pas d'argent, il découvre qu'ici, l'on peut vivre à crédit. Il s'achète ainsi une Oldsmobile de 56 et loue une maison qui pourra accueillir sa famille dont la venue est proche. Il sillonne ainsi les paysages immenses de l'Ouest qui l'ont tant fait rêver. Il retrouve ensuite son ami, Jean-Claude Mézières qui travaillait depuis quelques mois dans un ranch du Montana. Les deux amis vont faire un bout de chemin ensemble, ne se doutant pas encore qu'une longue collaboration les attend...



Comme il le souligne dans la préface, Pierre Christin n'a jamais été tenté d'écrire son autobiographie, pensant avoir mis le meilleur de lui-même dans ses albums ou ses romans. Se laissant convaincre par Jean-Louis Bocquet, il nous livre, au cœur de cet album, ses récits de voyage mais aussi comment il a écrit certains de ses livres. En narrateur finalement peu présent sur ses planches, il nous invite à un long voyage, des paysages arides et étouffants du Mid West américain aux pays de l'Est (de la Turquie à l'Allemagne en passant par la Bulgarie ou la Tchécoslovaquie). L'homme a beaucoup vadrouillé, dans de nombreux pays, chose encore rare à l'époque. Il dépeint ici et là les expériences qui le marqueront, les situations qui le séduiront, le bouleverseront ou l'attristeront ou encore les rencontres déterminantes, notamment celle avec Jean-Claude Mézières avec qui il publiera la saga Valerian. Un carnet de voyage enrichissant, fort instructif mis magnifiquement en image par Philippe Aymond qui, de son trait remarquable et sa palette riche, donne vie et relief à une époque aujourd'hui révolue.
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Les Leçons du professeur Bourremou

Cette BD des albums de Fluide Glacial se présente sous la forme de leçons pédagogiques. Le Professeur Bourremou rencontre un jeune garçon qui est en train de faire une fugue. Il va se charger de lui apprendre certaines choses de la vie. Qui est ce professeur ? On n’en sait pas plus sur la question si ce n’est que c’est un sacré roublard.



Ce type de dessin n’est pas ma tasse de thé. Pourtant cette Bd m’a plu. Chaque leçon est agrémentée, à la fin, d’un petit questionnaire bourré d’humour à la façon des manuels scolaires. Les leçons dites pédagogiques se transforment vite en escroquerie organisée !



Une petite BD à recommander !
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Est-Ouest

C'est la première fois que l'auteur Pierre Christin essaie le genre autobiographique. Il le dit lui-même en signant la préface. C'est tout à son honneur de vouloir se montrer plutôt humble.



Il ne faut pas oublier qu'il a côtoyé tous les grands noms de la BD franco-belge en passant par Moebius, Goscinny ou Enki Bilal. Il a lui-même écrit une première série de science-fiction ayant mis la première vraie héroïne en dehors d'un rôle de potiche. Cette série« Valérian » a même inspiré un certain Georges Lucas qui a repris ses idées pour créer l'univers « Star Wars ». Il est dommage que Luc Besson n'est pas parvenu à réhabiliter cette série fondatrice.



On s'embarque dans un carnet de voyage où l'auteur nous fait découvrir l'Ouest américain avant de nous donner dans l'Est soviétique et ses pays satellites. Bref, il a été un des rares français à voyager des deux côtés du rideau de fer durant la période de la guerre froide.



Son ami de toujours est le célèbre Jean-Claude Mézières avec qui il a créé la série

« Valérian et Laureline ». C'est avec lui qu'il fera la plupart de ces voyages.



Je suis resté un peu dubitatif en voyant qu'il n'avait décidément pas de chances avec les voitures notamment américaines. C'est à croire que ce n'est pas de la bonne qualité. Ce n'est pas l'imager que j'avais de ces grosses berlines pouvant parcourir de nombreux kilomètres sur tous les terrains.



J'apprécie toujours autant le dessin de Philippe Aymond qui demeure précis et plutôt efficace.



Sur le fond, c'est la critique aussi bien de l'exubérance capitaliste des USA que de l'impérialisme soviétique qui a volé le pouvoir au peuple tout en l'affamant. Il va s'attarder surtout sur l'Amérique profonde à savoir mormone du côté de Salt Lake City. le lieu n'est sans doute pas le plus représentatif de cette grande nation.



Du côté des pays de l'Est, il y aura la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, la RDA et enfin la Russie.



Ce qu'il faut retenir, c'est que ces voyages ont forgé l'auteur et l'ont influencé plus tard lorsqu'il se mettra à faire des oeuvres qui vont avoir du succès. Je pense notamment à

« Partie de chasse » et sa fameuse datcha pour ne citer qu'un exemple.



Il a essayé d'avoir un regard objectif sur la situation bien qu'on peut deviner qu'à travers le bilan avantage-inconvénient, il n'y a pas photo. D'ailleurs, la dernière image avec l'image de Poutine laisse entrevoir le destin peu glorieux de la Russie.



Au final, c'est un regard d'un auteur de BD qui se laisse bien lire et qui permet de le situer dans un monde marqué par l'affrontement de ces deux blocs. J'aime bien toutefois l'idée de ces cow-boys aussi bien hongrois qu'américain qui fait un parallélisme entre ces peuples pourtant différents mais qui n'aspirent qu'à la paix.
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Les phalanges de l'ordre noir

La première publication de cet album de 80 pages a eu lieu dans Pilote en 1979. Ceci explique les dessins, caractéristiques de cette époque. Je n’avais pas regardé la date avant de le lire et je me disais justement que cela correspondait à cette période.



L’histoire reprend des personnages ayant existé. Nous sommes plongés dans un épisode découlant de la guerre civile espagnole. En effet, la BD commence au moment où un petit village d’Aragon, Nieves, est décimé de ses habitants et mis à feu par une poignée d’hommes au nom des « valeurs de l’Occident chrétien ». Ces terroristes font partie des Phalanges de l’Ordre Noir, un groupe ayant combattu du côté des franquistes. Un journaliste, Pritchard, reconnait ceux qu’il a combattu 40 ans plus tôt et fait appel à ses anciens camarades de la Brigade Internationale afin de les chasser…



J’ai aimé les dessins reprenant dans le moindre détail les paysages espagnols, l’histoire en elle-même et notamment la fin qui donne à réfléchir, ainsi que le fait que cela reprenne un pan historique car j’ai pu ainsi aller faire des recherches par la suite.
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Petits crimes contre les humanités

Dans une université déclassée de province, un vieux professeur d’histoire de l’art succombe à une crise cardiaque provoquée par la lecture d’un mail anonyme : accident ? Meurtre ? Il avait une bibliothèque exceptionnelle et des œuvres d’art inestimables. Elles vont être au centre des convoitises dans un milieu où l’argent est rare. ● Contrairement à ce que dit la IVe de couverture, on est bien loin de David Lodge… Les traits d’humour bien épais reviennent de multiples fois à l’identique, probablement pour s’assurer que le lecteur a bien compris… ● La décrépitude de l’université française est malheureusement bien vue, mais l’intrigue est ridicule, les personnages des fantoches caricaturaux, et tout cela, qui ne fait pourtant que deux cents pages, est bien pénible à lire.
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Pigalle, 1950

Dans le funiculaire qui l'emmène vers Montmartre et son magnifique Sacré-Coeur, un homme mûr se souvient…De l'année 1950. Il avait alors tout juste dix-huit ans, il quittait son Aubrac natal pour se faire une place à Paname.

D'abord commis dans le bistro de son oncle, Antoine, dit Toinou, quitte très vite la livraison de charbon et d'alcool pour les lumières de Pigalle et du cabaret La Lune bleue. Adopté par le personnel, protégé par le beau Beb, patron des lieux, Toinou se repaît de son monde où tout brille bien plus fort que dans la bergerie familiale. Mais monde de la nuit rime souvent avec illégalité et l'innocent jeune homme finit par être entraîné dans les affaires sales du beau Beb, bien loin de la vie simple et honnête à laquelle il aspire.





Dans cette oeuvre graphique, Pierre Christin nous invite à un voyage nostalgique dans le Paris de l'après-guerre.

Paris, le jour, encore bucolique en ce milieu du XXè siècle, ses monuments emblématiques, les quais de Seine, les peintres de la place du tertre…

Paris, la nuit, dangereux, sa faune interlope, ses cabarets, ses danseuses nues, ses trafics, ses bandits corses…

Le récit prend des allures de roman noir, de descente aux enfers pour un homme un peu trop candide pour le milieu de la nuit.

Si l'histoire reste classique, elle est sublimée par les dessins de Jean-Michel Arroyo. Elegants, détaillés, vivants, ils jouent avec le noir, le blanc, le gris, le sépia et contribuent à faire de cette bande dessinée une réussite.

Un gros coup de coeur pour les dessins et le voyage dans le temps.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Dupuis.
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Pigalle, 1950

Dans les années 1950, Antoine, dit Toinou, quitte sa campagne, dans l'Aubrac, pour monter à Paris. Il y est accueilli par son oncle, un « bougnat » qui tient un bar, fait aussi office de charbonnier et chez qui il commence à travailler. Lors d'une livraison de charbon, il est repéré par le patron d'un cabaret de Pigalle, « La Lune bleue », qui l'embauche comme homme à tout faire. Dans ce monde interlope de la nuit parisienne, il se passe des choses légales et illégales, auxquelles va être mêlé le petit Provincial. ● C'est à la fois un récit d'initiation et un polar auquel le noir et blanc des dessins convient particulièrement car on se croirait dans un film de ces années-là, avec par exemple un Jean Gabin encore fringant. ● Les dessins sont absolument somptueux. J'ai admiré les vues de Paris, le Sacré-Coeur, les quais de la Seine, les anciens cinémas... La reconstitution du Paris de l'époque et de son climat est méticuleuse et vraiment parfaite. ● Mais voilà, les qualités de l'album s'arrêtent là ; le scénario est des plus banals et assez creux ; l'ellipse de plusieurs décennies est particulièrement maladroite. ● du reste, les auteurs sont beaucoup plus à l'aise dans la peinture du Paris des années cinquante que dans celle des personnages dont la beauté est trop stéréotypée. le beau Beb et Antoine se ressemblent, avec leur visage à la Clark Gable ; les Corses se ressemblent tous ; Olga et Mireille aussi… ● Le titre est révélateur : un lieu, une année, mais pas d’histoire.● Les auteurs se complaisent dans l'esthétisme de leurs dessins parisiens, comme le prouve l'album de « photographies » à la fin, et négligent tout le reste. C'est une bande dessinée qui n'a pas d'âme et ne provoque pas d'émotion. C'est comme un roman qui ne fonctionne que sur le style en évacuant l'importance de l'intrigue. C'est bien dommage car de tels dessins auraient mérité d'être asssociés à un scénario complexe et original et à des personnages ayant une vraie épaisseur psychologique.
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Pigalle, 1950

Voici une BD qui se concentre sur ce célèbre quartier de Paris connu pour sa légèreté et son sens du spectacle. Un jeune provincial agriculteur, qui n'a jamais vu du pays, y débarque un beau jour de 1950.



Passé le moment de la découverte, Antoine va s'impliquer dans les affaires louches de son patron de cabaret d'origine corse qui ne fera pas que dans la dentelle. Evidemment, cela le conduira à avoir affaire avec la Justice qui ne fait pas toujours très bien son travail.



Je pense que cette BD a quelque part loupé le coche. Je n'y vais pas par quatre chemin pour le dire. Il y avait de la matière pour explorer ce quartier de Paris mais on se perd dans des péripéties qui n'apportent rien. Le personnage principal aurait gagné en maturité à être exploité sous un angle plus intimiste. Il est vrai qu'il reste assez niais même quand

il va s'engager dans des actions de grand banditisme.



Par contre, j'ai trouvé le graphisme assez somptueux car cela reflète à merveille le décors de ce quartier populaire comme par exemple le funiculaire de Montmartre. A la fin de l'album, on aura droit en bonus à de larges vignettes nous offrant un magnifique panorama de ces lieux.



On va assister à l'évolution de ce quartier sur une trentaine d'années. Il est vrai que le Pigalle de nos jours n'a plus rien à voir avec cette époque. Bref, en résumé un apprentissage de la vie en passant par ce quartier où l'on peut aisément se brûler les ailes.
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Est-Ouest

"Est Ouest" raconte avec acuité les différents voyages que Pierre Christin a effectué entre Amérique et Pays de l'Est. Le contraste est forcément saisissant, les souvenirs balayant la deuxième partie du XXème siècle. Construit comme des reportages à travers ses impressions c'est un pan de l'histoire politique, culturelle et sociale de cette ligne imaginaire, que Christin dévoile ses propres centres d'intérêt. C'est d'autant plus réussi que le travail de Philippe Aymon pour mettre en dessin ce regard affuté, est tout à fait remarquable. Les couleurs choisies donnent beaucoup de valeur à son travail et viennent parfaitement refléter l'esprit de l'époque.

Un album des plus réussit donc qui mérite largement le détour.

Merci à Babelio et à Aire Libre pour ce voyage captivant entre "Est Ouest".
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Les prédateurs enjolivés

Pierre Christin est surtout connu comme scénariste de bande dessinée. Un des précurseurs dans ce domaine : « rénovateur du récit » (comme le titre d'une superbe monographie) de science fiction (avec Jean-Claude Mézières) ; inventeur de la politique fiction (avec Enki Bilal) ; grand promoteur des personnages féminins (Laureline, et surtout avec Annie Goetzinger ou André Juillard).



C’est en 1976 que parait ce recueil de sept nouvelles. Pour ceux à qui ça parle, il en est encore à cette époque à L’Ambassadeur des Ombres avec Mézières et à La Croisière des Oubliés avec Bilal. C’est apparemment l’envie de se frotter davantage à la forme en littérature qui le pousse alors dans cette voie. Peut-être aussi se permettre d’aller plus loin que ce qu’il s’autorise envers le public de la BD. Notamment plus de noirceur, de sexe et de substances.



Malgré des histoires très différentes, il y a un fil conducteur et une progression, indiqués par les noms des protagonistes. Michel Lumil dans la première, puis Mlumil dans l’avant-dernière et enfin Mlil. Parce qu'on démarre dans le near future et qu’on progresse vers des futurs de plus en plus lointains voire oniriques, mais jamais enthousiasmants. Avec des époques intermédiaires mais aussi divergentes. Ou pas. Avec des personnages humains très divers mais de plus en plus mutants.



C’est plutôt réussi, mêlant divers registres allant de la critique sociale à la poésie, le tout empreint d’une imagination assez originale. Et exprimé dans une belle écriture, simple et imagée.
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Le Vaisseau de pierre

A Trehoët, le promoteur du projet "Grand Large" veut transformer le petit port breton en complexe touristique.

Il a prévu un hôtel international, des studios avec vues imprenables, un complexe hélio-marin avec thalasso et un centre commercial avec parking souterrain.

Évidemment, le village ne sera pas touché.

Il a un charme fou, le village.

Par contre, le vieux château, là-haut, sera démonté pierre à pierre ...

En s'y prenant bien, les bouseux accepteront ça en douceur !

Mais le vieux qui vit, là-haut, a de drôles de pouvoirs.

Et il ne se laissera pas faire ...

"Le vaisseau de pierre" est le morceau central de la trilogie fantastique écrite par Pierre Christin et dessinée par Enki Bilal, au milieu des années 70 pour le journal "Pilote".

Il se place entre "La croisière des oubliées" parue en 1975 et "La ville qui n'existait pas" publiée en 1977.

"Le vaisseau de pierre" est certainement le plus réussi des trois récits.

Il est un subtil mélange de merveilleux traditionaliste et d'une chaude contestation collant à son époque.

Le graphisme est superbe.

Enki Bilal donne la pleine mesure de son talent.

Un homme, mystérieux, venu de nulle part, traverse cet opus comme il traverse les deux autres.

Il s'agit de celui que les autorités, faute de mieux, ont dénommé 5022/B.

Il va à la rencontre du "vieux", de son secret et de ses immenses pouvoirs ...

En 1987 ou 1988, Tri Yann, le fameux groupe breton, a transposé ce puissant récit en un opéra-folk étonnant et très réussi.

Au bar, "Le petit port", un jeune étranger, venu travailler comme pêcheur, rencontre Anjela, la si charmante serveuse.

Tous deux vont monter au château pour y rencontrer le vieux ...

"Le vaisseau de pierre" est un petit bijou inclassable que l'on redécouvre toujours aujourd'hui avec autant de plaisir ...





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Pigalle, 1950

Pigalle, 1950.



Toinou est un jeune bougnat qui vient d’avoir dix-huit ans. Il en a marre de vivre au Buron avec d’autres gars pour fabriquer de la tome en été. En plus, son travail consiste à nettoyer la porcherie. Ne voulant pas passer toute sa vie sans d’autres perspectives, il entreprend le voyage de Paris. Là, un cousin qui tient un bar et vend du charbon, entre autres activités, le met à la tâche. Livrer le charbon avec sa charrette tirée par Fillette, une jument paisible, n’est qu’une infime partie du travail qui l’attend.

C’est en livrant les boulets qu’il découvre le cabaret « La Lune bleue », un des plus célèbres de Pigalle.



Critique :



Cette plongée dans le Pigalle du début des années cinquante est un choc graphique. Encre et lavis créent une atmosphère digne des grands films français de ces années-là. Il manque juste Jean Gabin. La reconstitution architecturale de ce Paris fera date dans l’histoire de la BD. Les poses, les expressions des visages, les différents plans sont autant de merveilles qui démontrent une parfaite maîtrise de son art. Bravo, monsieur Arroyo !



Christin, lui, nous offre le scénario d’un personnage un peu benêt qui n’avait jamais quitté son trou et qui à dix-huit ans découvre les lumières et les ors de Paris, et pas n’importe où ! au contact des femmes les plus séduisantes et sexy de la capitale, dans un cabaret très en vue, où se côtoient les gens les plus puissants de France et d’ailleurs, et la pègre, La Lune bleue. Petit à petit, malgré lui, ce personnage un peu niais, se retrouve mêlé au grand-banditisme de l’époque, essentiellement mené par des Corses. Suite à un règlement de comptes, dans lequel il n’a rien à voir, il va être condamné à vingt-sept ans de prison. Il passera son bac en prison, ainsi qu’une licence de lettres. C’est à travers ses souvenirs que l’on assistera à l’évolution de Pigalle. Des magouilles politiques et des échanges de bons services entre CIA et gangsters complètent le tableau.

La romance qu’Antoine entame avec Mireille, très jeune et jolie fille qui s’occupe du vestiaire sera cassée net.



Toinou fait figure d’innocent au propre et au figuré, et c’est ce qui rend son personnage sympathique.

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Valérian et Laureline - Intégrale, tome 3

Même si j'avais déjà entendu parler de ces classiques de la B.D, je n'avais jamais lu d'aventure de "Valerian et Laureline". Ma médiathèque ne disposant que de ce 3ème tome de l'intégrale, ma découverte de la série de Mezières et Christin ne se fera pas par le commencement. Pas bien grave, chaque histoire peut être lue indépendamment.



J'ai passé un excellent moment en compagnie du duo. Les 3 histoires proposées sont un alliage parfait d'action et d'humour. Ce mélange est pourtant difficile à maîtriser et les auteurs s'en sortent à merveille. Dans les œuvres mêlant genre et éléments comiques, il y a toujours un risque que l'humour vienne dénaturer le genre. Ici, il n'en est rien. L'humour n'est pas là au détriment de l'aspect SF. Les auteurs aiment et respectent le genre, ça se sent.



Les 3 histoires de cette compilation proposent des intrigues très prenantes grâce à des scénarios inventifs et très bien menés.

"L'ambassadeur des ombres" n'est pas la meilleure histoire du recueil mais bénéficie d'un personnage secondaire génial : le transmuteur grognon de Bluxte.

"Sur les terres truquées" est un récit haletant mêlant clonage et voyages temporels.

Je me suis bien marrée en lisant "les héros de l'équinoxe" qui est à la fois divertissant et intelligemment drôle.



Quant aux dessins, ils sont excellents bien entendu. On se délecte de tout le bestiaire créé par les auteurs et les vaisseaux et les paysages sont superbes. Tout cela est sublimé par une mise en couleurs magnifique.



Je me demande bien pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de découvrir "Valerian et Laureline". Mais ce qui est certain, c'est que j'en lirai d'autres.



Challenge B.D 2017

Challenge Atout-prix 2017 - 2 (Grand prix de la Ville d'Angoulême pour Mézières en 84 - Alfred du meilleur scénariste français à Angoulême pour Christin en 76)



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Valérian et Laureline : Là où naissent les hist..

C'est avec talent et brio que Virginie Augustin illustre ce nouvel opus des aventures de Valerian et Laureline.

Jean-Claude Mézières n'est plus, mais Pierre Christin veille sur l'œuvre qu'il permet d'enrichir par de nouveaux talents.

C'est dans notre début de XXIe siècle, que se déroule ce captivant épisode du space opéra née dans les années soixante.

Voilà-donc Valerian et Laureline, revenus dans une enfance terrienne et contemporaine (voir la fin de L'ouvre-temps), en mission durant de petites vacances scolaires....

On retrouve quelques vieilles connaissance de la série, ainsi que cette fascinante nouvelle ethnie qu'est le peuple des Delphes: une race d'androïdes extracteurs de matière à rêves!

C'est sur notre bonne vieille terre, qu'un gisement de nodules metaloïdes

se situe... Et c'est dans une contrée de l'ancienne URSS que vont se dérouler des négociations tendues pour l'achat de cette matière si précieuse.

Du beau travail, cet album, pour une saga qui continue sa routs sidérale sous de nouveaux pinceaux!





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Valérian et Laureline, tome 1 : La cité des eau..

Bon, c’est pas encore pour cette fois.



Pas de space-opera pour Valerian et Laureline. Ils sont encore missionnés pour un potentiel dérèglement de l’Histoire par le même ignoble Xombul du tome précédent (précédent le tome 1 ? Ben oui, il est noté hors série).

Cependant cet épisode typé Patrouille du temps m’a enchanté.



L’histoire est quand même futuriste car le passé dans lequel se passe l’action est cependant dans le futur du lecteur. Enfin… du lecteur de 1968, car il s’agit d’une année 1986 apocalyptique. Le décor de New York envahie par les eaux, menacée par un ultime raz-de-marée, où maraudent de dangereuses bandes de pillards, est terrible et splendide. Un décor fait pour l’action. L’apocalypse se déploie ensuite plus à l’ouest : tremblements de terre, volcans, on est en plein film 2012 de Roland Emmerich. C’est la fin de notre civilisation, qui permettra la naissance de celle de Valerian et Laureline.

Je ne vais pas rentrer dans les détails. L’album fourmille de rebondissements, de rencontres, avec des robots inquiétants et des pillards avec qui ont peut discuter. Laureline est la seule présence féminine mais est loin d’être potiche. Sans elle Valerian aurait passé l’arme à gauche plus d’une fois.



Je n’ai pas boudé mon plaisir.

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