Il est donc prudent de se souvenir d’une réflexion d’Antonio Gramsci, emprisonné quand les fascistes eurent gagné : il faut se méfier de la seule résistance passive, la revendication du « moindre mal », car celle-ci mène rarement à un mûrissement et à la victoire ; mais plus ou moins vite à un projet de contre-révolution passive dans la classe bourgeoise, et pour en finir avec ses propres craintes celle-ci en vient à des volontés d’offensives, à des actes de contre-révolution active, de « restauration nationale », à la destruction des droits gagnés par les luttes et des libertés individuelles. On ne résiste pas sans but réel ; et les buts réels n’existent que discutés et portés par le plus grand nombre. D’où toute l’importance, immédiate, des mobilisations communes, pour des droits communs, des exploité·es, des opprimé·es et des humilié·es
un individualisme nouveau, rendu actuel par quelque principes qui ont été et font des signes forts : comme la déclaration de l’OIT à Philadelphie « le travail n’est pas une marchandise », toute personne a le droit de librement circuler, le droit à une protection sociale, le droit d’intervenir collectivement dans la direction et les choix, des productions et des entreprises…
90 % des « actifs » sont salarié·es, le salaire moyen de 2 300 euros et la moitié de la population au-dessous de 1 800 euros
Tenir des assemblées militantes pour présenter et discuter ! Si notre ambition est de faire partager un changement radical de la démocratie et pas la simple occupation de places électives, la question clé est que le but et le chemin ne se séparent pas : développer les informations, les échanges, les décisions collectives
Il s’agit de lire aujourd’hui, dans les signes de la journée, ce qui peut montrer des buts et des chemins pour le lendemain. Essayons de comprendre ce qui a vieilli, de démêler le nouveau et ce qui tombe en ruines, cela nous bouscule tous les jours. Une période longue de notre histoire se finit, avec un retard immense
les revendications sociales ont joué un rôle décapant d’une série de faux-semblants, en refusant de séparer les exigences matérielles – même fortes et urgentes dans la vie ordinaire – de l’exigence de changer la démocratie
Comme un espiègle enquêteur, notre interrogation se déplace : quel est l’axe décisif pour réaffirmation d’un combat qui puisse, mondialement rassembler la classe des exploité·es, des opprimé·es, des humilié·es ?
une négation politicienne de la politique possible produit une défaite en France. A Prague, une répression durable bouche l’avenir
Disons à toutes et à tous que nous voulons : le droit au salaire à vie, le droit au travail, le droit à la formation