vous croyez que c'est un livre qui mérite d’être lu
Il est pénible de constater que beaucoup d'hommes ne sont rien, face à ce qu'il pourraient être.
Pour ne pas devoir affronter une situation trop pénible, on s’avoue coupable de tout, c'est-à-dire de rien.
La démission devant une situation qui apparait trop effrayante dégénère peu à peu en une démission devant la vie toute entière.
La peur d’être critiqué ou d’être blâmé est permanente; l'angoisse qui en dépend est permanente également, et la moindre faille dans le comportement peut engendrer des angoisses et des numérations mentales ce qui signifie que la forteresse est sans cesse menacée, et que le ciment qui tient les briques doit être renouvelé chaque jour. Et cela coûte beaucoup d'énergie. Car le perfectionnisme produit un surmenage émotif d'autant plus considérable qu'il est inconscient....
[...] toute névrose suscite en premier lieu des difficultés dans les relations avec autrui.
Prenons un exemple : une personne "joue un rôle" depuis de nombreuses années. Supposons qu'elle soit "perfectionniste" c'est à dire qu'elle se présente aux autres sous un aspect "parfait" et inattaquable. Elle est donc "coincée" par le rôle qu'elle joue, et qu'elle doit continuer de jouer à chaque instant. Elle va prendre conscience de cette façade, de ce vernis de protection. Or :
1) elle a habitué les autres à la voir sous cet aspect de "perfection";
2) elle va devoir se rendre compte qu'elle n'est pas ce qu'elle croyait être, et qu'elle a de grosses imperfections comme tout le monde ;
3) elle va devoir se montrer imparfaite et assumer l'angoisse temporaire que cela représente (puisque, pendant un certain temps, elle gardera l'impression d'être "jugée").
Donc, le rôle que le patient jouait apparaîtra de plus en plus clairement. Mais ce rôle était inconscient. Tout ce que le patient ressentait, était par exemple : de l'épuisement en société, de la crispation, du trac, de l'angoisse, etc. Or, son (faux) comportement avait envahi non seulement sa vie quotidienne, mais aussi ses pensées, ses actions, le choix de ses amis et relations, sa façon de voir les choses, l'éducation donnée à ses enfants, etc. C'est donc tout un monde qui bascule. Peu à peu, le patient voit apparaître les fausses morales qui s'étaient développées en lui, ses faux scrupules, une masse de pré-jugements. Il verra également se dessiner de façon floue, puis précise, puis énorme, les contours de son Sur-Moi. Il constatera alors combien tout cela l'avait éloigné de lui-même, combien il avait pris le rouge pour le vert, et vice versa. Ici également, c'est un phare qui déplace sa lumière.
Et l'on constate alors, avec stupéfaction, qu'on n'avait jamais vécu que sur l'apparence de soi-même...
La prise de conscience- Les réactions du patient - p.227 -
Dans ma civilisation, celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit.
"La liberté de l'âme est notre privilège. Elle se manifeste quand rien ne l'en empêche. Elle est semblable à une machine qui tourne si rien ne la perturbe, parce que son rôle et sa fonction sont de tourner."
(Le coup de foudre) est souvent la représentation classique de la rencontre avec l'Anima. L'homme stupéfait, se fige.Il se dit avec une émotion profonde :" C'est elle ! C'est la seule que j'attendais depuis toujours ! C'est avec elle seule que je pourrai me réaliser..."
L'homme ébloui, s'immobilise...devant lui même (ou du moins, devant la partie féminine inconsciente de lui-même).
La délinquance juvénile (...) est l'une des formes les plus pénibles (et dangereuse) de l'inadaptation sociale des enfants.
Un homme marié, aimant sa femme, trouve souvent l’âme-sœur
(=lui même)...Il se sent parfaitement heureux entre son épouse (qu'il aime) et sa "maîtresse"(son Anima).
Bien sur, l'épouse juge le mari, la "maîtresse" n'y comprend rien, et l'homme non plus. Et cela dure tant que dure la projection...La même situation peut, évidemment, se présenter chez la femme (qui se sente heureuse entre un mari aimé et un autre homme, projection de son Animus).