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Critiques de Pierre Darmon (7)
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Marguerite Steinheil : Ingénue criminelle ?

Comme beaucoup "d'ignorants", je connaissais la maîtresse de Félix Faure au travers des mots célèbres : " la pompe funèbre ", " Il a voulu être César et il est mort Pompé ", " A-t-il encore sa connaissance ?... - Non, elle est partie par l'escalier de service. "

Courtisane, demi-mondaine, je n'avais qu'une idée très éloignée de qui avait été Marguerite Steinheil.

Lors d'une visite au Père Lachaise il y a un peu moins de trente ans, devant ce caveau surmonté d'un corps sculpté, étendu comme sommeillant dans son linceul d'éternité, je m'étais promis, un jour, de m'intéresser à la vie de ce Président qui devait sa postérité à une supposée fellation.

Il y a quelques mois j'ai demandé conseil à Corinne Ergasse ( historienne et éditrice ), laquelle m'a gentiment suggéré quelques ouvrages... dont celui de Pierre Darmon... que j'ai fini par acquérir... d'occasion.

Ce livre, bien documenté, s'il permet de mieux approcher la personnalité de "Meg", est essentiellement centré sur le double assassinat d'Adolphe Steinheil, le mari de Marguerite, et de Madame Japy, sa mère.

Il foisonne d'infos, bat en brèche la responsabilité d'une gâterie mortelle dans la mort de Félix Faure ( il souffrait de problèmes cardiaques, faisait de fréquentes crises de tachycardie et était addict à de puissants stimulants sexuels... en ce temps-là, point de Viagra...) pour davantage mettre l'accent, par exemple, sur l'audience impromptue accordée une heure avant sa mort, au Prince Alber1er de Monaco venu pour tenter d'organiser une rencontre entre le Président français et le Kaiser, lequel souhaitait disculper une fois pour toutes le Capitaine Dreyfus... requête donc de révision qui avait fortement contrarié un Président peu enclin à froisser une Armée "susceptible" dans une France encore très antisémite...

Vous l'aurez compris, si le livre tourne autour du mystère de l'odieux double crime et de la culpabilité ou de l'innocence de celle qui fut qualifiée par la presse de "miraculée" ( le ou les assassins (?) "l'épargnèrent"), il permet outre d'essayer de cerner la personnalité complexe de Meg, de parler d'une époque qui va de la fin du Second Empire jusqu'aux années qui précédèrent la Grande Guerre, de ses moeurs, du climat social et politique qui la caractérisèrent et de quelques grandes figures de proue qui la composèrent.

D'un point de vue historique, je ne puis que saluer le travail de Pierre Darmon. Du point de vue littéraire, je serai moins indulgent ; le style est plus qu'acceptable... mais que de redites !

"Percluse de douleurs, percluse de tristesse (2 fois), percluse de remords, percluse de rhumatismes... " Quant à l'impéritie, c'est un mot dont l'auteur a du mal à se défaire....

Du point de vue éditorial,.. huit pages de photos, dont quatre pages sont des doublons !

J'ignore quelle a été la relation entre Pierre Darmon et Perrin son éditeur... mais il y a un manque flagrant de rigueur.

Cela étant Marguerite Steinheil est une figure féminine méconnue à laquelle devraient s'intéresser davantage d'historiens, et en dépit des quelques faiblesses mentionnées, j'ai beaucoup appris en lisant ce passionnant travail de recherche sur cette "ingénue criminelle ?"

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Défense de cracher !

Merci à Babelio et aux Editions Le Pommier pour l'envoi de cet essai très intéressant.

Pierre Darmon est historien et spécialiste de l’histoire de la médecine. Il retrace donc l’histoire des virus et autres microbes entre la fin du 19e et le début du 20e siècle. Il nous raconte de manière très claire les évolutions de la gestion des déchets, pourquoi on remplace le bois ou le macadam par du goudron, comment traiter les eaux usées…

A cette époque, les animaux de compagnie connaissent aussi un grand engouement, c’est ainsi que l’on découvre qu’ils peuvent aussi nous transmettre leurs maladies.

En 1846, un jeune médecin découvre l’importance des « gestes barrières » et impose la désinfection des mains et des instruments de chirurgie. Plusieurs années avant les découvertes de Pasteur.

Un ouvrage passionnant et très accessible.

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Pasteur

Les personnes de ma génération ont toutes, enfouies dans leur mémoire la plus profonde, des images-clé de l’école républicaine : Vercingétorix jetant ses armes aux pieds de César, Jeanne d’Arc sur le bucher, Richelieu devant la digue au siège de La Rochelle…et Pasteur expérimentant la première vaccination antirabique sur l’homme en inoculant le petit Joseph Meister. C’est là, comme les autres, une image réductrice, caractéristique du « bourrage de crâne » des enfants durant une certaine époque. La biographie de Pasteur par Pierre Darmon (éditions Fayard, 430 p.) fait découvrir un personnage bien plus complexe : travailleur acharné, il pose effectivement, par la rigueur absolu de ses protocoles d’expériences, les fondements de la microbiologie après avoir fondé la stéréochimie. Car Pasteur, bien qu’élu à l’Académie de Médecine, n’est pas médecin mais chimiste. De génie. Au cours de sa carrière, il résout une série d’énigmes touchant les maladies des végétaux et des animaux. A chaque étape, il brevète son procédé, mais le laisse exploiter sans en tirer le moindre revenu. Ses découvertes permettent à des milliers d’industriels et d’agriculteurs de réaliser une production de qualité, sans perte : ainsi s’attaque-t-il aux maladies du vin et du vinaigre, du ver à soie, jugule le terrible charbon causant la mort de milliers de têtes de bétail, le rouget du porc, apporte à la fabrication de la bière des progrès considérables. Avant de mettre un terme à la théorie de la génération spontanée et à découvrir les propriétés prophylactiques d’une culture microbienne vieillie ; il invente la vaccination qui permettra l’effondrement de la mortalité infectieuse.

Mais Pasteur, bourreau de travail, est aussi un être intransigeant, piètre manager, gestionnaire cassant et politicien maladroit (l’ensemble des étudiants de l’école qu’il administre démissionne), polémiste passionné, patriote exacerbé violemment anti-allemand. C’est aussi un père de famille aimant, un homme dévoué à la recherche travaillant toujours malgré une hémiplégie, qui aura formé une pleiade de chercheurs : Emile Duclaux, Emile Roux, Albert Calmette…entre autres. Toute une vie consacrée à la recherche pure et à la recherche appliquée. Une vie aussi à se battre pour que des crédits suffisants leur soient consacrés.
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Défense de cracher !

Un livre très intéressant pour les fans d'histoire :

Il permet d'aborder l'histoire de l'hygiène en filigrane des différentes époques.

Ce sujet est habituellement (et éventuellement) cité en marge des "grands" événements historiques, mais gagne ici en lisibilité et permet de comprendre certains aspects d'aujourd'hui (le tout jetable, les pavés, etc).



Une lecture enrichissante!
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Défense de cracher !

Merci à Babelio et aux Éditions le Pommier pour l'envoi de cet essai de Pierre Darmon.



Quand ma conjointe m'a dit qu'elle m'avait inscrit pour la session sur le thème "Non fiction" et que le livre qu'elle m'avait choisi traitait des hygiénistes à la Belle Époque, le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai été surpris. Ceci dit, j'ai reçu le livre, j'ai joué le jeu et j'ai trouvé ce livre... génial !



Cet essai retrace une partie de l'histoire humaine où chacun pouvait contracter un mal inconnu via l'air, l'eau, les mouches ou autres ; où les vaccins contre certains fléaux comme la tuberculose n'étaient pas encore développés ; où les stations d'épuration n'étaient pas encore créées voire démocratisées ; où l'absence d'hygiène pouvait tuer autant qu'une guerre...



Cet essai fait le parallèle avec aujourd'hui et fait voir que certaines erreurs du passé continuent à être reproduites maintenant, par ignorance ou bêtise, malgré la facilité avec laquelle on peut accéder à l'information en ce XXIe siècle.



Chacun peut mesurer le chemin parcouru jusqu'à aujourd'hui et comprendre l'intérêt des vaccins, du pourquoi des règles d'hygiène et des développements techniques allant directement ou pas dans ce sens, apprécier la qualité de vie d'aujourd'hui par rapport à hier, mais aussi prendre conscience du danger à venir à se relâcher sans se rappeler la terrible réalité que rien n'est jamais acquis et que d'autres pandémies pourront très bien avoir lieu à l'avenir, à l'instar de celle de la Covid-19.



Je n'ai pas mis 5 étoiles car il y a 3 défauts :

- il n'y a pas d'illustration ou de reproduction, comme des articles de presse, des unes, etc. ;

- dans une même sous-section, on gagnerait en clarté à avoir les informations chronologiquement (et non avoir une description de 1910, suivi d'un fait marquant de 1898, par exemple, pourtant sur le même sujet) ;

- les notes de bas de page sont quasiment toutes des références vers un autre ouvrage ou article, et non une description détaillée suivie de la référence, ce qui motiverait à consulter ladite référence.
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Défense de cracher !

Merci à Babelio et aux Editions Le Pommier pour cet envoi dans le cadre de Masse Critique Non fiction.

Lorsque j'ai sélectionné ce livre, je m'attendais à trouver un document illustré, avec fac-similés, gravures, articles de presse et revues d'époque mais non il n'y en a aucun. La déception mise de côté, j'ai commencé à lire.

Et franchement, ce fut une très bonne surprise.

J'ai appris énormément de choses. Les chapitres sont bien construits, concis et documentés.

On y parle d'hygiène, de voirie, de crachoirs, de maladies, de miasmes, de microbiologie, de théories hygiénistes, de revêtements, de la gestion de l'eau, du traitements des déchets, d'insalubrité.... etc...

Bon dit comme ça, ça ne semble pas folichon, mais ce fut passionnant!

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Un siècle de passions algériennes

Lorsque les Français débarquent à Sidi-Ferruch, en 1830, ils sont loin de se douter que cette terre inconnue à l'assaut de laquelle ils s'élancent va soulever des tourbillons de passions et devenir, 130 ans durant, l'un des enjeux majeurs de la politique nationale. Et d'abord, que faire d'un pays conquis sur un coup de tête et de dés ? D'un pays où, jusqu'en 1850, la maladie et les guerres dévorent des milliers d'hommes ? Il faut attendre 1870 pour que la formule : l'Algérie c'est la France, s'impose avec force. Les passions françaises y trouvent dès lors un écho exacerbé. Les Français y seront plus français que ceux de métropole, plus patriotes, plus généreux de leur sang ou, le cas échéant, plus antisémites qu'eux. Quant aux Arabo-Berbères, ils ont longtemps attendu, dans un silence brisé par des révoltes sporadiques. On les considérait comme de grands enfants assoupis, dominés par le fatalisme et incapables de s'en sortir à l'écart de la mission civilisatrice de la France. En 1954, le réveil n'en sera que plus brutal. Mais dès 1940, l'Algérie française est morte. Un pays vaincu ne peut plus être une puissance coloniale dans un monde balayé par un mouvement général d'émancipation. Pierre Darmon a croisé les sources, multiplié les points de vue, allié l'analyse de fond économique et sociale au déroulement des événements et au récit des hommes et de la vie quotidienne avec ses bruits, ses couleurs et son atmosphère si particulière. Au fil des pages se dessinent ainsi tous les aspects d'une Algérie ardente et violente, injuste et séduisante, déchirée par les passions mais porteuse d'espérance, de mythes et d'amour.
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