Où que tu ailles, l'humus,
le sable, prends modèle
sur les ondes, allège-toi.
Ne sois que souffles
et vois : une glycine
a débordé le mur.
Ne coupe aucune fleur,
tu t'élargis
dans l'air des cimes.
Oublie tous les noms
sauf ceux du jardin,
à la fois ceux des plages.
Pleines mains sur ce tronc,
écoute, équitable,
le silence, la sève.
Rien n'est invisible,
dis à présent
le parfum des lilas.
Pluie fine, la chair en liesse,
la clairvoyante, réveille
un chant de grive.
Les ailes, le cœur,
laisse-les battre,
laisse-les battre ensemble.