Gilles Pivard - Les Normands Débarquent .
Dans le cadre de la 29ème Fêtes Médiévales de Bayeux,
Gilles Pivard vous présente son ouvrage "Les Normands Débarquent", écrit en collaboration avec
Pierre Efratas et paru aux éditions OREP. Musique réalisée par
Jean-François Kieffer. Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
- Plus un pas, croassa la vieille. Plus un pas si tu ne veux pas connaître la couleur rouge du malheur.
(La vieille aimait les allégories ronflantes.)
- Par les quatre vents ! s'esclaffa Longue Hache, je ne connais pas cette couleur, mais la tienne est aussi repoussante que la saleté sous des ongles de pied mal lavés.
(Ívar appréciait les métaphores subtiles.)
- Je me moque de tes pieds comme de ma première morve, rétorqua la vieille. Tourne les talons et retourne d'où tu viens.
Oddbjörn et ses huit ans restèrent ainsi trois jours délaissés dans la longue maison vidée de ses meubles et de ses animaux. Le quatrième, Hjalti l'Indulgent, nouveau jarl de la région, accepta de le prendre comme domestique – c'était bien le maximum qu'on pût lui offrir. Car dites-moi : comment accorder la moindre confiance, le moindre respect au rejeton d'une pareille mésalliance ? Quand l'arbre est pourri, le fruit n'est pas bon, voilà comment raisonnaient les sages habitants de Ringisak.
La déesse Freyja, honneur a son nom et a ses merveilles, la déesse Freyja, dis-je, aime trois choses par-dessus tout. L'amour, dont elle est la grande divinité. Le seidr, ou magie. Art subtil ou elle excelle. Et les bijoux auxquels elle voue une passion de chaque instant. Hélas, chaque chose possédant son contraire et la nuit suivant le jour, l'amour suscite souvent la haine et la jalousie : la magie est un don très convoité, y compris parmi les dieux ; et les bijoux se paient parfois un prix exorbitant. Pour s'en procurer de nouveaux, Freyja n'hésite pas a parcourir les neufs mondes d'Yggdrasil et l'on dit que plusieurs salles du palais Sessrumnir dans le royaume de Folkvangr sont couvertes de miroirs, afin qu'en se voyant, elle puisse en jouir a tout moment.
Quand ils affrontaient la mer, les aventuriers du Nord avaient coutume de chanter. Leurs voix mêlées montaient, fortes et libres, jusqu'aux nuées, la gifle de la vague se faisait caresse et les couteaux de la bise devenaient baisers.
Quand on veut réussir dans la vie, on ne croit à rien et on ose tout.
"Quand on ne sait pas boire, on s'abstient !"
La dernière folie de Freyja s’appelait Fergill, un jeune homme de vingt-trois ans, aussi prompt à ravager un lit dans sa rage d’amour qu’à briser les boucliers de ses ennemis sous la force effroyable de son épée. De ceci, n’allez cependant pas conclure que c’était une brute aussi stupide que limitée, tout juste bonne à répandre les plaies et les bosses et à servir d’étalon de concours aux belles dames.
Non ! Fergill était équipé de quelques dispositifs plaisant terriblement aux femmes et aux déesses : il était sensible, intelligent, délicat, prévenant et très rieur. C’est pourquoi, d’ailleurs, on l’appelait Fergill au doux sourire. Il chantait juste, et lorsque ses longs cheveux blonds virevoltaient dans le vent au rythme de son chant, les valkyries qui, sous leurs grandes cuirasses, cachent un petit cœur tout mignon, venaient l’écouter en secret. A en juger par la couleur de leurs pommettes, elles y prenaient grand plaisir, et ainsi, lorsque Fergill combattait, elles l’aidaient secrètement.
Quitte à rendre Odin fou de colère, Freya n'hésitait plus à vivre sa vie sans pudeur, au vu et au su de tous. Parfois, oserai-je vous le dire, parfois... eh bien, hem... elle faisait l'amour au milieu d'une clairière ou tout en haut d'une montagne, ou alors dans un lac, sur une plage ou , carrément, sur le banc de nage d'un long bateau!
Pour faire enrager Odin, elle faisait passer au beau milieu de ses ébats, ces aveux subtilement amenés qui font tant plaisir aux amants, ces coqs toujours prompts à coqueriquer leur triomphe.
Personne n'est responsable des actes que ses parents ont commis quand il n'y a pas concouru lui-même.
On entend, portés par le vent qui monte, des cliquetis, des chocs, des cavalcades éperdues (…) Grim me prend la main. Il la serre comme pour me transmettre toute sa force. « Ma gentille Édith, murmure-t-il d’une voix qui tremble un peu, croyez-en l’expérience d’un vieil homme qui a vu trop de batailles : la messe est dite. »