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4.03/5 (sur 45 notes)

Né(e) : 1968
Biographie :

Pierre Faupoint est poète et romancier.

En 2017, son recueil de poèmes en prose, « Seize », publié à compte d'éditeur, rencontre un succès d’estime, Puis, son premier roman, « Je fus un mauvais homme », est unanimement plébiscité par un lectorat de plus en plus large. Aujourd'hui, avec son deuxième roman, « Les Écervelés », l’auteur vous plonge dans un futur plus proche que vous ne pouvez l’imaginer. Préparez-vous à faire des sauts dans des corps et dans des lieux qui vous sont inconnus ! Et avec toujours le style percutant et vorace de l’auteur, avec sa plume remarquable. Blog : https://pierrefaupoint.com/

Source : https://www.librinova.com/auteur/pierre-faupoint
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Puis, une voix, feutrée, que je connaissais si bien, si chaude, me chuchota : « Au revoir, papa… ». Ce fut comme un coup de massue sur la tête que je venais de recevoir ! Mais une massue de plumes, et de velours. Moi, moi qui avais tant espéré que Leila s’appropriât ces deux lettres magiques, ces deux syllabes salvatrices, interchangeables, « pa – pa », voilà qu’elle avait exaucé mon vœu le plus cher.
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Autour de nous, il y eut comme un arrêt sur images. Puis, la jeune fille m'offrit sa bouche joliment ourlée. Appliqué, sans hâter mes mouvements, j'acceptai sa riche offrande fragile. Notre baiser fut intense, si doux. Si divinement doux que je ne distinguais même plus la musique qui flottait dans l'air trente secondes plus tôt. Quant à elle, elle ferma les yeux, je l'entrevis...
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Puis, j'ouvris la porte. Un air glacial pénétra en même temps que la vieille femme. « Entrez ! » l'invitai-je pour abréger cette attente. Sa silhouette s'étira dans le grincement béât de la porte déployée. Quand elle me remarqua derrière elle, il était bien trop tard. Je l'empoignai par le cou pour la faire basculer sur moi et plongeai le couteau dans son cœur. L'épaisse lame lui ôta la vie en un éclair. La pauvre femme s'affala comme un bibelot poussiéreux près du corps supplicié d'Olivier. Plus aucun souffle n'émanait de sa bouche édentée. Seule une larme avait pris forme sur l'une de ses joues fripées. Soquettes l'aspira, d'un rapide coup de langue.
Mais, pour ma part, j'étais déjà dans l'après-carnage. Je savais devoir penser à notre fuite. Vite. Très vite.
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Dès que j'eus fermé la porte à clé, je me métamorphosai. Mes mouvements étaient mécaniques, mes sensations et mon âme en surchauffe.
Alors je passai ma combinaison en polypropylène. Lorsque je protégeai mon visage du masque en élastomère, des picotements de plaisir envahirent la peau de mes joues. Après que j'eus enfilé mes gants anti-coupures, quelques-uns de mes organes semblèrent exploser au fond de moi. Je ressentis la force harmonieuse de ce cataclysme avec la dimension d'un ouragan. Enfin, avant de rejoindre mon hôte dans la pièce au piano à queue, je retirai une poire d'étouffement de mon havresac...
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85 jours. Je resterais reclus 85 jours comme un chien. Alors que certains de mes collègues, bien plus concernés que moi par le trafic de stupéfiants, bénéficièrent de leur levée d’écrous les uns après les autres, le juge d’instruction souhaitait me tenir sous sa coupe. Il mit en exergue, pour me maintenir aussi longtemps captif, que je connivais aux actes suspects d’une famille connue de la région. Mais je n’étais qu’un jeune adulte, paumé, qui appréciait la compagnie des filles, et celles, de temps à autres, de l’absinthe et de l’opium.
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« Il y avait autant d'objets crasseux dans cette pièce que dans le vestibule.
En avançant encore, des remugles d'urine, qui s'exhalaient de la banquette, heurtèrent mon odorat. Je marquai un temps d'arrêt mais Franck sembla si saoul qu'il n'entendait rien. Je n'étais pourtant qu'à un mètre de lui. Je m'emparai d'abord de la lampe à souder et, malgré le feulement dans l'air, la forme humaine ne réagit toujours pas. Puis, je me saisis des cisailles crocodiles pour chauffer l'intérieur des lames bordées de pointes. La flamme souleva quelque boucan mais l'homme ne se réveilla pas davantage. Mais, au moment même où je me penchai au-dessus de lui il rouvrit les yeux, comme mû par un vain sursaut de vie. Alors je refermai d'un bruit sec les deux lames acérées sur sa verge flasque ! Sous le coup de la douleur, Franck hurla à s'en décrocher la mâchoire. Et aussitôt son cerveau se déconnecta, ses yeux roulèrent sur eux-mêmes et sa tête se plia sur le côté. Il perdit connaissance pendant que du sang, par flots ininterrompus, s'enfuyait de ses parties génitales. Pour accentuer l'hémorragie artérielle, je tirai de toutes mes forces sur les cisailles crocodiles et son sexe, déjà mort, fut projeté contre la télévision éteinte. Un ultime cri, sans âme, sans espoir, sortit de sa pouacre bouche et, en moins de cinq minutes, la vélocité de mes gestes, ajoutée à la débilité de sa santé physique, lui furent fatales.
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Derrière le comptoir de la cuisine, je n’en menais pas large. Je voyais bien que Leila avait du mal à me croire sur parole. Grâce à la relation surnaturelle qu’elles avaient toujours entretenue entre elles, Leila et Soquettes étaient comme deux sœurs jumelles. Et je n’aurais pas été surpris que la seconde eût dévoilé à la première la vérité sur notre voyage en voiture ! J’en étais là de mes pensées quand je m’aperçus que le journal télévisé de 19 heures accaparait toute l’attention de Leila.
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Enfin, j'entendis Nahima poser le pied sur la dernière marche de l'escalierde sortie de mon immeuble. Elle prenait un nouveau cap tandis que je n'en connaissais toujours pas la véritable cause. Je perçus le bruissement de ses belles ombres, encore une fois, sur les murs, le plafond, dans mon être. Et puis, quand la porte d'entrée se referma, dans un vacarme à pleurer, je sus que je le deviendrais, ce très mauvais homme. De vergogne, je n'aurais point.
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La nuit, expressive, balançait des étoiles filantes au-dessus de ma tête. J’avais causé tant de dégâts dans cette famille, pour sans doute, deux ou trois générations entières, que j’éprouvais un extraordinaire sentiment de satisfaction intérieure. Il était grand temps pour moi de disparaître. Avec, dans le bissac de mon âme, une seule idée, un unique objectif : traquer une nouvelle nourriture humaine.
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Après quelques instants, je fus installé, crépuscule brumeux, à l’arrière d’un fourgon sans chauffage. Assis sur la même banquette que la mienne, un brigadier, à l’air ribaud, proposa de me tutoyer. Il avait l’âge de mon père, j’aurais été dédaigneux de lui refuser un tel passe-droit. Et puis, après tout, frais émoulu de mes 18 ans, de la morve coulait encore de mon nez !
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Qui a écrit ça ? [3]

QUEL ROMANCIER A ECRIT CES PHRASES: « Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance » ?

Marcel Proust
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