AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pierre Gascar (21)


Les lichens supportent le froid, la raréfaction de l’oxygène (on les rencontre jusqu’à 6 000 mètres d’altitudes), la chaleur extrême, l’absence d’eau (ils revivent plusieurs mois après une dessiccation complète), mais meurent aujourd’hui dans le centre de Paris, de Londres, de New York, de Tokio et même de Venise où cependant des herbes, des arbres, sensibles, par contre, aux excès du climat, continuent tant bien que mal de pousser. En un mot, les lichens ne se montrent vulnérables qu’aux modifications anormales du milieu. Comment ne pas admirer la justesse, pour ne pas dire la sagesse, de cette réaction ? Comment ne pas applaudir à ce refus, ne pas y voir une leçon ?
Commenter  J’apprécie          80
Mon Dieu!, mon Dieu, faites qu'on ne tue plus jamais les moutons.
Commenter  J’apprécie          50
Les lichens ont eu leur poète en la personne de Camillo Sbarbaro qui occupe une place très honorable dans l’histoire de la littérature italienne de la première moitié de ce siècle (…) Sbarbaro alliait le sentiment poétique à la connaissance scientifique et faisait des lichens le thème de ses rêveries les plus libres comme de ses traités de botanique les plus rigoureux
Commenter  J’apprécie          40
En ce temps, l'évolution des esprits passe obligatoirement par l'acte d'écrire. Il est devenu la première manifestation de liberté, la première affirmation concrète de l'indépendance de la pensée.
Commenter  J’apprécie          30
C''était un de ces bourgs de plaine situés loin des grands axes de communication et dont les carrefours distribuent des noms de villages secrets, un bout de route blanche près de laquelle une scierie ronfle, dans la chaleur du jour." (incipit)
Commenter  J’apprécie          30
L'inquiétude devient facilement une habitude. (B, p.110)
Commenter  J’apprécie          20
"Les aliments nécessaires à l’homme sont aussi sacrés que la vie elle-même, déclare Robespierre. Tout ce qui est nécessaire pour la conserver est une propriété commune à la société entière. Il n'y a que l'excédent qui soit une propriété individuelle."
Commenter  J’apprécie          20
Si nous sommes enclins à imaginer, à Venise, en particulier certains soirs de l’arrière-saison, la présence dans les rues et dans l’air des symboles pervertis qu’alentour tant d’œuvres d’art recelaient jusqu’ici en secret, si nous finissons par éprouver, dans cette ville, une oppression due au poids de l’histoire et du génie humain, si nous en venons à peupler de fantômes ces rues vides, à doubler de l’écho de la fable le moindre cri, le moindre appel ou le moindre bruit d’aile, si nous nous sentons, par moments, comme coupables de tout cet art, de toute cette culture qui n’a pas su donner un sens à la vie et qui s’achève sur le vide, si, au cours de nos promenades, nous errons comme poursuivis par les âmes inapaisées que nous avons fait naître dans nos tableaux, nos sculptures, nos poèmes, nos musiques, nous ne pouvons pas supporter que disparaisse à jamais la plus petite partie de ce fonds où s’enracinent à la fois notre orgueil et notre désespoir. Car nous n’avons pas d’autre au-delà que l’art. Ciel ou enfer, la distinction ici ne s’impose guère. Il importe peu que l’œuvre nous parle de notre salut ou de notre damnation. Ce que nous y cherchons, c’est seulement une ouverture.
Commenter  J’apprécie          20
Ceux qu'effraie légitimement le nombre des accidents sur les routes et qui conseillent aux automobilistes de rouler moins vite devraient, sans pour autant renoncer à leurs sages mises en garde, ne pas oublier qu'ils prêchent une résignation dont l'homme est devenu incapable. Nous avons droit à la vitesse, et rien, sauf le respect de la vie du prochain, ne peut nous empêcher d'essayer par moments d'acquérir ce surplus d'existence qui, en fait, équivaut à une idéalisation - hélas! fugitive - de notre condition.
Commenter  J’apprécie          20
La patrie est faite de quoi se gonfle son absence. (TdM, p.194)
Commenter  J’apprécie          10
L'homme dit qu'il n'y a que quelques jours à peine que les habitants sont rentrés dans le village. Ils l'avaient déserté lorsque la peste s'était déclarée. Quelques jours à peine qu'on a descendu le drapeau rouge qui, pendant près de trois mois, avait signalé, au-dessus des toits blonds, la présence du mal.
A quelques centaines de mètres du village, on aperçoit les huttes faites de branchages où les habitants ont vécu. On ne les a pas démolies. Elles peuvent encore servir, un jour. Au-delà s'étend la plaine dans la dure lumière de l'hiver indien. Parfois, le vent soulève, au loin, la poussière des chemins.
Pendant près de trois mois, les habitants du village vivant en plein champ ont regardé la plaine. La mousson l'a obscurcie puis, de nouveau, le soleil de l'hiver l'a révélée jusqu'à ses horizons lointains où les montagnes du Népal bleuissent. Et il n'est rien venu de la plaine. On a dû attendre que s'éteigne le mal.
On lui avait livré le village entier, toutes les portes des maisons ouvertes. Les nuits de vent, quand on s'approchait, on les entendait grincer ou battre. Alors, on aurait pu croire, enfin, que quelqu'un était là. Car le pire c'était cet ennemi sans visage, le pire ç'avait été de livrer le village au vide, au désert, au silence où, parfois, pendant des semaines entières, pas une seule porte ne battait. (p. 128)
Commenter  J’apprécie          10
Ce bateau éclairé, à peu près vide et d'une blancheur de clinique, la nuit brûlante et nous sur le quai dans cette île perdue, ces filles inconnues, c'est cela l'aventure. Je la reconnais après tant de livres lus, tant de récits, d'images et j'y découvre le désert. Je plains ceux qui effacent les mers, franchissent les continents en tous sens, abolissent les distances, s'égarent par goût, poussent devant eux des portes sans nom, se battent dans la nuit, s'éveillent sans savoir où ils sont, repartent avec, au coin des lèvres et dans la pâleur usée de leurs yeux, le cynisme souriant de ceux qui voyagent sans fin.
Je n'aime pas l'aventure, les bateaux éclairés, l'eau noire, les filles sur le quai, je n'aime pas l'aventure qui est comme une autre insomnie dans la vie. Je cherche la lente et sommeillante vérité de l'homme. (p. 25)
Commenter  J’apprécie          10
....goût nostalgique du passé dans lequel, à toutes les époques, certaines natures, souffrant d’une sorte de frilosité, au contact du présent, ont cherché refuge
Commenter  J’apprécie          10
Ce qu'il y avait de passionnant, dans le piège, c'était bien le dépôt qu'on y faisait de sa propre volonté qui, dès lors, coupée de ses racines temporelles, allait vivre à l'état de pur potentiel, dans un bain d'irresponsabilité. (B, p.89)
Commenter  J’apprécie          00
L'ivresse parle toujours un langage qui ne nous est pas si étranger. (B, p.103)
Commenter  J’apprécie          00
La guerre n'est qu'un mot sanglant et, après tout, occasionnel, mais, derrière lui, il y a l'horreur sournoise de notre époque, le combat sans nom, la souffrance anonyme, l'oppression quotidienne et, déjà, un peu partout dans le monde, "la situation d'ennemi". (B, p.163)
Commenter  J’apprécie          00
Des morts de guerre. La formule s'était vidée de son sens héroïque sans qu'elle eût pourtant cessé de s'imposer. (TdM, p.183)
Commenter  J’apprécie          00
Jetée sur l'infini de la souffrance comme un oiseau sur l'infini des mers, la voix humaine montait ou descendait, parcourait la gamme du vent avant de s'éloigner, de s'affaiblir, laissant derrière elle ce même ciel serein, ce "compte d'azur" que n'épuisent jamais les oiseaux désemparés ou les hommes qui meurent. (TdM, p.230)
Commenter  J’apprécie          00
À remuer des morts, ils avaient appris le respect des mystères. (TdM, p.246)
Commenter  J’apprécie          00
Il est sans doute absurde d'envisager la restauration des qualités morales chez un individu, quand c'est son équilibre mental qu'il s'agit de rétablir. Il reste que la bonté et l'humilité, c'est à dire les conditions de nos justes rapports avec les autres, représentent la seule négation absolue de la folie.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Gascar (114)Voir plus

Quiz Voir plus

Errare humanum est

Il a écrit : "Tous les peintres impressionnistes pèchent par insuffisance technique. Dans les arts comme dans la littérature, la forme seule soutient les idées nouvelles et les méthodes nouvelles. Pour être un homme de talent, il faut réaliser ce qui vit en soi, autrement on est qu'un pionnier. Les impressionnistes sont précisément selon moi des pionniers. Un instant ils avaient mis de grandes espérances en Monet ; mais celui-ci paraît épuisé par une production hâtive ; il se contente d'à-peu-près ; il n'étudie pas la nature avec la passion des vrais créateurs. Tous ces artistes-là sont trop facilement satisfaits. Ils dédaignent à tort la solidité des œuvres longuement méditées." (Indice : le bonjour d'Alfred !)

Maurice Ravel
Léon Gambetta
Colette
George Sand
L. F. Céline
André Gide
Sarah Bernhardt
Edmond Rostand
Émile Zola
Georges Clémenceau

1 questions
6 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , impressionnisme , littérature française , critique d'artCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..