Je savais à peu près comment persuader un homme que l'on est une femme qui a consenti par passion au sacrifice de sa vertu. Je savais aussi faire semblant de consentir malgré moi aux fantaisies sexuelles qui faisaient ses délices, qu'il prenait pour des privautés, et dont j'avais déjà, avec d'autres, pu mesurer la banalité. Bien sûr j'étais classiquement prise d'accès de remords bien spectaculaires, je pleurais mon honneur, je ne voulais plus jamais le voir. Je ne répondais plus au téléphone, je lui fermais ma porte pendant des semaines, histoire d'enfoncer l'hameçon un peu plus profond.