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Critiques de Pierre Jourde (255)
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La Littérature sans estomac

Lire "La Littérature sans estomac", c'est comme entrer dans un bon restaurant gastronomique. Véritable réjouissance pour nos papilles cérébrales, cet ouvrage (dont le titre est certainement un clin d'œil au pamphlet de Julien Gracq intitulé "La Littérature à l'estomac") distille une fine liqueur critique dont la saveur est inégalable. Mais celui qui nous régale ici, qui met du sel et du piquant sur des morceaux réchauffés, c'est Pierre Jourde. Car les ouvrages présentés sont fades et sans saveur. Pourtant, et c'est bien là tout le scandale, leurs auteurs ont été montés au pinacle par une sorte d'intelligentsia où mercantilisme, hypocrisie et ronds de jambe sont les sirènes du succès (et la cerise sur le gâteau).



On rit à la lecture de ces textes. Jourde se veut piquant et emploie toute la palette de l'ironie pour faire mouche. J'avais déjà lu le fameux "Jourde et Naulleau". J'ai retrouvé dans "La Littérature sans estomac" ce ton qui m'avait plu, ces remarques assassines, cette autopsie minutieuse des romans cités.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Le voyage du canapé-lit

Il est vieux, il est moche, il est encombrant. Seul objet sauvé du tri drastique effectué au décès de la grand-mère qui en fut la propriétaire, son ultime destin est de meubler une mezzanine dans la maison familiale en Auvergne, tâche pour laquelle sont désignés les trois petit-enfants de l’aïeule, dont l’auteur et narrateur de l’aventure. Non qu’elle fut périlleuse, hormis la longueur du trajet, pas d’obstacle majeur sur le chemin (à l’arrivée ce sera une autre histoire…). Par contre, c’est l’occasion d’un huis-clos entre les deux frères et la soeur, et cette cohabitation nomade sera l’occasion d’évoquer, révéler, et faire le point sur de multiples événements familiaux. Les souvenirs affluent tout au long du chemin, avec un savant mélange du passé et du présent, reconstituant une histoire familiale banale dans ses malentendus et ses haines aussi héréditaires qu’inexplicables



C’est en effet l’occasion pour l’auteur de laisser libre court à son ironie, parfois mordante, et à l’autodérision, tant il ne s’oublie pas dans l’attribution des médailles de la gaffe.







C’est très agréable à parcourir, les dialogues sont souvent savoureux et le discours est très actuel.
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La potiche a peur en rouge & cent autres fa..

Pierre Jourde a réuni dans La potiche a peur en rouge cent et une « fables express », triviales, rabelaisiennes, absurdes, faites de calembours, contrepèteries ou autres palindromes. La fable express étant une parodie très courte, ironique (voir méchante et licencieuse) visant le plus souvent à détourner des expressions toutes faites. Un exercice, dont l'auteur explique les mécanismes avec érudition lui qui y excelle comme Alphonse Allais, Boris Vian, Marcel Gottlieb, ou ses camarades de l'Oulipo, qui a pour seul but d'amuser. Un objectif à mon avis atteint avec La potiche a peur en rouge avec par exemple ce poème de Francis Blanche : « Cet homme a de l'arthrite. Et pourtant, me dit-il, Il peut avec aisance aller gambader. Mais c'est quand il veut s'arrêter. Que la douleur à nouveau l'horripile. Moralité : L'arthritique est aisé, mais l'arrêt difficile ».



Merci à Babelio et aux Éditions Wombat.
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La première pierre

En 2003, Pierre Jourde publiait « Pays Perdu », un récit où il parlait d’un petit village du Cantal, dont sa famille est originaire. Jourde souhaitait faire l’éloge de son village et montrer son attachement, pourtant le livre a fortement déplu aux habitants de ce village, car certains s’étaient reconnus sous des termes qu’ils estimaient peu flatteurs, voire humiliants. Aussi, l’année suivante, alors qu’il y retournait, Pierre Jourde et sa famille sont victimes de menaces et d’une violente agression par des habitants qui veulent en découdre car ils s’estiment calomniés par le récit et victimes de trahisons gratuites, alors que certains n’ont même pas lu le livre. S’ensuit, en 2007, un procès retentissant, car très médiatisé, où les agresseurs sont condamnés, mais Pierre Jourde est mis au ban de son village.



La Première Pierre, écrit dix ans après la publication du texte qui sema la discorde, revient sur cet épisode de la vie de Pierre Jourde, revenant sur les faits à partir du moment de l’agression jusqu’au procès. L’auteur propose un récit minutieux de l’escalade de violence au village, ainsi qu’une réflexion sur les éléments qui l’ont poussé à écrire « Pays perdu », qui était à l’origine « globalement, un éloge du pays » mais qui a en fait eu le tort de « raviver les souffrances ».



Les années ont passé, mais au village, rien ne sera plus comme avant. Pierre Joudre analyse sans complaisance les causes de la violence ; il a été coupable de maladresses, qui ont transformé de vieux amis en adversaires résolus à le blesser lui et sa famille alors qu’il se réclamait des leurs. « Tu n’es même pas un inconnu, tu es un fantôme, une non-présence. »



S’en est suivi un débat sur la liberté de l’écrivain et le pouvoir de la littérature. Peut-on parler absolument de tout et se dégager des conséquences de ses écrits (ou de ses dessins, ou caricatures…) ?



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Pays perdu

A l'origine, Pierre Jourde voulait juste écrire une nouvelle qui se limitait à la narration des obsèques d'une adolescente, fille d'amis paysans vivant dans un petit village du Cantal dont est originaire sa famille ; village perdu où il a passé ses vacances durant son enfance et où il est revenu ensuite chaque été avec sa famille.



Une fois la nouvelle publiée, fin 2001, influencé par Éric Nolleau, Pierre Jourde a décidé d'en faire un livre, en reprenant des souvenirs personnels et en modifiant les noms de lieux et de famille pour parler de la vie de son village.



L'enterrement de l'adolescente a ramené l'auteur à celui de son père, et à son histoire, alors que celui-ci ne s'était résolu à la lui raconter que lorsque qu'il a eu vingt-cinq ans. Toute sa vie attaché à son village, Pierre Jourde souhaitait montrer la rudesse du pays à travers certains secrets de famille. Il s'agissait de restituer un double sentiment : « des sensations trouvées nulle part ailleurs et un sentiment d'irréalité », tel qu'il a pu le vivre, durant ces séjours là-bas. Pierre Jourde ne perd aucune occasion de rappeler qu'il se sent appartenir à la société qu'il décrit et imaginait sans doute rendre hommage aux habitants de son village. Toutefois, en évitant de tomber dans la complaisance, l'auteur a pu involontairement se montrer parfois blessant dans sa description de protagonistes vivant dans de vieilles maisons inconfortables le long de ruelles où s'élèvent les vapeurs des tas de fumier.



Pierre Jourde a brisé le « culte du silence » qui se transmet de génération en génération dans ces hameaux. Son roman a suscité une vive émotion parmi les habitants de son village. Certains se sont reconnus ou ont reconnu des proches décédés. Les moindres détails ont été pris comme des critiques, des offenses, ou des indiscrétions malveillantes, et ont été considérés comme du mépris. Les réactions vives suscitées par ce livre seront reprises et commentées dans un second ouvrage de Pierre Joudre « La Première Pierre ».

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Le Tibet sans peine

J'ai pris ce livre un peu au hasard, pour le titre, pour une amie qui s'intéresse au Tibet.

Mais je connais Pierre Jourde, brillant essayiste qui a défrayé la chronique en publiant « La littérature sans estomac » et « Le Jourde et Naulleau », pastiche des « Lagarde et Michard » et pamphlet au vitriol contre les auteurs médiatiques abonnés aux Top ten (Marc Levy, BHL, Anna Gavalda)

Depuis il s'est, sauf erreur de ma part, désolidarisé de son co-auteur Eric Naulleau depuis que celui-ci à rejoint Hanouna, Eric Zemmour et C8...



Ce récit relate un, ou plutôt trois voyages au Tibet alors qu'il était étudiant.

Il découvrira l'Himalaya par les pistes du Zanskar, un lieu encore peu fréquenté dans ces années 80.

Avec un équipement minimal, il traversera des glaciers et des tempêtes, sans toutefois faire preuve de trop d'imprudence, et il y découvrira des paysages incroyables et des Tibétains hospitaliers.



Dis comme cela, cela fait un peu gentillet alors qu'il n'en est rien !

Il a été biberonné aux récits de Nicolas Bouvier et c'est avec un profond humanisme qu'il relate ses expériences.

Le tourisme de masse n'avait pas encore envahi l'Himalaya, et le contact avec les populations locales était authentique : il est reconnaissant aux guides locaux de le conduire et eux sont contents de gagner leur vie comme guides.

Il est bien conscient d'être un touriste pas très bien équipé pour marcher à 4,000 mètres, d'ailleurs il « fait équipe » avec d'autres compagnons comme lui, et tous ont un sens aigu de l'autodérision qui donne de la légèreté et de la candeur à ce récit.

Donc ce livre a été une bonne surprise, mélange de récit de marche en haute montagne, de découverte des populations tibétaines et de description de paysages incroyables (quelques photos en noir et blanc en illustration)

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Winter is coming

Après l'avoir lu, pour pouvoir écrire quelques mots sur ce remarquable livre de Pierre Jourde, Winter is coming, il faut attendre un peu. On sort de ce roman, découvert grâce à Lecteurs.com, complètement bouleversé et ému par la force de ce père à qui on apprend, en juin 2013, que son fils, Gabriel, alias Gazou, qui vient de fêter ses 19 ans, est atteint d'un carcinome médullaire du rein.



Pierre Jourde nous livre de manière sobre et avec une immense pudeur tous les sentiments, tout le ressenti, toute la force qu'il a dû déployer pour accompagner son fils dans les derniers mois de sa vie.

Il nous dit toute la colère qu'il a très souvent dû contenir lors des attentes subies pour les examens, pour les résultats, les cris de révolte ou plutôt les hurlements qu'il aurait voulu manifester mais aussi tout l'espoir qu'il a pu avoir au cours de ces mois épuisants, lors des périodes de rémission.

Winter is coming est un véritable et bouleversant cri d'amour pour son fils au sourire si radieux à l'aube de ses vingt ans. Beau jeune homme, sportif, amoureux de la vie, il commençait à révéler tout son talent en tant que compositeur de musique. D'ailleurs, Winter is coming, titre parlant s'il en est, est également un morceau allègre et dansant composé par Gabriel, sous le nom de Kid Atlaas.

Ce livre est d'une terrible beauté, d'une grande sobriété. Il est extrêmement poignant et m'a laissée K.O. Je dirais que c'est à la fois un roman très personnel mais en même temps universel.



Comment peut-on surmonter l'épreuve d'accompagner son enfant vers une fin inéluctable et survivre ensuite à son absence ? Un récit hors normes ! L'auteur analyse si bien sa force et ses faiblesses que cela laisse pantelant et sans voix.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Pays perdu

C'est le premier ouvrage de Pierre Jourde que je lis, avec fascination. Comment ne pas être happé par l'écriture jourdienne, qui épouse si bien les reliefs de la Montagne cantalienne, et les visages ravinés de ses autochtones? Quiconque connaît ce terroir du Centre de la France, cette terre d'oubli entre forêts sombres et villages de basalte noir, ceinturée par l'autoroute, sera sidéré par le travail littéraire, le tableau si expressif de cette solitude du fond des âges, qui échappe cependant au double piège du réalisme et du symbolisme, par un savant et infinitésimal dosage des deux, alchimie particulière réussie grâce au précipité de l'émotion et de l'âme.

Le titre sans doute m'a attirée, dans sa mélancolie et sa brutalité mêlées.

La référence proustienne, cependant inscrite dans le rapport de Jourde à la littérature, est ici balayée d'un revers de main. Ici toute recherche s'arrête, ici commence la rencontre avec un pays perdu depuis toujours, au sens du bled paumé comme à celui de la séparation subjective. Jourde ne risque pas même le mot de retour, puisque cet écrit qui parle tant d'humus, de racines végétales, mais aussi de cloaque et de destruction lente ou accidentelle des corps, résonne quelque peu comme un adieu. Il y a dans ce livre une triple référence à la mort d'un individu: celle du père de l'auteur, à qui semble dédié ce livre, la mort du lointain cousin, qui fait signe aux vivants en lèguant son maigre bien au seul des apparentés qui venait , de loin en loin, lui rendre visite, et celle, cruellement absurde, d'une fillette dont le sourire et la beauté enfantine marquent les souvenirs de l'auteur.

Le livre est construit autour d'un bref voyage afin de règler une improbable succession, et les obsèques d'une enfant, Lucie (lumière…), décédée de leucémie. Ce rituel funèbre, ainsi que la coutume des visites à la défunte sont le champ dans lequel entrent et sortent vivants et morts, ceux qui viennent et ceux qui ne viennent pas rendre ce dernier hommage. La caméra subjective, le regard de Pierre Jourde, nous fait découvrir en plan serré ou en champ-contrechamp toute une humanité isolée du reste de l'humanité, sculptée par le travail, à peine déviée de son cheminement sourd et aveugle au reste du monde par les unions dont certaines sont brèves, et les autres génératrices de coupures familiales définitives.

C'est là que la littérature devient réalité, et c'est là que prit naissance le ressort de la haine et du rejet, manifestée par une forme de lynchage des personnages de Jourde contre lui et contre sa famille, après la parution de Pays perdu..

Sans prendre position sur le fond, sûrement complexe, de l'affaire, sans revenir au débat sur l'auto fiction et ses conséquences, et sans remettre aucunement en cause la qualité littéraire de l'oeuvre ni l'intention de l'auteur,

je partage quelques réflexions, qui resteront sûrement superficielles.

La force et le pouvoir de l'écriture, est aussi, comme le disait magnifiquement Levi- Strauss, ce qui permet l'existence et le maintien d'une forme de domination. Face à ce qu'ils ont reçu comme une intrusion et une insulte, les personnages ripostent, non avec l'usage des mots dont ils n'ont pas la maîtrise, mais avec la violence qu'ils pensent leur être faite. Et ils chassent le traître du pays, obéissant à la même logique que celle qui anime Jourde, en n'en conservant que la versant du rejet. Car la fascination-répulsion de l'auteur pour ses origines a pu être traitée par l'écriture. Mais il n'en va pas de même pour ses personnages, qui n'ont pas sur eux-mêmes un regard transcendé par la littérature et la poésie, pour eux un mot est un mot, et une pierre est une pierre.
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Winter is coming

Gabriel Jourde, un des trois fils de Pierre Jourde, a été emporté, le 17 mai 2014, par un cancer du rein rarissime. Il avait 20 ans. Son père lui rend hommage dans "Winter is coming".

Perdre un enfant est la chose la plus épouvantable qui soit. Il faut le courage de Pierre Jourde pour affronter cette inacceptable vérité dans une émouvante lettre d’amour à son fils, dans une alliance de chagrin, de colère et de lucidité.



Le récit évoque la tragique dernière année de ce jeune homme avec les hauts et les bas, les espoirs et les mauvaises nouvelles, les épreuves et la tristesse ; le témoignage est rude mais il y a surtout l’amour de Pierre Jourde pour son fils. Il sait trouver les mots justes pour décrire cette injustice sans jamais tomber dans le voyeurisme. Il ne cache rien et le lecteur « partage » ses peines, ses espoirs, ses émotions et sa colère.



« Winter is coming », c’est un monde qui s’écroule ; chaque lecteur réagira selon son parcours, son histoire, sa sensibilité mais nul ne pourra rester impassible devant ce récit poignant sur le deuil et l’amour d’un père que soudain on prive d’amour.

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La Littérature sans estomac

Un livre intéressant qui peut conduire à faire de sérieuses économies de temps et d'argent en faisant une sélection "d'auteurs" à ne surtout pas lire. J'ai pu le vérifier personnellement ayant acheté des oeuvres de quelques prétendus écrivains cités ici, et m'étant rebellée contre la médiocre qualité des livres et la pauvreté des styles et des sujets. Ces oeuvres je les avais lus sans conviction, ou plutôt avec la conviction que ces textes étaient creux, sans intérêt, des attrapes-nigauds pour lecteurs non avertis, pour naïfs pensant que toute écriture devait nécessairement être de qualité.

Je ne distribue cependant que trois étoiles à cet essai, car j'y ai détecté des longueurs. Le texte est souvent ardu et je me suis ennuyée à la lecture du dernier chapitre, représentant la valeur de près de cent pages.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Pour me guérir de ma panne de lecture et de mes déceptions de ces dernières semaines, rien de tel qu’un ouvrage peau de vache et langue de vipère. Le sous-titre de cet ouvrage est Le petit livre noir du roman contemporain, mais ses auteurs le présentent comme le volume manquant de la collection des Lagarde & Michard. Ils se posent en archéologues de la littérature, à une époque où celle-ci serait morte depuis des décennies. Leur ouvrage est donc un hommage essentiel : « Les textes qui figurent dans ce recueil, aussi incroyable que cela puisse paraître aujourd’hui, ont bel et bien été écrits, relus, publiés et vendus. C’étaient d’autres mœurs. » (p. 8)



Vous l’aurez compris, le second degré est de rigueur. Si vous en êtes dépourvus, euh… tant pis ! En portant ironiquement aux nues des écrivains controversés, Pierre Jourde et Éric Naulleau pointent ce qui les exaspère dans la littérature contemporaine. Et pour que le lecteur saisisse pleinement ces (nombreux défauts), les deux auteurs trublions proposent à la fin de chaque chapitre des exercices de réécritures ou d’argumentation. « Rétablissez la syntaxe normale. Profitez-en pour réviser les règles de l’indirect libre. » (p. 20)



Devant le succès commercial de Marc Levy, ils estiment qu’« il n’est pas imaginable que tant de millions de gens puissent avoir un goût déplorable. L’histoire le prouve. » (p. 9) Passons à l’autofiction : « Quant à la vacuité, le lecteur de Christine Angot ne perd en effet rien pour attendre. » (p. 27) Pour ce qui est d’Anna Gavalda, les auteurs portent un jugement définitif sur son écriture : « Encore une expression toute faite. Très important pour donner à un texte cette allure sympa, simple et franche qui attire toute de suite la sympathie. Surtout pas la moindre difficulté. Il faut que ça coule tout seul. » (p. 47 & 48) Finissons avec Alexandre Jardin : « Comme beaucoup de grands écrivains, Alexandre Jardin n’a pas de biographie : sa vie est dans son œuvre. » (p. 133)



Et ils en ont autant pour Madeleine Chapsal, Philippe Labro, Philippe Sollers, Bernard-Henri Lévy, Marie Darriessecq, Camille Laurens, Patrick Besson, Florian Zeller, Emmanuelle Bernheim et Dominique de Villepin. Il paraît que c’est snob de dire du mal de Musso et consorts. Mais en quoi est-ce snob de dire qu’on préfère un rumsteck à l’échalote plutôt qu’une tranche de jambon blanc allégé et pauvre en sel ? Pierre Jourde et Éric Naulleau n’ont pas de tels complexes et ils nous rappellent que la littérature doit avoir du corps et qu’il est de bon goût d’être fine bouche.



Voilà un ouvrage très drôle et particulièrement féroce qui rappelle au lecteur qu’il ne doit pas se fier aux sirènes corrompues de la grande distribution éditoriale. Pour ma part, je sais que je peux toujours revenir vers mes chers classiques du 19° siècle. La littérature y est bien vivante.



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L'heure et l'ombre

Le narrateur débute le récit de sa vie alors qu'il est étudiant en médecine. Après une soirée festive, il prend la route de Saint-Savin, lieu de quelques vacances estivales où lorsqu'il était jeune adolescent, il connut son premier amour resté platonique et inavoué. À ses côtés, dans la voiture, Denise, médecin généraliste qui vit en dilettante, lui raconte une histoire qu'elle a vécue dans un petit village où elle exerçait son art et pendant laquelle elle croit se souvenir avoir entendu évoqué le nom de Saint-Savin ; il n'en faudra pas plus à notre narrateur pour affabuler.

À la fin du roman, le narrateur est gérontologue dans des maison de retraite ce qui fournit matière à l'auteur pour développer, par la voix de son personnage, une analyse du comportement de la société vis-à-vis des personnes âgées.

L'heure et l'ombre, ce sont des instants, des parties de la vie du narrateur que Pierre Jourde raconte d'une écriture belle et poétique.
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Le voyage du canapé-lit

Pourquoi me suis-je lancée dans la lecture de : Le voyage du canapé-lit de Pierre Jourde ? L'idée de départ m'avait plu : celle de convoyer le monstrueux canapé-lit d'une grand-mère détestée, de la région parisienne jusqu'à Lussaud dans le Cantal, berceau de la famille Jourde.

Qui n'a pas, d'une façon plus ou moins proche fait l'expérience d'un héritage familial parfois encombrant ou carrément malvenu ?

Le début du récit est drôle : portrait au vitriol de cette mémé dont "la réputation de méchanceté, de duplicité et d'avarice incarnée font l'unanimité." Savoureuse évocation avec un souvenir fortement marquant pour le narrateur : celui du "parfum au jasmin des chiottes bleus de mémé" et qui le renvoie encore des années après à un sidérant no mans' land affectif et émotionnel. Evocations très justement bien vues des tribulations de certains attachement familiaux pas toujours en droite ligne généalogique comme celle qui va unir le narrateur et son frère Bernard à une grand-mère par alliance et qui sera leur "vraie mémé"...

Beaucoup d'humour, de tact et de doigté dans le récit des mille et une surprises que va causer la distorsion entre le modèle éducatif familial parental et l'évolution de "deux garnements" dont les aventures et mésaventures vont plus d'une fois mettre à rude épreuve l'amour parental !

Mais les anecdotes qui jalonnent le début du récit et qui sont drôles ne sauraient faire oublier d'indéniables faiblesses, comme le recours trop fréquent à des poncifs ou des formules du genre : "Ah c'est vrai, je vous l'avais pas raconté, celle-là..." La structure du livre se prête à ce type d'accrochage très artificiel car elle repose sur un entrelacs de conversations familiales qui accompagnent le voyage et les souvenirs d'anecdotes qui ont jalonné la vie de l'auteur. Mais l'auteur, dans la deuxième partie du récit, perd de vue cette visée pour s'égarer dans des digressions littéraires qui n'ont rien à voir avec l'histoire familiale et sont l'occasion de décocher des flèches empoisonnées à ses inimitiés confrériales, comme celle qu'il voue tout particulièrement à Christine Angot. Souvent les anecdotes dont il rebat les oreilles de Bernard et de sa belle-soeur Martine deviennent un simple prétexte pour évoquer ses rancoeurs, ses déceptions littéraires d'auteur de "seconde zone" c'est en tout cas ce qu'il laisse entendre avec un mélange de lucidité, de bonne foi calculée et d'auto-dérision. Difficile de faire la part des choses. Quid alors du canapé-lit et du voyage familial ?

J'avoue que j'ai donc été heureuse d'arriver à Lussaud avec le débarquement du "canapé-lit de mémé" qui va se révéler, dans une scène finale, à se tenir les côtes, comme un objet du Diable et se transformer en Robocoop destructeur, accumulant les ravages autour de lui !
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Le Tibet sans peine

Humour, autodérision émaillent un voyage non préparé. Pas vêtu correctement, ils ont froid, ils sont sales, les chaussures de Pierre Jourde le lâchent, il lui faut improviser un masque en carton pour un de ses compagnons atteint par une cécité temporaire due à la réverbération de la neige faute de s'être muni de lunettes solaires appropriées ... Mais il y a les descriptions des montagnes, les autochtones, les lamaseries, tout un monde hétéroclite ... et la qualité d'écriture de Pierre Jourde.



Challenge Petits plaisirs - 133 pages
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La Littérature sans estomac

Pourquoi ai-je lu ce livre ? Soyons franche, j'ai sauté pas mal de paragraphes.

Pourquoi ferai-je miennes les critiques de Jourde ? Je préfère garder mon libre arbitre, même si je reconnais que certaines proses sont indigestes et que les best-sellers sont affaires de monnaie et non de style.

Oui oui oui.



Les critiques sont traitées très sérieusement. Je les aurais aimées saupoudrées d'un peu d'humour. Elles sont démonstratives (beaucoup d'extraits choisis), analysées (plutôt démontées avec preuves à l'appui) et parfois ennuyeuses (c'est vrai, il ne peut s'adresser au commun des lecteurs, alors parfois je me suis perdue).

Si si si.



Et puis pourquoi justifierses choix ? Chacun peut lire ce qui lui plaît. Et si lire "la première gorgée de bière" procure à son lecteur un instant de plaisir ou de paix, pourquoi l'en priver ?



Encore une question ("une freudolacanerie ça peut être amusant"). La vraie littérature, qu'est ce c'est ? Moi, je suis bête, je ne sais pas. Enfin, j'ai bien un petit avis, mais c'est le mien, c'est à dire pas grand chose (oui je plagie !). Pour moi, la vraie littérature c'est celle qui vous fait voyager, apprendre, rêver, espérer, aimer.



Enfin, tout le monde peut se tromper puisque Pierre Jourde, lui-même, a apprécié le dernier livre de Camille Laurens (voir article du Nouvel Obs du 22 avril 2013), auteure si décriée ici.
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Le Tibet sans peine

Certains livres viennent à vous sans qu'on les recherche. Comme s'ils attendaient patiemment sur une étagère que nos yeux effleurent leur couverture. Et là, on voit ce titre inattendu, "Le Tibet sans peine".

Un oxymore, assurément, qui se moque aussi bien de nous, lecteurs, avides d'exotisme et de récits d'exploits glorieux, que de tous ces écrivains-aventuriers, ayant arpenté les déserts et les glaces éternelles en quête d'absolu.



Du Tibet, je ne sais rien de plus que n'importe quel lecteur de Tintin. Je n'ai jamais essayé d'atteindre les sommets spirituels et géographiques de cet Himalaya mythique, qui a pourtant attiré tant d'Occidentaux depuis les récits des premiers explorateurs.



Trop loin, trop étrange, trop inaccessible, trop dangereux, trop immense, trop haut, trop mystérieux, le Tibet possède toutes les qualités qui fascinent.

On peut aujourd'hui s'y rendre pour 1680 euros tout compris. Dépaysement et sensations garantis.



On peut aussi cheminer avec Pierre Jourde, routard imprévoyant et téméraire, pour qui le voyage commence au Vieux Campeur et s'achève par le récit de ses nombreuses mésaventures. Au départ, son sac à dos est rempli d'illusions, d'espoirs, de rêves et soupes en sachets.



Pourquoi part-il? Pour effacer les HLM de Créteil, la grisaille du quotidien, la monotonie des jours sans imprévu. Pour se sentir vivant. Pour l'incertitude du lendemain. Pour savoir de quel bois il est fait. Pour se frotter à la rugosité de l'inconnu, au froid, à la faim, à la peur de se perdre, de tomber.

Pour tomber en extase, pour perdre la notion du temps et de l'espace, pour le vertige et l'épuisement, pour se rassasier de couleurs et de sons. Il ne nous le dit pas, on le devine en filigrane.



Assurément, on ne traverse pas le Tibet sans efforts. On y trouve beaucoup de caillasse, des yacks, des gouffres sombres, des cols inaccessibles et une pauvreté absolue. On y trouve une lumière différente, des montagnes plus près du ciel, pleines de démons et de visions.

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Le voyage du canapé-lit

Tout d’abord, je remercie les équipes des éditions Gallimard pour m’avoir permis de découvrir ce roman. Malheureusement, celui-ci ne m’a pas emporté. Non ! Je l’ai abandonné … Lâchement ! Ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. Totale déception !

Pourquoi ? Tout d’abord, à cause du style d’écriture. C’est lent, totalement sans rythme, décousu … ennuyant ! Ce devait être un roman plein d’humour. Pourtant, jamais je n’ai souri. C’était lourd et indigeste !

Ce qui m’intéressait, ici, c’était l’ambiance qui entoure les décès. Les souvenirs que l’on ressasse avec tendresse et mélancolie. Même quand il s’agit de vilénies. Je voulais découvrir les péripéties de la grand-mère dans cet horrible canapé. Tout ce que j’ai appris, c’est la vie de son narcissique petit-fils complètement « nombriliste ». Petit-fils qui a une personnalité capable de faire fuir la personne la plus sociable au monde tant il est antipathique. Bref, j’ai été incapable de m’attacher au moindre personnage, à la moindre situation … aux moindres mots.

Ce roman fait parti de ceux que je juge « publié par connaissances ». Je ne vois pas, sans cela, comment un tel roman pourrait se faire éditer tant il est sans intérêt ! Pourtant, de merveilleuses petites pépites luttent encore pour se faire publier par des maisons d’édition … Quel dommage !

En résumé, si vous recherchez une histoire pleine de tendresse, de délicatesse, d’amour, de tristesse et de mélancolie, passez votre chemin. Ce roman ne sera pas fait pour vous ! Et si vous vous dîtes, qu’au moins, il vaut la peine d’être lu pour savoir ce que devient ce fameux canapé-lit … et bien, vous serez également déçu. Le « twist » de fin le concernant est juste … inutile. Moi qui n’ai vu aucune trace d’humour dans cet écrit, je reste étonnée par tous ces avis plus qu’élogieux à son sujet.
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Le voyage du canapé-lit

Les Jourde Brothers (Pierre et Bernard, ce dernier accompagné de sa femme Martine) sont chargés par leur mère de transporter un canapé-lit en velours olive décoré de fleurettes, héritage de la grand-mère, de Créteil à la maison d’Auvergne. Pierre est le plus bavard, les anecdotes se succèdent alors que les villes défilent. On passe allègrement du coq à l’âne dans un joyeux brassage mi-littéraire, mi-dialogue de café de la gare, même le lecteur est pris à partie et répond aux injonctions de l’auteur : « - Non, lecteur, ne t’en va pas, ça me fait de la peine. Excuse-moi si je me suis montré brutal. Écoute-moi encore un peu...

- Non non, ça suffit, j’ai un Le Clézio à finir. »



Il est précisé d’emblée que toutes les histoires racontées « se sont réellement produites dans la vie de l’auteur ou de ses proches, y compris le transport en camionnette d’un canapé-lit un week-end de pâques, depuis Créteil jusqu’en Auvergne. » Pierre Jourde est un conteur prolixe capable de tenir son auditoire, au moins le lecteur car son frère Bernard et Martine aimeraient bien qu’il se taise un peu. Il nous emmène loin, racontant des voyages épiques « ... au Népal, au Pérou ou dans d’autres régions plus ou moins sauvages et mal localisées, où ils ne connaissaient même pas la blanquette de veau. » Tout cela en expliquant une vie familiale compliquée, les outrances et traits d'humour masquant en partie seulement les souffrances enfouies.



J’avais bien lu en quatrième de couverture la citation de Bernard Pivot affirmant que Pierre Jourde l’avait fait hoqueter de rire. Cela n’avait pas trop retenu mon attention. Et pourtant ! J’ai dû plusieurs fois cesser ma lecture, ne distinguant plus le texte à travers les larmes d’un fou rire nerveux impossible à contrôler !!! Je ne me souviens pas avoir éprouvé un phénomène d’une telle ampleur. Lors d’un spectacle de stand-up, d’un film, oui... Mais à la lecture, cela me semble plus rare ?



La tasse de thé de la honte est un des chapitres les plus hilarants. Pierre Jourde est convié à recevoir le Prix de la critique de l’Académie française. Joueur de mots, il s’amuse à partir de l’âge vénérable des académiciens, lors de l’entrée en grande pompe par le haut des gradins.



La performance de Pierre Jourde consiste à savoir relancer constamment le récit d’une sorte de road movie, support à une biographie familiale, sur quelques centaines de kilomètres seulement entre Paris et la maison du Cantal, au rythme des feux et des croisements. Plus on s’approche du but et plus sa plume s’envole. Après ce chapitre délirant consacré à l’Académie, on a droit à une belle confrontation avec Christine Angot qu’elle a dû apprécier modérément.



L’auteur fait œuvre d’humoriste inspiré mais pas seulement, il y a de nombreux passages soulignant sa philosophie pragmatique et humaniste profondément attachée à la liberté de pensée, notamment quand il décortique la censure de la presse et de l’édition, toute en douceur et non-dits... Un excellent passage dont je ne peux ici dévoiler toute la profondeur d’analyse. Une raison de plus pour lire ce petit livre si réjouissant, un bijou d’écriture dont j’ai aimé l’épigraphe, une citation de Diderot tirée de Jacques le fataliste : « Mais pour Dieu, l’auteur, me dites-vous, où allaient-ils ?... Mais pour Dieu, lecteur, vous répondrai-je, est-ce qu’on sait où l’on va ? Et vous, où allez-vous ? »



Né en 1955, Pierre Jourde est un universitaire et critique, auteur de nombreux romans, essais littéraires, ouvrages satiriques, pamphlets, poèmes, ouvrages collectifs... Il a, entre autres, écrit Le Maréchal absolu (Gallimard), La Littérature sans estomac (L’esprit des péninsules) ou encore C’est la culture qu’on assassine (Balland) en 2011. Une œuvre plutôt multiforme, inventive, joyeuse, iconoclaste comme j’aime, dont cette première lecture m’ouvre les portes.



Et vous, avez-vous des livres qui vous ont entraînés soudainement vers des fous rires inextinguibles ?

*****

Chronique avec illustration sur Bibliofeel (photo du jumper en Auvergne, composition personnelle à partir de la couverture du folio...)


Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Pays perdu

Pierre, le narrateur et son frère quittent pour quelques jours la ville afin de se rendre dans un hameau perdu de vingt cinq habitants dans le Cantal où ils ont eu l’habitude de passer leurs vacances durant leur enfance. Le vieux cousin Joseph a fait du frère de Pierre son héritier, c’est dans une masure crasseuse à la ressemblance de l’infâme solitaire qui y vivait, que les deux frères débarquent. A leur arrivée, ils apprennent le décès de Lucie, la fille des voisins avec laquelle ils ont partagé quelques heures de leur enfance. Dans ces terres reculées les veillées funèbres sont l’occasion de se souvenir et de rencontrer les habitants du village restants, ceux notamment que l’auteur a connu puisqu’ils l’ont vu grandir au fur et à mesure qu’il venait en vacances. Ainsi l’auteur fait le portrait de ces villageois d’un autre temps où le froid et le désoeuvrement les amènent à se noyer dans l’alcool avec des conséquences impitoyables. Un roman âpre et rugueux qui décrit un monde paysan désuet que l’on préfère ignoré de l’intérieur de notre petit confort douillet. Cette chronique autobiographique a d’ailleurs valu un procès à l’auteur, tant les villageois se sont insurgés contre ce qu’il avait écrit sur eux. Pour connaître la région et le monde paysan, j’ai trouvé les portraits authentiques et la vie des uns et des autres très réalistes. Avec une certaine poésie l’auteur fait passer de vraies émotions tout en assumant de dire avec ces mots ce que ces villageois auraient sans doute voulu ne pas étaler au grand public !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Pays perdu

Le voyage intérieur se poursuit inexorablement dans ce pays montagneux du bout du monde. Le le titre du roman, en apparence si simple, si peu engageant, avec sa triste couverture, loin de nous perdre ou nous égarer, nous fait pénétrer dans un monde qui dévoile tout ce que nous avions ignoré ou oublié en faisant ressusciter un passé que l'on croyait enseveli ou qui n'avait peut-être jamais existé véritablement, cachant lui-même d'autres strates, d'autres palimpsestes encore plus mystérieux et inquiétants.



Les choses les plus insignifiantes deviennent "un opéra fabuleux". de la laideur et de la crasse, de cet alcoolisme et de cette brutalité, d'un coin d'ombre ou d'une éclaircie, tandis que surgit, à l'improviste, un souvenir rapporté par le narrateur, de toute cette "tristesse" parfois "majestueuse" naît une beauté singulière qui nous étonne et qui nous délecte.



Les portraits de villageois et villageoises, sortes de petits santons disposés tout autour d'une crèche provisoire et désaffectée, sont des chefs-d'oeuvres en miniature. le silence glacé qui règne, parfois, ou se disperse, quand la mort vient s'abattre avec injustice sur une jeune fille, fait sortir de leurs tombeaux vivants des êtres qui s'animent, de curieuse façon, et qui nous émeuvent.

Nous sommes dans le funèbre, mais le funèbre dont les feux follets n'ont pas fini de courir ici et là, pour révéler des secrets d'outre-tombe, qui semblent avoir choqué la plupart des habitants de ce village, après la parution du livre de Pierre Jourde.



La musicalité et le phrasé, ciselés par la main d'un orfèvre génial, nous laissent dans l'émerveillement que nous éprouvons au Louvre, devant les sculptures ou les tableaux des plus grands maîtres. Pays perdu - où chaque mot est médité et profondément recherché, à la manière de Flaubert - est un chef d'oeuvre, un acte de pur héroïsme et de liberté d'écrivain. Il aurait manqué à la littérature contemporaine, à la littérature universelle, s'il n'avait pas été écrit.

Merci, Monsieur le Professeur. On ne vous oubliera jamais
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