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Critiques de Pierre Journoud (5)
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Diên Biên Phu : La fin d'un monde

Instructif





Dien Bien Phu, une bataille mythique, dont le nom est connu dans le monde entier comme une grande défaite de l'armée française mais aussi comme un moment d'héroïsme et de résistance désespérée en infériorité numérique. Une bataille qui sonne la fin d'un monde mais aussi le commencement d'un autre.





L'auteur n'est pas un lapin de 6 semaines dans le domaine. Il a déjà écrit sur le sujet, la période et les lieux; Et quand on voit l'épaisseur des notes, sources et bibliographie, on comprend vite qu'on n'aura pas à faire avec une simple description de la bataille.

Et c'est là où je suis partagé. Je ne suis pas particulièrement friand d'essai historique ou de thèse universitaire. J'aurais aimé tomber sur un livre comme Stalingrad de Beevor et j'ai plutôt eu un cours d'histoire, particulièrement bien détaillé, il faut le dire.

Si j'ai aimé quelques chapitres, comme "la bataille" ou "du mythe à l'histoire", d'autres comme "'art de la guerre au Vietnam" ou "une crise franco-américaine" ont été bien laborieux et fastidieux pour moi.





On apprend beaucoup sur la décolonisation. C'est réellement très instructif sur la période et ouvre une nouvelle voie de compréhension de la guerre d'Algérie par exemple, mais au titre de la lecture divertissante, je suis clairement resté sur ma faim (Traduction : Je me suis ennuyé).
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Diên Biên Phu : La fin d'un monde

Dien Bien Phu. La fin d'un monde.



Dans un ahurissant avant-propos, Pierre Journoud après l'avoir dédié à sa mère Monique, dédie aussi son livre à Geneviève de Galard, infirmière éphémère désignée comme « l'ange de Dien Bien Phu » incarnant « la grâce, le dévouement, la compassion, le réconfort, l'espoir ».



Dans un raccourci frappant Pierre Journoud n'oublie pas non plus « dans l'enfer des hommes assiégés » ( !) « les épouses discrètes et peu visibles des partisans thaï, dont on ne sait rien » et puis « cette cohorte de femmes vietnamiennes, une vingtaine à peine (…) prostituées initialement recrutées pour « renforcer le moral » des soldats (qui) ont gagné la reconnaissance éternelle des hommes dont elles ont partagé les espoirs, les désespoirs, les combats à la vie à la mort »



Et le reste…

( vingt femmes « à peine » pour quatre-vingt mille soldats proches du tombeau)

Au-delà de la page 8, chères lectrices, vous n'êtes plus concernées et dans un sens c'est aussi bien.



Une thèse de doctorat ne fait pas un livre et l'Histoire n'est pas une discipline barbante qu'on assène sans émotion à un groupe muet et inerte.





Aurait-on pu choisir nos époques de prédilection pendant nos études secondaires que le fil des cours en aurait été mieux modulés. Aurait-on eu un vrai programme en début de session, d'année ou de trimestre qu'on se serait sans doute plus impliqué dans des créneaux de prédilection, aurait-on brillé sur la guerre de cent ans où les croisades. Aurait-on pu discerner sans ambiguïté le noeud gordien de l'Histoire et de la Géographie, et partant, tant d'autres disciplines que les heures chaudes et odorantes des cours magistraux eussent paru moins longues.





Personnellement j'ai choisi le Vietnam et ce titre (proposé aimablement par masse critique) par affinité avec l'Asie du Sud Est où (entre autres régions du monde) j'ai exercé ma profession, où j'ai appris à reconnaitre les peuples et leurs cultures passées ou contemporaines qui ne se limitent bien évidemment pas aux seuls conflits, aux seules batailles et pugilats. Encore moins aux prostitués.ées toujours disponibles malgré eux pour « renforcer le moral » des blancs dominants.





Mais rien n'a changé dans la littérature convenue et scolaire des thésards : la règle reste les notes en fin de volume ( ici plus de 700 lisibles avec une loupe) et quatre (4) malheureuses cartes qu'on découvre par hasard en fin de volumes entre « notes » et « sources écrites » situant le lieu de la bataille. (Pour ma part j'ai lu un quart de ce pensum sans pouvoir situer quoi que ce soit.)



J'aimerais savoir ce qui a motivé Pierre Journoud pour se lancer dans une telle entreprise et ce qui l'aurait convaincu que sous cette forme abstruse et avec ce fond limité, un public pourrait lui manifester un quelconque intérêt. Celui des anciens combattants encore vivants, des anciens enfants de la « reconnaissance éternelle » ? Le mystère des vocations, sans doute.





Au-delà de cette juste indignation, et malgré le discours lourdement masculin, où la prétention inepte et provocante des officiers et des politiques efface jusqu'à l'existence même des soldats en tant qu'êtres pensants : des centaines de milliers une fois encore réduits à un unique soldat inconnu, un gros tas de chair en convulsion ; au-delà donc, j'ai appris quelque chose sur cet évènement qu'on cache ou qu'on évite dans les manuels scolaires :

Dien Bien Phu n'était pas une étroite cuvette où les français se seraient fait piéger malgré eux par les vietminh (la piste aux étoiles du général Bigeard…) C'était un lieu assez vaste (presque 200 km²) à 400 km au NO de Hanoï, avec des collines que les stratèges français avaient baptisées bêtement« Huguette, Claudine, Eliane etc » (avec les blagues de bidasses testostéronées qui vont avec : grimper sur dominique, sauter sur eliane, etc.) sur lesquelles ils se sont cassé les dents, plus une piste d'atterrissage pour des avions souvent détruits par la DCA « ennemie" avant toute approche. Et surtout, à l'ouest, tout près, la frontière du Laos non belligérant, en repli facile.



Bref, l'état-major, amateur s'il en est, planqué à 10 000km , s'est planté et les soldats vietminh renforcés des peuples amis et motivés ont gagné la bataille éclair en deux jours.

De soldats assiégés, de « nasse » point. Un choc frontal classique. Mais, au fait où apprend-on à faire(faire) la guerre? Dans les salons de la capitale ? Et dans ces salons-là, compte –t-on aussi les morts par liasses ?





Ni victoire ni défaite selon le gouvernement français. La pâtée selon les adversaires.

Et surtout, la perte des colonies orientales, véritable enjeu de cette énième boucherie qui se poursuivra au Maghreb.

Pour convaincre « l'ange de Dien Bien Phu » Geneviève de Galard, réticente réservée et discrète, de participer en juin 54, à un congrès aux Etats Unis, le ministère des affaires étrangères français débourse (sic) 150 000francs pour « la confection de robes qu'elle doit porter pendant son séjour ». Frivolité et parisianisme.





Cerise sur le chapeau ! Puisqu'on parle de la « fin d'un monde » dans cet ouvrage c'est de celui-là qu'il s'agit... Et bon débarras.



Et deux étoiles au général de brigade et docteur Journoud.





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Histoire militaire de la France, tome 2 : D..

J'ai particulièrement apprécié ce passionnant livre dirigé par Olivier Wieviorka, une sommité sur le sujet ( prof à Normale Sup, auteur d'une histoire remarquée de la Seconde guerre mondiale il y a peu). On trouvera ici une vaste synthèse (près de 1000 pages ) avec des chapitres sur les guerres mondiales, les guerres coloniales, les relations entre la France et son armée. Des analyses percutantes et nourries à la recherche la plus solide. La Première guerre mondiale marqua-t-elle à ce point un changement de nature en tant que guerre ? Pourquoi les services de renseignement en Indochine et en Algérie ne parvinrent-ils pas à faire entendre raison au haut commandement, quand ils avaient averti dès le début que l'opinion publique de ces deux pays ne voulait plus de la présence française ? Et quid de notre défense à l'heure du nucléaire ?

Une véritable somme accessible, bien loin de l'histoire bataille que l'on pourrait imaginer en lisant le titre. On englobe ici le fait militaire dans toutes ses dimensions.

Vraiment remarquable !!!
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Diên Biên Phu : La fin d'un monde

"Bien mal acquis ne profite jamais", dixit un dicton bien connu. Un empire colonial ça se mérite, et il est rare que les colonisateurs soient des bienfaiteurs pour les colonisés .

Ceci était un préambule pour fixer mon point de vue sur cette bataille historique de Dien Bien Phu, et sur ses conséquences. Certes, elle a connu des moments de bravoure, de dépassement de soi, mais elle s'est enlisée dans un affrontement inégal et meurtrier. Les séquelles seront tenaces, dans l'un comme dans l'autre camp.

L'ouvrage, très documenté, de Pierre Journoud, nous montre d'abord, tour à tour, la bataille vue des deux camps. Comment cette cuvette du nord-est du Vietnam où se positionnait une partie des troupes françaises, s'est avérée être un piège diabolique, c'est ce que les autorités françaises n'auront pas su anticiper.

Le général Giap étant un redoutable stratège, grand admirateur de Napoléon (le général, pas l'empereur), les forces françaises stationnées dans ce haut-lieu stratégique ont dû capituler en juin 1954 , tout en laissant des pertes énormes des deux côtés... et le champ libre aux Américains, qui ont mené une guerre encore plus dévastatrice, pour voir leur toute-puissante armée contrainte à l'abandon après plusieurs décennies de guerre...

Au total, 30 années de conflit, et un peuple divisé et traumatisé, malgré son amère victoire. Sans compter les soldats US à jamais meurtris dans leur chair et dans leur âme.

En deuxième partie, l'ouvrage de P. Journoud ouvre les perspectives de cette amorce d'une décolonisation qui deviendra impossible à réfréner.

Dien Bien Phu ou la fin d'un monde : l'Occident perd ses appuis en Orient, mais c'est bien de la guerre américano-vietnamienne que l'histoire se souvient , à travers plusieurs films, notamment "Apocalypse Now", vision effrayante s'il en est.

Pour la France, l'ultime baroud d'honneur que fut la bataille de Dien Bien Phu reste surtout un mythe, une belle image vacillante d'un pays attaché à ses conquêtes, mais fragilisé par ses faiblesses et l'omniprésence de ses prédateurs...

Merci à Babelio, à Pierre Journoud, aux éditions Vendémiaire, pour cet ouvrage passionnant qui a le mérite de replacer Dien Bien Phu dans un contexte historique du XXème siècle bien plus vaste que celui des conflits régionaux.
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Paroles de Dien Bien Phu : Les survivants t..

Ils étaient à Dien Bien Phu…



Cet ouvrage est le fait de deux enseignants-chercheurs reconnus dans le domaine de l’histoire de la guerre d’Indochine: Pierre Journoud et Hughes Tertrais. Dans le cadre du cinquantenaire de la bataille de Dien Bien Phu, ils nous restitue une histoire de la bataille au travers des témoignages des acteurs de ces 57 jours décisifs pour le sort de l’Indochine et de l’Union Française.



Un travail de qualité, un bon choix des témoins. On pourra regretter cependant l’absence de cartes.



Un excellent ouvrage qui a sa place dans toute bibliothèque consacrée au sujet.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/p..
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