Pierre Legras

IL s'agit là d'un magnifique recueil de fables contemporaines, aussi noires que l'époque que nous vivons mais pas désespérées pour autant.

Le ton est cynique sans être méchant que ce soit dans le texte ou dans les illustrations.

À laisser traîner sur la table su salon pour le plus grand plaisir de tous.

Avant de commencer ma lecture, j’ai essayé d’oublier tous mes aprioris sur ce genre littéraire qui n’est pas le mien… Je ne sais pas si j’ai totalement réussi mais j’ai apprécié certaines des fables présentées dans ce recueil, d’autres m’ont totalement déplus et je n’ai pas compris certains d’entre elles.



Les fables qui m’ont plu sont celles pour lesquelles l’humour correspondait au mien ou bien parce que j’aimais l’histoire racontée. Si certaines fables m’ont déplus, c’est généralement parce que l’humour des auteurs allait soit trop loin pour moi ou tout simplement parce qu’il ne me correspondait pas. Enfin, je n’ai pas pu apprécier certaines fables car je n’avais pas les références nécessaires pour les comprendre.



Les deux auteurs content des histoires qui font pour la plupart échos à d’autres. Ainsi nous retrouvons, des personnages des fables de La Fontaine, des personnages de nos contes de fées ou encore des personnages qui font références aux croyances populaires. La lecture de ce recueil nécessite donc une culture générale plus ou moins pointue selon les fables.



Le style est mordant, il y a beaucoup d’humour noir. De ce fait, on adhère ou pas. Cela ne se discute pas. Les dessins qui accompagnent chaque fable sont très sympas à regarder et illustrent vraiment bien ce qui est raconté.



Pour conclure, une lecture rapide pour un livre original. Je suis contente de l’avoir découvert, de ne pas m’être arrêtée à mes préjugés sur ce genre littéraire. Pour autant, je ne suis pas certaines de relire des fables. Je préfère les longues histoires.
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Qui aurait cru que la cruauté, la laideur, la malhonnêteté puisse autant faire rire ? Ah vous ne saviez pas ? Alors, plongez-vous dans l’humour noir décalé de Bontemps et Legras sans plus tarder. Et si vous ne vous tordez pas de rire alors c’est que vous ne comprenez rien à leur clin d’œil à des fables de jadis, à leur humour sans tabou.



Tout commence par la couverture du recueil qui met en avant deux personnages assis comme aux veillées pour conter des histoires. Sans nul doute nos deux compères d’auteur, un brin souriant, un brin gentil ou un brin méchant. Les bulles qui sortent de leur bouche comme dans une bande dessinée, représentent probablement les histoires racontées où tout commence bien mais pas toujours avec une fin heureuse. Les deux personnages d’ailleurs s’opposent en contraste de couleur et au port d’un chapeau l’un parfait l’autre revisité (ratatiné). Cette couverture attire déjà le lecteur et apporte d’entrée la matière et le ton du recueil. Elle est parfaitement bien conçue.



Et si curiosité oblige, le lecteur souhaite découvrir les vrais auteurs, il lui suffit d’observer la quatrième de couverture où trônent d’eux, leur portrait photographique réel ainsi qu’une courte biographie à la suite du résumé évoquant l’univers du recueil.



Sur le graphisme du recueil, le noir et blanc a toute son importance autant que l’illustration de couverture et le titre nous amenant à des fables bien différentes des classiques apprises sur les bancs d’école, dans un humour bien particulier « trash ». Ici, le lecteur est titillé dans ses retranchements, on provoque sa corde sensible, on va jusqu’à le choquer. En résumé, on ne veut pas qu’il s’ennuie dans la lecture ni encore moins qu’il en oublie ce qu’il a lu. Non, il ne doit pas en ressortir indemne. Il doit régir ! Rira-t-il ? Hurlera-t-il ? Se choquera-t-il ? Sera-t-il dégoûté ? Les auteurs n’ont peur de rien. Félicitation, cher Bontemps et Legras, vous avez osé, on a réagit !! Osons le jeu de mots, on a passé du bon temps en votre compagnie, vous avez bien sali le beau classique de la Fable et entaché à l’encre indélébile nos vies de lecteurs. On ira peut-être voir si Jean s’est retourné dans sa tombe au Père-Lachaise mais on en est quasiment certain. Car après tout, tout a été chamboulé avec Trash fables et mièvreries. Le moche est encore plus moche, le loup repart la queue basse, le prince charmant n’existe pas… Mais nous, on s’est régalé de ses histoires savoureuses et si…. peu mirifiques !
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