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Citation de araucaria


Pauline avait hésité. Toujours le couplet "Je ne suis pas une fille comme ça", après quoi elle avait dit d'accord. Ils étaient montés dans un taxi. Albert avait ouvert la porte sur le logement meublé, tout à fait le genre dont rêvait Pauline, des rideaux lourds qui faisaient riche, du papier peint aux murs. Un petit guéridon et un fauteuil crapaud permettaient même à la pièce de n'avoir pas trop l'air d'une chambre à coucher.
- C'est gentil..., dit-elle.
- Oui, c'est pas mal, hasarda Albert.
Etait-il définitivement idiot? En tout cas, il ne vit rien venir. Comptez trois minutes le temps d'entrer, de regarder, de retirer son manteau, ajoutez une minute pour les bottines à cause des lacets, et vous avez une Pauline toute nue, debout au milieu de la pièce, souriante et offerte, confiante, des seins d'une blancheur à pleurer, des hanches délicieusement courbes, un delta parfaitement domestiqué... Tout ça pour dire que la petite n'en était pas à son coup d'essai et qu'après avoir expliqué pendant des semaines tout ce qu'elle n'était pas, ayant sacrifié aux usages, elle avait vraiment hâte de voir les choses de plus près. Albert était complètement dépassé. Ajoutez quatre minutes et vous avez un Albert hurlant de plaisir. Pauline releva la tête, interrogative et inquiète, mais bientôt referma les yeux, tranquillisée, parce que Albert possédait de la réserve. Il n'avait pas vécu une scène pareille depuis la veille de sa mobilisation, avec Cécile, quelques siècles plus tôt, il avait tant de retard qu'il fallut que Pauline dise enfin, il est deux heures du matin, mon coeur, on pourrait peut-être dormir un peu, non? Ils se lovèrent l'un contre l'autre, en petite cuillère. Pauline dormait déjà quand Albert se mit à pleurer tout doucement, pour ne pas la réveiller.
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