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Alexandre
J’aimerais mourir
En pleine écriture
Au milieu d’un vers
Juste à la césure
J’aimerais mourir
Sans qu’une rature
Ne vienne abolir
D’un dernier revers
Mes appogiatures
J’aimerais mourir
En tenant la main
De mon seul amour
Moi qui ai connu
Tant d’ombres factices
Et tant d’Eurydices
Quand j’étais Orphée
J’aimerais mourir
Mes yeux dans les siens
Qui sont d’améthyste
Y lire transi
Qu’elle me pardonne
De n’être que moi
Qui me voudrais roi
Quand je suis piétaille
J’aimerais mourir
Sans pitié sans honte
À l’ombre d’un mot
Que je n’ai pas dit
Un verbe maudit
Au bout de la langue
Qui m’emportera
Comme un boomerang
Vers le cœur de cible
D’un songe indicible
J’aimerais mourir
En aimant la vie
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J’aimerais mourir
En pleine écriture
Au milieu d’un vers
Juste à la césure
J’aimerais mourir
Sans qu’une rature
Ne vienne abolir
D’un dernier revers
Mes appogiatures
( ....)
-Messieurs, je vous ai convoqués pour écouter les révélations de M. de Talleyrand.
La célèbre boiterie fit entendre son bruit désagréable qui résonna lugubrement sur le parquet. A huit ans, regardant son pied enflé, tordu et noir tel un cep de vigne calciné, le futur ministre avait compris qu'il était né autrement que les autres, et qu'il devrait marcher à l'oblique pour aller droit.