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Critiques de Pierre Magnan (334)
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Le parme convient à Laviolette

Parme c'est la couleur que prend le ciel quand le soleil couchant plonge derrière les montagnes bas alpines. C'est aussi la couleur de la robe que portait dans son souvenir le dernier amour de Laviolette quand il l'avait rencontrée, quatorze ans auparavant, dans les ruelles de la petite ville de Lurs...Mais maintenant elle l'a quitté, il a 75 ans et rumine tristement ses souvenirs, tapi au fond de son malheur.



De Piegut, son village natal, à Sisteron, ce dernier roman, cette dernière enquête d'un commissaire à la retraite, parvenu au bout de sa vie, est aussi un pélerinage à travers la région des Alpes de Haute-Provence, une remémoration de ses enquêtes précédentes, une évocation de ses amours passionnées avec Lemda, sa dernière conquête...



Quand le juge Chabrand était venu le trouver pour lui soumettre ses interrogations à propos du meurtre d'un tueur de cochon, il n'avait manifesté que peu d'intérêt. Mais quand quelques mois plus tard un deuxième puis un troisième tueur de cochons sont à leur tour assassinés, il repart en campagne. A chaque fois le crime est déguisé en accident mais signé par une page d'agenda attachée au cadavre, portant le nom de la victime, une appréciation toute féminine de sa personne et le nom d'artistes...dont l'un, sur le point de se souvenir, est parti en cendres avec sa maison.



Laviolette va trainer sa carcasse encore solide, ses regrets, son chagrin, pour finalement retrouver le coupable et passer avec lui un ultime pacte...Oui, le parme, couleur du demi-deuil, nuance de violet clair, convient bien à Laviolette.

Un roman très nostalgique qui clôt la série du célèbre commissaire.
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Chronique d'un château hanté

Alors que la peste ravage Manosque et sa région en cette nuit de l'année 1349, une étrange procession éclairée aux flambeaux traverse l'obscurité du pays bas-alpin. Ce sont des nonnes qui entourent un chargement mystérieux tiré par quatre chevaux et suivies de loin par deux chevaliers. Parfois certaines s'écroulent, foudroyées par l'épidémie...Les autres seront massacrées. Le trésor est enterré dans la crypte de leur couvent sur laquelle sera planté un chêne qui en condamnera l'ouverture pour des centaines d'années...



Un peintre italien, Poverello Lombroso, venu s'inspirer des morts par milliers pour peindre l'enfer sur le plafond de l'église de San Andrea, paiera de sa vie ses dessins, dont certains passeront à la postérité. Il a en effet surpris le mystérieux cortège et l'a immortalisé sur une tablette de bois qui se transmettra à travers les âges.



Le chêne, gardien du trésor, mémoire des générations qui se succèderont sous son feuillage bienveillant, symbole de la généalogie et de la vie humaine ; ce chêne, témoin de l'histoire et des secrets des hommes, est le personnage principal de ce roman pittoresque aux couleurs provençales. Nous allons en sa compagnie traverser les siècles et les générations, les catastrophes naturelles et historiques, de la peste aux invasions de sauterelles, des déluges de pluie à la sécheresse et la famine, des guerres de religion à la Révolution française, et suivre nos personnages sensuels et truculents de père en fils et de mère en fille, toujours sous l'œil du vieil arbre.



Le château, car il y aura bien un château, est bâtit en 1715, à l'ombre du chêne, sur l'ancien couvent des nonnes qui continuent à murmurer dans ses murs, leurs os sans sépulture étant mêlés aux pierres qui ont servi à le construire.

Après la Révolution, il va être racheté pour une bouchée de pain par un fermier, un certain Magnan...jusqu'à ce que sa véritable propriétaire s'y installe à nouveau. Et ce n'est que par une nuit d'orage, alors que le chêne sera abattu, que le secret enfoui depuis si longtemps va enfin être révélé...



Epopée passionnante à travers les temps, personnages, hommes comme femmes hauts en couleurs, amoureux de la vie, Pierre Magnan a une vision lucide de la destinée humaine qu'il nous peint avec un impressionnant talent de conteur. Un régal !
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Le parme convient à Laviolette

L'action se passe dans les basses-Alpes (Alpes de haute- Provence).Bien sûr, il s'agit d'un roman de Pierre Magnan !

On y fait le tour du département entre la cascade d'Auzet, les clues de Barles, Puimoisson, Forcalquier, Banon et la montagne de Lure. Même Barcelonnette est évoqué ! Mais le sujet n'est pas la géographie départementale.

Comment se fait-il que l'on assassine l'un après l'autre les derniers "tueurs de cochons" du département ?

le juge Chabrand, comme à son habitude, vient demander l'aide de Laviolette qui, en ce moment n'est pas au mieux de sa forme ; chagrin d'amour ?

En tout cas il se laisse encore une fois convaincre de se lancer à la poursuite de ce mystérieux assassin qui laisse d'étranges messages sur ses victimes.

Un livre "à la Pierre Magnan" qui fait parfois des détours où il ne faut pas se perdre !

Personnellement j'ai bien aimé ; il faut dire que je suis "du pays" !
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Les Charbonniers de la mort

❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜



Pierre Magnan est connu pour ses livres qui retracent des véritables histoires policier ou non .

Il aime sa région : la Provence, celle de Digne, Forcalquier, Manosque.

Tout au long de ses livres on y voyage, on y découvre les paysages, les odeurs et surtout une manière de vivre.

Dans « Les charbonniers de la mort », roman policier le commissaire Laviolette n'est pas encore né

Mais l ‘enquête est menée par le brigadier Laviolette, le grand-père du commissaire !



De quoi est constitué la trame de l'histoire ?

allez un petit résumé succinct

Nous sommes ici dans le pays de Lure ,sous la Montagne de Lure sur les flancs

de laquelle des Piémontais d'origine,pour la plupart, vivent et entretiennent des feux pour fabriquer le charbon.

Le charbon de bois.

Bon il n'y a rien de particulier ,si ce n'est que ils ne font pas que cela !

Ils confectionnent un produit illicite , un aphrodisiaque puissant, très apprécié des notables des villes voisines.

Hélas ! on dérape sur le thème car une erreur de dosage de produit entrant dans la composition de l'aphrodisiaque peut conduire

à la folie sexuelle et la mort.

Je ne vous dis pas la suite , vous l'avez déja imaginé ?,

Magnan à mis tout le scénario en place et le roman peut commencer

Levé de rideau le brigadier entre en scène .

Ce roman ne joue pas trop sur le naturel, je l'ai trouvé laborieux , mais fidèle dans les sentiments des personnages Provençaux ,ou même les méchants sont attachants.

Et "coquin de bon soir " que la Provence est belle Elle .exhale avec ferveur les parfums sauvages de sa nature quand c'est Pierre Magnan qui dirige le bal !avec sa plume poétique et son imagination inépuisable parsemée de fantaisie; comme un parterre de petites fleurs blanches éclosant au milieux de chardons .

Voila ci dessous écrite la phrase qui est :le nerf du livre , sa substance , sa moelle ,la fibre nerveuse qui relie l'histoire ,

à nous lecteurs .

"un rempailleur de chaises a croisé un enfant sur un âne, qui portait dans sa main comme un bouquet de cornet gris........."



Ne manger pas certains champignons si vous ne les connaissez pas ! à bon entendeur salutations et bonne lecture mystérieuse.

à vos lorgnons et trouver le pot aux roses .
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Les Courriers de la mort

La violette double double

La violette doublera



Pourquoi cette rengaine qui date de la maternelle me poursuit-elle, chaque fois que je lis Pierre Magnan ? L’association des noms, bien sûr, mais aussi cette impression que, chez Magnan, il y a toujours quelque chose de fleuri, d’odorant, quelque chose de terrien, qui nous ramène à nos origines. Le commissaire Laviolette, (bien qu’il ne soit pas de Toulouse), fait partie de ces gens du terroir qui sont imprégnés de la culture locale, de l’histoire de ces garrigues et de ces campagnes, de la mentalité de ces gens du pays, paysans ou bourgeois. De roman en roman, à travers de solides histoires (policières ou pas), c’est comme une ethnographie de son pays natal que nous livre l’auteur, souriante autant que profonde.

« Les Courriers de la mort », publié en 1986, en est une fois de plus l’illustration. Une histoire qui date du siècle précédent, des lettres aussi mystérieuses qu’anonymes, un étrange tueur à mobylette, des villageois au comportement plus que bizarre, voilà pour le juge Chabrand et le commissaire Laviolette l’occasion d’unir leurs efforts dans une histoire plutôt ardue…

Lire Magnan, c’est être assuré de deux choses : une bonne intrigue policière, bien ficelée, « à l’ancienne » dirait-on, et une étude ou en tous cas une description du pays, de sa nature, de ses habitants, faite d’humour bonhomme, mais aussi de finesse, et parfois même de cruauté, tant ici comme ailleurs, la nature humaine prend ses aises. Magnan, qu’on a comparé (peut-être abusivement) à Giono, parce qu’ils décrivent le même pays, est un auteur de terroir qui fait dans le policier, et qui gagne sur les deux tableaux.

Pourtant, si Magnan n’est pas Giono, il n’est pas non plus Simenon, il est excellent, juste à sa place, juste derrière ces géants : les intrigues policières, de livre en livre se ressemblent un peu et finissent parfois par tourner en rond, les analyses psychologiques ne sont guère poussées, n’ayant pas d’autre but que de donner au lecteur une idée des personnages, mais il y a quand même une présence, celle du pays, de ses sources et de ses arbres, de ses vielles pierres, et celle, profondément ancrée, de ces hommes et femmes du pays, frustes et fiers, comme chez Giono, pleins de contradictions et de forts sentiments comme chez Simenon, tellement inscrits dans leur décor.

Et puis il y a cette langue, chaude et colorée, qui vous plonge directement dans le vif du sujet. Elle colle parfaitement aux remous de l’histoire, sait se faire drôle, gaillarde même, et à d’autres moments, sombre ou inquiétante, et souvent pathétique et compatissante, on sent que l’auteur est proche de ses personnages, on a vraiment l’impression (contrairement à d’autres auteurs) qu’il fait lui-même partie de ce décor et de ce monde.

Il faut lire Pierre Magnan, non pas pour l’histoire policière, non pas pour la description d’un pays magnifique, non pas pour le regard souriant et lucide sur nos frères humains – bien que tout ça figure à profusion dans l’œuvre de cet auteur – il faut lire Pierre Magnan « pour le plaisir ». Et je vous garantis que vous ne serez pas déçus.



13/04/2023









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Le sang des Atrides

A Digne, rue Prête-à-Partir, les éboueurs découvrent le cadavre de Jeannot Vial, un beau jeune homme en tenue de cycliste et, 6 mois plus tard : c'est encore une homme jeune qui est tué en pleine nuit : Jules Payan ! le commissaire Laviolette, un fin gourmet dignois, truculent qui doit prendre sa retraite dans 3 ans et son comparse : le juge Chabrand, de 30 ans son cadet vont mener l'enquête et, vont découvrir un 3 ° homme mort, en la personne d' un professeur de philo : Chérubin Hospitalier qui leur a laissé, dessiné sur la neige un indice " OR " ! Ils ont la certitude que l'assassin est un enfant malin et vif, avec un béret et une pélerine qui se sert d'une fronde pour tuer avec un galet de la Bléone !

Hélas, entretemps la Chevalière AdélaÏde de Champclos décède à 89 ans après avoir écrit une lettre au jeune assassin qu'elle a découvert !

Malin, Laviolette décide d'aller visiter pour son propre compte la demeure qui a permis à la vieille Adélaïde d'observer tous ses voisins à l'aide d'une lorgnette marine et, c'est ainsi qu'il va comprendre le drame grec qui a poussé Oreste et sa soeur infirme à venger l'honneur de leur famille...

Un roman policier attachant car, j'allais en vacances tous les étés à quelques kilomètres de la cité dignoise : une petite ville tranquille à environ 600 mètres d'altitude, qui est la capitale de la lavande qu'elle fêtait ( et qu'elle fête pour la 76 fois ) le 1° dimanche d' août, mais aussi, un roman du pays de Giono ou Pierre Magnan ( né à Manosque ) a campé un commissaire "pagnolesque" et d'autant plus émouvant que c'était le regretté Victor Lanoux qui de 2006 à 2016 tenait le rôle à la TV .

L.C thématique de juillet/août 2022 : un polar porté à l'écran.

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Chronique d'un château hanté

La Provence d'autrefois, racontée à travers plusieurs générations. Cela commence au milieu du XIVème siècle, en pleine peste noire.

On va côtoyer, au fil des pages, des religieuses bien mystérieuses, un chêne , doté de pouvoirs exceptionnels et gardien de trésor, et des familles confrontées à des situations et des évènements pas toujours très agréables.

Bref, on ne sait pas toujours treès bien où l'on va aboutir, mais on ne s'ennuie pas. Pierre Magnan sait écrire (même si à mon avis il a raté certains de ses écrits...) Son choix de récit dans celui-ci oscille entre les faits historiques et le fantastique, voire le mystique.

Son vocabulaire est riche, imagé souvent amusant et assez représentatif de sa région.



Il nous présente une histoire étonnante, déroutante et pourtant superbe. On est en pleine tradition orale, lors des longues veillées d'hiver.



C'est un vrai roman qui mêle l'imaginaire, le rêve, la tradition, l'histoire et la mémoire des peuples.

Pas toujours très facile pour nous qui sommes habitués à des histoires structurées et claires, mais c'est une belle découverte, un beau moment de lecture.

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L'amant du poivre d'âne

Je me trouve à la fin de cette lecture avec plein de notes et d’impressions multiples, contraires et pas forcément cohérentes… Je vais essayer de faire une critique avec tout ça. Cependant, elle risque d’être mitigée, oscillante en permanence car pour chaque point d’analyse, il y a des « plus » et des « moins ».



Pierre Magnan, dans un ouvrage bourré de nostalgie, mais pas trop pleurnichard, nous raconte une partie de son enfance (six années) et il a la finesse au début du récit de nous ramener régulièrement à une vision et une compréhension d’enfant. Tout est basé sur la perception de l’environnement (les sons, les bruits, les odeurs, les images bien sûr). On explore les peurs enfantines- bien entretenues par certains adultes – comme faisant partie d’un système éducatif et culturel (Ex :« Les romanichels qui vont te prendre et on ne te reverra plus »)

On commence par les premiers souvenirs, y-compris la découverte de ses parents (!) Souvenirs au début un peu désordonnés, ce qui pourrait ajouter à la crédibilité du récit. Je reste cependant étonné du luxe de détails dont se souvient l’auteur ; soit il a réfléchi longuement à son enfance, soit il a une mémoire vraiment exceptionnelle, soit il a recréé ou nourri ces souvenirs dans le but de décrire une époque. J’ai quand même du mal à croire à la totalité des « souvenirs » en tant que véritables souvenirs. Certains détails sont en réalité représentatifs d’une vision d’adulte. S’agit-il de la conséquence inéluctable de la situation d’un homme âgé (et ce n’est pas un reproche !) qui se souvient ou alors une non-maîtrise du style choisi. Sans vouloir les comparer, l’objectif étant différent, ceux qui ont lu des livres comme « Autobiographie d’une courgette » de Gilles Paris, ou « Quand j’avais cinq ans je m’ai tué » de Howard Buten comprendront ce que j’appelle le choix d’un style.



En ce qui concerne les étapes de l’évolution du jeune garçon, l’épisode sur la découverte du mensonge, de la manipulation et et de la force d’une accusation mensongère est très bien menée.

Nous n’échappons pas bien sûr aux découvertes sensuelles, érotiques puis sexuelles liées à l’arrivée de la puberté.

Nous n’échapperons pas non-plus à un discours nostalgique sur la mort du cheval, du crottin, des vieux métiers … et à l’invasion des techniques qui remplacent des siècles de pratique (ou d’immobilisme). Tout cela étant bien regrettable, etc…



L’ensemble est écrit dans une langue un peu surannée, simple cependant, malgré tous les dialogues en Provençal (traduits, quand même) qui deviennent vite pénibles et encombrants.

Ce livre est plein d’anecdotes, donc agréable à lire, mais avouez que 400 pages avec une petite police, pour raconter six années d’enfance, ça finit par être long.

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La maison assassinée

Pierre Magnan n’avait pas son pareil pour nous faire revivre ses chères Alpes provençales d’antan à travers des personnages au patois coloré et aux métiers aujourd’hui disparus . Il nous a quitté en 2012 mais ses livres nous laissent un magnifique témoignage de ce qu’a été cette région au début du vingtième siècle : des paysages pauvres , arides et accidentés où chaque petit village survit grâce à quelques activités essentielles comme l’élevage ou la production d’olives . « La maison assassinée » est une parfaite illustration de cette époque . Combinant personnages pittoresques , amours impossibles et suite de crimes sanglants , ce roman policier « campagnard » parfaitement rythmé doublé d’une intrigue bien ficelée nous tient en haleine jusqu’à la fin . Pas de commissaire Laviolette - le héros récurrent de Pierre Magnan - ici mais un enfant survivant du sauvage assassinat de sa famille à la fin du 19ème siècle et de la boucherie de la première mondiale qui revient dans son village natal 20 ans plus tard , assoiffé de vengeance et cherchant à débusquer les coupables pour leur faire payer leur dette . Un roman à part dans la bibliographie de Pierre Magnan mais sans aucun doute un excellent bouquin qui étonnera et détonnera dans le flot des productions actuelles
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La maison assassinée

Insuffisamment réaliste à mon gout, dommage. J'ai abandonné lorsque le "héros" à bras nus, arrive à se défaire de deux molosses aux dents longues, en en prenant un par la queue, le faisant tournoyer en l'air. Cela m'a fait penser à Tarzan, le soit disant "roi de la jungle", qui prendrait un éléphant par la queue, le ferait tourner autour de lui, comme un lanceur de marteau en athlétisme, avant de le jeter au loin. C'est une obsession chez moi, mais j'ai besoin de croire ce que je lis.
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Le biasse de mon père

Dans ce très court ouvrage (il s'agit à l'origine d'une revue), Pierre Magnan évoques ses souvenirs d'enfance et, en particulier, ceux liés à son père. Ce dernier , travaillant pour la société E.E.L.M. (une Société Anonyme employant divers types d'ouvriers tels des électricien, comme Antoine Magnan, le père de l'auteur) était toujours muni de sa biasse (une sorte de sacoche) dans laquelle il emportait non seulement ses outils mais également son repas. C'est dans cette même biasse qu'il ramenait le plus souvent, le soir, en rentrant au foyer conjugal où sa femme, ses deux enfants (Pierre et sa soeur), sa belle-mère et son beau-frère Marius l'attendaient qu'il y découvrit des trésors d'enfance. C'est ainsi qu'il fait allusion, dans ce fragment de souvenirs, le banon (pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un fromage originaire des Alpes-de-Haute-Provence), ou encore du pain qu'il allait chercher chez le boulanger (pain appelé "Banette" mais que le narrateur confondait avec la "Pompe") et dont il n'a jamais pu retrouver le goût depuis et enfin des souvenirs des fontaines où il fallait encore aller puiser l'eau à l'époque.



Livre qui fait un peu penser à "la madeleine de Proust" de par le goût des choses qui rappellent des souvenirs avec de nombreux passages en provençal (tous traduits en français, je vous rassure) afin de donner une âme à cette revue. Un texte agréable à lire mais qui traîne parfois un peu trop en longueur à mon goût. A découvrir !

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Le Secret des Andrônes

Connaissez-vous Sisteron, charmante petite ville de Haute-Provence, sur la route Napoléon ? Non ? Pas de souci j’ai le guide qu’il vous faut. Le commissaire Laviolette (qui n’est pas de Toulouse, comme on pourrait le croire) est en convalescence à Piégut, à 20 km de Sisteron, et pour l’heure, il vient assister à l’évènement culturel local (et même plus que ça, parce qu’il est très réputé) « Les Nuits de la citadelle ». Il ne vient pour rien, pour du spectaculaire, il est servi : une jeune femme tombe du haut de la citadelle. Comme ce n’est pas SuperWoman ni à la rigueur Loïs Lane, c’est bel et bien un cadavre qui vient s’écrase aux pieds de La violette. Le début d’une enquête tortueuse à souhait, comme la topologie de cette petite ville au cachet si particulier : les ruelles sont en pente, en escalier, parfois couvertes (ce sont elles les fameuses andrônes), propices aux secrets, et aux coups fourrés. La jeune femme assassinée était aide-soignante chez une personnalité locale Rogeraine Gobert, une femme à poigne (poigne de fer, faut-il le préciser), héroïne de la Résistance, à qui rien ni personne ne résiste. Surtout pas ses aides-soignantes qui, régulièrement, passent de vie à trépas.

L’enquête s’annonce difficile, bien entendu, et Laviolette, vous le connaissez, il n’a pas son pareil pour tomber dans tous les pièges, les chaussetrapes, les faux indices, les fausses pistes… C’est un peu la caractéristique des romans policiers de Pierre Magnan : il y a toujours une bonne intrigue, mais le fil que déroule l’enquêteur (Modeste, de son prénom) est toujours emberlificoté, et à la fin, c’est souvent le hasard qui le met sur la piste de la vérité.

Mais ce qui fait le charme de cet auteur, c’est le soin – et l’amour – apporté à la description quasi ethnologique de ce pays et de ses habitants. Il le connaît bien, il y est né (à Manosque, en 1922) ce qui le rapproche d’un certain Jean Giono. Il ne faut pas sans doute aller plus loin, les deux écrivains ne concourent pas dans la même catégorie, chacun à leur place, ils représentent dignement à la fois leur profession et leur pays. Chez Giono comme chez Magnan, cette Haute-Provence représente quelque chose de grand et fort, mais si chez Giono, elle atteint une dimension mythique, chez Magnan elle reste la terre des hommes et des femmes ; pour synthétiser, elle fait de Giono un immense écrivain, elle fait de Magnan un excellent écrivain de terroir doublé d’un bon auteur de roman policier. Ce jugement n’a rien de péjoratif, bien au contraire, c’est juste mon impression.

Modeste Laviolette est le héros d’une série de huit romans en tant que commissaire : « Le Sang des Atrides » (1977), « Le Commissaire dans la truffière » (1978) ; « Le Secret des andrônes » (1979), « Le Tombeau d’Hélios » (1980), « Les Courriers de la mort » (1986), « Les secrets de Laviolette » (1992), « Le Parme convient à Laviolette » (2000), « Elégie pour Laviolette » (2010), ainsi que deux romans en tant que gendarme : « Les Charbonniers de la mort » (1982), « La Folie Forcalquier » (1995).

Faut-il le rappeler, il a été incarné deux fois à l’écran : par Julien Guiomar pour deux téléfilms, puis, avec le succès que l’on sait, par Victor Lanoux pour huit téléfilms devenus cultes.





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La folie Forcalquier

Pourquoi Pierre Magnan, écrivain des Alpes de Haute-Provence, ne jouit-il pas d'une notoriété bien méritée ? Une écriture fluide, une ambiance dépaysante, du suspense..., que demander d’autre ? Dans l'ouvrage La Folie Forcalquier, il met en scène un personnage truculent, guérisseur et herboriste, qui se trouve impliqué dans une intrigue complexe lors du Second Empire. Bandits de grand chemin et bourgeoisie locale se côtoient dans cette histoire qui mêle politique, crimes crapuleux et petites mesquineries de voisinage. Une lecture que je vous conseille vivement



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Le sang des Atrides

L'arme pour commettre les crimes est très inédite et surprenante. Au fil du récit on nous donne certains indices, mais il faudra attendre la fin du roman pour trouver le coupable et comprendre les motivations du tueur. L'écriture de cet auteur est soignée, originale avec quelques touches d'humour.
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Le parme convient à Laviolette

Si je vous dis que le commissaire Laviolette est fleur bleue, vous me répondrez - à juste titre - PLEONASME!

Notre ami Laviolette, dont le prénom nous est caché: est-ce Aristide? Séraphin? Jules? Archibald? Charles-Henri? on ne sait.... notre ami Laviolette disais-je, souffre le martyre après une rupture brutale qui le prive d'une compagne aussi désinvolte que voluptueuse, ce qui le plonge dans une douloureuse mélancolie, dont rien ne peut le divertir.

Rien....sauf une dernière enquête qui l'amène à raviver de vieux souvenirs et à confondre le coupable, qui a tué par passion plutôt que par vengeance.

Ne vous fiez pas aux senteurs de lavande et de sarriette, à la douceur du climat entre Manosque et Sisteron, aux moeurs bucoliques du paysan bas-alpin: le meurtrier vous guette sur la route du col des Garcinets.
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L'occitane

"Une vocation peut naître du souvenir,de la volonté exaspérée de ressusciter ce qu'on a vécu en rêve"Fils d'un Parisien "intellectuel épicurien" (qui, après s'être installé en famille au coeur des fragrances des Basses Alpes et avoir lu Que ma joie demeure de Jean Giono, a perdu ses illusions quant au travail de la terre,philosophie de vie et source de revenus substantiels), Olivier Baussan, futur patron de L'occitane, a puisé dans son passé cette volonté farouche de réhabiliter le rêve déçu de son père et ses souvenirs d'enfance, du côté de Ganagobie, ensoleillés et odorants.

C'est son parcours de battant, aux débuts plus que difficiles,que nous retrace d'une plume enchantée, Pierre Magnan (écrivain dont Le sang des Atrides a reçu le prix du Quai des Orfèvres 1978, dont je n'ai lu que La maison assassinée et que je connaissais plus comme auteur de policiers que comme chantre de la Provence:une belle rencontre donc!)

Années 1960.Manosque. Jeunesse à Digne et belles rencontres comme celle d'Alexandra David Néel "dont l'âme se promène sur le toit du monde", lectures et Rimbaud en poche, amour contrariées, psychanalyse,amour tout court; ce rêveur poète débrouillard et doué pour le commerce, écologiste de surplus, va créer de "la poésie solide" tel un alchimiste. Le simple alambic passera au stade usine et le "savonnier poète" après avoir essaimé les marchés de Provence de ses flacons remplis de savon liquide, au romarin, fait maison; s'implantera à Paris,ira capter au Cap Vert le "pourghère", au Burkina Faso le karité, voyagera en Chine et imposera sa marque

de partout dans le monde tout en restant chez lui en Provence, cette Provence si parfumée qui l'a inspiré car L'Occitane "englobe non seulement une région mais une identité culturelle" et ça, Olivier Baussan,proche de la nature, ne l'a jamais oublié.

Ce livre, fort bien écrit, qui évoque parfois Le parfum de Suskind (meurtrier en moins!!!) et Les parfums de Philippe Claudel (de par sa poésie), est une "flaveur" à lui tout seul!

Il m'a intéressée,suite à une conversation, où j'ai appris ébahie, que le savon de M. était fabriqué en Chine et emballé en France. Ayant vécu dans deux départements opposés, au soleil et à la pollution d'intensité différente, ce qui donnait à ma lavande une odeur complètement différente aussi,j'ai eu envie de me plonger dans du cent pour cent bio!
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Laure du bout du monde

Laure est née à Eourres, un petit village perdu dans la montagne et est, pour ainsi dire, une miraculée de la vie puisqu'à sa naissance, elle ne pèse que 750 grammes. C'est grâce aux efforts acharnés de sa grand-mère qu'elle va avoir le droit de vivre. La mère de Laure, qui se désintéresse complètement de cette petite petite fille n'a pour elle ni tendresse ni paroles douces et n'aura d'amour que pour le frère de Laure qui naîtra après elle. Aussi, Laure a du affronter seule le dur monde de la vie. Cette petite fille extraordinaire qui, à trois ans, se rendait déjà au lavoir pour laver ses culottes et, à six ans, partait déjà seule dans la campagne pour garder les troupeaux de bêtes ; nous donne une incroyable leçon de vie.

Roman admirable avec une écriture fluide, celui-ci nous apprend à ne pas se plaindre sur notre propre sort. Inspiré de faits réels, cette « Laure du bout du monde » a réellement existé et a pu conter elle-même une partie de son histoire au romancier Pierre Magnan. À lire !
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L'aube insolite

Un roman méconnu, d’un auteur disciple de Giono, qui évoque la vie des habitants d’un hameau des Hautes alpes, isolé par l’hiver, pendant les derniers mois de la guerre de 39-45.

Profondément humaine, l’approche de l’auteur nous fait partager les amitiés, les amours, les gestes les plus simples ou parfois les plus héroïques, de paysans habitués à l’hostilité du climat montagnard.

Le style est assez naturel et convaincant quand il s’agit des personnes, de leurs actes, de leur vie quotidienne, un peu trop emphatique quand il s’agit des paysages (que j’ai eu du mal à véritablement visualiser), mais le tout a assez bien vieilli, d’autant que l’auteur a vécu cette période dans des conditions assez proche (il fuyait l’occupation, le STO…) et qu’il avait lui-même des idées progressistes pour l’époque.

L’intrigue se déroule autour de deux jeunes évadés, l’un juif, l’autre communiste, que la solidarité humaine va s’attacher à sauver, avec quelques intrigues secondaires parfois drôles, et de rebondissements parfois dramatiques.

A (re)découvrir

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Élégie pour Laviolette

A la suite d'une mutation à Gap, le commissaire Laviolette doit démêler une affaire complexe de captation d'héritage en plein coeur du Champsaur. Confronté à l'irrationnel et devenu, bien malgré lui, partie prenante de cette affaire, notre limier découvre une vallée alpine baignée par le Drac où les modes de vie semblent figés depuis des décennies. Furetant çà et là au gré de ses humeurs, il y croise de vieilles mégères qui refont le monde chaque jour dans une épicerie d'un autre âge, un notaire désabusé et une gardienne de chèvres soixante-huitarde, amoureuse de poésie.

En compagnie du Juge Chabrand, qui ne reste pas insensible aux charmes des autochtones, il arpente sans fin un cimetière perdu en montagne, entouré d'un paysage de rêve et qu'avoisine une source aux propriétés miraculeuses.

Une fois de plus, Pierre Magnan invite le lecteur à la découverte de cette France profonde, dont il sait si bien vanter les agréments au fil des mots. On s'immerge avec lui dans ce coin perdu des Hautes-Alpes, s'étonnant, au détour d'une page, de voir apparaître un ordinateur ou un prix en euros… plutôt incongrus dans ce contexte.

Si la fin, complètement loufoque, mais d'une réelle puissance littéraire, peut laisser dubitatif, la lecture de ce dernier volet des enquêtes de Laviolette reste un vrai moment de plaisir… et d'évasion !

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Un grison d'Arcadie

Pierre Magnan, auteur bas-alpin, dont je n'ai pas lu grand chose;

Ce roman n'est pas un policier mais une tranche de vie à la fin de la deuxième guerre. Le narrateur, adulte, voire vieux, raconte sa vie d'adolescent entre 15 et 14 ans. Sa pauvreté, les habitants typiques qu'il voisine, les femmes plantureuses sur lesquelles il fantasme.

Un matin, avant le lever du jour, il est témoin d'un meurtre.

Le hasard veut qu'il en possède et conserve la preuve, ce qui changera sa vie et lui causera bien des tracas.



Moi qui suis haute-alpine, je me suis régalée à retrouver des mots régionaux !
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