- Nous savons depuis bien longtemps que la plupart des civilisations se ressemblent et qu'elles se nourrissent de violence. Nos savants ont étudié vos mythes et vos anciennes légendes : il ya presque toujours un meurtre à l'origine de vos civilisations.
Il était arrivé au moment où survivre ne coûte plus de douleur, seulement une incompréhensible fatigue qui fait ce regard de lucidité grise et d'indifférence
- Que pourrais-je donc écrire que vous ne sachiez déjà, vénérable maître ? Existe-t-il, dans toutes les îles du Soleil-Levant, quelque chose que vous ne connaissiez pas ?
Les yeux du vieil homme se plissèrent sous l'effet de son sourire :
- Est-ce que je sais, demanda-t-il combien d'oiseaux ont traversé le ciel pendant mon sommeil ? Et ce que font les fourmis du jardin à cette heure matinale ? Il y a tant de secrets que j'ignore et qui attendent la main qui les révélera.
-Est-ce que tu as une femme, Kaboko ? Des enfants ?
Oui, Kaboko avait eu deux épouses qui lui avaient donné huit enfants. Les deux femmes étaient mortes, les enfants installés dans le sud du pays. c'était, pour Kaboko, une page accomplie de son existence, une chose naturelle et paisible qu'on garde dans son cœur et qui vous rend disponible pour une autre tranche de vie.
"Quand tu la prends, tu l'ignores, quand tu la quittes, tu la connais" [...] il lui avait expliqué qu'il s'agit de la piste...
L'important était que son enfant garde le désir de vivre jusqu'au moment où il pourrait de nouveau manger le mil et boire le lait. Mais Issa avait-il gardé la volonté de résister ? Okoboé voyait qu'il ne réclamait plus, qu'il ne pleurait plus. Il était arrivé au moment où survivre ne coûte plus de douleur, seulement une incompréhensible fatigue qui fait ce regard de lucidité grise et d'indifférence. (p.13)
- Trois adultes, commentait Chaman. Ils vont attaquer dans peu de temps. Il faut que tu tiennes encore. Tu m'entends bien, Jeremy cheval ? Tu dois encore tenir.
Jeremy ne sentait plus ses jambes, et ses poumons étaient en feu. Il avançait son encolure loin devant, comme un balancier, pour mieux faire avancer le corps. Il avait gardé le contact avec Pie rouge et Pommelle ; Chaman et Cheval fou se trouvaient toujours derrière lui.
Les Himbas n'ignoraient pas qu'ils étaient sur les terres de la ferme. Ils ne contestaient à personne le droit d'habiter sur un bout de savane sans jamais changer de place pourvu qu'on n'ait pas la mauvaise idée de leur interdire le passage. Franckie eut la sagesse de ne pas leur sortir son titre de propriété, morceau de papier sans valeur à leurs yeux de nomade. (p 15 )
Brigitte passa le reste de sa grossesse à rêver a la visite de son frère (...) Mais deux jours avant le baptême, un télégramme arriva: Jean Timtohée partait(...)à la recherche des traces de Ramès III. Robert Perreux se fit aigre: - Pour notre mariage, c'était Ramès II. Pour le baptême d'Alisson, c'est Ramès III.combien sont- ils exactement chez les Ramès ?
Quand les premiers chapitres de la Bible furent terminés,
Jan eut le droit d’ouvrir Robinson Crusoé. Sa mère y voyait
un livre éducatif puisqu’il montrait comment, avec la Bible
pour seule lecture, on pouvait apporter la civilisation
sur une île déserte et y survivre avec courage pendant
des années.
Jan se fit très vite un ami de Robinson qui, avant sa
rencontre avec Vendredi, vivait seul sur une île. Jan, lui,
vivait avec sa famille et Kaboko sur une terre qu’il aurait
mis des mois à parcourir. Pourtant, la maison des Lointains,
avec ses annexes et ses enclos, flottait, elle aussi, sur un
océan inhumain qui l’isolait du monde.