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Citations de Pierre Mertens (21)


l'indifférence des gens, c'est comme une grippe qu'ils auraient contractée une fois pour toutes dans un courant d'air de l'Histoire et contre lequel il n'y aurait pas de remède connu.
- Précisément, ajouta-t-il aimablement, nous nous disions qu'avec votre arrivée cela changerait... Mais considérez donc ce qu'il en est de l'Argentine : n'est-ce pas bien pire encore ?
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Il se demanda ce qu'il avait retenu de la Belgique depuis son arrivée. Il se dit que dans les rues et les squares, on rencontrait moins de jeunes que de vieux, et beaucoup de chiens, de chiens biens nourris. Dans les ascenseurs, les gens ne se parlaient pas et prenaient un air grave. [...]
Il se demanda si les Belges aimaient la Belgique.
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Merde, pense Jaime, ce môme est déjà plus ici chez soi que je ne pourrai jamais le devenir.
-De quel Vietnam vient-il donc ? demande un étudiant derrière lui, comme si l'octroi de sa sympathie allait dépendre de la réponse.
Le con.
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Quand l'intelligence n'intervient pas pour formuler ce que le coeur porte en lui de meilleur, il ne reste du coeur que la viande. Je me dis, non sans emphase : en vérité, on n'a pas encore appris à aimer. Nous n'utilisons qu'une fraction infime de nos possibilités dans ce domaine. L'amour est indivisible. Il parle toutes les langues de Babel. Mais, à chaque instant nous en faisons l'économie. Nous lésinons. A certaines heures de notre vie, sans doute les plus désespérées parce que nous y sommes acculés, nous acceptons d'aimer enfin...
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En un sens, on ne regagne jamais qui l'on a commencé de perdre. Mais on peut rencontrer l'autre qui se cache derrière.
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Tournant le dos à l'horizon, il vit les vagues qui se reflétaient dans les vitrines des hôtels, au loin sur la digue. On les eût cru photographiées. Ce faste lui crocheta le coeur, et il s'étonna de ne pas s'être plus souvent baigné les yeux dans le lait du monde.

"Il faut s'accommoder et, de temps à autre, regarder la mer." Gottfried Been
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"Il s'est rappelé les fauves. Ce qu'il leur restait de mémoire, d'instinct, de réflexes, ne se déchargeait plus que dans les muscles qui roulaient sous leur pelage : la forme la plus archaïque, la plus noble d'une conscience captive qui ne s'avouait pas encore vaincue. Il semblait que d'un instant à l'autre, une pensée allait surgir de là, dans sa pureté élémentaire. Dans cette attente, on ne ressentait que l'acuité d'une souffrance et, pour peu, on se fût étonné que la terre ne tremblât pas, et que là, au fond de la cage, ne s'ouvrît pas un cratère... Qui délivrerait jamais le Créateur de la douleur de ses créatures ?
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Tandis quelle s'empale sur lui, les yeux fermés, que la tête en arrière, elle ne sait déjà plus qui elle prend,
qui il est
qu'elle n'est plus qu'à son plaisir,
et ne le rend, ne l'impose que par hasard,
même si c'est l'infini qu'elle offre, doucement il l'adjure :
Dis-moi ce que tu me fais,
dis-moi ce que tu me donnes,
dis-moi ce que je suis...
Mais là où elle est transportée,
hors d'atteinte de toutes ces questions,
seul son plaisir répond :
Tu es celui pour qui, dans un instant,
je vais être tout.
Et tu ne seras plus que cela :
Ce néant comblé.
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Imaginera-t-on quelqu'un qui aurait éprouvé toutes les difficultés d'être un homme et ne serait jamais tout à fait parvenu à en devenir un, mais aurait, ce faisant, montré plus d'humanité que la plupart des hommes.
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Quand on perd l'amour d'une femme, on ne perd pas que lui ; mais aussi, pour quelques temps, l'usage, le mode d'emploi du monde. [...]
On doit prendre garde à ne pas glisser sur son verglas intérieur.
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Qui dira l'imperceptible fracas de la déréliction ? Un électrocardiogramme plus plat que plat. Une gifle indolore. Un coup du lapin administré par le néant.
Ma coiffeuse : "Je vois le tourment qui ride votre front."
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Tu as renouvelé, tu m'as réappris la magnifique épouvante d'exister. Tu l'as remise à jour.
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La plus part des hommes qui décrètent qu"une femme est celle de leur vie" se soucient-ils seulement, un instant, de savoir s'ils sont bien l'homme de la leur
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La tempête s'était calmée.Il s'était éloigné, l'orage de l'Expression. Il était retombé le sanglant rideau de l'Histoire. Que de bruit et de fureur. De suie et de terreur. de nuit et d'horreur. D'erreur.
Par comparaison avec ce qui s'est, en définitive, passé songea-t-il,nos coups de gueule nos coups de gueule de jeunesse ne tiraient à boulets rouges que sur des toiles d'araignée. Nous criions au loup dans le brouillard...
...Quinze ans de silence, de mise à l'ombre. Et puis, dans son propre pays, sa parole circula de nouveau. Une jeunesse qui appelait l'avènement d'une Allemagne nouvelle, purifiée de ses forfaits, découvrit chez lui non la photographie des évènements - mais comme son négatif. Sa renommée franchit des frontières.
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Cela fait un certain laps de temps que les gens de cette contrée ne s'aiment plus, qu'ils ne savent qu'inventer pour se déprendre les uns des autres. Que le pays s'est désamouré de lui-même. Dieu, pourquoi nous y avoir fait naître? Il n'est pas jusqu'à la vie quotidienne qui, ici, n'atteigne un certain niveau d'incompétence. Ceux du Nord voudraient bien conquérir la capitale. Couper, ou à peu près, les autres de l'accès de la mer. [...] Ils veulent sauvegarder "l'intégrité du territoire" et "purifier la langue qu'on y parle". Ceux du Sud aimeraient "oublier" la Capitale. Se replier jalousement sur leurs provinces. Jouer la carte de l'étroite autarcie. Nous sommes entre ceux-ci et ceux-là. Entre deux feux, entre deux eaux. Qui sait? Peut-être la ligne de démarcation passera-t-elle, demain, au milieu du square? Ma maison natale d'un côté, l'appartement de Joy et Samuel de l'autre? La nouvelle frontière linguistique tombera en travers... On pourrait même édifier là, en plein milieu de la pelouse et à la place des monuments qui s'y trouvent, un mur de béton.

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C'était cela qu'il me fallait exprimer pensais-je : cette nostalgie de ce qui n'a pas encore pu avoir lieu [...] c'est ainsi que mon ami définissait la "saudade", et le fado qui en transcrit la mélodie.
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Ne me quitte donc pas : je pâlirais aussitôt;
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"Je m'enchantais du délicieux malheur d'être né"
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d'ordinaire, les femmes que j'ai aimées m'ont quitté en cours d'été.
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Ainsi je ne te dirai pas "d'aller en paix..." Mais de bien garder ta pureté d'ange meurtrier. D'en imposer le respect aux autres.
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