AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.92/5 (sur 1921 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Châtelus-le-Marcheix (Creuse) , le 28/03/1945
Biographie :

Pierre Michon est né dans la Creuse où ses parents étaient instituteurs. Il est élevé par sa mère après que son père eut quitté le foyer.

Lycéen à Guéret, il étudie ensuite les lettres à l’université de Clermont-Ferrand (maîtrise sur le théâtre d’Artaud).

Son premier texte (Vies minuscules (Prix France Culture), paraît lorsqu’il a 37 ans, après quelques années consacrées aux études littéraires et au théâtre.
Il déclarera plus tard que ce livre l’a sauvé : soit il devenait écrivain, soit il devenait clochard (sa situation financière devenait de plus en plus inquiétante).

À ce livre succèdent des textes courts et remarquables autour de la destinée de Rimbaud (Rimbaud le fils) ou dans une veine qu'on qualifiera, faute de mieux, de romanesque (La Grande Beune ou, plus récemment, Abbés). Ainsi se poursuit une œuvre exigeante et discrète qui gagne de plus en plus en reconnaissance publique.

En 2009, Pierre Michon publie "Les Onze", un livre dans lequel il évoque l'histoire du peintre Corentin et celle de la Révolution française à partir de la description d'un grand tableau représentant les onze membres du Comité de salut public (Robespierre, Saint-Just, Barrère, etc.) pendant la Terreur, qui serait exposé au Louvre (en réalité le peintre et le tableau sont fictifs).
Pour ce roman, Michon reçoit en octobre 2009 le Grand prix du roman de l'Académie française.

En 2015, il reçoit le premier Prix Marguerite Yourcenar pour l’ensemble de son œuvre.


+ Voir plus
Source : /www.editions-verdier.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Pierre Michon   (29)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (43) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/ N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie. Quel roman, devenu culte, rend un hommage sublime aux vies humbles et silencieuses ? Par un écrivain devenu culte, lui aussi… « Vies minuscules », de Pierre Michon, c'est à lire en poche chez Folio.

Podcasts (7) Voir tous


Citations et extraits (343) Voir plus Ajouter une citation
Roulin […] compta tout cet argent proposé. Il avait un jardinet, les enfants étaient grands ; pour les gnôles, la cuite est vite atteinte à un prix fixe, le salaire y suffisait. Et que peut-on acheter ? Tout, quand on a appris ; ce n'était pas son cas.
Commenter  J’apprécie          680
Pierre Michon
Mon approche de l'écriture est nourrie de croyances et de magie. Je ne me mets pas à ma table tous les matins, je ne travaille pas de manière raisonnable. J'attends le texte.
Commenter  J’apprécie          472
Par quelle bizarrerie ce qu'il croyait être, et qui était, la peinture, c'est-à-dire une occupation humaine comme une autre, qui a charge de représenter ce qu'on voit comme d'autres ont charge de faire lever le blé ou de multiplier l'argent, une occupation donc qui s'apprend et se transmet, produit des choses visibles qui sont destinées à faire joli dans les maisons des riches ou à mettre dans les églises pour exalter les petites âmes des enfants de Marie, dans les préfectures pour appeler les jeunots vers la carrière, les armes, les Colonies, comment et pourquoi ce métier utile et clair était devenu cette phénoménale anomalie, despotique, vouée à rien, vide, cette besogne catastrophique qui de part et d'autre de son passage entre un homme et le monde rejetait d'un côté la carcasse du rouquin, affamé, sans honneur, courant au cabanon et le sachant, et de l'autre ces pays informes à force d'être pensés, ces visages méconnaissables tant ils voulaient peut-être ne ressembler qu'à l'homme, et ce monde ruisselant d'apparences trop nombreuses, inhabitables, d'astres trop chauds et d'eaux pour se noyer.
Commenter  J’apprécie          450
Pierre Michon
Qui dira ce qui est beau et en raison de cela parmi les hommes vaut cher ou ne vaut rien ?

VIE DE JOSEPH ROULIN.
Commenter  J’apprécie          450
Je ne crois guère aux beautés qui peu à peu se révèlent, pour peu qu'on les invente ; seules m'emportent les apparitions. Celle-ci me mit à l'instant d'abominables pensées dans le sang. C'est peu dire que c'était un beau morceau. Elle était grande et blanche, c'était du lait. C'était large et riche comme Là-Haut les houris, vaste mais étranglé, avec une taille serrée ; si les bêtes ont un regard qui ne dément pas leurs corps, c'était une bête ; si les reines ont une façon à elles de porter sur la colonne d'un cou une tête pleine mais pure, clémente mais fatale, c'était la reine. Ce visage royal était nu comme un ventre : là-dedans les yeux très clairs qu'on miraculeusement des brunes à peau blanche, celle blondeur secrète sous le poil corbeau, cette énigme que rien, si d'aventure vous possédez ces femmes, ni les robes soulevées, ni les cris, ne dénoue.
Commenter  J’apprécie          420
Je me couchais, la lune un instant pénétrait dans ma chambre et très loin dans des clairières perdues caressait des silex que nul ne voit, la pluie furieuse les enfouissait.
Commenter  J’apprécie          420
On descendait par trois marches à la salle commune ; elle était enduite de ce badigeon sang-de-boeuf qu'on appelait naguère rouge antique ; ça sentait le salpêtre ; quelques buveurs assis parlaient haut entre des silences, de coups de fusil et de pêche à la ligne ; ils bougeaient dans un peu de lumière qui leur faisait des ombres sur les murs ; vous leviez les yeux et au-dessus du comptoir un renard empaillé vous contemplait, sa tête aiguë violemment tournée vers vous mais son corps comme courant le long du mur, fuyant. La nuit, l’œil de la bête, les murs rouges, le parler rude de ces gens, leurs propos archaïques, tout me transporta dans un passé indéfini qui ne me donna pas de plaisir, mais un vague effroi qui s'ajoutait à celui de devoir bientôt affronter des élèves : ce passé me parut mon avenir...
Commenter  J’apprécie          384
Elle éclipsait presque totalement la figure de mon grand-père Eugène – sans pour autant lui opposer cette barrière bavarde et aigrement condescendante dont certaines épouses circonviennent leur mari, lui refusant la parole, puis toute pensée, et au bout du compte la vie - …
Commenter  J’apprécie          380
Et sans doute était-ce au printemps, les draps aujourd'hui en poussière fumaient au soleil, les chairs décomposées souriaient dans l’allégresse de mai ; et sous les grappes violemment tendres des lilas, ma mère de quinze ans s’inventait une enfance enfuie déjà.
Commenter  J’apprécie          360
Au-dessus de ces trous pendant des années innombrables des rennes transhumèrent, qui de l’Atlantique remontaient au printemps vers l’herbe verte de l’Auvergne dans le tonnerre de leurs sabots, leur immense poussière sur l’horizon, leurs andouillers dessus, la tête morne de l’un appuyée sur la croupe de l’autre ; et là, dans le goulet crapuleux que forment s’embrassant la Vézère, les deux Beune, l’Auvézère, on les attendait avec des limandes, des becs-de-perroquet, des haros ; et les mangeurs de lichen de loin entendaient les tambours, voyaient des feux si c’était la nuit et le jour voyaient la fumée, mais sans dévier ils prenaient vers les tambours, s’étiraient dans les étroitures au bord de l’eau, tremblants ; ils y allaient tout droit ; car si les rennes avaient pu concevoir un dieu ou un démon ils l’auraient prié et pensé là, calendérique et imparable, chaque mois d’avril se levant partout à la fois sur les crêtes, déchaîné sans cause comme sont les dieux, apparaissant dans un corps multiple animé de la volonté unique de les rendre fous, dans des cliques à grandes gueules, des hommes tout en haches, des fosses avec des pieux dedans ; et ils auraient pensé que ce dieu était clément, car après tout ils n’en laissaient jamais là qu’un tiers, et le restant tout l’été jouissait des lichens d’or sur les basaltes, du soleil qui se couche derrière les doux volcans ronds quand le temps est beau et qu’on rumine l’herbe du jour.
Commenter  J’apprécie          330

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Michon (1827)Voir plus

Quiz Voir plus

j'ai la mémoire qui flanche !

Ces sacrés romains m'auraient "rebaptisé" Hercule ?

Vrai
faux

18 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , mythologie , antiquitéCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..