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Citation de enkidu_


Les hommes qui vont jouer un rôle important dans le mouvement des « officiers libres » qui est à l’origine du putsch du 23 juillet 1952, puis dans la direction du nouvel État égyptien, ont souvent des attaches avec les organisations profascistes et pronazies de l’avant-guerre, et ceci pour deux raisons. D’une part, parce que ces officiers d’origine modeste avaient trouvé dans la démagogie national-socialiste une formule politique correspondant à leurs propres aspirations (hostilité à la classe dirigeante traditionnelle, conservatrice et pro-impérialiste), et d’autre part, parce qu’en dirigeant leurs coups contre les puissances colonialistes, et notamment contre la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie faisaient à leurs yeux figures d’alliés provisoires. D’où l’attitude de certains leaders nationalistes arabes à l’égard en particulier des Allemands, moins suspects que les Italiens de vouloir prendre la place des Franco-Britanniques.

Dès 1936, le leader des Chemises vertes égyptiennes, Ahmed Hussein, dirige une délégation comprenant des membres du parti Jeune Égypte et du nouveau parti national qui assiste au congrès du NSDAP à Nuremberg. Ce sont ces mouvements, renforcés par celui des Frères musulmans qui, en janvier-février 1942, au moment où l’Afrika Korps se trouve à 80 kilomètres d’Alexandrie, dirigent l’agitation antibritannique et prennent contact avec le quartier général de Rommel. Parmi les hommes qui ont établi ces contacts, on trouve Gamal Abdel Nasser et Anouar el-Sadate.

Or le putsch de juillet 1952 émane des mêmes milieux. Le groupe des officiers libres, réplique du GOU argentin, comprend un nombre important d’anciens Frères musulmans (Nasser, Hakim Amer) et de membres du parti pronazi d’Ahmed Hussein (dont Sadate). Quelle qu’ait été ensuite l’évolution du régime nassérien, ces origines doivent être rappelées car elles expliquent certains postulats de base du nassérisme. Il faut noter d’autre part que le Raïs a largement ouvert les portes de son pays aux anciens nazis, utilisés comme experts dans la police, dans l’armée et à la radio (l’ancien commissaire de la Gestapo pour les affaires juives en Galicie Altern, le médecin-chef des SS de Dachau Willermann, le SS-Führer Bebder, chef de la police de sécurité de Jasser, etc). On comprend que dans ces conditions le régime nassérien ait conservé ses sympathies au régime défunt d’Hitler (à plusieurs reprises les dirigeants égyptiens nieront qu’il y ait eu 6 millions de juifs exterminés dans les camps de la mort). (pp. 537-538)
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