Mon garçon me dit un jour mon père, j'en ai par-dessus la tête de toi ! Tu ne fiches rien ! Pas plus chez moi qu'à l'école ! Tes petites idées, tes ricanements, toute cette faribole d'insanités que tu voudrais nous faire prendre pour du génie, j'en ai assez ! Tout cela dissimule une immense paresse.
Il faudra bien que tu t'y mettes ! Tu plieras, tu plieras !
Ca t'horripile la culture la culture hein ? C'est indigne de toi ? Regarde-moi ! Est-ce que j'ai honte moi ?
Mais, petit malheureux, sais-tu où t’entraîneraient tes rêves de grandeur, ton insoumission ? Au ruisseau !
D'ailleurs, suffit ! Tu es mon fils et tu m'obéiras jusqu'à ta majorité.
J'ai décidé de te placer. Que tu le veuilles ou non, tu apprendras un métier ; pas quelque chose de fumeux comme le théâtre mais un vrai métier, un métier honnête qui fera de toi un homme !
Ne souris pas comme cela ou je te gifle.
Daumal pourra déclarer que l’individu étant assimilable à un nœud gordien au sein d’un système d’interactions, ce nœud étant lui-même constitué d’une âme et d’un corps structurellement entrelacés, il est impossible de se défaire de son corps par le suicide : « trancher le nœud n’est pas le résoudre dans l’écheveau »
L'aventure c'était pour moi, aussi bien que les rencontres, le fait seul d'exister, de participer à l'enchantement de l'heure.
Abandonnés...
Abandonnés à la
bienfaisance du sol
Qui achève notre marche,
Mollement écrasés, disjoints...
Nous nous éterniserons...
Au-dessus bavarderont d’autres joies
D’autres heures fragiles...
D’autres cœurs, d’autres chairs enfleront
Sous l’amour...
La lumière, les nuits seront toujours palpées par le rêve,
les yeux, le bonheur dureront...
Emiettés
Sillonnés par la marche annelée des vers
Nous nous éterniserons...
Mort, je m'égrènerai en toi…
Mort, je m'égrènerai en toi
Et non pas seulement mon corps
Mais aussi mes bonnes mes mauvaises
pensées
Tous les chemins que j'emprunterai
revivront en Toi.
Je veillerai dans ta chair, pour
l'émouvoir
Et ton esprit recevra le mien
comme un vent —
Tu ne cesseras de m'écouter —
Enseveli en Toi, pour que Tu me
chantes...
Hôpital Saint–Louis, 1932
La femme englobe tout, elle est l'unique passion des hommes bien nés. (...) Elle les choie par les souffrances qu'elle leur inflige.
Elle se donne. Elle prend en se donnant. C'est souvent toute la femme.
Un dieu ça ne bande pas !