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Citation de Cielvariable


Le scorpion mécanique s’en alla, tel un insecte rampant sur un mur, dans une autre pièce. Victor continua son chemin habituel et s’en alla travailler. Lorsque la sonnerie annonça la fin de la journée, Victor se traîna péniblement vers l’escalier, ses membres endoloris, et descendit en direction de son dortoir. Il n’aurait pas droit à son souper, ce soir. Le ventre vide, il ouvrit la porte de sa chambre et y pénétra.

Fatigué, il se laissa tomber sur son lit, jetant un coup d’œil sur le ciel brumeux, assombri par la fin de la journée. Pris d’une envie soudaine, il se redressa et ouvrit sa fenêtre. L’adolescent y voyait une ville qu’il n’avait jamais visitée. C’est alors qu’au fond de lui, une question prit forme : pourquoi n’y avait-il pas de jeunes adultes à l’Institut ? La question disparut presque aussitôt et le vide s’installa. Quelques minutes plus tard, la porte de sa chambre s’ouvrit à grande volée et une sentinelle y pénétra.

— Monsieur Victor Pelham, annonça la voix disjointe de la machine, veuillez sortir de votre chambre et me suivre jusqu’à la salle de retenue.

La nuit n’était toujours pas tombée. Normalement, l’heure de la retenue devrait pourtant avoir lieu bien après l’obscurité totale. N’y accordant pas plus d’attention, Victor prit sa béquille et s’avança vers la créature qui, immobile, semblait le fixer de ses petits yeux jaunes luminescents. Au bout d’une dizaine de secondes au cours desquelles Victor se sentit étrangement analysé, la sentinelle se tourna vers le couloir et se mit en marche.

Alors qu’il fermait la porte derrière lui, il vit les garçons de son dortoir apparaître en haut de l’escalier. Passant à ses côtés, ils ne lui accordèrent naturellement aucune attention. La sentinelle se mit en marche et descendit l’escalier jusqu’au deuxième. Le corridor, généralement éclairé par les lampes à huile accrochées aux murs, était maintenant sombre, et Victor devait se guider au son des cliquetis des pattes de la sentinelle. Au bout de quelques minutes de marche, ils tournèrent dans un corridor dans lequel Victor n’avait jamais eu l’autorisation de mettre les pieds.

Aussitôt, la créature s’arrêta net. Victor tourna machinalement la tête autour de lui et ne put voir la salle de retenue. L’adolescent ne savait pas vraiment si c’était normal, car après tout, il n’avait jamais eu à suivre des sentinelles lors d’une situation de retenue. Le scorpion métallique, faiblement éclairé par la lumière d’un autre corridor au loin, ne bougeait toujours pas.
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