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3.58/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1952
Biographie :

Pierre Présumey est né en 1952. Il partage sa vie entre Le Puy (Haute-Loire) et Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) où il enseigne les Lettres classiques au lycée Blaise Pascal.

Source : http://www.printempsdespoetes.com
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Sonnet sur la traversée


Je prononce le e muet ;
Je lui donne un peu d’importance.
Je me bats contre le silence
Qui serre la langue de près.

Un nom, la nuit, me fait passer
Dans des tempêtes d’apparences ;
Je me dis que j’ai de la chance :
Il pouvait me faire sombrer.

Le e muet ressemble aux pierres
Qu’on jette dans l’eau des rivières.
Elles s’accrochent mal au fond

Mais permettent la traversée.
Le e muet ressemble au nom
Au flanc d’une barque échouée.
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Sonnet sur un blanc dans le dictionnaire


Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas de nom,
Dans notre langue et beaucoup d’autres sur la terre,
Pour dire cet état du père et de la mère
Dont un enfant est mort, alors qu’existe un nom

Pour dire « veuf » ou « orphelin », avec leur féminin ?
La jeune fille morte en couche, et le fils à la guerre,
Leur perte fut longtemps un malheur ordinaire,
Mais le français n’a pas hérité du latin,

Ni cherché en soi-même, un nom pour cette chose
Étrange tellement que la langue s’oppose
À la dire en un mot. C’est que l’engendrement

De tout enfant forme une phrase transitive
Qui n’a le choix que du silence ou de l’esquive,
Le jour où vient à lui manquer le complément.
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Tout ce qu’on peut


Extrait 1

On ne peut pas tenir entre ses mains la vie
D’un homme comme on tiendrait une valise pleine,
Comme on tiendrait un fagot de branches mortes,
Comme on tiendrait une pile de draps blancs,
Un panier de cerises, une corbeille de reines-claudes,
Comme on tiendrait dans son regard du haut
De la montagne tout un pays avec ses fleuves,
Avec ses collines désirables, ses plaines
Bien tracées ; on ne peut pas tenir entre
Ses mains la vie d’un homme tout entier,
De sa chute dans le temps, à sa chute
Hors du temps, de son entrée dans la lumière
À sa sortie de la lumière
À sa sortie de la lumière on ne peut pas.
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LE GRAND GARÇON


Extrait 1

Le malheur est un géant
Et le poème est minuscule.
Il faut hisser le poème
Sur les épaules du malheur.

*

(Avec l’Asparizione de Caproni)

Chaque fois que tu es là
Je sais que tu n’es pas là.
C’est la froide vérité :
Pour la dire il faut passer
Par le ciel et par le froid,
Par la neige et par le vent.

*
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De tous les fayards que j'ai vus / L'un m'est cher entre les aimés : Quand on prend le chemin qui va / Des Salles de Saint-Martin / Jusqu'au Mazel par la gorge. Je suis passé sous son ombrage / Avec mon père, avec mon fils, / Qui ne sont plus ; avec ma fille / Et mon épouse encore l'été dernier. Et j'associe ce grand fayard / A celui qu'évoque Virgile / Dans sa cinquième Bucolique : Les vers qu'un jour j'avais gravés / Dans le vert du bois de fayard / En y mêlant aussi mon chant, Je m'en vais en faire l'épreuve.
Il faut bien qu'un arbre nous dise / Si nos paroles peuvent aller / Comme un oiseau entre ses feuilles /Ou la mousse entre ses racines.
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LE GRAND GARÇON


Extrait 2

Le soleil est revenu,
Mais ton ombre sur la neige
Y dépose sa lumière.

*

L’amour n’efface pas la mort,
Le grand garçon le sait.
Le grand garçon sait-il
Que la mort n’efface pas l’amour ?

*
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Tout ce qu’on peut


Extrait 2

Tout ce qu’on peut c’est
Redire deux ou trois mots qu’il avait coutume
De dire au moment de se jeter dans le vent,
Manger les miettes du pain qu’il mangeait en partant,
Repasser son regard entre les rives où
Son regard passait, parce que c’était là
Que ses mains tenaient le pays tout entier,
Comme un fagot de branches sèches,
Comme une pile de draps blancs bien repassés,
Comme un panier de cerises, c’était là que,
Tombé dans le temps, il mettait sa vie
Dans ses mains comme on remplit toute
Une corbeille de reines-claudes, cela
C’est tout ce qu’on peut pour le moment.
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