Citations de Pierre Richard (27)
Thomas, de télématin :
-- Pierre Richard, à quoi servent les poètes dans le monde d'aujourd'hui ?
-- Je crois qu'ils sont nécessaires à la santé des gens.
NDT : j'adore ce "Grand blond(1) avec une chaussure noire" !
(1) beaux cheveux blancs, maintenant, né en 34. Je l'ai vu skier, il y a un moment, c'était un délice.
Tous les enfants rêvent mais, moi, mes rêves étaient tenaces, persistants. Je ne rêvais pas entre deux dictées ou entre deux problèmes d’arithmétique, contrairement aux autres. C’est entre deux échappées que je m’efforçais de remplir mes pages d’écolier, de résoudre une multiplication dont je ne voyais absolument pas l’utilité dans ma future vie de sauvage.
C’est tellement agréable pour une femme de pouvoir reposer sa tête sur une épaule luxée, de sentir que l’être aimé est aussi vulnérable qu’une volée de moineaux le jour de l’ouverture de la chasse.
J'aime le sens de l'humour chez les gens, parce que quelques fois c'est notre seule arme contre toutes les mauvaises choses et l'injustice dans la vie.
Le réalisme nous plaque au sol, et moi j’aime l’envolée, comme Icare, quitte à chuter comme lui. Qu’importe la chute, qu’importe de se retrouver par terre, on y voit d’autant mieux les étoiles.
Mais, attention, les puissants de ce monde ne sont pas forcément les seuls à user de leur position dominante pour exercer leurs pouvoirs. Les petits chefs sont parfois pires. Ainsi, parfois, les fonctionnaires, bien à l’abri derrière leur grillage, à la poste, à la douane ou dans n’importe quel endroit public, se montrent souvent intraitables eux aussi.
Ils ont des fils barbelés autour du cœur : on ne passe pas !
Le rire, c’est mon aliment de base, matin, midi et soir. Et un petit en-cas par-ci par-là !
Ecrire un scénario avec quelqu’un, c’est une occasion de créer des liens avec lui, qui très vite n’appartiennent qu’à nous.
C’est vivre une aventure passionnante, celle de découvrir l’autre.
On se projette dans une histoire, on invente des personnages avec pour objectif : faire rire. Mais d’abord : se faire rire.
C’est curieux comme certains détails sans importance de notre jeunesse peuvent rester gravés dans notre mémoire, pour ressurgir un jour et vous influencer dans vos choix et vos comportements.
Suppose qu’une phrase musicale se termine par un superbe la. Toi, tu le descends subrepticement pour en faire un mi bémol. Bon, ceux qui n’ont aucun sens de la musique ne s’aperçoivent de rien. Mais les autres, ceux qui ont de l’oreille, commencent à douter. Et pour peu qu’à la reprise tu glisses un fa dièse à la place d’un sol, le léger flottement se propage et se transforme en inquiétude générale. Le chœur se dissout, se craquelle, se morcelle.
Donner vie à des personnages que vous n’êtes pas, avec le plus de réalisme possible, de vérité surtout. Et, paradoxalement, c’est toujours moi qu’on retrouve derrière ces personnages et non le contraire. C’est peut-être pourquoi j’ai toujours douté d’être un comédien. C’était toujours moi, confronté à des situations comiques : distrait, malchanceux, timide, inadapté souvent.
La spontanéité d’un enfant est telle qu’elle vous aide à retrouver la vôtre, un peu comme lorsque vous discutez avec un type qui bégaie, vous vous mettez à bégayer vous-même.
On se met souvent au diapason de son interlocuteur. Face à la fraîcheur naturelle d’un enfant, on se rend vite compte quand on en fait juste un petit peu trop.
- Si vous continuez à faire rire vos camarades, vous ne ferez jamais rien dans la vie, me disait un professeur.
Curieuse prophétie !
Putain, que la vie est belle ! Mais, putain, qu’elle est courte !
Et puis le vin n’est pas si contradictoire que ça avec le cinéma. Il a le même objectif : donner du plaisir aux gens. Et ce plaisir n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est partagé.
Ainsi, un film ne trouve jamais sa vraie fonction, celle de faire rire ou d’émouvoir, que dans une salle de cinéma.
Il me plaît de rire à côté de mon voisin, même si je ne le connais pas. Il me plaît, lorsque la lumière se rallume, de le voir, à travers mes yeux embués, écraser furtivement une larme : « Faut pas pleurer, monsieur. »
Pareil pour le vin. Ça se déguste, ça se discute, ça se commente avec des compagnons.
La médiocrité est un gage de réussite. On ratisse large et l’Audimat s’envole.
« J’ai connu plein de
gens que j’adore. Mais
Br assens c’était plus
que ça… C’est peut-être
ça que les apôtres
ressentaient à côté
de Jésus-Christ ! »
Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie.
La vie est un gros gâteau, avec des tranches de réalité et des tranches de rêve. Ce sont ces dernières que j’avale avec le plus d’appétit, et ça depuis l’enfance.
On n’est pas alcoolique sans raison.