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Citations de Pierre Servent (25)


Comment von Manstein a-t-il accueilli l’arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes ? On peut douter que la personnalité d'Adolf Hitler ait eu à ses yeux le moindre attrait. Le tonitruant chef du parti nazi est aux antipodes de ce qui structure son univers mental et son panthéon personnel. Adolf Hitler se plaindra d'ailleurs régulièrement de la sourde hostilité à son égard de la caste des officiers à particule. Il évitera soigneusement de s'entourer de généraux prussiens nobles, pour lui l’antithèse des officiers nationaux-socialistes acquis aux idées révolutionnaires du IIIe Reich. Il préférera une figure comme celle du Souabe Erwin Rommel, venu de la plèbe, qui commandera un moment sa garde personnelle. Au début de son règne, le chancelier du Reich confiera à plusieurs reprises son admiration pour un Staline procédant sans ménagement à des purges radicales dans son haut état-major.
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Il avait mémorisé les trois phrases de cet acteur tellurique [Niels Arestrup] qu'il aimait : " N'importe quel truand, guerrier ou nazi porte l'humanité en lui. Ce serait plus facile de les considérer comme des bêtes sauvages. Non, le salaud, c'est moi, c'est vous... "
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Le 1er juillet (1942) au soir, toujours installé avec son petit état-major dans sa maison tartare d'Ioutchary Karales, Erich von Manstein prête une oreille à la radio qui égrène un communiqué annonçant fièrement la prise de Sébastopol. La lecture du communiqué est suivie d'un message spécial que Manstein et ses officiers écoutent religieusement :

« Au Generaloberst von Manstein, commandant l’armée de Crimée.
« Pour récompenser vos mérites particuliers lors des combats victorieux de Crimée, qui ont trouvé leur couronnement dans la bataille d'anéantissement de Kertch et la prise de la forteresse de Sébastopol, puissamment fortifiée par la nature et l’art, je vous nomme maréchal. Par cette promotion, et en créant un écusson spécial pour tous les combattants de Crimée, je veux rendre hommage, devant tout le peuple allemand, aux héroïques exploits des troupes placées sous vos ordres.

«Adolf Hitler.»

Le maréchal (Generalfeldmarschall) Erich von Manstein éprouve une grande fierté en entendant ce message. C'est un soulagement au terme d'une campagne qui lui a montré l’extraordinaire capacité de résistance de l’ours russe : « Ce baton de maréchal, écrirat-il, constituait le couronnement de ma carrière militaire, mais je n’oubliais pas à quelle part de chance je le devais. Combien n’ont jamais pu cueillir les lauriers du vainqueur parce qu’ils étaient ou trop jeunes, ou trop vieux ! Au reste, que pèsent les honneurs extérieurs à côté de la responsabilité que porte celui qui dirige une armée qui a la charge de centaines de milliers de vies et aussi, tout au moins partiellement, celle du destin de son pays. »
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Depuis leur arrivée au pouvoir, la haine des Juifs est puissamment attisée, notamment en les accusant d’avoir été les « fourriers en chef de la défaite de 1918 » et d’être des « révolutionnaires » par construction.

Le seul officier supérieur dont on connaisse une protestation officielle est Erich von Manstein. Saisi par un officier qui avait été sous ses ordres à Kolberg, et qui avait été renvoyé de l’armée parce qu’un de ses grands-parents était juif - ce qui faisait de lui, aux termes des lois aryennes, un « métis » -, le colonel von Manstein fait parvenir au chef de l’Etat-Major général Ludwig Beck un manifeste de protestarion quelques semaines après la mise en application des lois aryennes au sein du corps des officiers. Point intéressant, Manstein reçoit l’appui de son supérieur direct, le général Erwin von Witzleben.

Prenant la défense de son ancien subordonné, le lieutenant Schmeling-Diringshofen, le colonel von Manstein ne craint pas de remettre en cause l’application de cette discrimination raciale dans la vie de l’armée : « Si le Reich est prêt à exiger d’un soldat le sacrifice de sa vie à toutes les heures pendant des années, alors il ne peut pas maintenant légalement lui dire : 'Tu n’es plus un véritable Allemand." Celui qui est devenu un soldat de son plein gré, qui est ainsi prêt à sacrifier sa vie à chaque heure pour le peuple allemand, est justement devenu, par sa bonne volonté, un Allemand. Il s'est révélé luimême un Aryen, peu importe si sa grand-mère était aryenne ou non. »

Le colonel von Manstein conclut son texte en rappelant que « l'honneur de ces jeunes soldats d'après guerre est une question d'honneur pour nous tous ».
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Pour ses contemporains, le profil du stratège Manstein commence à se dessiner avec précision. Dans les couloirs des états-majors à Berlin, on l’oppose souvent à son ennemi juré, le général Halder, qui a la haute main sur l’état-major de L’armée de terre. Le Prussien contre le Bavarois. Un historien et officier allemand, Karl-Heinz Freiser, campe ainsi le portrait des deux généraux : " Tout différenciait le Bavarois Halder du Prussien Manstein : leur nature mais aussi leurs structures mentales. [...] On a volontiers comparé le général Halder, à cause de sa pensée méthodique et systématique, à un professeur de mathématiques ", une image sans doute alimentée par sa manie de se défendre en faisant des exercices de mathématiques. La logique implacable avec laquelle il traitait les questions opérationnelles était célèbre et redoutée.

La façon de penser de Manstein apparaissait tout autre. C'est seulement dans le domaine de la stratégie ~ contrairement à beaucoup d'autres généraux allemands ~ qu’il faisait preuve d'une clairvoyance étonnante, que sa pensée était d'une logique rectiligne. Dans le domaine opérationnel, au contraire, son esprit l'incitait à agir, constamment et volontairement, de façon non systématique. Il pensait que la solution juste ne se trouvait pas nécessairement dans une solution logique - qu'attendait inévitablement l'ennemi - mais dans une solution apparemment illogique qui jouerait de l'esprit de surprise. »
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Désormais, l’esprit dans lequel von Manstein travaille est celui rabâché par le général von Seeckt - qui a servi en 1914-1918 sur le front est -, celui de la guerre de mouvement : « C'est uniquement en gardant vivante la mémoire des armes dont nous sommes maintenant privés que nous serons capables de trouver des solutions et les moyens de soutenir un combat contre des ennemis dotés d’armements modernes. La perte de nos armes ne doit pas nous conduire à hésiter dans l’attaque. Nous pourrons la compenser en partie par une plus grande mobilité, une meilleure instruction, l'habileté dans l'utilisation du terrain, le recours fréquent aux opérations de nuit. » Les mots « mobilité », « utilisation du terrain », « opérations de nuit » s’incrustent profondément dans le cerveau agile de Manstein, qui s'en est déjà nourri lors du premier conflit mondial. De même, il participe à la mise en œuvre de programmes de formation qui doivent permettre à chaque homme de la Reichswehr d'acquérir les compétences de deux grades supérieurs au sien : un sous lieutenant devra ainsi intégrer dans son bagage le savoir-faire d'un capitaine, un sergent celui d'un adjudant, etc. Un esprit hautement élitiste règne donc dans cette armée, pourtant réduite à sa plus simple expression.
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Le 29 janvier 1945, Manstein se rend confiant à la chancellerie du Reich - qui n'est pas encore le tas de ruines qu'elle va devenir dans quelques mois —, accompagné de son aide de camp Stahlberg. Il est en grand uniforme, avec au cou la cravate de chevalier avec épées et feuilles de chêne de la crobc de fer. Il s’est muni de son baton de maréchal de campagne, l’Interimstab une sorte de stick de cavalier à pommeau d'argent. Les deux SS de service se dressent d'un bond et le saluent avec déférence. Manstein lève son baton de maréchal à hauteur de sa tête pour répondre au salut. Il explique qu'il veut voir le Fùhrer. On lui demande s'il a rendez-vous. Il n’en a pas, mais, dit-il, il doit s’entretenir avec lui d'une affaire d'importance. On le prie poliment d’attendre et de s'asseoir dans le salon attenant, tandis qu'un SS disparaît prestement. Il ne réapparaît qu'une demi-heure plus tard, pour informer le maréchal que le Fùhrer ne reçoit pas ! Manstein devient aussi rouge que ses pattes de col et contrôle mal sa colère. « Avez-vous dit au Fùhrer ou à l'un de ses aides de camp qui je suis ? » Le SS de service lui répond par l'affirmative et lui répète qu'il ne sera reçu ni par le Fùhrer ni même par l’un de ses officiers. Il est donc persona non grata. Il repart plein d’amertume. Ses dernières illusions s'effondrent.
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« Manstein Kommt !»

« Manstein arrive ! » La phrase se répète à l’infini au sein de la 6e armée, signe d'un immense espoir suscité par le déclenchement de l'opération Tempête d'hiver. Les premiers jours semblent le conforter. La 4e armée blindée parvient à franchir la rivière Aksaï le 17 décembre, après avoir mis à mal la 51e armée russe.

Conformément à leurs habitudes, les soldats russes multiplient les contre-offensives pour freiner la progression de l’armée blindée du général Hoth. Deux jours plus tard, les panzers atteignent la rivière Michkova. Ils ne sont plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de leurs camarades du « Chaudron ». Mais ces derniers ne bougent pas, alors que les Russes font déjà mouvement vers Michkova pour gêner Hoth et le refouler.

Pourtant, chacune des deux armées allemandes n’a plus que 25 km à franchir pour rejoindre l'autre. Seulement 25 km... Pourquoi cet immobilisme ? Le général Arthur Schmidt, chef d’état-major de la 6e armée, a convaincu son chef, le général Paulus, qu'une percée serait catastrophique, compte tenu de l'état des troupes.
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Promu au grade supérieur, le général Erich von Manstein doit faire une visite protocolaire à Berlin, comme tous les autres généraux nouvellement honorés. Nommé à la tête d'une division, le Souabe Envin Rommel est également présent à cette cérémonie. L’événement a lieu le 17 février 1940 et il va modifier le visage de la guerre.
(...)
L’occasion est trop belle pour qu'il la laisse passer. Grâce à la complicité de l'un des officiers d'ordonnance d'Hitler, il décroche une audience particulière à l'issue de la réception. Von Manstein joue son va-tout. Il n’est pas un inconnu pour le Fùhrer, qui connaît sa réputation d’officier d’état-major hors pair. Mais l’ancien caporal se méfie du Prussien, de son peu de goût pour le national-socialisme. Penché sur la carte du front ouest, Manstein expose son plan avec le maximum de doigté. Il n’aura pas de seconde chance. Contrairement à son habitude, Adolf Hitler ne l'interrompt pas pour se lancer dans un interminable monologue. Il semble fasciné par ce qu'il entend. Simple estafette durant la Grande
Guerre, sans aucune formation d'état-major, il ne comprend pas tout de la profondeur et des subtilités du plan. Mais il en sent instinctivement les potentialités. L’idée de forcer le destin, de tout miser sur un point, de rebattre complètement les cartes rejoint ses propres intuitions de dictateur. Convaincant, brillant tout en étant respectueux, Erich von Manstein emporte la partie. Le Fùhrer adopte le plan... mais pas le général qui sent le soufre. Il n'est pas impossible que le jaloux Keitel ait rappelé à Hitler les protestations de von Manstein à propos de l'exclusion des « métis juifs » de L’armée.
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Fritz Erich Georg von Lewinski voit le jour à Berlin, le 24 novembre 1887. C'est le dixième enfant du général Eduard von Lewinski et de sa seconde épouse Hélène, née von Sperling. Peu de temps après sa naissance - le jour même de son baptême-, l’enfant est adopté par son oncle, lui aussi officier général. Il a pour nom Georg von Manstein. Son épouse, Hedwig, née von Sperling, n’ayant pu avoir d’enfant, les Manstein ont ainsi recours à une pratique courante dans les familles aristocratiques inégalement servies par la nature : l’adoption consolidée par les liens du sang. Tous les documents militaires officiels du futur maréchal von Manstein porteront donc par la suite le double nom « von Lewinski von Manstein ». Le moins que I’on puisse dire, c’est que c'est que les fées militaires se sont pesamment penchées sur le berceau du jeune Erich.

D'une façon assez singulière, le futur prodige militaire du IIIe Reich a donc eu deux « pères » généraux, son père biologique et son père adoptif. Son grand-père maternel, Oskar von Sperling, est également officier général du cadre de réserve. Les deux familles von Manstein et von Sperling appartiennent à la vieille noblesse militaire prussienne.

Les ancêtres du futur maréchal protégeaient déjà, les armes à la main, les frontières de l’Europe des invasions des hordes venues de l’est, à l'époque des chevaliers Teutoniques. Ces derniers ont subi au XVe siècle une cuisante défaite face aux Polonais à la bataille de Tannenberg. Un nom de bataille qui aura pour le jeune officier Manstein un écho réactualisé durant la Première Guerre mondiale. Au XIXe siècle, les familles Sperling et Manstein ont été récompensées de leurs éminents services de guerre par de solides dotations impériales qui leur ont assuré une aisance financière de bon aloi.

En outre, une autre sœur Sperling - c’est décidément une tradition chez ces sœurs ! - a épousé un officier prussien à l’avenir prometteur : le futur maréchal et président de la République de Weimar, Paul von Beneckendorff und von Hindenburg.
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Le style Manstein s'impose : grande capacité à « faire parler » la carte, vision dynamique d’une opération en trois dimensions, sens inné du rythme qui exploite au maximum les faiblesses structarelles du commandement adverse, utilisation à fond des capacités guerrières de ses soldats, grande lucidité pour temporiser si le dieu de la guerre l’abandonne, prise de risque maximale s’il sent la victoire possible.

Officier d'état-major nourri de cartes, de notes et de rapports des services de renseignements, c'est également un « homme du voir », se rendant sur le terrain, dans les états-majors de division et au plus près des soldats, pour s'assurer de visu de la pertinence de ses analyses en chambre. Ses soldats connaissent bien sa silhouette pour l’avoir vu plus d’une fois venir à leur contact dans sa petite voiture de commandement, généralement sans escorte. Sanglé dans sa capote de général ou dans un manteau de cuir, le crâne couvert par un bonnet de police plutôt que par la casquette des officiers généraux, il veut voir et sentir ce qui se passe, évaluer les risques, les mesurer physiquement. Il ne craint pas de mettre ainsi sa vie en péril. Il passe plusieurs fois à deux doigts de la mort.
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La campagne de France donne pleinement raison à Erich von Manstein. L’offensive des blindés allemands, couplée aux frappes de la Luftwaffe, a conduit à la défaite éclair des armées françaises et britanniques en seulement quarante-trois jours. Le commandement français a été littéralement asphyxié par la vitesse de déploiement des blindés allemands. Le choc de deux rythmes « biologiques » radicalement différents a précipité la chute de la France.

Le désastre aurait pu être encore plus total sans l'intervention d'Adolf Hitler. Il bloque à deux reprises l'avancée de ses unités blindées : une première fois au cours de leur progression vers la Manche, une seconde fois devant Dunkerque, pour faire plaisir à Goering qui lui demande de laisser la Luftwaffe donner l'estocade finale. Grâce à ce second arrêt, les Britanniques embarquent 350 000 hommes (dont 123 000 Français). « Le fait d'avoir permis l'évacuation de Dunkerque constitua une des fautes les plus décisives d'Hitler, estime Manstein. Elle l’empêcha plus tard de tenter l'invasion de l'Angleterre et permit par la suite aux Britanniques de poursuivre la guerre en Afrique et en Italie. »

Dans ses mémoires il ne conteste pas le fait qu'Hitler « possédait un certain instinct dans les questions stratégiques ». « Mais il lui manquait, dit-il, la formation du véritable chef de guerre qui permet à celui-ci d’accepter même un risque élevé au cours d'une opération, en sachant qu'il pourra s'en rendre maître. » En Russie, von Manstein va devoir méditer à de très nombreuses reprises cette prise de conscience des limites intrinsèques du caporal d’infanterie Hitler.
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Le colonel Stoffel est consterné devant cette propension à disserter sur tout, sans avoir pris le soin d'étayer son jugement par un travail de recherche besogneux et patient : "Combien eût on compté de personnes en France avant 1866 qui cherchassent à étudier l'Allemagne ou à s'instruire sur les affaires allemandes ? Le Rhin n'était-il pas et n'est-il pas encore, pour nous tous, comme une autre muraille de Chine ? Et cependant écrivains, journalistes ou autres, qui n'ont pas même séjourné en Allemagne, qui n'ont étudié ni son histoire ni ses institutions, écrivent et discutent à l'envi sur tous les sujets, portent des jugements sur toutes choses et se font ainsi les maîtres d'un public encore plus ignorant qu'eux". Cette aptitude à discuter de tout, à disserter, sans avoir rien étudié, coûtera cher à la France lors de la crise qui précédera la calamiteuse déclaration de la guerre à la Prusse. Moins on investit un sujet, plus les passions peuvent prendre le pas.
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C'est pourquoi Seeckt, en Allemagne et de Gaulle, plus tard, en France, étaient partisans d'une armée de métier (active), adossée à une conscription (appelés faisant un service militaire). Cest-à-dire qui fallait combiner un très solide corps professionnel, notamment, dans l'esprit de Charles de Gaulle, pour servir dans les blindés - et un service militaire mobilisant la nation tout entière. [p.136]
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Si nous voulons gagner cette guerre étrange qui nous a été déclarée, il ne faut pas se tromper de combat. Celui qui est engagé n'est pas celui de la civilisation occidentale contre l'islam. Il est celui de l'altérité contre l'obscurantisme.
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Le poids des conservatismes - de droite comme de gauche -, un fond d'état d'esprit très "guerre civile", une difficulté certaine à fonder une réforme sur le réel examiné froidement - et non sur la simple idée que l'on s'en fait -, d'éternels problèmes budgétaires, une culture très administrative et "paperassière" ne favorisent pas l'enchaînement vertueux : comparaison-prise de conscience-vision-courage-action réformatrice-mise en œuvre-communication.
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Les sicaires d'al-Baghdadi meurent allègrement alors que nous ne savons plus si nous serions capables de le faire pour défendre nos propres valeurs ; les djihadistes sont jeunes et enthousiastes, nous sommes gris et vieux ; [...] ils suscitent de l'espoir chez les jeunes, nos sociétés battent des records de consommation d'anxiolytiques et de suicide dans cette classe d'âge ; ils proposent la transcendance et la mort, nous offrons l'hyperconsommation et l'éternelle jeunesse des liftings ; la pornographie envahit de plus en plus l'espace public, ils proposent aux jeunes filles pudeur et bienséance...
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La façon dont les élections présidentielles depuis quarante ans font l’impasse sur les questions de défense ou européennes sont un des symptômes d'une insoutenable légèreté française. Par temps calme, cette propension peut avoir un certain charme, par gros temps c'est une tare lourde de mauvaises surprises.
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Entre la grande surface d'al-Baghdadi et les petits commerces franchisés d'al-Qaida, la bataille est rude. [...] Mais avec ces deux dealers, le peuple des "sniffeurs" d'un Coran frelaté a de quoi largement s'approvisionner en coke spirituelle. L'overdose d'Allah ne leur fait pas peur. Mourir est un must, le jihad un trust qui étend son business sordide sur fond de concurrence féroce.
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C'est l'apanage de la citoyenneté que de s'impliquer dans les questions de défense de son pays.
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