![]() |
Le Mystère de la sombre zone de Pierre Siniac
Les échecs c'est comme la vie, mon cher, tout est joué au début.
|
![]() |
Le Mystère de la sombre zone de Pierre Siniac
Les échecs c'est comme la vie, mon cher, tout est joué au début.
|
![]() |
La course du hanneton dans une ville détruite ou La corvée de soupe de Pierre Siniac
Et n'oubliez pas ceci : l'homme est un produit jetable. Ce n'est qu'un jouet. Quand il ne fait plus rire, on le fiche en l'air et on passe à du nouveau.
|
![]() |
La tenue leopard de Pierre Siniac
Les néons tremblotants des sex-shop, des ciné-culs et des frites-merguez dégueulaient leur couleur pompier sur l'asphalte.
|
![]() |
Ras le casque de Pierre Siniac
- Le con. Le salaud. Je lui ai indiqué le mauvais chemin, tu penses. Dans dix minutes, il tombera sur les gendarmes. Un traître. Il sera fusillé avant la Saint-Honoré, fête de papa, tué sur la Loire avec Chanzy, en 71. Ah ! bon Dieu ! si on l'avait, aujourd'hui, le père Chanzy ! Tas d'incapables !
|
![]() |
Le Mystère de la sombre zone de Pierre Siniac
- Oh ! les enfants c'est bien du souci, dit le Dr Meyer, la bouche pleine de poulet mâché. Moi ma nièce est dactylo chez Saupiquet, avec un bac de haut niveau ! - C'est encore plus triste pour ma bru, dit des Aubrais. Avec un bac plus quatre, elle est réduite à interviewer les hommes politiques à la télévision. Son père voulait la pousser dans la chaussure, comme vendeuse, mais elle n'a rien voulu savoir. - Pour les jeunes d'autrefois, c'était aussi la galère rappela le Dr Georges. Vous n'allez pas me dire que la génération de 14-18 était à la noce ! Quand au Babys de 40-44, il n'avait le choix qu'entre S.T.O., le maquis, les camps de jeunesse, la pègre du marché noir ou la milice. Là dessus, bon vent et amusez-vous ! |
![]() |
Luj Inferman' ou Macadam-Clodo : Cycle Luj Inferman' et La Cloducque (Collection Le Miroir obscur) de Pierre Siniac
- Allô ? lâche une voix anémiée, lasse, déjà une voix de fantôme. - C'est bien vous, monsieur, qui voulez sauter de votre balcon ? - Parfaitement, monsieur. Et c'est mon droit. Vous êtes qui ? S.O.S amitié ? - Pas le moins du monde cher monsieur. - Si vous êtes le commissaire de police ou les pompiers, inutile de me faire changer d'avis, vous perdriez votre temps. - Non...Je vous demanderai seulement de quitter votre appartement du sixième et de monter au huitième où il y a un excellent balcon. L'appartement du huitième m'appartient, je dois emménager dans quelques jours car j'ai vendu mon affaire de Montauban. Les clés sont sur la porte. Vous entrez, vous allez au fond et vous enjambez la rambarde du balcon, exactement comme chez vous, sauf que vous pourrez tomber d'un peu plus haut. - Mais je ne comprend pas votre raisonnement, monsieur. Le sixième, c'est amplement suffisant. On se croirait à Etretat. - J'entends bien, cher ami, mais voyez-vous, en ce moment, au septième, chez des amis, nous donnons une petite réception pour les dix-huit ans de ma nièce, et il y a des enfants...Ils font la vie depuis une heure pour vous voir passer devant nos fenêtres. Les Chubelin, qui sont au cintième, nous ont invités à descendre chez eux mais nous n'aimons pas déranger, surtout que nous ne les connaissons que très peu, et puis il paraît que leur gendre est syphilitique. Vous m'entendez ? Et je raccroche aussi sec. Merde alors. Un autre godet derrière le col - un blanquinet de Savoie - puis, de mon pas extrêmement rapide, je change de quartier à la recherche d'un autre spectacle. + Lire la suite |
![]() |
Ferdinaud Céline de Pierre Siniac
- C'est que... la chambre à deux lits- il ne m'en reste plus qu'une de libre- est réservée à un couple de Madrid que j'attends dans la soirée, des gens mariés qui font lit à part depuis 1939, elle était républicaine, lui plutôt franquiste.
|
![]() |
L'unijambiste de la cote 284 de Pierre Siniac
Ce qui me foutait le plus en rogne, en me promenant à Paris, c'était de voir les femmes... Oh, pas toutes, heureusement...Mais quelques unes... Jeunes, jolies..., au bras des planqués... Des types dans la force de l'âge, et même des gaillards de vingt-deux, vingt-cinq ans... costauds, joufflus, avec des ventres rebondis! Tuberculeux - tu parles!-, anémiés, planqués et compagnie! Et je voyais des petits gars en uniforme, un bras en écharpe ou ceci ou cela... Des blessés en convalo et que personne ne faisait attention à eux... Je pensais aux copains morts à Hurtebise ou au plateau de Californie, vous comprenez! De voir ça, ça me faisait vomir. Si bien que ma deuxième journée à Paris était moins gaie. J'avais presque envie de foutre le camp, de repartir au front tellement ça me dégoûtait.
|
![]() |
Les Monte-en-l'air sont là ! de Pierre Siniac
Midi neuf. "Faut te lever, mon gars. C'est pas en roupillant jusqu'à midi que tu vas t'en sortir. A dix, je me lève." Il se mit à compter mentalement. Il recommença plusieurs fois, puis au prix d'un effort surhumain, glissa mollement au bas de sa couche. Il enfila ses charentaises mitées et coula jusqu'à la cuisine pour s'y faire cuire deux œufs durs. Une journée épuisante - comme toutes les précédentes - commençait. Pendant que ses œufs cuisaient, il alla se pencher sur l'évier et se passa un gant de toilette humide sur les joues. "Le braquage du siècle... Je le ferai, nom de dieu !" Epuisé par cette décision, il dut s'asseoir et continua d'une main molle à passer le gant mouillé sur sa face d'acteur années folles. |
![]() |
Ferdinaud Céline de Pierre Siniac
Le Bourgueil est parfois un pinceau impitoyable, enduit de carmin, pour ceux qui en abusent.
|
![]() |
Les enfants du père Eddy de Pierre Siniac
C'était un garçon de vingt ans, très comme il faut, sérieux, sobre, pas du tout coureur, mangeant peu, ne fumant pas, jamais une goutte d'alcool, épouvanté à l'idée de fumer un joint, cheveux courts plaqués et gominés avec la raie sur le coté et bien dégagés autour des oreilles, propre, pas du tout anarchiste, insensible au rock, au polar et aux matches de boxe, toujours content, calme et mesuré dans ses propos, aimant le travail pour le travail (la paie étant secondaire), respectant ses supérieurs et comprenant que dans la vie il faut des chefs et des décideurs sinon ce serait le foutoir...
|
![]() |
Luj Inferman' chez les poulets de Pierre Siniac
L'écologie, faut pas trop m'en parler, moi j'aimais trop l'époque des tas de fumiers à l'entrée des fermes, dans les villages, une odeur appétissante disparue, avec celle du vrai calendos, des vrais citrons, du café au lait d'avant 40 (je parle en tant qu'habitant de métropole)...odeur, odeur...
|
![]() |
Des amis dans la police de Pierre Siniac
Le bouquineux était devant eux, sur le seuil de sa boite à papier. Un grand et gros barbu au ventre proéminent, cul imposant, béret, nez rouge, les oreilles comme des essuie-mains, fabriqué par debout et par une ivrognesse. Il tirait sur une bouffarde culottée comme un brasier de l'inquisition. S'était-il, récupérateur, vautré sur une table à la fin d'un gueuleton ? Son veston gris rat était tout taché de sauce et de pinard. Il ressemblait à un radical-socialiste d'avant-guerre, les meilleurs, comme les poulets et les camemberts.
|
![]() |
Monsieur Cauchemar de Pierre Siniac
On trouve dans sa production littéraire , une désinvolture, une folie et un humour que beaucoup de jeunes auteurs n'imaginent même pas tant ils s'ennuient dans leur bouquin. (préface interview de l'auteur par Jacky Goupil) |
![]() |
L'increvable de Pierre Siniac
Soixante-cinq berges...à l'âge des antibiotiques et des greffes cardiaques, c'est jeune, tu sais...
|
![]() |
L'increvable de Pierre Siniac
Il a dû s'amouracher d'une indienne, le phénomène ! Il file le parfait amour...au cœur de la jungle...Une aventure exotique. Un de ses bouquins préféré, c'était La vie de Gauguin...Hé ! il fait son petit Gauguin, c'est pas plus difficile que ça !
|
![]() |
Les Monte-en-l'air sont là ! de Pierre Siniac
"Je lui ressemble un peu à Sterling Hayden, se dit le poussah blond, admirant le gabarit athlétique, le un mètre quatre-vingt-cinq, l'air implacable de l'acteur, et oubliant son énorme brioche, sa petite taille, son postérieur éléphantesque et sa bouille aussi grasse que si elle venait de mariner dans un pot-au-feu non dégraissé. Y a pas à dire, nous autres les tueurs, on a un air de famille."
|
![]() |
Viande froide de Pierre Siniac
Ce sont surtout les salauds des villes qui foutent leur vieux à l'asile. Il y a beaucoup de dégoûtants dans les grandes villes, le béton incite au relâchement des mœurs. Toutes les statistiques sociologiques sérieuses - elles sont loin d'être la majorité, je vous l'accorde...tout ce qu'on entend !...- disent que l'homme des champs est nettement moins pourri que le fumier des à villes. Bref, à soixante-quatre ans je vis avec maman et j'aime les vieux. Et ceux à qui ça ne plaît pas n'ont qu'à aller se faire...ouais. Et toc. |
![]() |
Luj Inferman' dans la jungle des villes de Pierre Siniac
- Et les virgules, Luj ? - Quoi les virgules ? - J'les fout où ? Entre quels mots ? - T'as qu'à les grouper et les foutre à la fin du laïus. |
![]() |
Luj Inferman' ou Macadam-Clodo : Cycle Luj Inferman' et La Cloducque (Collection Le Miroir obscur) de Pierre Siniac
Je m'appelle toujours Luj Inferman'. Si je ne vous sonne pas c'est qu'y a rien de changé. La Cloqueducque s'appelle toujours la Cloqueducque et son sexe est toujours en poste restante. Faites pas chier. Ou j'appelle les vigiles. On traîne nos pieds râpeux das les rues d'une affreuse petite ville. On attaque un type genre majorité silencieuse qui vient de sortir de sa banque. On lui vole son porte-feuille, sa bagnole et sa femme. La bonne femme, on la largue cent mètres plus loin car elle est moche. La bagnole quatre cents mètres plus loin car elle est cloche. Le porcif six cents mètres plus loin car il est toc. Et je me frotte les mains. heurrrque ! L'impression d'avoir touché à des choses sales. On continue à pied car on est jamais si bien servi par que soi-même. On poursuit notre route, droit sur la ville lumière, ses mystères, ses scandales, ses petites femmes à poil, sa grisaille et son jmenfoutisme. |
Qui est l'auteur de "Un singe en hiver" ?