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Critiques de Pierre Souchon (45)
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Encore vivant

Pierre, brillant journaliste, cultivé, sensible, intéressé, n’est pourtant plus l’ombre que lui même lorsqu’on l’emmène une fois de plus en HP suite à une crise maniaco-dépressive.



Atteint de bipolarité, il se raconte dans ses hauts et dans ses bas. Il dénonce la société, l’humanité en perte de vitesse et d’empathie, les traitements qui l’abrutissent plutôt que de le soigner et le relever. Il raconte la terre des siens, son père, son grand-père avec honnêteté.

Un ton qui m’a semblé juste mais peut-être un peu trop décousu et dispersé du fond qu’est la bipolarité. J’ai vu à travers cette lecture un homme malade malgré lui mais dépourvu de doutes, de questionnements, je n’ai pas cerné les faiblesses liées à cette terrible maladie ni la force et la lumière que ces malades cherchent peut-être encore. C’est au cœur des maux que je voulais me promener avec Pierre et non partout et nulle part à la fois. J’avais aussi envie d’un message plus clair, plus lumineux. Un récit qui je l’espère a fait du bien à Pierre Souchon.



Encore vivant oui. Quand beaucoup se demande encore et toujours comment rester debout.
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Encore vivant

Quatre heures du matin. La statue de Jean Jaurès, imposante, s'élève sur la place. Haut perché, Pierre qui grignote du buis. Des lumières s'allument et s'éteignent, un homme, caché, le somme de ne plus bouger et deux autres, en uniforme, descendant d'un camion rouge, s'approchent de lui. Certain que ce sont des envoyés du Diable, il les envoie paître mais ces derniers reviennent quinze minutes plus tard, cette fois-ci accompagnés de la police. Emmené de force et menotté, il se retrouve bientôt à l'hôpital psychiatrique. La camisole et une piqûre auront eu raison de lui. Diagnostiqué bipolaire, en 2003, vers à l'âge de 20 ans, Pierre s'était pourtant juré qu'il ne mettrait plus les pieds dans un HP...





Pierre Souchon retrace, avec justesse et clairvoyance, son parcours. De le terre de ses origines à ses séjours à l'hôpital psychiatrique en passant par ses études de journalisme qu'il a réussies brillamment, son mariage avec Garance, issue d'un milieu bourgeois, ses phases de dépression, ses échecs sentimentaux ou professionnels. Diagnostiqué bipolaire tardivement, plus ou moins bien soigné, lucide, il se met à nu dans cet ouvrage. Il y est question non seulement de lui mais aussi de ses origines, notamment l'histoire de ses grand-parents, de l'importance de la nature et des terres cévenoles, de la tendresse qui le lie à son père, garde-forestier, du regard qu'il porte sur la médecine. Révolté, percutant, empli d'humanité, bouleversant, fragilisé mais toujours combattif, Pierre Souchon ne mâche pas ses mots, crus parfois mais surtout pleins de vie. Ce récit autobiographique émeut de par sa sincérité, sa sensibilité et son écriture vivante et vibrante, fait sourire parfois et donne de l'espoir et de la force.
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Encore vivant

C'est un récit lucide et violent sur les phases maniaques d'une bipolarité, ou plutôt de Pierre souffrant de bipolarité. La vision de l'auteur nu perché sur la statue de Jean Jaurès ingurgitant des feuilles de buis est une représentation de la vie hors et avec maladie, un superbe cliché de l'homme.



Pierre, nous l'avons tous rencontré un jour ou l'autre, c'est celui qui s'installe avec un groupe de sdf, celui qui prend le train avec des routards pour faire les saisons, la canette de bière et le calumet de la paix au bec, celui qui squatte avec un couple marginal, malheureusement avec enfants, celui qui menace, insulte, et frappe sans qu'on en trouve les raisons. Pierre est malade et les phases maniaques particulièrement aiguës lui valent d'être interné en hôpital psychiatrique.



Pourtant, il est journaliste. Il a réussi sa vie professionnelle et lui, qui dénonce et informe des injustices, trouve le moyen de se marier avec une bourgeoise dont les valeurs sont opposées aux siennes. Garance le quittera ne supportant ni la maladie, ni les infidélités.



Son soutien, son allié qui l'accompagne dans sa vie est son père. Pilier serein indispensable. Son père, garde-forestier, lui raconte la nature, lui rappelle sa campagne et la famille.



Toutefois, j'ai lu dans sa famille les racines de sa maladie. Des êtres violents, mauvais, qui retrouvaient une image sainte en mourant. Je sais, je vais chercher la petite bête mais les citations notées parlent toutes de la famille, pas de la maladie.



Pierre est encore vivant et se bat de toutes ses forces.
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Encore vivant

Quelle claque ce roman ! Quelle claque ! Je n'en reviens pas.

Après la lecture d'un livre, j'aime bien aller voir sur Internet à quoi ressemble l'auteur. Je le découvre - bel homme - interviewé sur TV5 Monde par une journaliste dont je n'ai pas trouvé le nom. C'est lui. Je mets un visage sur ces mots qui m'ont touchée au coeur, qui m'ont complètement bouleversée. C'est lui le journaliste à l'Humanité et au Monde Diplomatique né d'une famille de paysans du Serre-de-Barre en Ardèche et qui a épousé une jeune fille de la grande bourgeoisie germanopratine, la belle-famille et les vacances sur l'île de Ré qui vont avec, oui c'est bien lui, le bipolaire qui s'est retrouvé quatre mois après son prestigieux mariage à moitié à poil et mâchouillant une branche de buis, grimpé sur les épaules d'une statue de Jean Jaurès à Montpellier. C'est lui.

L'émotion me gagne en l'écoutant répondre à la douce voix de la journaliste : oui, si je suis là devant vous, c'est parce que je prends des cachetons, sinon je pète tout - et ça, il faut un peu de temps pour le comprendre et l'accepter -, oui ma femme s'est barrée, oui on ne ressort pas indemne d'internements à répétition, oui mon livre est politique, oui il y a des dominés qui s'en prennent plein la gueule et des dominants qui écrasent les petits de ce monde sans même s'en apercevoir comme quand on marche sur des fourmis en se baladant, oui il y a des conflits de classes et quand on se retrouve le cul entre deux chaises, comme moi, on se casse la gueule.

C'est du lourd et il est là à dire que la vie est belle et que, s'il est encore vivant, c'est pour en profiter. J'en ai le souffle coupé. Quelle force, quel courage, quelle volonté, quelle intelligence ! Je vous admire, monsieur Souchon, parce que vous vous battez. Contre votre maladie d'abord, et contre les inégalités ensuite. Je me demande d'ailleurs parfois ce qui vous a rendu le plus malade. Je suis soufflée par la force, la puissance de votre récit. Vous écrivez avec vos tripes dans une langue magnifique, forte, violente, avec des mots qui claquent, des phrases qui cinglent et qui se bousculent au portillon parce qu'on sent que ce que vous avez à dire, ça vous tient aux tripes. Il n'y a pas de pipeau là-dedans, vous n'écrivez pas pour faire du style ou raconter des histoires mais parce qu'il y a une urgence à exprimer vos émotions, c'est vital, viscéral et je vous jure, monsieur Souchon, que j'ai très vite compris qu'on n'était pas là pour s'amuser, non, vraiment pas !

Alors la scène inaugurale met vite le lecteur dans le bain : une crise, une belle : vous pétez les plombs. Les policiers que vous prenez pour les envoyés du diable vous font descendre bien gentiment des épaules de Jaurès et on vous embarque, direction l'HP. Ce n'est pas la première fois que vous y mettez les pieds : à vingt ans déjà, après de brillantes études, vous en aviez fait la terrible expérience : « J'avais vingt ans et j'avais senti dans ma bouche le goût de la vie qui s'en allait. » Là vous découvrez en vrac « les viols, l'anorexie...les suicides, les lacérations, flagellations, avalages de parfums, d'essence, scarifications, coups de tête contre les murs, overdose de cachetons. » Le programme est varié en HP.

Cada, votre père, garde-forestier, est là. Toujours. Ça va Chichi ? Oui Cada.

Vous aviez vingt ans et vous étiez bien persuadé que vous n'y mettriez plus les pieds. Et rebelote en 2003, puis ce 7 janvier 2009, vous retombez dans la maniaco-dépression. Là, pour ce énième séjour en HP, ils vous ont donné la dose de neuroleptiques, votre maladie est identifiée et pour vous c'est un soulagement, n'empêche que pour le moment, vous tenez à peine debout, c'est votre père qui vous soutient dans les allées du parc.

Vous l'interrogez beaucoup sur votre famille de petits paysans ardéchois : la guerre, la misère, le difficile travail de la terre et le déclin de cette paysannerie, vos racines. Il vous en raconte, votre père, sur lui, sur eux : vos grands-parents dont vous n'avez jamais fait le deuil, vos arrière-grands-parents.

D'une certaine façon et sans vraiment le vouloir, il vous aide à bâtir la légende, aussi lourde pour vos frêles épaules qu'une statue de Jaurès. Ce passé vous obsède et vous bouffe. Les vôtres sont des petits, des humbles, ils se la ferment. Ça vous a permis de bâtir votre mythe perso au sujet de vos origines sociales et familiales. Quand vous apprendrez la vérité, ça vous fera comme un poing dans la figure mais peut-être vous faudra-t-il passer par là pour dénouer les nœuds et y voir plus clair .

Quel récit terrible et lucide dans lequel vous vous mettez à nu et permettez-moi de vous dire, monsieur Souchon, que vous êtes magnifique, une belle personne comme on dit, bourrée d'humanité, sincère, sensible, avec de l'humour à revendre. J'ai beaucoup ri en vous lisant. Oh que oui vous êtes vivant ! Bien plus que d'autres qui sont certainement persuadés de l'être plus que vous mais qui ont enterré depuis bien longtemps leur altruisme, leur générosité et leur empathie, si toutefois ils en ont eu un jour… En plus, vous qui rêviez de devenir écrivain : c'est fait, vous l'êtes, votre plume est magnifique de fureur et d'amour.

Bravo, monsieur Souchon et SVP, restez vivant le plus longtemps possible !

Sempervirens, comme votre séquoia...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Encore vivant





Pierre Souchon, connu en tant que journaliste, notamment au "Monde Diplomatique", a publié à l'occasion de la dernière rentrée littéraire, un récit qui nous plonge dans le milieu de l'hôpital psychiatrique- un peu dans la droite lignée du nouveau sublime film de Raymond Depardon dont on parlera dès demain .



Dans "encore vivant", édité par la Brune au Rouergue, Pierre Souchon- rien à voir avec son homonyme fils D'alain et frère d'Ours- nous fait partager son expérience lorsqu'il est à nouveau hospitalisé à 35 ans après une crise de bipolarité, épreuve qu'il avait déjà connu quinze ans auparavant.et qu'il se retrouve des lors entouré de paranoiaques et autres schizophrènes en tous genres.





Tout allait pourtant bien pour lui, Pierre semblait avoir remonté la pente, et stabilisé à tel point que le médecin qu'il voyait l'avait progressivement libéré de son traitement, mais cela, avant qu'une grosse rechute, une phase maniaco-dépressive ( l'ancien nom donné à la bi polarité) vienne le recueillir et ne le fasse échouer totalement hagard, sur cette statue de Jean Jaurès qui surplombe Montpellier et qu'il a trouvé comme dernier refuge.



"Encore Vivant" est assurément un récit à forte portée catarsistique et aussi l'occasion pour son auteur d'expliquer de l'intérieur une crise de bipolarité que les seuls malades peuvent ressentir.



Mais c'est aussi un livre qui sert à stimagtiser l'ambivalence existante entre la prise de conscience de la maladie et le besoin de traitement pour sa reconstruction, ainsi que l'étiquette que l'on colle en général sur les maladies psychiatriques que l'on a ttrop endance à pointer du doigt.



Et c'est l'occasion pour lui de témoigner sur son histoire intime, tant Souchon reste fièrement attaché à ses origines, une famille pauvre de paysans de Serre de Barre va devoir par son travail et sa vie conjugale fréquenter une haute bourgeoisie si différente de ses racines familiales et cette difficulté à trouver un équilibre entre ces deux pôles si différents, cette attirances inavouées pour ce qu'il devrait rejeter au fond de lui, qui pourra également être un des paramètres permettant d'expliquer cette rechute.





Réflexion sincère et lucide sur la " bipolarité qui mêle avec habileté histoire personnelle et l'Histoire avec un grand H - que ce soit l'histoire de ses paysans en train de mourir ou celle de ses ancêtres soldats de guerre du vingtième siècle, ce récit autobiographique qui évite le pathos et qui possède pas mal d'ironie et de rage, interpelle et secoue.
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Encore vivant

Une lecture qui m’a subjuguée, passionnée, interpelée.

Pierre Souchon est journaliste, marié, mais aussi bipolaire.

Il raconte son parcours, les hôpitaux psychiatriques, ses rencontres, ses excès….

Il raconte sa famille, son père aimant, si compréhensif et complice, qui ne juge pas, ses grands-parents décédés qui lui manquent. Une famille de gauche. Et sa belle-famille aussi, bourgeoise, catholique, de droite, mais sympathique.

Il raconte la vie des paysans des Cévennes.

Il raconte ses révoltes contre l’injustice, les barrières sociales

C’est un être d’une hyper sensibilité, d’une grande humanité, qui épouse les souffrances des autres et en fait ses grandes causes.

Il ne nous cache rien, se dévoile entièrement.

C’est une autobiographie mais écrite comme un roman, d’une plume, concise, nette, belle.

A la révolte se mêle l’humour, la poésie.

Il est pris entre plein de feux. L’histoire de sa famille, l’histoire des paysans cévenols, l’histoire des malades mentaux, l’histoire des fractures sociales,……. et sa propre histoire, et sa maladie.

Entre les psys et les cachets, il tente de faire la part des choses.

J’ai admiré son courage et sa lucidité de se livrer ainsi d’une manière qui paraît presque légère malgré la difficulté à vivre avec tous ces poids.

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Encore vivant

Abandon à la page 84. Texte décousu qui part dans tous les sens et trop nombriliste à mon goût. Homme souffrant de bipolarité se raconte alors qu’il est en hôpital psychiatrique.
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Encore vivant

Souffrant de graves troubles bipolaires, l'auteur raconte son internement suite à un épisode psychotique majeur. L'occasion pour lui de revenir sur la généalogie familiale, d'y chercher des explications à son engagement journalistique, à son côté emporté, voire à sa maladie.

Bien trop nombriliste et autocentré à mon goût (en même temps, l'exercice l'exige...), ce récit m'a ennuyée au plus haut point, voire contrariée. Dommage car ce Souchon a une belle plume. Mais là non.
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Encore vivant

Un récit autobiographique passionnant.



Ce témoignage est un formidable texte éclairant sur la bipolarité et la maladie mentale en général, mais aussi d'une acuité certaine sur le sujet des différences de classes sociales et des conditionnements qui en découlent, et également une base de réflexion très intéressante sur l'avenir du monde paysan et des zones rurales.



L'auteur a écrit avec ses tripes, il ne mâche pas ses mots et c'est ce qui fait le charme de ce texte qui se parcourt très rapidement.



Il nous raconte son parcours : premier enfant de sa famille à faire des études dans un milieu rural, relation forte avec son père, idéalisation de ses grands-parents... puis la chute à l'âge adulte, premières difficultés alors qu'il débutait tout juste sa classe prépa, phases maniaques, plusieurs hospitalisations, mais aussi la rencontre avec sa femme, son mariage, ses infidélités, sa fureur de vivre alternant avec des phases de souffrance absolue, ses révoltes contre toutes formes d'injustice...



Le tout est passionnant et les sujets s'imbriquent parfaitement, l'auteur se trouvant pris entre sa propre histoire et celle de sa famille, entre le monde de la paysannerie, celui de la grande bourgeoisie et celui des hôpitaux psychiatriques...



Pierre Souchon m'a semblé faire preuve de pas mal de lucidité et de recul pour écrire ce livre qui ne le montre pas toujours sous son meilleur jour, mais c'est ce qui fait son honnêteté et sa force.



C'est en plus un texte vivant avec une bonne dose d'humour, plaisant à lire.



On ne peut qu'espérer que l'auteur ait vaincu une partie de ses démons depuis la parution de son livre...
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Encore vivant

Pour connaître personnellement un jeune homme atteint de bouffées délirantes, j’étais curieuse de lire ce témoignage de Pierre Souchon. Entendre la parole de celui qui vit cela de l’intérieur pouvait m’aider à comprendre ce qui reste souvent un mystère pour l’entourage de ces malades.

Car oui, inutile de stigmatiser ces personnes, la « folie » fait peur certes mais ce sont des malades comme les autres, astreints à un traitement médical.

Seulement, en cas de dérapage, ils sont enfermés dans des hôpitaux psychiatriques où les conditions de traitement et l’environnement sont souvent des traumatismes supplémentaires.

Avec rage mais aussi humour, Pierre Souchon, bipolaire, nous parle de ce nouveau passage en HP. Un médecin parisien lui avait proposé de suspendre son traitement. Résultat, Pierre se retrouve perché en haut de la statue de Jaurès en train de manger des branches de buis.

« Je venais de basculer, je venais d’entrer dans le cortège effrayant des grands dérèglements. »



Nous suivons ses discussions avec les autres malades, son médecin et surtout son père, le garde-chasse cévenol qui masque son émotion derrière l’humour.

Ainsi, Pierre se raconte, raconte sa famille, sa terre, sa rencontre avec Garance, sa femme issue d’un milieu très bourgeois, « la belle des salons » qui a épousé « la bête de l’Ardèche ». En l’écoutant, j’ai pensé au roman d’Annie Ernaux, La place. A cette difficulté de s’insérer dans les milieux citadins, les places réservées à ceux qui ont fait des études, lorsque ses racines sont dans la paysannerie.

« Je ne me remets pas de la fracture…De l’écart social qu’il y a entre mes grands-parents et moi. »

Avec certes des antécédents familiaux, Pierre vit sa première crise en Terminale dans un lycée réputé de Lyon, puis abandonne ensuite son année de classe préparatoire. Les fils de paysans sont brimés par les fils de bonne famille dans ces milieux.

« C’était la guerre sociale, la pire, celle qui ne dit jamais son nom, celle qui s’égrène en éclats de rire en mots d’esprit dans les salons. »

Cependant, la différence de classe, Pierre va surtout la vivre auprès de sa belle-famille. Si son beau-père, « catho strictement réac, qui bossait pour le Medef, se méfiait des pauvres, louait l’audace de Sarkozy, supportait très mal les Arabes, regrettait parfois la monarchie », a une vraie complicité avec Pierre qui travaille pourtant dans des journaux de gauche, la belle-famille le lâche aisément au premier emportement. Il faut dire que Pierre est plutôt « une grande gueule » quand il cherche à défendre les plus faibles qui ont, quelque soit leur mode de vie, une belle étincelle d’humanité.

« J’arrivais pas, j’arrivais plus, en vérité, à faire l’homme du monde, à faire semblant. »



Cette courageuse confession montre un homme écartelé entre ses origines et l’avenir que son intelligence lui ouvre. Son équilibre est dans la montagne cévenole, son admiration pour ses aïeuls qui pourtant avaient leurs défauts, son respect pour ces paysans de moins en moins nombreux depuis la concurrence espagnole. L’homme respecte les humbles médecins qui le soignent même si les cachets qu’il ingurgite lui font perdre une part de sa personnalité. Même si il n’est que ce chêne vert parasite installé dans la force d’un séquoia, il est encore vivant.

Pierre Souchon émeut par sa fragilité, bouscule par sa rage, un très beau et fort récit qui aide à comprendre cette maladie qui effraie la société et ostracise les malades.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Encore vivant

La bipolarité est un trouble de l'humeur connu depuis l'antiquité (Cappadoce), qui de nos jours, est reconnu comme handicap au même titre qu'un handicap physique.



Encore vivant est un livre coup de poing qui intéressera tous ceux qui se sentent concernés par la bipolarité. Les bipolaires que je connais sont des êtres particulièrement attachants, dotés d'une grande intelligence, qui passent sans transition d'une euphorie excessive à une mélancolie noire et qui ont des manies. Quand ils ne sont pas en phase dépressive, on pourrait penser qu'ils sont mythomanes, ce qui ne fait qu'accroître leur mal être - car la bipolarité est une maladie au même titre que les maladies physiques qui se soigne avec des médicaments -. Comme thérapie, on leur demande d'évacuer, de s'exprimer par l'écriture, par les arts plastiques, par le théâtre... Je connais une jeune femme qui a fait de brillantes études et qui s'est révélée comme une talentueuse humoriste de stand up.



Pierre Souchon, originaire d'une famille de paysans ardéchois, journaliste au Monde Diplomatique, a écrit Encore vivant à trente-cinq ans, en 2017. Il se livre à nous sans fard. A vingt ans, il n'a pas pu passer le concours de l'école de journalisme de Lille parce qu'il a été interné, il le retentera ultérieurement avec succès. Sept ans plus tard, tout semble lui réussir, il se marie avec, « Garance », une descendante de Paul Claudel, de la haute bourgeoisie, et pourtant il va re sombrer à nouveau – retour à la case HP. Il est retrouvé nu en embrassant la statue de Jean Jaurès à Montpellier !



Ce témoignage servi par une belle écriture très personnelle, à la fois pathétique, poétique, drôle, et qui avance selon un ordre analogique, est bouleversante. C'est à la fois un questionnement sur la bipolarité, avec une approche médicale, et une mise en scène de l'univers intérieur de l'auteur.



Le Docteur Ducis a beau martelé :« Toutes les recherches le montrent, on sait aujourd'hui que c'est une fragilité génétique », Pierre Souchon n'a cesse de se barricader dans sa forteresse de fantasmes paranoïaques, de mythes obsessifs enfantins, de pseudo réalités qu'il s'invente.



L'épigraphe, en tête de son ouvrage - citation d'Eric Hobsbawn -, montre du doigt que «le changement social le plus spectaculaire et le plus lourd de conséquences [pour l'humanité] «c'est la mort de la paysannerie». C'est l'amorce d'un discours misérabiliste sur le démantèlement de la ferme familiale. L'auteur va nous attendrir en nous confiant sa honte, devant ses camarades, d'avoir un père garde-forestier, or il fabule car ses parents ont une maison avec piscine et sont abonnés au Monde ! Et, il va nous faire naviguer entre supposées durs labeurs des champs et noble littérature.



Pierre Souchon va nous présenter son arbre généalogique, son arrière-grand-père, Léon, pétainiste et alcoolique, son grand-père, Odilon, communiste, son père, un dur à cuire qui a donné tellement de fil à retordre à Odilon, avec en toile de fond, les deux guerres mondiales, la guerre d'Algérie, les difficultés à joindre les deux bouts, les antagonismes père - fils...



Il va devenir lyrique en évoquant sa femme « mon seul soleil », « ma Garance » mais le son est faux, car c'est un chaud lapin, il ne se gênera pas pour la tromper, raison pour laquelle elle va le quitter.



L'écrivain est un hypersensible, il pleure beaucoup.



Il aime les gens. Il va s'attacher aux autres internés, Lucas, Mounarelle, Jim…



Il reste un enfant « Chichi » pour son papa chéri, « Cada ». L'épiphyte, petit arbre, qui pousse dans le séquoia, qui « végète toute sa vie, parce qu'il n'a pas de quoi grandir », et qui est le refrain qui transcende Encore Vivant est une métaphore de Pierre Souchon.



J'arrête de trahir cette belle prose si singulière et poétique, ce message vibrant, rien ne remplace la lecture.

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Encore vivant

Agrippé à la statue de Jean Jaurès, le narrateur contemple la ville qui s'éveille en grignotant une branche de buis. Cette prouesse le reconduit tout droit à l'hôpital psychiatrique où il s'était pourtant juré de ne plus jamais retourner après y avoir séjourné à 20 ans. Dépression, bipolarité, schizophrénie, Pierre effeuille les pathologies mentales comme la marguerite des amours toujours. Le regard qu'il pose sur ses compagnons d'infortune, sur le quotidien du micro-univers que représente l'H.P., oscille entre compassion, connivence, impatience et colère et, en cela, garde une clairvoyance que personne d'autre ne peut posséder. Soutenu par les visites de son père, Pierre prend peu à peu conscience de l'écart entre ses souvenirs et la réalité que les récits paternels lui dévoilent. Lui qui n'a eu de cesse de revendiquer orgueilleusement son appartenance à un milieu paysan, s'aperçoit qu'il s'est peut-être indûment attribué cette place. Certes sa famille cévenole était humble et s'est brisée à travailler la terre, mais Pierre a reconstruit cette réalité pour en faire une sorte d'emblème suffisant à le définir et à expliquer son déracinement. A l'image de l'arbre épiphyte, Pierre a puisé "sa matière organique" dans une histoire familiale qu'il a pour beaucoup réinventée, s'empêchant ainsi de "grandir".

L'écriture de Pierre Souchon a provoqué chez moi un tsunami d'émotions, de réflexions, de sentiments. Il faut dire qu'elle joue de tous les registres avec la même sensibilité, la même puissance d'évocation. Situations cocasses, moments dramatiques, réflexion sociale et politique, récit, descriptions, expression d'une intériorité chamboulée s'entremêlent, s'épousent, se contredisent sans que jamais le lecteur s'égare dans ce maelström qui figure une existence qui perd le Nord de ses Cévennes natales. La tendresse lucide avec laquelle le narrateur considère les autres internés contraste avec l'ironie mordante de sa description de la haute bourgeoisie. Il malmène son être autant qu'il tente de lui trouver un ancrage durable. Avec une grande sincérité, le récit se construit, se déconstruit, se remodèle autrement, bousculant les trajectoires temporelles, percutant les lieux et les histoires, dans un flot salutaire dont la poésie n'est jamais absente. Il m'a semblé que cette voix portait le réel de la maladie mentale jusqu'à son incandescence, jusqu'à son insoutenable vérité dans tout ce qu'elle cache et révèle. Pour moi, c'est un roman magnifique dont la force ne peut se résumer à ce simple billet.

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Encore vivant

C'est réfugié sur une statue de Jaurès que Pierre est emmené pour l'Hôpital Psychiatrique, un endroit qu'il connaît malheureusement trop bien car il y avait fait un séjour lorsqu'il avait 20 ans.



A l'époque, il avait été diagnostiqué bi-polaire.



Pierre n'a aucune envie d'être là, il ne comprend d'ailleurs pas pourquoi il s'y trouve entouré de paranos, d'alcooliques, de toutes ses vies délitées, de cette misère humaine ..



Tout allait pourtant bien pour lui, il avait remonté la pente, était devenu journaliste, s'était marié à Garance, une fille de la grande bourgeoisie, lui; le fils de la terre, le paysan d'Ardèche.



Tout allait bien, il était stable et le toubib l'avait progressivement libéré de son traitement. On n'a rien vu venir et une grosse rechute, une phase maniaco-dépressive avant d'en arriver là.



Pierre est un révolté social, attaché à ses origines, une famille pauvre de paysans de Serre de Barre, se retrouvant dans sa belle-famille riche, il va péter un câble et tout rejeter.



Il a la rage en lui, il se livre à nous, se met à nu pour nous faire vivre l'intérieur de sa maladie, sa bipolarité. Il nous décrit avec humour souvent, sur un ton vif son quotidien mais aussi sa rage d'être toujours comme l'épiphyte du parc, le chêne vert sur le séquoia : SEQUOIA SEMPERVIRENS : encore vivant !



Il nous parle abondamment de la lutte des classes, de la guerre sociale qu'il a fait sienne. Ce n'est pas pour rien qu'il s'est réfugié sur la statue de Jaurès..



Les entretiens avec son père sont très touchants, il nous parle de l'histoire des paysans en train de mourir, des châtaigniers, des sangliers , de la nature beaucoup, mais aussi de ses ancêtres soldats de guerre du vingtième.



Il nous fait comprendre l'ambivalence existante entre la prise de conscience et le besoin de traitement et sa reconstruction mais aussi le rejet de l'institution psychiatrique. Il attire l'attention sur l'étiquette que l'on colle ou le regard que l'on porte en général sur les maladies psychiatriques que l'on stigmatise.



C'est fort, c'est prenant, un premier récit autobiographique qui secoue et que je vous recommande.



Ma note : 8.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Encore vivant

Il est tout jeune Pierre Souchon mais sa souffrance est grande. Elle part de loin, de celle de ces ancêtres Ardéchois, de la mort d'un monde fantasmé, mort avant même qu'il l'est vécu, d'une intelligence trop grande pour sa sensibilité et d'une maladie qu'il refuse a accepté.

Les couloirs de l'hôpital psychiatrique, une vie bien partie qu'il fait voler en éclat et cette colère destructrice qui gronde.

Vient enfin la lucidité, l'honnêteté et l'acceptation et dans tout ça la littérature est toujours là, puissante dans le verbe, combattive dans un style poétique et engagé et tellement juste que ça en est bouleversant.

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Encore vivant

Pierre Souchon se livre avec lucidité et simplicité et avec une aisance dans l'écriture. Il parle ouvertement de sa maladie psychiatrique "la bipolarité" sans complexe et avec intelligence.

Il raconte les épisodes de sa vie, quand il est en haut, excité, ne dormant pas et quand il est en bas, avachi et déprimé. On le découvre sans s'apitoyer, le style est léger et drôle tout en étant profond. Il nous dit comment il a été soulagé de vivre avec "une étiquette", avec un nom sur sa maladie et donc un traitement possible. J'ai été touchée par le personnage (réel) du père qui ne le juge pas et qui le défend sans banaliser sa maladie.Pierre Souchon nous dépeint également un tableau politique de la haute bourgeoisie française et de la paysannerie. D'un côté les dominants et de l'autre les opprimés et les "écrasés" . C'est un livre d'une grande Humanité.

Et comme j'ai été scotchée par ce récit je suis allée lire ce qu'il écrit en tant que journaliste et j'ai épluché le net pour entendre ses interviews. Pierre Souchon est vrai et bouleversant.
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Encore vivant

Encore vivant est un livre qui ne laisse pas indifférent. Pierre Souchon nous livre un récit autobiographique fort mixant les origines paysannes de l’auteur, ses convictions idéologiques et la narration de son combat contre la maladie.



Quand à quatre heures du matin Pierre Souchon à moitié nu sur une statue en bronze est interpellé par la police, il est en pleine crise. Direction l’hôpital psychiatrique pour ce bipolaire possédant un sens du verbe acéré. L’auteur va nous livrer son parcours sans fard, avec des mots crus et durs mais toujours avec justesse. Il nous frappe de ces mots qu’il envoie par rafales, un feu nourri de phrases qui viennent du cœur. C’est tout le mérite de ce roman qui sans pudeur nous montre la vrai pensée d’un malade luttant pour s’en sortir.



Un malade certes mais surtout un humaniste, décrivant pour nous alerter les maux d’une société à la dérive : négligeant les êtres humains, tuant les paysans et des modes de vies ancestraux. Et il raconte bien la culture de sa terre natale, la terre qui vibre en lui mais qui aujourd’hui est laissée pour compte. Le mode paysan en souffrance trouve là un défenseur éloquent.



On appréciera les passages parfois humoristiques sur sa belle famille très ancrée à droite et les magnifiques échanges avec ce fervent défenseur des idées de gauche. Il a dû être difficile pour lui de se glisser dans ce milieu à l’opposé du sien.



Encore vivant est un livre poignant, bourré d’émotions décrivant crûment mais justement les combats de l’auteur : un combat contre la bipolarité et contre les inégalités qui frappent notre société. Un livre qui se vit plus qu’il ne se lit.

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Encore vivant

Livre découvert grâce à l'équipe de Babelio et reçu lors du pique-nique en Juin dernier à Paris.



Encore est vivant est un roman autobiographique retraçant le parcours de l'auteur à travers sa maladie, la bipolarité. Il y alterne alors des séjours en HP et sa vie personnelle depuis sa plus tendre enfance.



Le rythme du livre est-il à l'image de la pathologie présente dans la tête de l'auteur? Au début j'ai eu les idées floues et je me suis beaucoup perdue dans cette écriture, jusqu'à avoir envie de l'abandonner dès les 50 premières pages... Et finalement, tout s'imbrique bien et l'on s'y retrouve plutôt bien (ou est-ce que je me suis habituée à cet état d'esprit?!) et alors le rythme s'accélère dans la lecture. Finalement, le flou réapparaît en fin de roman et j'avoue ne pas comprendre la note finale de ce livre (dommage!).

A différents passages il est question de sujets graves et teintés d'engagement politique mais aussi personnel qui reflètent des choses assez d'actualité encore.

La séparation du couple et les clichés des personnes internes dans un HP auprès du monde extérieur sont malheureusement très réels...

Pour alléger tout ça il y a pas mal de notes d'humour qui m'ont donné des fous rires! Et c'est ça aussi la maladie psychiatrique.



Découverte plutôt sympa et je ne pense pas que je m'y serai attardée de moi-même.
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Encore vivant

Pierre, originaire de L'Ardèche, où son père est garde forestier, est un brillant élève qui va suivre un cursus qui le mènera en prépa... Il y rencontrera sa femme et nombre de connaissances de milieu aisé et il se sentira très vite "le vilain petit canard" et ce malgré la sympathie affichée de son beau père, qui le perçoit brillant...

Brillant certes mais c'est sans compter les angoisses et les troubles bipolaires qui l'assaillent, le faisant plonger dans des crises maniaco dépressives d'une grande violence pour lui et son entourage...



Pierre Souchon livre dans ce roman autobiographique une part de son intime le plus profond et le plus pathétique, sa plongée en enfer, qui le mène inéluctablement en hôpital psychiatrique.

Le rythme oscille en fonction de l'humeur, rendant le récit vivant. On ressent sa révolte, sa lutte contre les moulins à vent, ses engagements, sa vivacité, son esprit combattif, sa dépression, ses peurs, sa fragilité...

Dans ces moments de phase maniaque, tout lui appartient, la parole, le pouvoir, les femmes... Il dit merde à la terre entière tant il est fort, tant il est fou... sans scrupule, sans filtre... Seul.

Suivent ensuite la fatigue, l'angoisse, la dépression envahissante, inéluctable, qui le bâillonne et l'enferme, d'autant qu'il l'est enfermé, en hôpital psychiatrique... Toujours aussi seul.

Plongé dans ce milieu où rien ne lui correspond, il y rencontre une autre population ni bourgeoise, ni du terroir... Celle de la santé mentale, de la pauvreté, du handicap, de la déficience, de la folie... Celle de la toute puissance soignante... Mais aussi l'ambivalence des traitements, qui apaisent mais empêchent de penser, qui protègent mais détruisent...



Ce livre est aussi une introspection dans l'histoire de sa famille, à travers l'Histoire, la grande, celle du XXème siècle, bouleversée par plusieurs périodes de guerre, donc de perte, de survivance, d'abandon, de deuil...

Malgré l'autodestruction provoqué par son psychisme, Pierre Souchon recherche l'origine, le pourquoi, le comment...

Cette maladie le questionne, et ainsi il converse avec son père de la vie cévenole, de ses ancêtres, notamment ses grands parents, dont il était très proche et dont il n'a probablement pas fait le deuil... Mais les connaissait il vraiment ?... Son mal trouverait il son origine dans sa généalogie ?...



Un premier roman courageux et audacieux, qui décortique de façon lucide et authentique, cette pathologie méconnue, mal comprise et insupportable. C'est un peu un pavé dans la marre, joliment décrit et écrit, où il est question de métamorphose, d'humanité, de souffrance, d'espoir et d'amour...

Coup de coeur dans cette rentrée littéraire 2017.





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Encore vivant

Pierre Souchon est journaliste pour le Monde diplomatique notamment et il relate dans ce livre son expérience de la bipolarité. À travers un texte émouvant et très bien écrit l'auteur aborde la question de la psychiatrie en France. Le rapport à la santé mentale de la population et le regard que portent les gens sur ces personnes stigmatisées en un rien de temps. "Encore vivant" c'est aussi un livre sur un monde qui s'éteint, le monde paysan. En effet l'auteur est issu d'une famille de paysans et voit l'environnement agricole changer sous ses yeux. On pense à la justesse du ton d'un livre comme "Pleine terre" de Corinne Royer (si vous ne l'avez pas lu celui-ci foncez). Avec l'arrivée de la concurrence, les nouvelles machines, etc, le métier d'agriculteur est en perte de sens et ce livre poignant l'illustre très bien. Avec une écriture ciselée et une gouaille bien à lui sur certains passages, on découvre un auteur qui tente de surnager à travers sa pathologie.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Encore vivant

En sortant de l’hôpital psychiatrique à 20 ans, Pierre Souchon s’était juré de ne plus jamais y remettre les pieds. Devenu journaliste, marié à une jeune femme issue de la grande bourgeoisie, il vit pourtant quelques années plus tard une violente crise, un véritable trou noir qui l’y conduit à nouveau.



On ne saurait réduire Encore vivant, premier récit de Pierre Souchon publié aux Éditions du Rouergue, à une chronique hospitalière. S’il porte un regard révolté d’une grande acuité sur son internement et sur l’hôpital, véritable purgatoire en marge de la société, Pierre Souchon évoque aussi avec précision son parcours de transfuge de classe. De son Ardèche paysanne natale aux sphères aisées dans lesquelles il finit par s’intégrer en dépit de ses convictions de gauche, le jeune homme tente un grand écart éprouvant, qui le mène à l’explosion. Il tire de cette trajectoire étonnante un récit de vie palpitant et plein d’humanité, où l’intime le dispute au sociologique.
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