Citations de Pierre Thiry (257)
Alors Augustin reculait en remuant la queue. Ensuite il aboyait contre les mouettes qui volaient dans le ciel. Mais les mouettes continuaient à planer avec leurs grandes ailes. Et du haut du ciel, elles lançaient leur long rire de mouettes et se moquaient du chien qui faisait n'importe quoi.
Face à la puissance de la nature, seule la poésie demeure une activité humaine réellement invincible, insubmersible.
Les carrés de laitues semblent fiers de leurs angles droits, taillés au cordeau. Quelque chose d'industriel semble s'être glissé dans ce décor maraicher. L'homme ne s'était jamais imaginé qu'un carré de laitues puisse exprimer un état d'âme, une humeur, un sens de l'humour.
Entre un ordinateur desossé et des boîtes de conserve cabossées, elle découvrit un petit monsieur souriant.
Le Polycarpe arpenteur pouvait surfer sur les vagues, il pouvait s’enfoncer dans les flots, mais il pouvait aussi à l’aide d’un procédé révolutionnaire s’élever dans les airs pour flotter dans les nuages (étant de ce fait invisible de la terre). C’était l’aspect le plus mystérieux et le plus révolutionnaire de sa conception. Il pouvait voguer dessus et dessous la vague aquatique que les soleils marins teignent de mille feux. Il pouvait se mêler aérien et plastique aux nuages d’accords, à leur riche musique. On pouvait y vivre dans la volupté calme en écoutant le monde pour y puiser l’harmonie de lendemains meilleurs.
"Pour être parfaite, une beauté doit être imparfaite..." [....].
(Extrait de la nouvelle "La Plume rebelle")
"Elle avait toujours pensé que l'on pouvait trouver d'astucieuses solutions pour se sortir des problèmes concrets de l'existence dans les ouvrages des meilleurs écrivains." (p. 60)
Poète à la brouette
Je voulais juste être un poète
Alors j'ai sonné pour entrer ;
J'ai buté contre une brouette...
Je voulais juste être un poète ;
"Vivre en pressé désastreux
Doit conduire à la débâcle.
Vivre assommé, sans spectacle,
Ronge un fade absurde et creux.
Vivre sans livres, sans rêves,
S'ennuyer de tout, sans trêves,
Colorie son brouillardeux...
N'oublie pas d'être un fougueux
Voyageur de beautés brèves,
Danse aux sons du vent des grèves.
(Extrait du poème "Vivre...")
Ah ! La télé
Chouette un film de kapédépé!
La jolie dame avec un masque
Le gros féroce avec un casque
Le beau gosse et sa fade épée
Ce que l’on peut trouver dans un livre est parfois infini : une invitation à lire d’autres écrits.
La classe amusée s'agite et rigole
Devant cette burlesque apparition.
La maîtresse en tremble sur ses guiboles,
La classe amusée s'agite et rigole.
La plupart des anciens divinisaient en effet la lune. Pour les Egyptiens elle était Isis, pour les Phéniciens Astarté. Pour les Grecs elle était la déesse Phoebé, une des incarnations de Diane la déesse de la chasse.
Sur terre Diane était la déesse de la chasse, une femme invincible et d’une grande beauté, sous terre elle était Hécate, la déesse des enfers et des cauchemars, au ciel elle était Phoebé, la lune qui présidait aux songes les plus doux. Il ne fait pas de doute que Diane alias Hécate alias Phoebé alias la lune devait savoir ce que Ramsès II rêvait dans son lit en forme de baleine au large du château de Baskerville. C’est du moins ce que se seraient imaginé les Grecs.
Car depuis le 21 juillet 1969, date à laquelle le premier homme a marché sur la lune, plus personne ne raisonne comme les grecs de l’antiquité. Plus personne ne croit qu’elle est Phoebé une des incarnations de Diane.
On explique désormais fort sérieusement dans les congrès scientifiques que la lune n’est qu’une planète secondaire, juste un satellite de la terre, 49 fois plus petite qu’elle. Une espèce de gros caillou vide totalement dépourvu d’intelligence, situé à 340 000 kms de la planète bleue où s’activent tant d’humains géniaux. Humains géniaux qui ne songent guère à ce satellite qui tourne sans cesse autour d’eux sans jamais leur montrer sa face cachée.
Et si l’humanité ne songe plus guère à la lune, il n’y a guère de raison que cette planète se soucie des songes de l’humanité. Ramsès II pouvait dormir tout son saoul dans son lit en forme de baleine au milieu de la Manche.
Celle que les Egyptiens (dont il avait conduit le destin) appelaient Isis, ne s’en émouvait absolument pas.
Sur la mer verte, sombre et frissonnante, le lit de Ramsès II se dirigeait donc dans une direction inconnue, aussi bien des thons, que de la lune et du pauvre lecteur (du moins à ce stade de l’histoire).
Notre homme sait qu’il n’a pas encore lu suffisamment de bons auteurs. L’esprit est comme un jardin qu’il faut cultiver. Alors il admire le travail de jardinage qui a fait naître ce potager, ce verger. Ce n’est pas lui le jardinier, c’est quelqu’un d’autre.
Départ
Un cygne et cent sonnets circulaient l'air hagard
Ils demandaient aux passants où étaient la gare
Ils parlaient par signes, vers et mots barbares
Un cygne est silencieux, cent sonnet sont bavards
"Personne n'entend jamais tout à fait le même mot dans le même sens. L'important est de le savoir. Mais le plus important est d'être compris."
(extrait de la Postface)
Une enquête minutieuse, psychologique et sociologique auprès des témoins permet parfois de mieux déconstruire la complexe réalité en éléments isolables dont le réagencement peut conduire à une explication simple et compréhensible.
"[...]
L'idée durkheimienne de norme fondamen-
Tale me captive, je suis sociologue/
J'enquête, je note et redécoupe en segments.
L'idée durkheimienne de norme fondament-
Talement statistique ravive amplement
Mon appétit positiviste aiguisologue.
L'idée durkheimienne de norme fondamen-
Tale me fascine : je suis sociologie."
(Extrait du poème "Je suis sociologue")
La première escale à Portsmouth, avait été l'occasion de la création anglaise au Kingsthéâtre de l'opéra de Philoxène, intitulé "Où hâte Herr Low".
"Parfois le bonheur naît d'une apparence,
D'une courbe de lettre évoquant un
Rire, un regard, un signe une attirance
Marquant la feuille d'un parfum féminin.
(Extrait du poème "Lettre qui surgit")