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2.79/5 (sur 38 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1719
Mort(e) le : 05/05/1791
Biographie :

Fils d'un marchand de chevaux, initialement destiné au commerce par son père, Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut devient professeur de latin à l'École militaire pour se vouer à la littérature, son unique passion.

Avec L'art de péter (1751), il signe la rencontre vertigineuse de la pétomanie, du savoir-vivre et de la littérature.

Déjà en 1748, dans Le voyage d'Aniers (Asnières), il avait su conter fleurette à sa belle, mêlant élégie et flatulence. Un peu plus tard, dans les Essais de médecine sur le flux menstruel, il identifie règles et poussée amoureuse.

Historien charmant, il publie, en 1779, un volumineux Dictionnaire historique de la ville de Paris. Notre homme a toujours été fasciné par la fluidité. L'exploration obstinée des vents, des menstrues et des artères de la capitale font de lui un prodigieux cas littéraire et psychologique. Nul avant lui n'avait arpenté avec tant d'audace le champ méphitique. Il rend son dernier souffle - si l'on ose dire - le 5 mai 1791.
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Source : http://www.lexpress.fr/culture/livre/pierre-thomas-nicolas-hurtaut_811549.html
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Bibliographie de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut   (1)Voir plus

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Définition du pet en général : Le pet, que les Grecs nomment πσρδη´, les Latins, crepitus, l'ancien Saxon, purten ou furten, le haut Allemand, Fartzen, et l'Anglais, fart, est un composé de vents qui sortent tantôt avec bruit, et tantôt sourdement et sans en faire.
Il y a néanmoins des auteurs assez bornés et même assez téméraires pour soutenir avec absurdité, arrogance et opiniâtreté, malgré Calepino et tous les autres dictionnaires faits ou à faire, que le mot pet, proprement pris, c'est-à-dire dans son sens naturel, ne doit s'entendre que de celui qu'on lâche avec bruit ; et ils se fondent sur ce vers d'Horace qui ne suffit point pour donner l'idée complète du pet.
Nam disposa sonat quantum Vesica pepedi. (Sat. 8)
(" J'ai pété avec autant de tintamarre qu'en pourrait faire une vessie bien soufflée. ")
Mais qui ne sent pas qu'Horace, dans ce vers, a pris le mot pedere, péter, dans un sens générique ? Et qu'était-il besoin, pour faire entendre que le mot pedere signifie un son clair, qu'il se restreignît à expliquer l'espèce de pet qui éclate en sortant ? Saint-Évremond, cet agréable philosophe, avait une idée du pet bien différente de celle qu'en a prise le vulgaire : selon lui, c'était un soupir ; et il disait un jour à sa maîtresse devant laquelle il avait fait un pet :
" Mon cœur, outré de déplaisirs,
Était si gros de ses soupirs,
Voyant votre humeur si farouche,
Que l'un d'eux se voyant réduit
À n'oser sortir par la bouche,
Sortit par un autre conduit. "
Le pet est donc, en général, un vent renfermé dans le bas ventre, causé, comme les médecins le prétendent, par le débordement d'une pituite attiédie, qu'une chaleur faible a atténuée et détachée sans la dissoudre ; ou produite, selon les paysans et le vulgaire, par l'usage de quelques ingrédients venteux ou d'aliments de même nature. On peut encore le définir comme un air comprimé, qui, cherchant à s'échapper, parcourt les parties internes du corps, et sort enfin avec précipitation quand il trouve une issue que la bienséance empêche de nommer.
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C'est bien mal connaître le pet que de le croire si criminel et coupable de tant de grossièretés. Le vrai pet, ou pet clair, n'a point d'odeur, ou du moins si peu, qu'elle n'a pas assez de force pour traverser l'espace qui se trouve entre son embouchure et le nez des assistants. Le mot latin "crepitus", qui exprime le pet, ne signifie qu'un bruit sans odeur, mais on le confond ordinairement avec deux autres ventosités malfaisantes, dont l'une attriste l'odorat et se nomme vulgairement vesse, ou, si l'on veut, pet muet, ou "pet féminin", et l'autre qui présente le plus hideux spectacle, que l'on nomme pet épais, ou "pet de maçon". Voilà le faux principe sur lequel se fondent les ennemis du pet ; mais il est aisé de les confondre, en leur montrant que le vrai pet est réellement distingué des deux monstres dont on vient de donner une notion générale.
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Si le pet diphtongue est plus terrible que le tonnerre et s'il est constant que la foudre qui le suit a écrasé une infinité de personnes, a rendu sourds les uns et hébété les autres, il est donc hors de doute qu'un pet diphtongue, s'il ne foudroie pas, est capable non seulement de causer tous les accidents du tonnerre, mais encore de tuer sur le champ les gens faibles, d'un génie pusillanime et susceptibles de préjugés. Nous portons ce jugement en raison des ingrédients dont il est formé, et de l'extrême compression de l'air, qui, devenu libre, ébranle tellement en sortant les colonnes de l'air extérieur, qu'il peut détruire, déchirer et arracher en un clin d'œil les fibres les plus délicates du cerveau, donner suite à un mouvement de rotation rapide à la tête, la faire tourner sur les épaules comme une girouette, briser à la septième vertèbre l'étui de la moelle allongée et par cette destruction, donner la mort.

Des divisions du pet.
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Une assemblée brillante, depuis deux heures garde un silence plus morne que celui qui règne à la Grande-Chartreuse ; les uns se taisent par cérémonie, les autres par timidité, d'autres enfin par ignorance : l'on est prêt de se séparer sans avoir prononcé un mot. Un pet se fait entendre au travers d'un panier furieux ; aussitôt un murmure sourd prélude à une longue dissertation, que la critique dirige et que la plaisanterie assaisonne. C'est donc à ce pet que la société est redevable de la rupture d'un silence burlesque, et de la matière d'une conversation enjouée : le pet est donc également utile à la société en général.

Avantages des pets pour la société.
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Les pets des maîtres en fait d'armes sont terribles et [...] il ne fait pas bon de les sentir de trop près ; car comme ils sont toujours plastronnés, on dit qu'il ne faut les approcher que le fleuret à la main.
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Appliquons-nous donc, cher lecteur, à nous débarrasser aussitôt de toute envie de péter, de tous vents tranchants, du moindre malaise, enfin, causé par les vents et au risque de faire tapage, chers concitoyens, rendons-les promptement et lâchons-les, plutôt que de nous incommoder et de nous exposer à devenir hypocondriaques, mélancoliques, frénétiques et maniaques.

Des Effets Des Pets.
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Les pets muets, vulgairement appelés vesses, n'ont point de son et se forment d'une petite quantité de vents très humides. [...] Les vesses sont ou sèches ou foireuses. Les sèches sortent sans bruit et n'entraînent point avec elles de matière épaisse. Les foireuses, au contraire, sont composées d'un vent taciturne et obscur. Elles emportent toujours avec elles un peu de matière liquide ; les vesses ont la vélocité d'une flèche ou de la foudre, et sont insupportables à la société, par l'odeur fétide qu'elles rendent. [...]
J'ai lu quelque part qu'un diable du pays latin voulant un jour lâcher un pet, ne fit qu'une vesse foireuse dont il emberna ses culottes et que, maudissant la trahison de son derrière, il s'écria avec colère et indignation : " Nusquam tuta fides " (" Il n'y a donc plus de bonnes foi dans le monde ") !
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DU PET ASPIRÉ : Le pet aspiré est un petit pet semi-vocal, composé d'une matière humide et obscure. Pour en donner l'idée et le goût, je ne saurais mieux le comparer qu'à un pet d'oie ; et peu importe que le calibre qui le produit soit large ou étroit ; il est si chétif qu'on sent bien qu'il n'est qu'un avorton. C'est le pet ordinaire " des boulangères ".
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Voilà les grands avantages que le pet procure à chaque particulier : qui peut après cela lui disputer son utilité, au moins particulière ? Si la vesse trouble l'économie de la société par sa nature malfaisante, le pet est son antidote, il la détruit et il est sûr de l'empêcher de paraître, dès qu'il a eu lui-même assez de force pour se faire un passage ; car il est évident et on ne peut en douter, pour peu qu'on examine les notions que nous avons données du pet et de la vesse, qu'on ne vesse que parce qu'on n'a pas voulu péter et, par conséquent, que partout où se trouvera le pet, la vesse n'aura point lieu.

Des effets des pets.
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DU PET CLAIR : On l'appelle vulgairement " pet de demoiselle ", il n'alarme point les nez sensuels et n'est point indécent comme la vesse et le pet de maçon.
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