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Citations de Pierre Thuillier (45)


Ils ne comprenaient pas que le délabrement d'une civilisation est d'abord intérieur.
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Les activités dites ludiques se trouvaient à la fin du XX ème siècle, presque complètement colonisées par les marchands.
...

(Rappel le livre évoque une étude qui serait faite en 2081 sur notre époque et les raison de son "implosion")

http://wp.me/p5DYAB-Uk
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"Qu'on comprenne bien : ce n'était pas simplement le manque de neutralité des journalistes qui était en cause.

Certains, à coup sûr, se livraient à des commentaires tendancieux, voire à de honteux bourrage de crâne. Et le public, parfois, devait gober d'énormes falsifications.

Mais c'était l'idée même d'une information objective qui était illusoire.

Les poètes et les prophètes, eux, savent qu'ils créent ou recréent la réalité à leur manière.

Trop de modernes, ingénument, croyaient pouvoir échapper à la nécessité d'interpréter les faits, de leur donner sens en les intégrant dans un cadre mythique."
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Si l'occident s'était effrité, s'il s'était culturellement décomposé, c'était parce qu'il avait fini par perdre tout sens poétique.
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Car en réduisant l'âme humaine à un "appareil psychique", ils en faisaient un objet. Lequel objet pourrait être scientifiquement et expérimentalement analysé, se prêterait à toutes sortes de traitements psychologiques ou neurochirurgicaux, et serait la cible privilégiée des psychotechniciens de la propagande et de la publicité. Selon le professeur Dupin, cette grossière conception de la psyché était insidieusement répressive. Éliminer l'âme, n'était-ce pas nier ou dévaluer l'univers du Sens ? N'était-ce pas exclure la poésie ? Car un poète ne s'adresse pas à des "appareils psychiques". Il s'adresse à des hommes et des femmes qui ont une âme. faute de l'avoir compris, les Occidentaux étaient condamnée à une perpétuelle errance.
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..L'institution scientifique vit dans une société où se posent des problèmes graves.Or,l'aristoscience ,par définition, est une science qui ne tient pas compte de ces problèmes "externes" ;ses orientations sont dictées par des exigences internes ,par la logique propre d'un certain système cognitif.
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A tout le moins, on peut s'interroger. Je le répète :il me paraît éminemment regrettable que « la science », dans une société comme la nôtre, soit trop souvent présentée de façon simpliste — comme s'il s'agissait d'un Savoir totalement pur, neutre, objectif et transcendant.
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… Et Descartes avait installé des cloisons. (…) L'art s'occuperait du Beau ; la religion du Bon ; la morale de l'Utile ; et la science du Vrai. L'Occidental moderne serait toujours un homme frustré et déchiré. (page 287)
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Notre groupe de recherche s’est donc interrogé : où la faille se situait-elle ?
Comment des esprits si distingués, si fiers de leurs diplômes, de leurs rapports et de leurs statistiques, avaient-ils pu manquer à ce point de sensibilité culturelle et de clairvoyance historique ?
(page 21)
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À savoir que, peu après la mort de Charlemagne, certains clercs considéraient « le progrès technique comme exprimant la volonté de Dieu ». Le bon chrétien était un chrétien prêt à œuvrer au perfectionnement des machines.
Le christianisme avait-il donc été en Occident le « moteur » principal de l’essor technologique ? La réponse, on s’en doute, n’est pas simple.
(page 247)
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"Car (ces notions) m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature." Descartes - Le Discours de la méthode
(page 281)
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Le grand échec des Occidentaux ce n’est pas qu’ils n’aient pas su trouver des solutions ; c’est qu’ils n’aient męme pas été capables de percevoir les problèmes.  (page 45)
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Tout le monde vénérait la richesse. Tout le monde était secrètement préparé à excuser la corruption.
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Ce mépris des « erreur anciennes », il importe de le noter, était inscrit au cœur même de la doctrine.
Comme le disait le professeur Dupin, « les modernes n’ont jamais voulu voir à quel point la religion du Progrès était une école du mépris ».
Hypnotisés par les promesses progressistes, ils trouvaient tout à fait normal que l’humanité passée soit décrite de façon générale sous des traits abominables et systématiquement dépréciée.
(page 67)
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Max Weber, au début du XXe siècle, s’était interrogé : le développement de la civilisation n’annonçait-il pas « les derniers hommes » ?
Déjà il évoquait la « pétrification mécanique »  ; déjà il entrevoyait que l’Occident moderne finirait prisonnier d’une « cage d’acier ».
Qu’eût-il dit s’il avait vu apparaître les machines à faire l’amour ?
(page 93)
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Pierre Thuillier
Après avoir inventé l’animal-machine et l’homme-machine, comment les Occidentaux auraient-ils pu éviter la société-machine ?
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Pierre Thuillier
À la fin du XXe siècle, de nombreuses agglomérations urbaines s’étaient complètement nécrosées.
Au moment même où se putréfiait la périphérie des grandes villes, il n’était pas rare que leur centre, « livré aux bureaux et aux voitures », perdît toute véritable vie, toute chaleur humaine.
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Il fallait donc dire merci à Descartes, héraut de la modernité.
Mais la médaille avait son revers.
Nous l’avons constaté au passage, le cartésianisme consacrait une rupture certainement irréversible entre les hommes et l’Univers.
Dans l’histoire poétique de l’Occident, ce fut là un événement décisif, une blessure symbolique dont il n’est jamais parvenu à effacer les traces.
Désormais, la Terre et les cieux eux-mêmes seraient perçus comme des objets strictement matériels.
À croire que la notion de nature n’avait plus de sens.
Pour décrire cette mutation culturelle, Max Weber parlait du « désenchantement du monde » (die Entzauberung der Welt).
(page 284)
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Pierre Thuillier
Parmi les anciennes doctrines de l’Occident, il en est une qui, aujourd’hui, nous paraît spécialement déroutante.
À savoir la doctrine mécaniste. En deux mots, il s’agissait d’une philosophie selon laquelle le monde était une machine et rien d’autre qu’une machine.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les « rationalistes » les plus éminents n’ont pas craint d’adhérer à ce dogme ; mieux encore, il a joué un rôle essentiel dans la naissance de la « science moderne ».
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La fin du XXe siècle a montré à quel point Guizot avait raison : il ne fallait pas s’attendre à ce qu’une culture de marchands engendrât, même en cas d’extrême urgence, autre chose qu’une politique de marchands. Le bourgeois n’était pas méchant. Il était seulement médiocre, c’est-à-dire incapable de voir au-delà de la ligne d’horizon définie par ses intérêts les plus pratiques, les plus matériels.
(page 122)
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