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Citations de Pierre Vavasseur (47)


Ah, l'amour! L'amour? S'il existe, sur la planète littéraire, un roman qui parle de tout sauf d'amour, mais de manipulation, de perversité, de jeu cruel et de mépris, c'est bien ces Liaisons dangereuses, symboliques d'un style de récit qui fit florès au XVIIIe siècle : le roman épistolaire. (...) Ce livre est d'une virtuosité totale. Laclos a écrit le premier thriller sentimental de son siècle et démonté pièce par pièce la mécanique précise du scandale quand il touche au coeur.
Les liaisons dangereuses - Pierre Choderlos de Laclos (1782)
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C'est la lumière qui nous révèle
c'est la lumière qui nous gagne

je te veux à cet horizon
je suis la voile ouverte de ta bouche
la fontaine arrondie de ta joue
je suis l'inconcevable maison
et au carreau des fenêtres
ce qui échappe à la raison
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Dans le train du retour
à la tombée du jour
je vois l'herbe éclaircie
d'un givre de vitesse
et ce paysage qui fuit d'oû je vais
le soir a des pastels variés
et des barbes de sucre rose (...)
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Aujourd'hui j'ai le souvenir
de ce qu'il me reste à faire
creuser des chemins de soleil
user des stylographes
sur des papiers sans ombres
emprunter les rues qui rallongent
courir aux chemins de ronde
envelopper tes épaules tendres
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On parlera souvent dans cet ouvrage, de modernité. Et comme pour se dédouaner de ce qui peut finir par apparaître plus comme un lieu commun qu'un lieu de passage - pourtant -obligé, voici que Goethe vient nous sauver. Goethe? Oui, lui-même, l'immense, le mythique, celui qu'on n'ose approcher qu'avec des pincettes. (...)
Saint-on que son Werther (...) a provoqué dans toute l'Allemagne un phénomène que l'on peut caractériser d'un mot qui n'existait pas alors : le marketing? Combien de jeunes gens, bouleversés par le suicide du héros romantique, s'habillèrent comme lui d'une veste bleue et d'un gilet jaune! On lança même dans le commerce un flacon d'eau de Cologne Werther! Et... oui, on se suicida, façon Werther, ce qui provoqua, on s'en doute, un début de franche inquiétude chez l'auteur. Imagine-t-on, de nos jours, un pareil phénomène?
(Goethe - Les souffrances du jeune Werther)
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Comme tous les génies, car c'en était un, l'homme à la trompinette (...) a écrit plusieurs chefs-d'oeuvre et L'arrache-coeur, avec son titre admirable, en est bien l'un des plus modernes et des plus dévastateurs. Ce livre est une poussée de fièvre, à la fois totalement onirique, comme souvent chez Vian, et - souhaitons ardemment nous tromper - visionnaire.
Boris Vian - L'arrache-coeur
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Le portrait de Dorian Gray est-il, via la plume d'Oscar, un message envoyé par Dieu à l'homme pour lui rappeler son humilité? Pour les athées, la supposition ne tient pas. Mais pour tout le monde, mécréant ou non, la partition de base est la même: il faut pouvoir, chaque matin, se regarder dans un miroir.
(Oscar Wilde - Le portrait de Dorian Gray)
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L'insoutenable légèreté de l'être est un roman capital sur le thème de la décision et le principe de l'engagement. Les deux y sont ici mêlés à l'amour, présenté comme une valeur essentielle du cheminement et des sacrifices accomplis à la hauteur du choix. Kundera pose l'équation et y répond par un détour romanesque inattendu.
(Milan Kundéra - L'insoutenable légèreté de l'être)
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Ce n'est pas avec ce premier roman, (...) que Michel Houellebecq est devenu un auteur mondialement reconnu. C'est pourtant à nos yeux, le plus réussi et le plus fort. (...) Avec ce roman, Houellebecq s'est imposé comme un enfant terriblement tranchant de Balzac. Son personnage est l'archétype du médiocre porté à toutes les violences verbales. (...) A travers cet effondrement, Extension du domaine de la lutte dessine le portrait d'une société et d'un système économique sans pitié.
Extension du domaine de la lutte - Michel Houellebecq
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Peu de romans sont à ce point le creuset de ce que la littérature, sans oser se l'avouer tant la tâche est difficile, s'emploie à fabriquer : explorer les cinq sens comme s'ils avaient la texture d'un tissu; décrire, à travers eux, un état physique, une perception qui semble échapper aux mots. Voici qu'un écrivain s'approche de ce miracle.
Le parfum - Patrick Süskind
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Deux mots suffisent pour résumer ce livre qui tient de la farce et du drame : c'est un conte halluciné. (...) Les observateurs n'ont pas fini de débroussailler toutes les richesses de ce roman chargé en images oniriques, rêve à grand budget par lesquels le romancier s'emploie à cerner la folie du monde.
Cent ans de solitude - Gabriel Garcia Marquez
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(...) Nous lisions et relisions Pagnol, bercés par ses dons de conteur et cet humour irrésistible qui triomphe, entre autres, au moment de l'entrée en classe de sixième : cette façon d'écrire, en évoquant un camarade parlant soudain un peu trop fort en classe : "il avait mal réglé la puissance de son émission". Il y a une magie immédiate dans la phrase de Marcel Pagnol et, surtout, un art accompli de raconter la découverte, de montrer au plus juste comment les enfants éprouvent la nouveauté.
Marcel Pagnol - Le temps des secrets
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A Paris, il y a l'Arc de Triomphe, les Champs-Elysées, la tour Eiffel, le Père-Lachaise, les photos de Robert Doisneau, l'image de Gavroche sur les barricades... et puis il y a Zazie. La délurée, la dégourdie, qui a fait des petits depuis : plus, il est vrai, chez les beurettes du 9-3 que dans le 16e arrondissement, mais tout de même. (...) Louis Malle, en 1960, sauta sur l'occasion de fricoter avec le politiquement incorrect en jouant à saute-mouton avec les multiples écarts de langage qui émaillent le roman. Malice et irrespect. (...)
Zazie dans le métro - Raymond Queneau
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Il n'y a pas grand-chose à dire de ce livre, sinon qu'on y prend le bateau, qu'on y renifle la mer, qu'on y prend le vent, l'iode, l'odeur d'huile et de fumée en pleine figure. Déclinaison d'un voyage autour de sa chambre, voici, vécu physiquement, un récit de traversée des mers et l'apprentissage des coursives étroites, des coques rongées de sel, des burinages d'âmes et de visages.
(Le quart - Nikos Kavvadias)
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Livre fulgurant en tout point - sa rédaction, son succès immédiat, son clin d'oeil à la postérité -, Bonjour tristesse a choqué, cela peut se comprendre, par son aspect sentimentalement incorrect, pour ne pas dire diabolique dans la mesure où il était l'oeuvre d'un ange blond.
Mais ce serait n'y voir que l'écume des choses. Ce que nous dit Sagan, entre mélancolie et audace, c'est que la liberté, celle d'être heureux, sans projets, n'est pas de ce monde; qu'elle est toujours rattrapée par la marche et la morale des hommes.
(Bonjour tristesse - Françoise Sagan)
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Il faut rendre à Bazin ce qui lui revient, à savoir d'avoir creusé dans le dur, de s'être attaqué, avec un instinct quasi animal, à un sujet à la fois banal et surpuissant : la mère; et pas seulement : l'archétype de la mère méchante, l'anti-mère, pour qui l'amour est au mieux un encombrement, au pire une obscénité. (...) Selon toute apparence, un tel livre n'avait pas beaucoup d'atouts pour prétendre au succès. Or, il s'est passé tout le contraire. La société, les professeurs, en ont fait au grand jour une oeuvre incontournable.
Hervé Bazin - Vipère au poing
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(...) La force de L'étranger tient évidemment beaucoup à la construction tranquille de ce tempérament glacial sous le soleil, ce caractère arraché à tout, lié aux amours délitées de l'enfance. (...) Mais au-delà de cet aspect, il y a, sans y toucher, une des grandes entreprises d'exploration, de forage, d'un mystère : l'éloignement vis-à-vis de soi-même. Une forme assumée de démission. Une fatigue existentielle qui est entre les lignes, comme un défi à l'existence de Dieu.
Albert Camus - L'étranger
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(...) Le lecteur s'interroge longtemps, une fois refermé ce petit livre. A quel spectacle mental a-t-il assisté? Et quel message Steinbeck lui a-t-il déposé au fond du coeur? La réponse vient avec les années lorsque, au fil des représentations théâtrales de ce roman qui n'a jamais cessé d'être adapté pour la scène, surgit un livre extrême sur l'amitié et, plus que tout, l'innocence. (...) Roman brut, puissant, tendre et violent, Des souris et des hommes n'en finit pas, (...), de faire s'entrechoquer les grandes injustices de la nature humaine.
John Steinbeck - Des souris et des hommes
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Derrière Bardamu, on l'a compris, il y a l'auteur lui-même qui ne se contente pas d'agiter, dans un style syncopé, caravane infinie de brèves exclamations, petits dégoûts crachés et recrachés entre les lignes, un désespoir affirmé. (...) ... Céline, dont on sait qu'il avait lui-même succombé à la haine, est l'agitateur, le transfigurateur, de la condition de l'homme dans ce qu'elle a de plus furieusement inquiétant et fragile. Mais il y a l'écriture, aussi, le style, le foisonnement des formules, le langage labouré, retourné comme un chantier, quelque chose d'impressionnant dans le maudit. Et ce chaos, seul l'art littéraire peut le traduire.
Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit
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(Car) L'amant de Lady Chatterley, dont il s'agit ici de la version initiale - celle que préférait Lawrence -, est, de la première à la dernière ligne, imprégné des humeurs de la nature, terre, eau, soleil, toujours envisagés, en tout cas perçus, comme une enveloppe charnelle en soi. L'appel du désir, la puissance de la liaison entre les deux amants font le reste, ou le renouvellent. Lady Chatterley est le roman à ouvrir au printemps, du côté de midi, sur un banc du jardin du Luxembourg ou ailleurs. Il n'y a pas que Paris.
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